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Maurice garait sa voiture devant la maison de Jane, les larmes coulaient sur ses joues. Il se sentait mal et nauséeux. Penau, il sortit de sa voiture et séchait ses larmes pour ne pas inquiéter la grand-mère. Il inspirait profondément et entrait dans la maison, presque soulagé, comme s'il retournait soudain à la civilisation. Il refermait la porte d'entrée, entendit le rire de Jane et la voix grave de son ami Hardyl. Il entrait dans le salon et les saluait.
- Maurice. S'écria Jane. Vous arrivez juste à temps pour le déjeuner.
Hardyl se levait et prenait son ami dans ses bras, heureux de le revoir.
- Maurice mon ami. S'écria-t-il, à son tour. Tu avoir pris du vieux. Tu connaitre Friedrich ?
- On dit: tu as pris un coup de vieux. Le corrigeait sa grand-mère. Oui, ils se sont rencontrés hier, autour d'une tarte qui a disparue, comme par enchantement. Claquait-elle des doigts en rigolant, avant de le traduire pour le jeune homme, qui éclatait de rire.
Maurice arrivait à sourire, mais le cœur n'y était pas.
- Guten Tag. Le salua Friedrich.
- Guten Tag. Le salua-t-il à son tour.
- Ou tu être? Demanda Hardyl, en buvant une gorgée de sa chope de bière.
Son vieil ami n'avait pas changé. Il avait juste pris un peu de poids et commençait à grisonner au niveau des tempes.
- On dit: où étais-tu. Le gronda Jane.
- Ce n'est rien. Assura Maurice. J'étais partit en ville, pour vérifier quelques détails. Disait-il.
Il ne se sentait pas très à l'aise de raconter ce qu'il avait découvert, devant un jeune homme comme Friedrich et encore moins devant Jane, même si elle lui avait dit en avoir vu d'autres.
Hardyl comprenait que son ami n'avait pas envie d'en parler pour le moment, il décida alors de parler d'une enquête qui le tourmentait. Une histoire incroyable de tueur, qui exécutait ses victimes d'une balle dans la poitrine et une autre dans la tête. Ils finirent aussi par parler de Ryan, ce fameux Profiler qui arrivait à résoudre n'importe quelle enquête et enfin ils parlèrent du bon vieux temps.
Jane écoutait, traduisait ici et là, avec un petit sourire en coin. Friedrich ne semblait pas comprendre la moitié de ce qui se racontait et à la fin du repas Hardyl, proposait à son vieil ami, d'aller faire un tour dehors et de profiter d'une petite éclaircie.
- Alors tu as découvrir quelque chose? Demanda-t-il, après quelques pas.
- Oui. Je suis allé voir, madame Müller, à propos de la jeune fille au pair qui a disparu, Amalia Vogël. Expliqua Maurice. Il y a aussi une autre jeune fille, Muriel Klein qui vivait à Laufon en Suisse, j'irais voir demain en partant.
- Muriel Klein ? Mais elle juste partir... euh... fugue. Elle revenir. Elle être administration à Bâle. Greffière. Indiquait Hardyl. Et pour Amalia elle... pas famille. Elle pas... acte de... de naitre.
Maurice fut soulagé d'entendre que l'une des jeunes femmes était saine et sauve.
- Tu veux dire qu'Amalia n'avait pas d'acte de naissance. Clarifiait-il.
- Elle pas avoir. Compliquer alors de faire recherche et de dire disparition.
- Je vois ! Tu connaissais le fils de madame Müller.
- Ja... lui méchant homme. Lui faire chose aux filles. Lui vraiment mauvais. Être arrêter, pour toucher femme sans oui.
- Hardyl, avez-vous lors de l'enquête du charnier de 1998, effectué des recherches sur la famille Müller ?
- Nein. Eux pas être mêler.
- Je vois. Et sais-tu ce qu'est devenue Fiekchen Müller ?
- Elle partir. Elle être partie vivre en France, avec son mari. Elle avoir deux garçons. Elle aller mieux. Mais sa mère... elle être vraie folle. Confiait Hardyl.
- Sans déconner. Pensa Maurice.
Il en avait encore froid dans le dos, mais malgré tout, c'était assez étrange qu'une jeune fille disparaisse et que personne, même sans acte de naissance, ne fasse le lien entre elle et le cadavre d'une jeune fille.
- Mais, tu es resté en contact avec Fiekchen? Enfin je veux dire, tu la connaissais bien à l'époque ?
- Non. Pas moi. Elle plus âgée. Mais meine Grossmütter, ja. Elle beaucoup aimer Fiekchen. Elle venir faire le ménage pour gagner argent.
