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Angélique avait pris le temps de prendre un bon bain pour apaiser son esprit. Elle avait classé et ranger les documents que Maurice lui avait donner et avait pris soin de cacher ses notes personnelles, ainsi que le journal de sa tante. Elle avait décidé, de ne pas parler d'elle au Profiler, du moins pas pour le moment.

Elle avait annulé la réunion qui avait été prévue, prétextant l'excuse, que lui avait fournie Fred, en expliquant qu'ils avaient besoin d'une petite pause de quelques jours. Ce que Julien et Luc avaient compris et même apprécier, car cela faisait plus de 2 mois qu'ils bossaient non-stop.

La jeune femme ouvrit la porte à Ryan Davis, en faisant de son mieux pour cacher son agitation intérieure. Ce dernier entrait dans la maison, en faisant de son mieux pour garder le contrôle de la situation, de son esprit et surtout de son corps. Il enlevait sa veste et Angélique l'invitait au salon.

- Votre père. Commença-t-il. Vous demande pardon et...

Elle lui fit un signe de la main, pour lui dire d'arrêter. Elle n'avait aucune envie de parler ou de penser à son père et encore moins d'en parler avec lui.

- Je ne suis que le messager. Expliqua-t-il. Je lui ai promis de vous le dire. Chose faite. Concluait-il.

Angélique ne pouvait pas s'empêcher de surveiller Ryan du coin de l'œil. Elle se sentait mal à l'aise, en sa présence et ce qui c'était passé à Thonon, la hantait bien plus qu'elle ne pouvait l'imaginer.

Le Profiler inspectait discrètement les lieux. Rien ne semblait anormal. Il avait aussi promis au commissaire d'examiner la maison pour s'assurer que personne n'était entré.

- Venez. Les dossiers... se trouvent dans l'une des chambres de l'étage. Hésitait-elle soudain.

Elle réalisait alors, qu'elle allait se retrouver seule avec lui dans l'une des chambres de la maison. Pourquoi n'avait-elle pas pensé à tout descendre au salon ? Cachant son trouble, elle commençait à monter les escaliers.

Ryan suivait la jeune femme et la scrutait avec attention. Elle semblait nerveuse et tendue. Il se mordit la langue, en ne sachant pas si c'était à cause de son aveu, à propos de ses parents ou de ce qui s'était passé à Thonon.

Angélique prit la première porte sur sa droite et entrait dans la chambre qui était devenu son bureau privé. Sans attendre, elle montrait les documents au Profiler et se plaçait près de la porte ouverte, le cœur battant à tout rompre.

Le jeune homme regardait les dossiers et vu que Maurice Dugrand avait fait une enquête poussée et pertinente, qui n'avait rien à voir avec le dossier, qu'elle lui avait remis au déjeuner.

L'autopsie et l'enquête de l'inconnu du lac avaient été bâclée. Il avait transmis le rapport à son meilleur ami Carter, qui en était arrivé à la même conclusion.

- Qu'avez-vous penser du rapport faut sur l'inconnu du lac ? Lui demandait-il, en la regardant enfin.

- Je ne suis pas légiste et encore moins flic, mais si Maurice Dugrand m'a donné volontairement ce dossier, c'est qu'il doit y avoir un lien. Disait-elle, en essayant de contenir sa voix.

- Et c'est pour cela, que vous en êtes arrivée à la conclusion, que le tueur de Thonon était cet inconnu ? Essayait-il de comprendre, son raisonnement.

Son but était resté le même, trouver le lien qui l'unissait au tueur.

- Les meurtres se sont arrêtés en 1985, alors c'est une piste que je trouve pertinente. Avoua-t-elle.

- Puis-je commencer à lire ces dossiers? Demanda-t-il, sans la quitter du regard.

Il ne savait pas comment être, en sa présence et cela le troublait.

- Oui. Tout est là. Assura-t-elle.

Seule dans cette petite chambre avec lui, elle avait l'impression d'étouffer.

