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- Heu Angie. Tu es sûr que tout va bien? Demandait Fred, en arrivant dans la cuisine.
La jeune femme était en train de remplir une tasse de café et elle semblait complètement perdue dans ses pensées. Elle n'arrivait pas à comprendre, ce que c'était passé quelques heures plus tôt à Thonon. Ryan Davis l'avait embrassée.
Angélique avait beau chercher, elle ne comprenait tout simplement comment c'était possible et à vrai dire, ce qu'elle comprenait encore moins, c'était pourquoi sur le moment, elle lui avait rendu son baiser.
- Hein? Heu oui. Oups. Merde. Se reprit-elle, au moment où la tasse débordait.
Fred s'approchait, prenait du papier essuie-tout et commençait à essuyer. La jeune femme posait soudain sa main sur son bras. Elle semblait encore plus fatiguée, presque triste, qu'il ne l'aurait cru.
- Je suis désolée. Murmura-t-elle. Je... je vais le faire.
Elle voulut prendre la suite, mais Fred ne la laissa pas faire.
- Angie. Tu devrais dormir. Va te reposer un peu, je vais finir avec Julien et Luc. Proposait Fred, de plus en plus inquiet.
- Non. Tranchait-elle.
Elle ne pouvait plus dormir. Pas temps que ce malade était en liberté. Elle devait trouver qui il était. Il le fallait.
- Angie...
- Stop. Merci pour ton aide, mais ça va aller. Assura-t-elle, en retournant dans son monde.
Angélique nettoyait et rangeait. Depuis qu'elle avait découvert ce cran d'arrêt, planté dans le dossier d'autopsie, elle avait l'impression de glisser dans le néant et s'était surement ce que voulait celui qui la traquait. Lui faire peur. Ce qui voulait dire, qu'elle était sur une piste et il fallait qu'elle en sache plus, mais elle ne pouvait plus faire confiance à personne.
Thomas lui avait définitivement brisé le cœur et même si par le passé, il avait été d'une aide précieuse, il n'était plus question, qu'elle s'approche de lui. Et si elle se tournait vers d'autres membres de la police, l'un d'eux, comme Maurice, finirait par le dire à son père. Elle ne pouvait compter sur personne.
Angélique inspirait profondément et s'aperçu soudain, que Fred était toujours dans la cuisine. Appuyer contre le chambranle de la porte, il l'observait et semblait très inquiet. Elle n'avait pas besoin de ça. Il fallait qu'elle trouve un moyen de le rassurer. N'importe lequel, du moment, qu'il arrête de la regarder ainsi. La jeune femme s'approchait soudain de lui et déposait un baiser sur ces lèvres et il eut un mouvement de surprise.
- Je vais bien. Mentit-elle. Fred, tout va bien.
Elle était plutôt fière de sa diversion, maintenant au moins, il allait penser à autre chose. Mais au moment où elle allait sortir de la pièce, il la retenait par le bras, pile à l'endroit où l'avait attrapé Roussel. Elle grimaçait et se reprit aussitôt, pour ne pas devoir s'expliquer davantage.
- Me prends-tu pour un homme stupide? Demanda-t-il, de but en blanc. Il n'y a pas trois jours nous devions rester de simples amis et collègues et là, tu m'embrasses. Angie, ce serait beaucoup plus simple, si tu m'expliquais ce qui se passe.
Fred était très inquiet. La jeune femme perdait du poids et elle n'avait vraiment pas besoin de ça. Elle mangeait à peine. Buvait des litres de café. Passait des minutes entières dans les nuages et semblait de plus en plus sur les nerfs. Et c'était sans compter, qu'elle était constamment aux bords des larmes. Que pouvait-il bien lui arriver, pour qu'elle soit aussi mal ? Ne pas savoir et ne pas pouvoir l'aider, la soutenir et la réconforter, était en train de le rendre dingue.
- Non. Se défendit la jeune femme. Je voulais juste te rassurer, voilà tout. Je vois bien... que... que tu t'inquiètes. Je te l'ai dit je suis très stressée et...
- Me rassurer ou m'embrouiller, pour que je te laisse tranquille? Demandait Fred, très loin d'être dupe de son petit manège.
- Quoi. Non. Je... Fred, s'il te plait, je suis désolée et...
Au même moment, le portable de la jeune femme sonnait. Même si ça avait été son père, elle lui aurait répondu pour se sortir de cette situation, qui devenait de plus en plus gênante. Il était vain de croire, que Fred était aussi naïf. Evidement que pour le coup, il allait encore plus se poser de question.
