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- Quoi? S'indignait Julien. Enfin, on ne peut pas placer le témoignage de ce type, à ce moment-là. Dans cette partie-là du reportage. Fred sérieux, cette partie traite de l'interne et lui explique comment on communique avec la population. Argumentait Julien, un peu sur les nerfs.

Il se tournait vers Angélique, en espérant son soutien.

- Franchement tu es d'accord avec moi? Lui demanda-t-il.

La jeune femme semblait perdue dans ses pensées, voir même à des centaines de lieux du montage vidéo qui devait être le centre de cette conversation.

- Angie. La surprit Fred, en posant sa main sur son épaule. Tout va bien?

Elle sursautait et les regardait tour à tour. De quoi parlaient-ils?

- Heu oui surement. Répondit-elle, au hasard.

- Quoi? S'indignait Julien, pour la centième fois de la soirée. Enfin Angie, tu pourrais être un peu avec nous. S'énerva-t-il.

Elle comprit, qu'elle avait été un peu trop absente.

- Désolée les gars. J'ai de la peine à récupérer du décalage horaire. Ecoutez, on devrait commander des pizzas et reprendre après. Proposa-t-elle, en se forçant à sourire.

Luc se levait soudain en soupirant. Depuis leur retour, ces réunions tournaient en boucle et n'aboutissait à rien et il commençait sérieusement à perdre patience.

- Je vais fumer une clope. Pepperoni pour moi. Lâchait-il en se dirigeant vers la cuisine, qui donnait sur la terrasse.

Julien se levait à son tour et partit rejoindre Luc. Fred soupirait et regardait la jeune femme.

- Tu es sûr que tout va bien? Lui demanda-t-il, en rangeant quelques notes.

Angélique rangeait les dossiers, complétement perdue dans son monde, avant de partir vers son téléphone fixe. Elle avait l'impression de flotter à côté de son corps. Peut-être aurait-elle du suivre le conseil de ce maudit Profiler et manger correctement, avant l'arrivée de ces collègues. Alors qu'elle revenait dans le grand bureau, qui se trouvait à gauche de l'entrée, Fred apparut soudain juste devant elle et la planquait doucement contre le mur.

- Tu n'as pas dormis depuis quand? Exigea-t-il de savoir. Tu as l'air complètement crevée.

La jeune femme le poussait doucement, elle n'était vraiment pas d'humeur et elle n'avait toujours pas digérer ce qui venait de se passer avec son ex.

- Je vais bien Fred et...

Il posait un doigt sur sa bouche et caressait sa joue. Pourquoi fallait-il toujours qu'elle le repousse ainsi ?

- Tu sais, que tu ne peux pas me mentir. Il faut vraiment, que tu fasses plus attention à toi. S'il te plait. La suppliait-il, en lui tenant la main.

Elle ne put s'empêcher de sourire. Fred avait toujours une drôle de façon, de lui demander les choses. Son regard était jovial, mais il y avait toujours une petite pointe de sérieux et de mystère qui lui faisait un drôle d'effet.

- Je sais. Je suis un peu stressée. Avec ce reportage, on nous attend au tournant. Notre enquête sur l'holocauste a été encensé par la critique. Avec le prix que nous avons reçu... la barre a été placée très haut. Je... je ne sais pas si...

- Chut. Murmura-t-il, contre ses lèvres. Tu es l'une des meilleurs journalistes, que je connaisse. Tu n'invente pas. Tu ne crées pas. Tu donnes aux gens, ce qu'ils veulent et ils veulent la vérité. Assura-t-il.

Fred avait le don, de la rassurer. Dans ses bras, elle finissait par ne plus arriver à penser. À être objective. Elle avait beau lui résister de toutes ses forces, il finissait toujours par trouver les mots et les gestes, qui finissait par la perdre.

- Commande les pizzas, avant qu'ils ne meurent de faim. Lui fit-il un clin d'œil.

Il repartait dans le bureau et finissait de ranger. Il n'aimait pas que la jeune femme se dévalorise de la sorte. Elle avait du talent et il était temps, qu'elle s'en rende compte.

Angélique commandait les pizzas et se sentit beaucoup mieux, après avoir mangé. Elle s'excusait encore une fois, auprès de Julien qui acceptait ses excuses. Par moment, les "absences" de la jeune femme, lui tapait sur le système, mais à vrai dire, il était bien plus inquiet pour elle, qu'il ne le laissait paraitre. Luc se levait soudain et expliquait, qu'il devait rentrer retrouver sa copine et Julien en profitait pour rentrer aussi chez lui. La jeune femme avait l'impression de louper quelque chose, mais elle n'avait pas la tête à ça. Comme toujours, Fred l'aidait à ranger, au moins elle pouvait compter sur lui.

Une fois, le rangement finit, il s'approchait doucement d'elle et remit l'une de ces mèches derrière son oreille, en la suppliant du regard.

- Fred. Murmura-t-elle, en reculant. On... on en n'a déjà parlé.

Ce qu'il désirait de la jeune femme et ce qu'elle voulait, était à l'opposer. Lui espérait vivre le grand amour, se marier, avoir des enfants, une maison et un chien. Elle voulait juste rester comme elle était. Elle ne pouvait pas se permettre de voir plus loin. Du moins, pas pour l'instant.

- Tu... tu en a parlé. Rectifia-t-il. J'ai compris, mais cela ne veut pas dire... qu'on ne peut pas être ensemble.

Il caressait son cou et elle frissonnait. Il avait toujours eu un drôle d'effet sur elle. Mais elle n'était pas d'humeur. Pas ce soir. Pas avec les rêves, qui hantaient ses nuits. Pas tant que l'ombre de ce maudit Profiler planait au-dessus de sa tête, ainsi que celle de Thomas.

- Fred, s'il te plait. Supplia-t-elle presque.

Son corps frôlait le sien et elle savait exactement comment cela allait finir, si elle ne trouvait pas le moyen de l'arrêter. Il était beau. Son regard brun chocolat reflétait le sien. Elle avait l'impression de complètement se perdre avec lui. De ne plus savoir qui elle était vraiment. Il se collait à elle et effleurait ses lèvres. Elle allait répondre à son baiser, lorsque la sonnette de l'entrée, la fit sursauter.

- Laisse sonner. Murmura-t-il pleins de promesses, en caressant ses hanches.

La sonnette insistait et Angélique le repoussait doucement.

- Je heu... ça doit être mon père. Je ferais mieux d'aller ouvrir.

Fred reculait et laissait passer la jeune femme, qui s'empressait d'aller ouvrir la porte.

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