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Angélique était plongée dans ses pensées. Elle avait effectué des recherches, une enquête en bonne et due forme, mais elle n'avait rien trouver de significatif, du moins, rien de plus qui ne se trouvait dans les documents officiels, qu'elle avait pu lire et l'idée de devoir demander des renseignements à un retraité de la police, lui laissait un goût amer. Surtout, qu'elle avait l'intuition, que le tueur n'avait pas sévit qu'en France. Un tel être ne pouvait pas avoir eu une telle maitrise et le profile qu'elle avait établit de lui, ne pouvait avoir laisser que des dizaines de victimes.

Tout avait commencé au printemps, son père lui avait laissé la maison familiale, ici à Paris, dans l'un des quartiers de la commune de Malakoff et en débarrassant certaines affaires et certains meubles, la jeune femme avait fait une drôle de découverte dans le gros vaisselier qui avait appartenu à sa grand-mère, puis à sa mère. Dans le double font de l'un des tiroirs, elle avait trouvé, le journal intime de sa tante, Juliette De-la-Tours.

À l'intérieure, elle avait écrit des poèmes, ses pensées, des chants et collé des dizaines de roses sauvages séchées. Angélique avait eu l'impression de lire un hymne au romantisme et à la douceur de vivre. Alors elle avait été un peu surprise, lors des dernières pages, de trouver des textes, ainsi que deux noms, qui n'avaient rien à voir avec ce qu'elle avait lu, jusqu'alors :

Pensant dans un premier temps, qu'il pouvait s'agir d'amies d'enfance de sa tante, elle avait été un peu choquée d'apprendre, que ces jeunes femmes avaient été tuées dans les années 70, sans que le coupable ne soit jamais identifié et arrêté. Depuis, elle n'arrêtait pas de se demander, pourquoi sa tante avait écrit ces deux noms dans son journal.

En continuant ses recherches, Angélique avait alors découvert que ces jeunes femmes n'étaient pas les seules victimes de celui qu'on appelait "le tueur de Thonon". Et depuis deux ans, trois autres jeunes femmes avaient été retrouvées tuées, sur les rives de la Dranse. Après plus de 25 ans, le tueur semblait avoir refait surface.

Les victimes avaient toutes le même profil. Jeunes, brunes aux yeux bleus et certaines venaient régulièrement en vacances dans la région de Thonon. Le plus troublant, était que sa tante Juliette avait eu le même profil, que les victimes, mais cette dernière était décédée des suites d'une crise cardiaque, 8 ans avant sa naissance.

Depuis ce jour-là, Angélique était hantée par cette affaire et elle avait le sentiment que le tueur qui sévissait depuis peu, n'était pas le véritable tueur, mais plutôt un copycat, car le mode opératoire, comme il le disait dans le jargon de la police, avait complètement changé.

La sonnerie de son téléphone la fit sursauter, mais quand elle vit qui était en train de l'appeler, elle dut se retenir de jurer.

- J'arrive. Répondit-elle un peu trop sèchement. Je suis à 200 mètres du restaurant.

Son père, le commissaire Louis Delmare, avait depuis quelques mois le don de la mettre dans tous ces états. Il se comportait comme si la jeune femme de 30 ans, n'était qu'une ado de 15 ans et autant dire, que cela commençait sérieusement à l'énerver.

- Heu ok. Tout va bien ? Ne pouvait-il s'empêcher, de lui demander.

Louis craignait toujours qu'il arrive quelque chose à sa fille. De plus, la jeune femme avait comme lui une passion pour la moto et la vitesse, ce qui n'arrangeait rien.

- Papa, je suis là dans 3 minutes. Expliqua-t-elle, avant de lui raccrocher au nez.

- Non mais... sérieusement ! Grommela-t-elle, à demi-mot.

Elle n'avait que quelques minutes de retard. Il n'allait quand même pas déclencher un plan alerte-enlèvement. La jeune femme respirait profondément à plusieurs reprises, afin de retrouver son calme.

Soudain son épine dorsale la mit en alerte, son cœur ratait un battement et ses mains devinrent moites, elle se sentait observée et ce n'était pas la première fois. Depuis quelques mois, elle avait souvent le sentiment d'être suivie. Elle aurait dû avoir peur ou du moins se sentir oppressée, effrayée. Mais elle éprouvait surtout de la colère, car elle n'arrivait jamais à en avoir la preuve.

Comme elle longeait des vitrines, elle fit semblant de s'arrêter pour les regarder. La jeune femme, comme toujours, ne vit rien d'anormal. La petite rue étaient remplie de parisiens pressés et de touristes. Elle tournait légèrement la tête et vit une silhouette s'éloigner, qui lui semblait vaguement familière. Mais cette rue était près du commissariat de son père et elle y connaissait tout le monde.

Angélique inspirait profondément, entre le décalage horaire, son manque de sommeil, son travail, ses cauchemars et cette enquête, la jeune femme avait surtout l'impression de devenir parano ou complètement folle.

- Il faut vraiment que je me détente. Pensa-t-elle, en se remettant en route, car elle avait perdu assez de temps.

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