- Angie. La suppliait-il.
Son téléphone ne faisait que sonner, sans qu'elle y réponde, elle n'allait quand même pas en profiter et se servir de cette excuse, pour éviter de répondre à ses questions. Il avait droit à une explication rationnelle, sur le geste qu'elle venait d'avoir.
- Je dois répondre, c'est Henri. S'empressa-t-elle de dire, en se dirigeant vers le jardin.
Fred serrait les poings. Cette femme le rendait complètement dingue. Il faillit attendre qu'elle revienne pour finir cette conversation, mais il savait que c'était peine perdue et il retournait vers Julien et Luc. Il était l'heure de ranger et de partir.
- Salut Henri. Disait-elle en soupirant. Est-ce que tout va bien ? Demandait-elle, en voyant Fred partir vers le bureau.
Angélique inspirait profondément. Au moins, elle avait échappé à une nouvelle conversation embarrassante.
- Oui, ma Bella Rosa, mais c'est plutôt à toi qu'il faut le demander.
- Je vais bien. Mentit-elle.
Elle avait l'impression de se reconnecter au monde réel. Comme si depuis des heures, elle était restée, dans une espèce de rêve éveiller. La voix d'Henri avait un effet rassurant et elle se sentit soulagée et en sécurité.
- Bien. J'en suis heureux. Es-tu libre pour déjeuner? Disons demain. Proposait-il, sans y aller par 4 chemins.
- Euh... papa et moi... on... on est en désaccord. Essayait-elle, de le formuler correctement.
- Je suis au courant. Ton père s'inquiète et moi aussi.
- Désolée, mais j'ai beaucoup de travail, peut-être une autre fois.
- Angélique, s'il te plait. Essaie de le comprendre. Bon sang, tu enquêtes seule sur ce tueur et quelqu'un de suit. Je t'en prie, ma Bella Rosa... Nous sommes inquiets.
La jeune femme se mordit la lèvre, les larmes aux yeux. Evidemment, son père avait tout raconter à son meilleur ami et savait, que si lui n'arriverait pas à lui faire entendre raison, Henri lui y arriverait.
Il avait souvent été au milieu, de ces deux têtes de mules. Cherchant à les réconcilier ou leur faire comprendre, que ça ne servait à rien de rester dans leur monde sans se parler. Mais avec ces deux-là s'était plus facile à dire qu'à faire. Cependant, la situation n'avait jamais été au point que Louis lui demande de téléphone à Angélique, pour lui demander de venir déjeuner.
- Henri... je... d'accord. Cédait-elle.
Une partie d'elle voulait être forte et tout gérer seule, mais ce qui venait de se passer l'avait ébranlée plus qu'elle ne l'avait supposée. Elle entendit Henri pousser un soupir de soulagement.
- J'en suis heureux. Alors...
- Mais a une condition ! Le coupait-elle.
- Oui.
- J'aimerais que tu me fasses des raviolis aux bolets. Demandait-elle, avec un petit sourire.
- Ma Bella Rosa, ils sont déjà au menu de demain. Assura-t-il. A demain, Angélique. Prend bien soin de toi.
- Oui à demain. Merci Henri. Disait-elle, avant qu'il ne raccroche.
Le meilleur ami de son père avait toujours été là. Il ne l'avait jamais jugée, l'avait conseillé et accompagné lors de ses études. Trouvant les bons mots et avait toujours des petites intentions pour lui remonter le moral et les raviolis aux bolets, les préférés de sa mère en faisait partie. Nul doute, qu'il avait anticiper ce coup de téléphone et cela lui fit un bien fou.
Angélique entrait dans la cuisine et inspirait un grand coup. Elle se sentait soudain regonflée à bloc. Elle se dirigeait vers le bureau et vit Fred ouvrir la porte d'entrée, pour partir. Elle ne pouvait pas le laisser partir ainsi, il méritait des excuses et une explication.
- Attend Fred. Demanda-t-elle, en arrivant derrière lui.
Il baissait les épaules et se tournait. Qu'y avait-il à rajouter? Sérieusement.
- Julien et Luc viennent de partir. J'ai tout rangé et je pense qu'il serait bien, qu'on prenne quelques jours de repos. Expliqua-t-il, le visage fermé.
La jeune femme secouait la tête. Elle n'avait pas voulu le blesser. C'était quelqu'un de bien, ils avaient juste une vision différente de l'amour et de ces nombreux méandres et surtout, il ne méritait pas de souffrir et encore moins à cause d'elle.