- Je vais aller faire du café. Proposa-t-elle pour s'échapper de cette proximité, qui devenait oppressante.

- Heu plutôt du thé pour moi. Demandait Ryan, avec un sourire.

Il s'efforçait de détendre l'atmosphère, mais Angélique était de plus en plus mal à l'aise, au point, qu'elle semblait vouloir s'enfuir de cette pièce.

Révélé à Angélique ce qui était arrivé à ses parents avait rouvert ses blessures, mais avait aussi et étrangement apaisé, une partie de son âme. Comme si elle seule, pouvait vraiment comprendre.

- Oui bien sûr. Disait-elle en se tournant, pour descendre à la cuisine.

- Angélique. Pourquoi cette enquête ? Demandait-il, en la suppliant intérieurement de se retourner.

La jeune femme s'était préparée à cette question. Elle fermait les yeux, soupirait profondément et lui répondait enfin, en tournant à peine la tête vers lui.

- J'ai rencontré la mère de Lucie Gauthier, la deuxième victime. Mentit-elle. Les deux premières fois, elle ne voulait pas me parler, puis un jour elle m'a demandé de venir. Elle m'a parlé de sa fille, me disant... que je lui ressemblais et à quel point... elle aurait aimé la voir devenir femme, épouse et mère. Lorsque Madeleine est morte, je me suis jurée de retrouver celui qui avait fait ça. Se maudissait-elle de se servir de cette pauvre dame.

Son cœur tambourinait dans sa poitrine. Elle n'était pas très sûr, que Ryan allait la croire et s'en voulait presque de lui mentir après ce qu'il avait avoué à propos de ses parents, mais pour l'instant, elle se refusait de parler de sa tante. Il fit un mouvement dans sa direction et des milliers de papillons se mirent à battre des ailes dans son ventre.

- J'ai vais préparer votre thé. S'échappa-t-elle soudain, en sortant de la chambre.

Elle fit quelques pas et respirait profondément, comme si elle avait dû retenir sa respiration pendant tout ce temps. Ses jambes tremblaient, ainsi que ses mains. Elle descendait les escaliers, en se tenant au mur et en se demandant, pourquoi elle se mettait dans un état pareil.

Ryan soupirait longuement, exaspérer par ses mensonges. Madeleine Gauthier était décédée, depuis plus de 5 ans, ce qu'elle venait de dire ne tenait pas la route. Il secouait la tête, en essayant de comprendre. Pendant tout ce temps, il avait pensé qu'elle avait un lien avec l'une des victimes, mais peut être devrait-il envisager, qu'elle puisse avoir un lien direct avec le tueur.

Entre les non-dits du commissaire. Les mensonges de la jeune femme et des dossiers qui sortaient de nulle part, il commençait vraiment à perdre patience. Il décidait soudain, qu'il était grand temps, que la vérité sorte et il descendait au rez-de-chaussée, bien décidé à confondre la jeune femme.

Le Profiler arrivait sur le pas de porte de la cuisine et vit la jeune femme prendre du papier ménage. Elle se retournait soudain et ils arrêtèrent tous les deux de respirer. Le jeune homme se décomposait sur place et Angélique laissait glisser, ce qu'elle tenait dans les mains. L'un sous le choc et l'autre surpris.

Un bouquet de roses rouges séchées et recouvertes de sang, s'écrasait dans un souffle, sur le sol de la cuisine. Plusieurs boutons de roses se détachèrent et l'un d'eux roulaient jusqu'aux pieds de Ryan, laissant derrière lui une trainée de sang.

Le cœur de la jeune femme se mit brutalement, à battre la chamade. Sa respiration s'accélérait et elle sentit une décharge d'adrénaline, se déverser en elle. Ryan se baissait doucement, sans la quitter du regard. La jeune femme sentit la vague de colère, qui amenait de lui. Elle dut déglutir. Désormais, elle était prise au piège.

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