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Friedrich
Les rafales étaient puissantes et presque terrifiantes. Le chalet était constamment balayé par le vent et le bruit était assourdissant. La neige continuait de tomber et recouvrait le paysage fantomatique. La lumière était tellement terne, que je ne voyais pas plus loin, qu'à quelques mètres du chalet et cela même s'il était presque 8 heures du matin.
J'allumais du feu, mais mes mains tremblaient au point, que je dus m'y reprendre à plusieurs reprises pour craquer l'allumette, tellement mon rêve me hantais. Je buvais quelques gorgées de café, avant de m'arrêter net pour vomir. Je me sentais ralentit, nauséeux et fiévreux. Je prenais du paracétamol dans la pharmacie de secours et avalais directement 2 comprimés, dans l'espoir d'aller mieux. Puis, je sortis prendre l'air, car j'avais besoin de remettre de l'ordre dans mes pensées et de faire un bilan de la situation.
Mon état de santé devenait inquiétant et celui d'Angélique risquait lui aussi de l'être, si elle refusait de boire et de manger. Je devais trouver une solution rapidement, afin qu'elle accepte la situation. Notre avenir en dépendait et je refusais d'abandonner aussi près du but et s'était sans compter que les flics et ce maudit Profiler étaient sur nos traces.
À vrai dire, je n'avais jamais pensé arriver aussi loin. Tuer Charles Durieux, Maurice Dugrand et Jean Pierre Bovet, n'avait jamais fait partie de mon plan et en vérité, j'avais espéré qu'Angélique serait l'instrument de ma vengeance. Qu'elle accepterait de les tuer pour se venger de tous les mensonges qu'elle et Juliette avaient subi, et qu'ensuite, je pourrais créer une œuvre à notre image, ainsi tous ceux qui nous avaient fait du mal, payeraient enfin pour leur crime. Mais rien ne s'était passé comme prévu et maintenant, j'étais dans une impasse.
Je me frottais les bras et frissonnais de plus belle. Que devais-je faire ou dire, pour qu'elle accepte d'être à mes côtés.
Pourquoi ne comprenait-elle pas que Louis lui avait mentit ? Que même Henri lui avait raconter que des conneries. Je serrais les poings, car malgré tout ce qu'elle avait fait, ils continuaient de l'aimer. Deux hommes d'honneurs qui protégeaient une enfant, même contre elle-même. Ils étaient au courant de tout et ils l'avaient protégées pendant tout ce temps.
J'avais su en lisant le véritable rapport d'autopsie, que mon père s'était sans toute rendu à la maison de vacances de Thonon. Qu'à l'époque Ludivine avait été seule avec Angélique. Il n'y avait alors que deux possibilités au meurtre de Jean. Soit c'était la mère, soit c'était la fille. Longtemps, j'avais cru que Louis et Henri avaient protéger Ludivine, puis j'avais assisté en cachette à l'un des meurtres d'Angélique.
Froide, implacable, d'une noirceur qui dépassait l'imaginable, j'avais alors compris ce qui était arrivé à l'inconnu du lac et de ce fait, les notes du légiste.
« Une personne de petite taille ou à genoux » ou alors, une enfant âgée de 5 ans. Tout avait pris un sens pour moi à ce moment-là.
Angélique avait tué mon père et plus tard, elle était devenue une tueuse redoutable. Tuant des êtres immondes, qui n'avaient jamais été inquiété par la justice et tout cela grâce à l'entrainement d'Henri, qui avait cru la rassurer, sur ses peurs d'enfants, en lui apprenant à se servir d'une arme.
J'avais mis plus d'un an à tout découvrir et j'avais alors décidé de me rapprocher d'elle, créant Frédérique Gueilan. Julien avait été une proie facile et me rapprocher de lui l'avait été encore plus. Je m'étais fait faire une fausse carte d'identité et de faux documents, ainsi que de faux diplômes et ils n'y avaient vu que du feu ou que ce qu'ils avaient voulu voir.
Puis, nous avions reçu ce prix et pour fêter ça, nous avions été dans un bar. Angélique venait de rompre avec Roussel et s'était rapprochée de moi. J'avais lutté, refoulant mes désirs de peur qu'elle ne découvre la vérité, mais elle m'avait embrassée et j'avais su à ce moment-là, que j'étais tombé fou amoureux d'elle.
Dès cet instant-là, j'avais tout mis en œuvre, pour qu'elle découvre la vérité sur moi et sur son passé, mais deux longues années venaient de s'écouler et l'arrivée de Davis avait précipiter les choses.
