35

            Ryan essayait de suivre le rythme, mais il peinait à suivre la jeune femme, dans la campagne française.

- Mademoiselle Delmare. L'appelait-il, alors qu'elle semblait de plus en plus furieuse. Angélique. Criait-il brusquement.

Il commençait sérieusement à en avoir marre d'être balader de la sorte. Elle s'arrêtait et se retournait, en plongeant durement dans son regard.

- Quoi ! Vous voulez quoi encore ?

Ils leur restaient environ 20 minutes de marches avant d'arriver à la maison et elle avait désormais bien l'attention, de mettre un terme à tout cela. Le faire venir ici était la pire connerie de sa vie. Non seulement, elle n'avait rien apprit qu'elle ne savait déjà, mais en plus, elle avait dû faire face à son ex, qui n'avait rien trouver de mieux que de lui avouer qu'il l'aimait, alors qu'elle avait enfin repris un semblant de contrôle sur sa vie amoureuse. Mot d'ailleurs, qu'il avait toujours refuser de lui dire, car selon lui, les vrais couples n'avaient pas besoin de se le dire.

- Nous savons que vous enquêtez sur cette série de meurtre. Lâchait-il, sans sourciller.

Il n'avait plus envie de jouer avec elle. Trop de personne semblait jouer un double jeu autour d'elle et il ne voulait pas en faire partie. Il la vit encaisser le coup et se reprendre aussitôt.

- Je réalise une enquête sur les...

- Maurice Dugrand est un ami proche de votre père. L'arrêtait-il avant qu'elle ne se parjure. Il est... il est venu lui rendre visite, vendredi dernier. Expliquait-il en reprenant son souffle.

La jeune femme levait les yeux au ciel en se maudissant. Sa tante avait parler d'un Maurice et elle n'avait pas fait le rapprochement. Comment avait-elle pu louper un truc pareil !

- Je suis journaliste. J'enquête sur cette série de meurtre et alors... c'est un fait divers. Essayait-elle de rependre le control.

Ryan devait reconnaitre qu'elle avait un sacré aplomb, ce qui était encore plus étrange, que ce qu'il avait soupçonné. Sa soudain maitrise de soi. Sa reprise de contrôle ne pouvait signifier qu'une chose. C'était personnel. Connaissait-elle ou avait-elle connu l'une des victimes ? Avait-elle un lien direct avec cette enquête ?

- Donc, vous enquêtez seule, sur une vieille affaire de tueur en série. Clarifiait-il les choses. Vous, Angélique Delmare, journaliste primée et renommée, vous enquêtez seule, sur... un fait divers. Reprit-il ses termes.

Il la vit déglutir et dut se retenir de sourire. Pensait-elle vraiment qu'il était aussi naïf et stupide ?

- Oui. Ce n'est pas interdit que je sache. Je suis journaliste et certaines affaires sont du pain bénit pour les gens comme moi.

Elle avait fait de son mieux pour paraitre détachée, mais son cœur battait la chamade. A vrai dire, elle avait l'impression d'avoir été prise sur le fait, alors qu'elle ne faisait rien de mal. Ryan en profitait pour avancer de quelques pas, jamais il n'avait entendu autant de conneries, en si peu de temps.

- Certes, mais pourquoi ne pas en parler avec votre père. Faire jouer vos relations. Pourquoi vous adresser à ses anciens amis ? Entrait-il dans son jeu.

Il ne pouvait plus nier, qu'il était subjugué par cette incroyable jeune femme, qui commençait à avoir, de plus en plus de mal à cacher son malaise.

- D'un, je ne savais pas que mon père enquêtait sur cette affaire. Il est commissaire à Paris, Thonon n'est pas sous sa juridiction. De deux, cela fait plus de 20 ans, qu'il n'a pas foutu les pieds ici, alors il me serait difficile de pouvoir dire qui sont ses amis, ce qui ne me regarde pas et de trois, je suis tombé sur de vieux articles de mon grand-père, qui parlait de ces affaires, donc j'ai voulu en savoir plus. Voilà tout.

- Bon sang. Pensait Ryan en admiration, car elle ne se laissait pas démonter.

Il avait eu la chance, lors de plusieurs conférences, alors qu'il était étudiant au MIT, de pouvoir assister à plusieurs interrogatoires et elle les aurait tous mis à genoux.

