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- Mademoiselle Delmare. Cria Ryan. Angélique, s'il vous plait, attendez-moi.

Il courrait à sa suite et lui attrapait soudain la main. Dans la foulée, la jeune femme lui collait une gifle, furieuse comme jamais. Il était la seule et unique cause de ce monstrueux chao. Avant son arrivée, tout allait bien. La jeune femme se dégageait avec colère, en serrant les poings. Ryan sentit sa joue s'enflammer. Elle l'avait prévenue et il devait reconnaitre, qu'il l'avait amplement méritée.

- La vache. Pensa-t-il, en sentant les picotements sous sa peau. Aïe.

Il inspirait doucement, en essayant de retrouver le contrôle de ses pensées.

- Mes parents ont été assassinés par l'un de ces malades. Avoua-t-il, du but en blanc. Ma... mère a reçu 17 coups de couteau.

Il fermait les yeux et essayait de contenir toutes les émotions qui était en train de le submerger. Angélique s'arrêtait net. Surprise par son aveu, qui la faisait soudain frissonner. Une image apparue dans son esprit, mais elle la chassait aussitôt.

- Je sais que cette affaire est personnelle pour vous et je peux vous assurer, que je sais mieux que personne ce que vous ressentez.

Il vit les épaules de la jeune femme se détendre. Ces mots étaient en train de faire mouche, même si lui était en train d'ouvrir une blessure, qui ne s'était jamais refermée. Mais il pensait que c'était le seul moyen, pour qu'elle accepte de lui refaire confiance. Il devait lui ouvrir son cœur et la porte sellée de ses souvenirs.

- Il... ce monstre... il ne leur a laissé aucune chance. Plongea-t-il avec émotion, dans son regard.

Les larmes lui montèrent aux yeux, en repensant à cet instant terrible. La douleur vive de son passé, effaçait celle de sa joue. Rien au monde ne lui ferait plus mal, que ce qu'il avait vécu ce jour-là. C'était comme si tout s'était arrêté et que deux être vivait en lui depuis lors. L'un remplit d'espoir et l'autre meurtri à jamais.

- Juste avant de mourir. Continua-t-il. Les lèvres de ma mère, qui m'embrassaient avec tendresse et amour, m'ont supplié de fermer les yeux. C'est la dernière image, qu'il me reste d'elle. Cette colère... toute cette souffrance sont les dernières choses, qu'il me reste d'eux.

Il n'avait jamais dit cela à personne. Pas même à Éric, son mentor. L'homme qui l'avait recueilli et élevé après le drame qui avait détruit sa vie.

La jeune femme ne put s'empêcher de juger la sincérité de Ryan. Pourquoi lui disait-il quelque chose d'aussi personnel ? Ce type était vraiment prêt à tout pour obtenir ce qu'il voulait, alors qu'elle venait de lui démontrer qu'elle avait plusieurs coups d'avances. Était-il désespéré au point de lui mentir ?

- Vous mentez. Déclara-t-elle durement. Vous dites cela pour que je vous pardonne et pour que je donne mes infos. Vous êtes un être immonde et...

Ryan prit soudain la main de la jeune femme, la plaquait sur sa poitrine avant de plonger dans son regard bleu-or. Elle avait de bonne raison de douter, mais pas de ça.

- Je ne vous ment pas, Angélique. Mes parents ont été tués par l'un de ces malades. Répétait-il, le cœur tambourinant d'émotion et les larmes aux yeux.

La jeune femme sentait son cœur marteler sa poitrine et le sentait trembler. Elle sentit son désespoir et l'espace d'un instant, elle vu deux corps ensanglantés dans une cuisine, comme dans l'un des rêves étranges, qu'elle avait fait. Sous le choc, elle retirait sa main et reculait de plusieurs pas.

Angélique baissait les yeux, soudain honteuse, d'avoir douté de son aveu. Elle pensait à sa tante et à sa mère qui étaient décédés de maladies et pas froidement assassinée de 17 coups de couteau, violée ou étranglée. Tuées d'une balle en pleine tête ou en plein cœur. Même si la façon de mourir, n'enlevait en rien à la souffrance de leur perte. Mais ce qu'avait vécu Ryan, était pire que l'enfer. Ce qu'avaient vécu toutes ces jeunes femmes était d'une monstruosité sans non.

- Je... comme votre père et... et monsieur Henri... je souhaite simplement, vous savoir en sécurité. Disait-il, en s'éclaircissant la voix. Angélique... Mademoiselle Delmare, acceptez mes excuses et... acceptez de travailler avec nous, sur cette enquête. Ensemble, nous allons arrêter ce... ce tueur. La suppliait-il presque.

La jeune femme fermait les yeux et prit une profonde inspiration, en pesant le pour et le contre. Elle voulait comprendre. Comprendre pourquoi sa tante avait écrit ces noms. Elle était hantée par l'idée, qu'elle avait su. Qu'elle avait connu ce monstre. Angélique ouvrit les yeux, remplie d'émotion, qui foudroyait presque Ryan sur place.

- D'accord. Venez chez moi ce soir. Je vous montrerais ce... ce que j'ai trouvé. Mais je n'ai pas plus d'info que vous. J'ai juste les dossiers de Dugrand. Expliqua-t-elle, en espérant prendre la bonne décision.

- Merci. Comprit Ryan. Alors, à ce soir Mademoiselle Delmare.

Angélique partit, avant d'être submergée par toutes les émotions qu'elle venait de vivre. À peine, lui avait-elle tourné le dos que des larmes coulèrent sur ses joues. L'impression d'être seule au monde était en train de la dévorer. De la détruire et plus elle essayait de s'accrocher à l'espoir et plus ce qu'elle ressentait devenait dur et implacable.

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