La neige semblait se calmer un peu et le vent chantait une litanie, comme si des voix étranges se mettaient soudain à murmurer. Je rentrais dans le chalet et remis une bûche dans le fourneau. L'air était agréable, mais je transpirais et frissonnais, de tout mon être. Par moment, j'avais tellement chaud, que j'hésitais à aller nu dans la neige pour me rafraîchir, mais dehors, j'avais vraiment l'impression d'entendre des voix qui me suppliait de les rejoindre. Mon état de santé était en train de me faire halluciner.
Le vent faiblissait soudain et un silence pesant envahissait la maison. Il n'y avait plus le moindre bruit. Je regardais par la fenêtre, avec un étrange pressentiment, mais il n'y avait pas âme qui vive. Machinalement, je me rapprochais de la porte de la chambre et plaquais mon oreille contre. Là aussi, il n'y avait pas le moindre son.
- Bordel. Pensais-je soudain, complètement paniqué, car je craignais qu'Angélique aille fait un malaise.
Je fis aller la clé et ouvrit la porte. Je n'eus même pas le temps de réaliser, que le lit était vide et que la corde gisait sur le sol. Que la porte s'ouvrît entièrement d'un coup et je fus violemment projeter au sol. J'arrivais de justesse à me rattraper avec les mains, mais le bas de mon corps tapait contre le plancher et je sentis mes points de sutures s'arracher, alors que j'essayais de retenir un cri de douleur.
Je me retournais en grimaçant et vis qu'Angélique essayait de fuir. Je me relevais et arrivais à la retrapper juste avant qu'elle n'atteigne la porte d'entrée. Dans le mouvement, son corps cognait contre le mien et j'eu le souffle coupé. Elle me mit plusieurs coups de coude, dans les côtes et je fis de mon mieux pour encaisser la douleur fulgurante qui venait de s'emparer de mon corps. Je l'attrapais par les cheveux et la tirais jusque dans la chambre, alors qu'elle essayait de s'agripper aux meubles qui se trouvaient sur notre passage.
Je crevais de mal et le gout du sang envahissais ma bouche. Il fallait que je reprenne le contrôle et j'essayais de me souvenir, où j'avais laissé le reste du tranquillisant, que je lui avais injecter à Caen.
- BORDEL, Angie. Criais-je, alors qu'elle me griffait la main.
Je la balançais dans la chambre, à bout de souffle et elle se relevait aussitôt prête à m'affronter.
- Tu crois vraiment que ton père et Henri, où même ton connard de Profiler voudront encore de toi, lorsqu'ils apprendront qui tu es vraiment ? Grondais-je, alors qu'elle me fonçait dessus.
Mon cerveau fonctionnait au ralentit et j'arrivais à peine à contrer le coup de poing, qu'elle m'envoyait. Elle perdit l'équilibre et je la poussais contre le mur, avant de plaquer mon corps contre le sien.
Après quelques secondes interminables, j'arrivais à lui attraper les mains et à les placer au-dessus de sa tête, avant de l'embrasser fougueusement. Si elle voulait se battre jusqu'à la mort, cela ne me posait aucun problème, du moment que je pouvais la baiser. Je sentis ses dents se refermer sur ma lèvre, mais je m'éloignais juste avant, qu'elle n'arrive à me mordre.
- Si tu veux qu'on crève ici... soit ! Mais je te jure, que je vais te baiser, juste avant notre dernier souffle... ma petite rose sauvage.
Un éclair de rage pure traversait son regard bleu-or et un sourire se dessinait sur mes lèvres, mais avant que je ne le comprenne, son genou frappait mon entre jambe et je tombais à genou, juste avant de sentir une douleur fulgurante me transpercer, au niveau du cou. Ma vision se floutait, alors que je commençais à voir des taches noires et que je crachais du sang.
Mon corps irradiait de douleur. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine en feu. Je sentais un liquide chaud s'écouler le long de mon dos. Machinalement, je plaquais ma main contre mon cou, surpris de toucher un objet.
- Putain. Murmurais-je en réalisant enfin, qu'elle m'avait planté avec l'un des barreaux du lit.
Je clignais des yeux et me relevais en titubant, brusquement balayé par le vent. J'arrivais vers la porte de la chambre et découvrais, qu'elle avait réussir à s'échapper.
- ANGELIQUE. Hurlais-je, en enlevant le morceau de bois, ce qui m'arrachais un grimace.
Heureusement, elle avait mal visé et j'avais pris le coup au niveau de la nuque. Le sang coulait abondamment, mais il n'était pas question que je la laisse partir. Je fouillais dans le meuble de l'entrée et retrouvais mon arme, ainsi que la fiole de tranquillisant et une seringue, avant de m'élancer à sa poursuite.
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