Maurice s'arrêtait de marcher et regardait autour de lui. Il se sentait épié. Il se tournait lentement en direction de la maison, mais ne vit rien de suspect. Il pouvait voir Jane et Friedrich en train de laver la vaisselle dans la cuisine. Il hésitait un instant, avant d'exposer sa théorie à son ami. Pour lui, elle tenait la route, mais il devait rester prudent.
- Dire à moi, mon ami. Tu parler dans ta tête. Tu aller bien? S'inquiéta Hardyl, devant le regard maussade de son ami.
Maurice soupirait un grand coup et décidait de lui parler. Après tout Hardyl était policier comme lui. Lui mentir ou lui cacher des informations était inutile.
- Hardyl. Commença-t-il. Amalia avait environ 15 ou 16 ans, quand elle a disparu et le corps d'une jeune fille a été retrouver dans une fosse remplie de cadavre d'animaux.
- Ja. Mais elle disparue plus tard. Fiekchen demander à son père pour faire recherches. Mais lui et police rien trouver. Expliquait Hardyl.
- Hardyl... sais-tu ce que m'a... dit madame Müller au sujet de cette jeune fille ?
- Nein.
- Elle l'a traitée de prostituée. Elle m'a froidement dit que son fils de 28 ans couchait avec cette adolescente. Que Fiekchen était sa mère et que pour elle, Amalia... n'aurait pas dû naitre.
Hardyl devenait blanc comme un linge, peinant à entendre les mots de son ami. Pourtant, il fermait les yeux et ce fut soudain, comme si on mettait les pièces d'un puzzle à leur place. Il se retournait de honte et plaquait sa main sur sa bouche. Choqué.
- Je crois que Fiekchen... je crois qu'elle a été violée... par le tueur de Thonon et qu'Amalia était l'enfant, de ce viol.
- Nicht. Ce pas être possible. S'indigna presque Hardyl. Nein.
- Hardyl... mon ami. Je l'ai vu dans le regarde de cette femme. Amalia Vogël était la fille de Fiekchen.
- Oh mein Gott. Maurice.
- Laissons dieu en dehors de ça, si tu le veux bien. Demandait l'ancien policier.
- Ja. Mais toi croire que la fosse, Amalia et Fiekchen être liés?
Maurice dut fermer les yeux. Il sentait bien que Fiekchen, n'avait pas été qu'une simple connaissance de Jane, pour son ami.
- Je crois que le tueur de Thonon a violé et grièvement blesser Fiekchen. Assez du moins pour la laisser pour morte. Elle est tombée enceinte et la naissance d'Amalia a dut provoquer un tremblement de terre de la famille Müller. Elle a dû garder le secret et l'enfant a dut... le payer très cher. Mais il n'y a pas que cela.
- Quoi ? Quoi plus ! En tremblait Hardyl.
Enfant, il avait eu le béguin pour Fiekchen, qui avait 10 ans de plus que lui. Il avait été bouleverser qu'elle soit partie vivre à Munich et tellement heureux de son retour 12 ans plus tard. Alors âgé de 22 ans, il avait espéré être assez bien pour elle, mais l'amourette d'enfance, n'avait jamais été plus loin et il avait rencontré son épouse peu de temps après. Mais on n'oubliait jamais les premiers émois. Les premiers sourires. Les premiers regards volés. On n'oubliait jamais son premier amour.
- Madame Müller m'a donné un carton contenant des objets aillant appartenu à Amalia. À l'intérieur se trouve des lettres et des cahiers, elle parle d'un jeune homme « Roseo » et à la fin du cahier, elle demande à Roseo, pourquoi es-tu mon frère !
- Tu... tu dire... tu dire que le tueur de Thonon avoir eu... deux enfants ? Et qu'eux se... connaitre ? Disait Hardyl, qui n'arrivait pas à y croire.
- Oui.
- Ça être... ça être...
- Hardyl... peux-tu avoir l'adresse de Fiekchen Müller ? Nous devons lui parler rapidement. Ce type... ces deux hommes sont père et fils et... et ils sont aussi monstrueux l'un que l'autre. Affirmait Maurice.
- Ja. Fiekchen s'appeler Sophie Müller. Elle vivre à Bellefontaine, près frontière Suisse. Lâcha-t-il enfin. Je vais demander à elle, pour parler à toi... demain.
Maurice fermait les yeux et poussait un long soupir de soulagement. Hardyl se mit soudain à pleurer et il le réconfortait. Enfin, ils allaient pouvoir mettre un nom et un visage sur le tueur de Thonon et sur celui, qui n'était autre que son propre fils.
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