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La silhouette


Je soupirais longuement, alors que je les observais de l'autre côté de la rue.

- A quoi tu joues... Ma petite rose sauvage. Pensais-je, en essayant de retrouver mon calme.

Car suivre Angélique Delmare était devenue une putain d'épreuve, depuis qu'elle était revenue du Canada.

En début de semaine, j'avais dû régler définitivement un problème et j'avais préparer sa venue, qui ne devrait plus tarder. Mais en revenant, sur Paris, j'avais été surprit de constater, qu'elle était retournée à sa maison de vacances et qu'elle s'y trouvait en compagnie de son ex et de Ryan Davis. J'avais fait de mon mieux pour me contenir, mais la vision d'elle en train de s'engueuler avec Roussel et celle où, ses lèvres étaient posées sur celles de ce connard de Profiler, avait eu raison de moi.

J'avais tué. Encore.

A vrai dire, je l'avais massacrée et profané son corps, de toutes les façons possible et imaginable. Prenant mon pied, comme je l'avais rarement fait. Une partie de moi était déçue d'avoir céder à ma pulsion dans un moment pareil et l'autre partie n'avait jamais été aussi rassasiée.

Elle avait crié, hurlé et supplié, mais je n'avais cédé qu'au monstre que j'étais, l'obligeant même dans un premier temps, à me dire, à quel point elle aimait ça, alors que son corps souffrait sous mes coups de queue. Ses heures de douleurs et d'agonies avaient purement et bestialement transcender mon être et sans elle, j'aurais sans doute fait bien pire, même si je ne pouvais pas certifier que cela ne se produirait pas, malgré tout.

- Putain. Grondais-je dans mon esprit en serrant les poings.

Une onde de rage me traversait de part en part, alors qu'Angélique avait sa main posée sur ce Profiler. Non seulement, son ex voulait revenir la baiser et la faire souffrir, mais en plus elle couchait de plus en plus souvent avec son merdeux de collègue et comme si cela ne suffisait pas, Ryan Davis semblait lui aussi la vouloir.

- HAINE. SOUFFRANCE. DOULEUR. Hurlais-je à l'intérieur de mon être.

Il commençait à y avoir beaucoup trop d'homme autour de MA rose sauvage et je sentais, que j'allais finir par céder monstrueusement à toutes mes pulsions. Les fondements de mon esprit s'effritaient inexorablement et ma lutte intérieure commençait à me fatiguer. Devoir me contenir, m'enchainer et me brider, me détruisais.

- Angélique est à moi. Murmurais-je, comme la plus profonde de mes convictions.

J'inspirais profondément et essayais de réaliser, que j'étais enfin juste derrière elle et que malgré tous les signes que je lui avais envoyés, elle ne m'avait toujours pas trouvé. Pas par stupidité, mais tout simplement, parce que nous étions exactement pareils et cette idée, me réconfortait.

Enfin, elle s'éloignait du Profiler et partait en direction de son Honda. L'air était frais et je me sentais soudain épuiser. Vider mon corps et ma queue, m'avais vidé aussi de toute mon énergie et je savais, que c'était un mal pour un bien.

Un jour elle serait mienne et à partir de ce moment-là, je ne laisserais plus aucun autre homme la désirer et encore moins la toucher.

Angélique était absolument magnifique dans sa tenue et un sourire carnassier se dessinait sur mes lèvres.

Pour me détendre, j'imaginais les corps de ces trois hommes, dans ma nouvelle œuvre. Je m'imaginais profané leur chair et même leur âme. Entendre leur cris et leur supplice serait sans doute le moment le plus érotique de toute mon existence, en plus de ma première fois, avec mon Angélique.

Un homme passait près de moi et me regardait étrangement, mon cerveau se reconnectait à l'instant présent et je me mis à marcher tranquillement, car j'avais trop stagné au même endroit.

Je fis une centaine de mètres et traversait une petite ruelle, avant de m'installer sous un abri de bus. Je fermais soigneusement ma veste et regardais mes mains. Celle la même, qui avait froidement étranglé une femme quelques heures plus tôt et qui porterais ma marque, même dans les ténèbres.

Mon pouls accélérait soudainement, mes mains devinrent moites et je regardais discrètement autour de moi. Depuis que Davis avait débarquer en France, je sentais une présence. Une aura qui aurait sans doute effrayé quelqu'un d'autre que moi. Mais elle était tellement noire, que j'avais l'impression de pouvoir m'en nourrir, ce qui était ridicule, car je ne croyais pas à ce genre de connerie, pourtant, il ou elle était là et m'observait. Mon échine dorsale ne me trompait pas. Cette sensation était aussi puissante, qu'oppressante.

Un bus arrivait, ce qui me sortit de mes pensées et je me levais, dans l'espoir de pouvoir rentrer chez moi et dormir un peu. Je souriais au chauffeur, afin de paraitre le plus normal possible et je fus brusquement happé dans une espèce de néant. Une main se posait sur mon épaule. Mon cœur faillit sortir de ma poitrine et je me retournais en tremblant, pour la deuxième fois de ma vie.

- Excusez-moi. Me disait sa voix faussement douce et implacable. Est-ce que ce bus s'arrête... près... du cimetière de Montmartre? Me demandait-il avec un sourire, qui me glaçait presque le sang.

Chaque mot, chaque respiration n'avait été que menace et je sentis l'adrénaline se déverser en moi. Je reculais de plusieurs pas.

- Oui. Assurais-je en essayant de me contrôler.

- Fort bien. Me remerciait-il, en montant à bord du bus.

Je fis plusieurs pas en arrière et fit signe au chauffeur, que je ne montais pas. Non seulement je n'étais pas assez stupide pour ça, mais surtout, de ma vie, même entourer de monstre, je n'avais jamais rencontré une telle présence. Sa putain d'aura était carrément maléfique et il ne la cachait même pas.

Je fournissais un effort surhumain pour rester maitre de moi-même et je le vis s'assoir, avant de me faire un sourire aussi cruel, que féroce. Un feu ardent se percutait soudain au froid glacial qui régnait dans mes entrailles et je me forçais à lui rendre son sourire. Le bus reprenait sa route et le bruit éclatait brusquement autour de moi. Surprit par la pluie fine qui s'abattait sur la ville. Je m'obligeais à faire un pas, puis un autre. Mon corps voulait fuir, mon cœur martelait jusque dans mes oreilles, mon esprit ressemblait à un brasier des Enfers et mon âme tremblait.

Je humais l'air et essayait une fois de plus de retrouver mon calme et d'analyser ce qui venait de se passer. M'étais-je trop approcher de Ryan Davis ? Ces démons l'avaient-ils suivi jusqu'ici ?

Je continuais à marcher sans but, dans les rues teintées de brumes, alors que le froid m'enveloppait. J'avais deux chois. Renoncer et voir tous mes efforts réduits à néant ou continuer et posséder l'être de toutes mes convoitises.

Un sourire démoniaque se dessinait sur mes lèvres, car mon choix était fait. Il avait été fait au moment où Angélique avait poser ses yeux sur moi.

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