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Ce Chapitre est une dédicace à @ScheRG.
La réponse au pourquoi! MERCI pour tout!
- Angélique ! Murmurait tendrement la voix de son père. Ma Bella Rosa ! Entendait-elle celle d'Henri. Ma tendre et belle rose sauvage. Souriait sa mère. Viens. Chuchotait une voix de clochette.
La jeune femme soupirait longuement et essayait de lutter contre les assauts du sommeil. Elle ne savait pas quand, ni même si ce monstre allait se réveiller, mais elle refusait qu'il la viole pendant qu'elle dormait ou même pire encore.
Elle préférait être pleinement consciente et surtout payer, pour tout ce qu'elle avait fait. Il avait raison, elle était la Colombe. Ce tueur qui assassinait froidement des personnes, d'une balle en plein cœur et une autre en pleine tête. Et si lui le savait, alors son père, Henri et même Ryan le savaient aussi et un jour, elle finirait en prison, salissant le nom des Delmare, ainsi que celui des De-la-Tours. Sa vie était finie.
Elle aussi serait traitée de monstre, de Diable et sans doute même bien pire. Une femme tueuse, qui se fait justice elle-même, serait peut-être l'histoire du siècle, si elle s'en sortait vivante. Mais elle ne dirait jamais rien.
Angélique n'expliquerait et ne justifierait jamais ses meurtres, et encore moins le premier, celui de Monsieur Durant, qui avait été son professeur de Fac et qui datait de 2002.
Un jour son amie Clara, s'était effrontée dans ses bras un soir, jurant, vouloir mettre fin à ses jours. Choquée de la voir souffrir, la jeune femme avait réussi à lui faire révéler son terrible secret. Leur professeur violait les étudiantes.
Le modus operandi était toujours le même. Il repérait une jeune femme, solitaire et effacée, se rapprochait-elle, la complimentait, puis finissait par lui proposer un cours privé, car elle seule, relevait le niveau de sa classe. Il l'invitait dans sa garçonnière, ils buvaient quelques verres de vin, puis il attendait sagement que la drogue face effet.
La jeune femme était alors violée, humiliée et filmée. Mais leur calvaire ne s'arrêtait pas là. Par la suite, il les menaçait de montrer les vidéos en plein cours, si elles refusaient de lui offrir des « nuits d'amour », comme il les appelait. Il les forçait aussi, à lui faire des fellations, dans sa salle de cours, sous peine de recevoir une mauvaise note, si elles se rebellaient.
Cet homme avait été marié et père d'une fille de 14 ans à l'époque, ce qui était encore plus monstrueux, qu'inexplicable.
Clara avait fait une dépression et plusieurs tentatives de suicides, refusant d'expliquer ce qui lui était arrivé et de ce fait, de porter plainte.
Angélique s'était alors éloignée de sa bande d'ami. Avait fait de son mieux pour correspondre au profil des jeunes femmes qu'il voulait et elle avait fini par faire mouche. Après deux mois, elle s'était retrouvée invitée dans sa garçonnière, avec un plan en tête. Le menacer avec une arme à feu et l'obliger à se dénoncer, avant qu'il ne lui remettre toutes les vidéos.
Mais tout ne s'était pas passé comme prévu. Il avait fini par comprendre, qu'elle n'était pas sous l'effet de la drogue et l'avait frappée à plusieurs reprises, avant de tenter de la violer. Tombée sur le sol, Angélique avait rampé jusqu'à son sac, sortit l'arme et tiré. L'homme avait reçu la balle en pleine tête, avant de tomber assis sur son canapé, mort sur le coup.
Elle était restée pétrifiée sur place, incapable de bouger, ni même de comprendre ce qui venait de se passer. Il était mort. Cet être dégoutant était mort.
Après de longues minutes, elle avait trouvé le courage de se relever en tremblant et avait vérifier fébrilement, qu'il n'avait plus de pouls. Puis tout s'était passer comme dans un film au ralentit.
L'ordinateur de son professeur étant ouvert, elle avait rédigé une lettre d'aveu et de suicide, avec quelques détails, afin de paraitre crédible. Elle avait posé l'arme dans sa main, après avoir enlevé ses empreintes et poser celle du cadavre. La jeune femme avait fouillé l'appartement et avait trouver les DVD. Mortifiée par le nombre de viol, que cet être abject avait commis. Et pour que son plan semble plausible, elle avait fabriqué une lettre anonyme de menace, réclamant 50'000 euros, pour garder le secret. Puis elle avait effacé au mieux les traces de sa présence, avant de reprendre le cours de sa vie.
10 jours. 10 jours avant que le suicide d'un professeur pervers et dénué de tout sens moral, face la une des journaux. Expliquant, le monstre, les détails de l'affaire et exposant certaines victimes, qui par le courage, avaient repris le cours de leur vie.
Clara vivait heureuse en Irlande. Après être partie comme jeune fille au pair, dans la ville de Killarney, elle avait rencontré l'homme de sa vie, avait mis au monde 3 enfants et était devenue traductrice dans certains musées de la région. Une fin heureuse, pour une jeune femme qui avait vécu l'Enfer et les pires sévices. S'était-elle aussi qui avait donné le nom de Colombe, à Angélique.
Des rumeurs avaient commencé à circuler, 1 mois après le « suicide » du professeur. On parlait de meurtre, de vengeance, à cause de la lettre de menace. Carla avait alors dit :
- Que cette immondice n'était qu'un crapaud visqueux et qu'il se soit suicidé ou non, la personne qui en est responsable, est une colombe, car comme le dit le dicton, la bave du crapaud, n'atteint pas la blanche colombe. Et d'une manière ou d'une autre, elle a amené la paix.
