- Bonsoir, mademoiselle Delmare. Disait Ryan, lorsqu'elle lui ouvrait la porte. Je... je suis repassé pour m'assurer que vous alliez mieux. Expliquait-il, en la scrutant.

Angélique faillit lui refermer la porte au nez. Ce type était encore plus insupportable, qu'elle ne l'avait imaginé. Mais pourquoi diable était-il revenu ? Elle se sentait soudain vraiment étrange. Son cœur se mit à battre la chamade et elle dut contenir une vague de colère. Pourquoi cet homme ne la laissait-il pas tranquille ?

- Je vais bien. Grondait-elle. Bonne soirée Monsieur Davis. Lui montrait-elle la rue.

Fred observait la scène depuis l'entrée. La jeune femme avait pris une position étrange, en présence de cet homme. Il serrait les poings et soupirait. Ce n'était pas le moment, de lui faire une crise de jalousie.

- J'aimerais m'entretenir avec vous. Demandait Ryan, sans bouger.

- Quoi. A une heure pareille. S'indigna Angélique, alors qu'il était presque 21 heures.

Non seulement il était tard, mais en plus, elle n'en avait pas la moindre envie.

- Autrement nous pouvons nous voir demain, au commissariat. Proposait-il.

La jeune femme le sondait un instant. Était-il en train de la menacer ? Elle hésitait, avant d'ouvrir grand la porte et de le laisser entrer. Ryan n'aimait pas forcer les gens, mais avec cette jeune femme, il n'avait pas le choix.

Le jeune homme marquait un léger temps d'arrêt en découvrant qu'elle n'était pas seule. Un homme, légèrement plus grand que lui, aux cheveux et yeux bruns, sportif, le dévisageait, en cachant à peine son hostilité.

- Bonsoir. Ryan Davis. Se présenta-t-il, en les regardant tour à tour.

- Frédérique Gueilan. Se présenta-t-il, à son tour, en glissant ses mains dans ses poches. Angie, je vais y aller. On se voit... mercredi comme prévu? Lui demandait-il, en s'approchant de l'entrée.

- Oui. Assurait la jeune femme, en le raccompagnant. Désolée. Murmura-t-elle, sur le pas de la porte.

Fred caressait sa joue et déposait un chaste baiser, sur ses lèvres. Il n'avait pas envie de la laisser seule, mais s'il voulait une chance de sortir officiellement avec elle, il se devait de lui faire confiance et faire preuve de patience.

- A mercredi. Repose-toi bien. La suppliait-il en soupirant, avant de partir.

Angélique posait une tasse de thé devant Ryan et but une gorgée de café. Il la scrutait soudain avec une telle intensité, qu'elle se sentit nerveuse.

- Vous savez que... c'est très mauvais de boire du café aussi tard? Demanda-t-il.

- Je croyais que vous étiez Profiler monsieur Davis, pas psy ou docteur.

Il sentit un étrange frisson glisser le long de sa colonne vertébrale. Elle avait une telle façon d'ériger des barrières entre eux, qu'il avait toutes les peines du monde à garder son sang-froid.

- Certes, mais j'ai plus d'une corde à mon arc. Cet homme est votre petit ami ? Ne pouvait-il s'empêcher, de lui demander.

Il se giflait intérieurement. Mais pourquoi lui avait-il posé cette foutue question ?

- Bon sang Ryan. Pensa-t-il. Tu deviens dingue.

- Je vous demande pardon, mais je ne vois pas en quoi cela vous regarde.

Angélique était à deux doigts de le mettre à la porte. Non mais, pour qui se prenait-il à la fin. Elle inspirait profondément et faisait de son mieux pour ne rien laisser paraitre.

- Vous avez raison. Toutes mes excuses. Avoua-t-il, en buvant une gorgée de thé.

Il avait été beaucoup trop loin et il devait rattraper le coup au plus vite.

- Je... je souhaite renouveler mes excuses, à propos de la demande de votre père. Je tiens à ce que vous sachiez que c'était mon idée. Lorsqu'il a mentionné que vous possédiez une maison de vacances tout près des lieux... des scènes de... de crimes... c'est moi qui lui ai fait cette proposition. Expliquait-il, en espérant gagner un peu de sa confiance.

- J'accepte. Je veux dire... j'accepte vos excuses. Clarifiait-elle.

- Bien. Merci. Je... et accepteriez-vous de m'accompagner ? Enfin... pas sur les scènes, mais à Thonon.

- Non. Répondit-elle clairement. J'ai beaucoup de travail.

- Je vois. Dans ce cas... Je vais trouver un autre moyen. Merci d'avoir accepté mes excuses. Disait-il, en se levant.

Ryan était déçu, mais à moins de la confronter à ses mensonges, ce qui risquait d'aggraver la situation, il n'avait aucun moyen de pression et d'ailleurs, avait-il seulement envie de pousser cette magnifique jeune femme dans ces pires retranchements ?

- Puis-je... puis-je reprendre mon livre ? Demandait-il, en arrivant dans l'entrée, Angélique à sa suite.

La jeune femme prit l'ouvrage et le lui tendit, espérant ainsi n'avoir plus jamais rien à faire avec lui. Ryan le prit et comprenait, ce qu'elle était en train de faire, ce qui le troublait bien plus qu'il ne le souhaitait.

- Mademoiselle Delmare... votre... votre père s'inquiète pour vous et...

- Monsieur Davis, il se fait tard. Bonne chance pour votre enquête. Trancha-t-elle durement, en ouvrant la porte d'entrée, le cœur battant à tout rompre.

Le Profiler marquait une pause, sur le pas de la porte et fermait les yeux. Une partie de lui avait envie de lui avouer ce qui se passait, mais il redoutait sa réaction et l'autre partie, refusait purement et simplement de la laisser seule, une seconde de plus. La jeune femme commençait à refermer la porte, dans l'espoir de pouvoir mettre cet homme dehors, mais il la retenait soudain et plongeait dans son regard.

- Angélique... soyez... soyez prudente. La suppliait-il.

Elle bloquait brusquement sa respiration et ne put s'empêcher de le défier, en plongeant durement dans son regard.

- Au revoir. Grondait-elle presque, en lui fermant définitivement la porte au nez.

Ryan cédait et se retrouvait sur le perron. Il l'entendait fermer sa porte à double tour. Le message était plutôt clair. Pourquoi avait-il accepté cette enquête ? Pourquoi fallait-il, qu'il éprouve des sentiments incontrôlables pour elle ?

Le jeune homme serrait les poings et décidait de rentrer à son hôtel à pied, même si ce dernier se trouvait à l'autre bout de la ville. Il fallait qu'il marche. Qu'il pense à autre chose. Sans attendre, il rangeait son livre dans sa poche et partit sans se retourner.