Maurice était content de reprendre la route. Il avait fait ses adieux à Jane un peu après le petit déjeuner et avait reçu un message de son ami Hardyl qui lui disait que Sophie l'attendait dans la journée chez elle. Il l'avait une fois de plus remercier pour sa confiance et repartait le cœur lourd, mais soulagé d'avoir trouvé plusieurs pistes sérieuses.

Il avait téléphoné à Magalie, pour lui dire qu'il reviendrait plus tard que prévu, en fin de journée et qu'il serait là pour le diner. Il lui expliquait également, qu'il avait enfin trouver un témoin, lui précisant qui et où vivait cette personne, car il commençait à avoir de sérieux doute, à propos de quelque chose qu'il n'arrivait pas vraiment à expliquer.

Premièrement, si le traqueur suivait Angélique Delmare comme une ombre, pourquoi Charles ne l'avait-il pas déjà débusqué ?

Deuxièmement, à part Magalie, Charles, Hardyl et Jane, personne ne savait qu'il se trouvait à Lörrach, alors comment l'avait sus ce type pour le suivre comme il l'avait fait, pendant tout le weekend ?

Troisièmement, Charles était précis et méthodique, comment avait-il pu se tromper sur la fugue de Muriel Klein et c'était sans compter, qu'il ne lui disait jamais : Fait gaffe à toi. Son ami lui disait plutôt « crève avec honneur » ou « on se reverra en enfers » Ils étaient amis depuis tellement longtemps, que Maurice avait le sentiment que la personne qui lui avait écrit ce weekend, n'était pas Charles.

Il se demandait, si quelqu'un avait trouver son téléphone ou s'il l'avait cloné. Il décidait d'appeler le fixe de son ami, mais il dut laisser un bref message, sur son répondeur. Il s'arrêtait pour manger quelque chose dans un restoroute et appelait Louis, qui lui répondait après quelques sonneries.

- Oui. Tu vas bien, Maurice ?

- Oui et toi ?

- Ça peut aller. Je... je voulais attendre de te revoir, mais j'aimerais comprendre pourquoi tu as donné ce dossier d'autopsie à ma fille.

- Je sais. J'aimerais avoir une explication, mais effectivement, il serait mieux que l'on se voit. Louis... as-tu... as-tu des nouvelles de Charles ?

- Charles ? Je lui ai demander de surveiller Angie et de contrôler l'identité de ceux qui venait la voir, même celle de ses collègues.

- Je sais... mais as-tu eu de ses nouvelles récemment ? Insistait Maurice.

- Oui. Jeudi ou vendredi. Il m'a expliqué avoir trouver une piste, mais qu'il voulait vérifier avant. Tu connais Charles.

- Oui justement. Il t'a paru bizarre au téléphone ?

- C'était par message. On ne sait plus parler, depuis que je lui ai demander de suivre ma fille. Maurice... il se passe quoi ? Demandait soudain Louis.

- Je suis allé à Lörrach. Un type m'a suivi tout le weekend.

- Pardon ? Mais tu foutais quoi là-bas ?

- Je... j'ai peut-être trouver quelque chose, mais avant de faire d'autre connerie, j'ai préféré vérifier et tu peux me croire, c'est du lourd. Mais Charles est... bizarre. Je veux dire, plus que d'habitude. Louis, peux-tu essayer de le joindre et... et faire comme si de rien n'était ? Le suppliait-il presque.

- Tu commences à me foutre la trouille.

Maurice entendait Louis trafiquer quelque chose et il l'entendait soudain répondre au téléphone.

- Charles ? C'est Louis. Peux-tu me rappeler ? Je dois te parler d'un truc. Merci. À plus.

Il soupirait longuement, avant de reprendre la parole.

- C'était son répondeur. Il se passe quoi ?

- Je vais aller voir Sophie Müller, qui vit à Clairefontaine, près de la frontière Suisse. Hardyl est au courant.

- Maurice, s'il te plait mon vieil ami... je...

- Louis, nous parlerons face à face. Je vais aller voir cette femme, je vais rentrer chez moi et je t'appelle demain. Je monterais sur Paris, en fin de semaine. Je dois y aller.

- Ok. Sois prudent et Maurice... merci. Merci d'être venu en personne me parler de ce qui arrive à ma fille et encore merci pour tout ce que tu as fait.

- On en parle quand je serais à Paris. Salut.

- Salut.

Maurice raccrochait et relisait encore les messages, qu'il avait échanger avec Charles. Plus le temps passait et plus il avait un mauvais pressentiment.