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Ryan arrivait au commissariat en trainant les pieds. Deux nuits, qu'il n'arrivait pas à dormir et que les rares fois, où il avait réussi à fermer les yeux, son esprit n'avait rien trouvé de mieux, que de l'emmener dans les bras d'Angélique Delmare. Il avait besoin d'un café et de retrouver ses esprits, avant de perdre pied ou sa tête.

- Monsieur Davis. L'appelait Louis, alors qu'il arrivait à l'accueil. Roussel. Criait-il. Dans mon bureau.

Les deux hommes se regardèrent sans comprendre et entrèrent dans le bureau du commissaire.

- Roussel, tu vas emmener monsieur Davis à Thonon. Expliquait-il, sans y aller par 4 chemins. Vous partez aujourd'hui, dès que possible. Ma fille Angélique, vous attends à notre maison de vacances. Vous dormirez sur place et demain, elle vous conduira sur les scènes de crimes. Les informa-t-il encore sous le choc du coup de fil de sa fille, qui venait d'accepter sa proposition.

Thomas restait un instant sans voix et sans comprendre ce qui se passait, mais l'idée de pouvoir passer un peu de temps avec la jeune femme lui suffisait amplement, pour ne pas discuter les ordres du commissaire.

- Très bien. Le temps de prendre quelques affaires et je suis prêt. Disait-il, en essayait de ne pas se montrer trop empressé.

- Commissaire, tout va bien ? Demandait le Profiler.

Pourquoi avait-elle si brusquement changer d'avis ? Cela n'avait pas le moindre sens.

- Oui. Roussel. Je te rappelle, que je t'envoie à Thonon en tant que lieutenant. Monsieur Davis est sous ta responsabilité. Rien d'autre. Suis-je clair ? Martelait-il, chaque mots.

L'idée de l'envoyer là-bas de l'enchantait gère, car il était au courant de la relation, qu'il avait entretenue avec sa fille, mais il avait cru percevoir de la peur dans la voix d'Angélique et préférait y envoyer, l'un de ses meilleurs hommes.

- Oui, commissaire. Répondit Thomas en comprenant la menace, qui planait au-dessus de sa tête.

Ryan les regardait tour à tour, en comprenant que quelque chose lui échappait, mais il était trop fatigué pour y réfléchir et puis, il avait enfin obtenu ce qui voulait. La possibilité de passer plus de temps avec Angélique Delmare et d'enfin la comprendre.

Le jeune homme était resté silencieux, pendant une partie du trajet entre Paris et Thonon, mais en même temps, Roussel parlait pour deux, voire trois personnes. Il avait mis son cerveau sur off et essayait de comprendre pourquoi Angélique avait brusquement changer d'avis. Il ne la connaissait pas encore, mais il n'avait aucun doute sur le fait que, seul un évènement important avait dû se produire, pour qu'elle accepte d'être son guide.

- Enfin... tu comprends... Louis n'a pas eu la vie facile. Sa femme est décédée. Angie est un électron libre. Heureusement, maintenant il sort avec ma sœur, même si c'est plutôt bizarre. Racontait-il sa vie.

Par moment, Ryan remarquait qu'il serrait son volant, en particulier lorsqu'il parlait de la fille du commissaire. Il se souvenait alors du ton qu'avait utilisé Louis, envers Roussel. Ce pourrait-il, qu'il aille fait des avances à la jeune femme ? Avaient-ils eu une relation ? Le jeune homme soupirait et essayait de diriger son esprit vers l'enquête. Il devait arrêter de penser à elle de cette façon.

- Alors... tu as une femme ? Une copine ? Lui demandait Roussel.

- Non. Trop de boulot. Répondit-il, aussi simplement que possible.

- Oh. Ok. Et... c'est comment de bosser aux USA ? Cela doit être très diffèrent d'ici ?

- Oui. Très.

- Je vois. Tu ne causes pas beaucoup. Désolé. Tu sais... cette affaire, le tueur de Thonon... ça à pas mal secouer le pays à l'époque et depuis que le tueur est revenu, plus personne ne se sent en sécurité. Expliquait le lieutenant.

Thomas était nerveux et se demandait si Louis avait prévenu sa fille, que c'était avec lui, que venait avec le Profiler. L'idée de se retrouver, même pour une nuit, dans la même maison qu'Angélique, commençait à le stresser. Quoi qu'il arrive, il ne devait pas merder cette fois, surtout que de ce qu'il avait compris, l'un de ses collègues en pinçait pour elle.

Il était presque 18 heures, lorsque les deux hommes se garèrent sur l'une des places de la propriété de Thonon.

- Waw. Disait Thomas, qui n'aurait jamais cru, que les Delmare possédait une telle demeure.

Ryan sortait de la voiture, heureux d'être enfin libre. Il venait de vivre les 6 heures les plus longues de toute sa vie et se demandait, s'il ne ferait pas le chemin du retour en train ou en voiture de location.

La moto de la jeune femme était sous le couvert et presque toutes les lumières étaient allumées. Ils prirent leur sac et Roussel s'empressait de frapper à la porte. Après quelques secondes, la porte s'ouvrit et Angélique les invitaient à entrer.

Elle leur présentait la maison et leur montrait leur chambre. Elle donnait celle de sa tante à Roussel et celle prévue pour les inviter à Ryan. Elle avait pris soin de fermer à clé, celle de ses parents. Elle leur montrait leur salle de bain commune et leur proposait de se rafraîchir avant de sortir diner. Thomas ne put s'empêcher de sourire à sa proposition, ce qui fit un drôle d'effet au Profiler.

- Quoi qu'il arrive, ne mange jamais sa nourriture. Rigolait-il, en lui faisant un clin d'œil. C'est une sacrée journaliste, mais ne goute jamais sa cuisine.

Il le disait avec une telle intimité, que Ryan dut contenir sa colère en serrant les poings. Il entrait dans sa chambre et jetait son sac sur l'un des lits.

- Bon sang, Ryan... calme toi. S'ordonnait-il en fermant les yeux.

L'espace d'un instant, il faillit refuser d'aller diner avec eux, mais c'était le seul moyen qu'il avait pour comprendre cette femme qui le rendait de plus en plus dingue. Il inspirait profondément et analysait la maison de vacances, pour occuper son esprit.

La maison ressemblait à un ancien domaine de chasse, rénover avec un gout très sûr et masculin. Des tableaux de roses, qui se trouvaient dans presque toutes les pièces étaient la seule touche féminine de la demeure, avec les plantes artificielles qui étaient éparpiller sur de petite table d'appoint. Comme il faisait déjà sombre à leur arrivée, il n'avait eu qu'un petit aperçu, mais le lieu était plutôt isolé et calme.

- L'endroit rêver pour un traqueur. Ouvrait-il les yeux, pour les lever au ciel.

En réalité, cette maison faisait plus office de demeure officielle, que celle qu'elle possédait à Paris. Nul doute, qu'elle se sentait ici chez elle et en sécurité. En la voyant vérifier la porte qui se trouvait à côté de celle de sa chambre, il avait deviné, qu'il devait s'agir de celle de ses parents et que peu de personnes étaient autorisé à y entrer. Un petit coup contre sa porte le surprit et il s'empressait d'aller ouvrir.

- On y va ? Lui demandait Roussel, visiblement ravi d'être là.

Il sortait dans le couloir de l'étage et lui fit signe, qu'il le suivait. Il était bien parti pour vivre, la pire enquête de toute sa carrière.

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