- Je vois. Et... savez-vous pourquoi Maurice Dugrand est monté en personne à Paris, pour en parler à votre père ? Lui posait-il la question piège, qu'il avait soigneusement préparé.

La jeune femme regardait autour d'elle, comme pour chercher une excuse ou carrément trouver un moyen de fuir, ce qui était plutôt ironique car elle s'était prise au piège toute seule.

- Non. Sans doute par inquiétude. Proposait-elle, en levant les épaules.

Ryan inspirait profondément et plongeait dans son regard. Le commissaire allait lui passer un sacré savon, mais au moins tout serait beaucoup plus claire à partir de maintenant.

- Après votre départ, Maurice est venu rendre hommage à votre mère et dans le reflet de la baie vitrée du cabanon qui a été rénovée, il a cru voir une silhouette. Il a alors pris l'une des routes forestières qui surplomb votre maison de vacances et a vu un type descendre de la cabane du grand chêne.

Le Profiler avait fait attention de donner assez de détails, pour bien lui faire comprendre que c'était sérieux. Il la voyait légèrement tressaillir avant de se reprendre et sourire, ce qui était plutôt inattendu.

- Monsieur Davis, de quoi parler vous ? Souriait-elle, en faisant semblant de ne pas comprendre.

Un étrange pressentiment venait de grandir dans l'esprit de Ryan. Depuis 24 heures, il c'était demander quel évènement avait bien pu la faire changer d'avis.

- Putain. Pensait-il soudain. Elle est courant. Mais bon sang à quoi joue-t-elle.

Des milliers de frissons parcoururent son corps et il serrait les poings pour contenir une onde de colère. Tout être vivant normal, aurait paniquer. Aurait poser des questions. Aurait eu une multitude de réaction et elle, elle souriait en faisant semblant de ne pas comprendre. Sans s'en rendre compte, il parcourait les quelques pas qui les séparer et plongeait dans son regard, le cœur battant à tout rompre.

- Depuis quand... savez-vous que vous êtes suivie ? Exigeait-il de savoir.

- Monsieur Davis, je ne sais même pas...

- Encore un seul mensonge de votre part et je préviens votre père. La menaçait-il, sans sourciller.

- Et de quel droit au juste ? Hein. Pour qui vous prenez-vous ? Criait-elle.

- Putain. Grondait-il soudain. Répondez à ma putain de question. Depuis quand savez-vous que vous êtes suivie ?

Angélique faisait de son mieux pour soutenir son regard, mais des ondes de rages pur semblait émaner du Profiler. En quoi cela le concernait-il ? Il n'avait rien à voir dans cette enquête. Si son père n'avait pas fait appel à lui, jamais il ne serait venu, alors pourquoi se mettait-il soudain dans un état pareil.

La jeune femme levait les yeux au ciel. Elle commençait vraiment à en avoir ras le bol de ces mecs. Elle soupirait et décidait de rentrer chez elle. Sans attendre, elle se retournait et se remettait en route.

Ryan lui-même ne comprit pas ce qui se passait ensuite. Il l'attrapait par les bras, la faisait reculer contre l'un des arbres et l'embrassait de force. La jeune femme essayait de se débattre complétement choquée par ce qui était en train de se passer, mais elle décidait de ne pas se laisser faire et lui mordait soudain la lèvre. Sous la douleur, il la lâchait et elle lui collait la gifle la plus monumentale de sa vie. Sans attendre, elle se mit à courir en direction de la maison.

Essoufflée, Angélique entrait dans la bâtisse. Montait comme une furie à l'étage. Récoltait leurs affaires et les balançait par les fenêtres de leur chambre. Les larmes aux yeux, elle prenait ses affaires et redescendait au rez-de-chaussée, avant de fermer tous les volets et de verrouiller la porte de la cuisine. Elle attrapait son casque, ses gants et ses clés dans l'entrée et ressortait en claquant la porte.

La jeune femme dut s'y reprendre à deux fois, pour fermer la porte à clé. Soudain, elle entendait des bruits de pas, qui venait du chemin forestier qui se trouvait juste un peu plus haut, sans attendre, elle enfilait ses gants et son casque, et sautait sur sa moto avant de mettre le cap sur Paris.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top