22
La silhouette
Je soupirais longuement et maudissais ce connard de vieux flic. Je rangeais mes affaires après le départ précipité d'Angélique et terminais mon petit rituel avec la poussière. Enfin près à partir, je posais mon pied sur la première marche, pour descendre de la cabane, lorsqu'un bruit de moteur se fit entendre, juste devant la maison. Je me planquais et sortait mon couteau, avant de retenir ma respiration.
Le brouillard avait enfin disparu pour faire place au soleil brillant de mille feux et faisant scintiller les feuilles, qui avaient gardé en leur creux, des gouttes de brume. J'entendais des bruits de pas lourd, ainsi que de nombreux soupires. Lentement, je me levais et me penchait légèrement pour voir de qui il s'agissait.
- Putain. Grondais-je dans mon esprit, en reconnaissant Dugrand.
Je le vis s'agenouiller et cru l'entendre murmurer quelques choses, mais je levais les yeux au ciel, tant cela était pathétique. Il sortait son téléphone et je me penchais davantage pour entendre, mais je compris simplement qu'il parlait d'Angélique et un sourire se dessinait sur mes lèvres, lorsqu'il parlait du tueur de Thonon. Je soupirais en silence et fermais les yeux, remplit d'espoir. Elle allait venir. Enfin.
J'ouvrais les yeux et me figeais légèrement, lorsque je le découvrir juste en dessous de moi. Machinalement, je serrais le manche de mon couteau et je serrais les dents, pour m'empêcher de le tuer. Je reculais d'un pas et restais immobile, car je venais de croiser son regard dans le reflet de la baie vitrée du petit atelier qui se trouvait en contre bas.
Je le vis légèrement tressaillir, puis soupirer bruyamment, avant de repartir vers sa voiture, mais je n'étais pas dupe de son petit manège et l'heure était venue. Je m'appuyais contre l'une des branches et attendis qu'il parte en direction du chemin forestier, qui surplombait l'endroit.
Non loin de là, il y avait comme un trou dans les arbres et je savais, qu'il pourrait me voir descendre de la cabane. Je ne savais juste pas, s'il allait me suivre personnellement ou téléphoner à son vieux pote. Je souriais en pensant qu'il pourrait aussi directement la prévenir, qu'un vilain méchant rodait autour de sa maison. Je vis un éclat de lumière et compris qu'il était à son poste. Tranquillement, je mettais mon sac et descendais de la cabane. Je trottinais presque jusqu'à ma moto, qui se trouvait dans la vieille grange abandonnée qui bordait la propriété.
- Maurice... toi et moi... va vraiment falloir qu'on parle ! Pensais-je, en me léchant les lèvres, à cette idée. Juste avant que je te colle une balle en plein cœur et une autre entre les yeux !
Je penchais la tête en arrière et éclatais de rire, avant d'enfiler mon casque et de retourner sur Paris. Toutes les petites pierres que j'avais semé, depuis plus de 4 ans, allaient enfin m'apporter Angélique Delmare.
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