Angélique soupirait, les larmes aux yeux. Elle avait essayé d'en parler à son père et à Henri, mais elle avait été lâche, avant de comprendre, que ce qu'elle avait ressenti cette nuit-là, n'avait rien à voir avec la paix, ni même la justice. Il s'agissait de sa noirceur et maintenant, qu'elle savait ce qu'elle avait fait enfant, elle n'avait plus le moindre doute et cette vérité était terrifiante, douloureuse et même monstrueuse.
Comment son père, Henri ou qui que ce soit d'autre, pourrait encore l'aimer, après tout ce qu'elle avait fait, car si son premier meurtre avait été de la légitime défense, les autres avaient soigneusement été planifié et depuis le temps, le sang de ses victimes, l'avait bel et bien éclaboussée. Une vague de désespoir envahissait son esprit, martelant durement chaque partie de son être.
- Je suis un monstre... un... un putain de monstre.
Le vent se fracasser contre le chalet, avec une violence inouïe. La lumière de la lampe à gaz vacillait doucement et le petit radiateur s'arrêtait, sans doute, car il n'y avait plus de gaz. Elle se demandait si mourir ne serait pas plus simple, pour elle et pour ceux qu'elle aimait. Lentement, son esprit sombrait dans une dangereuse mélancolie, où ses larmes, ses sanglots et ses supplications se mélangeaient naturellement.
Un bruit la fit brusquement sursauter. Le cœur tambourinant dans sa poitrine en feu, elle retenait sa respiration. Elle crut entendre un murmure et elle se rendit compte que ce malade était vraiment dans un sale état.
- Se serait mieux si tu meurs. Disait soudain la voix de son père. Ton profil est tellement banal. S'écriait celle de Ryan. Tu as aimé tuer Jean ? Demandait celle de sa mère. NON... STOP... STOP. Suppliait-elle. Tu mouilles tellement pour moi ! Je vais te baiser. Martelait celle de Fred. PITIE. Implorait-elle. Ma belle Rosa ? Demandait soudain la voix d'Henri. NON... NON... STOP.
Mais les voix continuaient de la tourmenter. Leurs visages apparaissaient, déversant leur dégout sur son cœur. Ces victimes se débattaient dans son esprit et semblaient la griffer pour se libérer.
- Angélique. NON... PAS LUI... NON...
La jeune femme ne voulait pas penser à lui. Elle si refusait sous peine de sombrer à jamais dans le néant. Elle secouait la tête et brusquement, une voix dominait toutes les autres.
- Il y a toujours un moyen. Allez, libère-toi. Arrête de croire qu'un autre humain peut te faire du mal. Angélique, croit plutôt en TA capacité, à lui rendre tes coups, s'il ose te faire du mal. Libère toi, ma Bella Rosa. Claironnait fièrement la voix d'Henri.
Elle écarquillait les yeux et regardait les barreaux du lit, qui étaient en bois. Elle empoignait le barreau et tirait dessus de toutes ses forces, mais il ne cédait pas, malgré les craquements qu'il faisait. Elle recommençait à plusieurs reprises, mais elle n'y arriverait pas.
Angélique se détendit un instant et prit le temps de réfléchir. Peut-être y arriverait-elle en faisant levier. Elle remontait le plus possible dans le lit et se contorsionnait le bras, dans une position qui lui faisait mal et poussait le barreau qui commençait enfin à craquer. Elle donnait plusieurs petits coups secs et brusquement, il cédait, la blessant légèrement à l'avant-bras. Sans réfléchir, elle se libérait, détachait son autre main, ainsi que ses chevilles, le cœur tambourinant dans sa poitrine.
Doucement, elle se mit debout et se rhabillait, faisant de son mieux pour faire taire les sanglots que menaçaient de sortir, alors que son esprit dérivait à nouveau, sur ce qui avait failli se produire. En se tenant au lit, car elle était affaiblie, elle fit quelques pas en direction de la porte et plaquait son oreille contre, mais à part le vent, il n'y avait pas le moindre bruit.
La jeune femme regardait par le trou de la serrure, ne voyant qu'une petite lumière, comme une braise sur sa gauche. Elle actionnait la poignée, mais la porte était fermée à clé. Angélique n'avait pas le choix, elle devait attendre le bon moment pour s'enfuir.
Doucement et avec prudence, elle fouillait la commode, mais ne trouvait qu'une corde visqueuse, un paquet de lingette et du talc. Il y avait également de quoi changer les draps et certains avaient une odeur étrange. Elle revenait vers le lit et ouvrait la table de chevet. Elle trouvait plusieurs bouteilles d'eau, en prit une, avant de l'ouvrir et de la sentir. Même si elle était scellée, elle n'était pas très rassurée, mais après quelques instants, elle en buvait une gorgée. C'était vraiment de l'eau et elle buvait le tout. En fouillant, d'avantage, elle trouvait les mêmes barres protéinées qu'elle mangeait et son cœur se serra une fois de plus, avant qu'elle n'en mange deux, pour reprendre des forces. Elle fit quelques pas dans la chambre, afin que son corps s'habitue à être à nouveau debout, surtout que si elle trouvait l'occasion de fuir, elle devrait surement se mettre à courir.
Un bruit la fit sursauter et elle tendit l'oreille, car il y avait du mouvement dans la cuisine. Elle fut surprise de découvrir qu'il faisait jour et se maudissait de s'être endormie. La jeune femme se levait et se plaçait derrière la porte, avec un plan en tête, car quoi qu'il advienne, elle ne mourrait pas sans se battre.
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