- Je suis désolée et...
- Je ne veux pas que tu sois désolée Angie. Tranchait Fred, plus en colère, qu'il ne l'aurait cru. Je veux juste comprendre ce qui t'arrive, bordel. La semaine passée, tu m'as envoyé sur les roses et le message était très clair, alors pourquoi aujourd'hui, tu me fais un truc pareil. Exigea-t-il de comprendre.
Devant, le regard perdu de la jeune femme, il décidait qu'il valait mieux qu'il parte. Il savait mieux que personne à quel point elle pouvait être têtue.
- Je... je ne sais plus où j'en suis. Avoua-t-elle soudain. Mon père... a une copine. Je sais que c'est ridicule, mais... mais il aimait tellement ma mère, que j'ai toujours cru... qu'il resterait seul. Ajouta-t-elle, les larmes aux yeux. Je suis tellement perdue. Je... je te demande pardon.
Fred se tournait et revenait vers elle. Il s'approchait, levait son visage et embrassait tendrement ses larmes. Elle donnait l'impression d'être forte, alors qu'en réalité et comme chacun, elle avait juste besoin d'être aimée.
- Je suis là. Assura-t-il, en embrassant ses lèvres.
Il avait tellement envie d'elle, que ça lui faisait presque mal. La jeune femme lui rendit son baiser et l'un comme l'autre, ils arrêtèrent de se poser des questions.
Fred enlevait sa veste, tout en continuant de l'embrasser. Elle était tellement belle, tellement douce, qu'il avait l'impression de se perdre. La jeune femme glissait ses mains sous son pull et il ne put se retenir de frissonner. Il n'avait jamais laissé personne le toucher, à ce point. Elle était l'être, qu'il aimait le plus sur cette terre. Il était prêt à tout pour qu'elle l'aime, comme il l'aimait. Il l'aidait à enlever son pull et déboutonnait sa chemise. Les baisers fougueux d'Angélique le replissaient d'ivresse.
Une fois la jeune femme en sous-vêtement, il embrassait chaque partie de son corps. Il n'aurait pas assez d'une vie pour lui donner tout le plaisir, qu'elle méritait. Sous les ondes de plaisir, la jeune femme se cambrait et dut retenir un gémissement. Les lèvres de Fred l'apaisaient, elle se sentait de plus en plus libre et alors qu'il remontait le long de ses hanches, elle défaisait sa ceinture. Elle avait envie de lui. Elle avait envie que quelqu'un lui montre, qu'elle était en vie et qu'importe le lendemain, pour l'instant elle voulait juste être là. Vivante.
Fred caressait le dos d'Angélique tendrement blottie contre lui. Ils n'avaient même pas pris le temps, d'arriver dans la chambre et s'étaient arrêté dans le salon. Il soupirait avant de prendre la parole.
- Donc ton père a une copine. Et évidemment, il a dû attendre pour te l'annoncer. Devinait-il.
Par moment, il ne savait pas si le père de la jeune femme était juste maladroit ou carrément un monstre d'égoïsme. Elle croisait les bras sur le torse de Fred et plongeait dans son regard. Il était bien l'un des seuls dans son entourage, à ne pas encenser le grand et parfait commissaire Delmare. D'ailleurs, il ne semblait pas vraiment beaucoup l'apprécier.
- Oui. Et c'est la sœur de Roussel. Avoua-t-elle, en soupirait.
- Merde. Sérieux ? Ça s'est... inattendu. J'espère que la sœur est moins jalouse et tumultueuse, que le frère. Levait-il les yeux au ciel.
Angélique ne put s'empêcher de rire. Il n'y avait que dans ce moment-là, que Fred se permettait ce genre de réflexion. Elle montait le long de son torse et l'embrassait tendrement.
- Tu sais, que tu me rends complètement dingue. Lui demanda-t-il, avec un sourire énigmatique.
- Je sais surtout, que je suis désolée et...
Il posait un doigt sur sa bouche.
- Plus de désolé. Je comprends. Les pères ont toujours une curieuse façon, de laisser une trace dans nos vies.
Elle se mordit la lèvre et il l'embrassait avec passion, réveillant son désir et la jeune femme ne se fit pas prier pour remettre ça, bien au contraire. Plus le temps passait et plus Fred prenait de la place dans son cœur. Avec lui, elle pouvait être elle-même et elle finissait par se demander, si lui ne pourrait pas comprendre. Et l'aimer comme elle était. Remplie d'espoir, elle s'offrit à lui et pendant un instant, plus rien d'autre n'existait.
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