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Le silence était étrangement paisible. Elle avait l'impression d'être en train de flotter, comme si son être, s'était séparer de son corps. Un calme étrange régnait en elle.
Doucement, son esprit l'amenait dans un lieu d'une blancheur immaculée. La neige et la glace recouvrait un lac, niché au creux d'une colline. La jeune femme levait les yeux, surprise de ne pas trembler de froid. C'était même tout le contraire, elle avait l'impression que son corps était en train de bruler. Elle appelait, mais aucun son ne sortait de sa bouche et alors qu'elle avançait, la neige faisait place à de l'herbe. Le soleil inondait les lieux, d'une beauté à couper le souffle.
Soudain, elle vit une jeune fille avec une cape sombre, qui courait en rigolant, poursuivie par un jeune homme au sourire étrange. Le capuchon tombait sur les épaules de la fille, découvrant de longs cheveux roux.
- Maman ? Appelait-elle, en essayant de lui faire signe, mais quelque chose la retenait. MAMAN. Criait-elle.
Les larmes coulèrent sur ses joues en feu. Elle avait l'impression de fondre, sous une étrange chaleur, mais son rêve l'emmenait toujours plus loin.
- Sais-tu pourquoi tu m'aime ? Murmurait une voix de clochette.
- Eh bien... parce que je t'aime ! Lui répondait une voix d'homme.
- Sais-tu pourquoi... il t'aime ? Demandait la voix féminine, juste à côté d'elle.
Angélique sursautait et se tournait brusquement, surprise de découvrir une magnifique jeune fille aux yeux verts, recouverte de tache de rousseur. Mais, il ne s'agissait pas de sa mère.
- Am... Amalia ? Frissonnait-elle, en pensant la reconnaitre.
- Sais-tu pourquoi... Lui... il t'aime ? Redemandait-elle, en penchant tendrement la tête sur le côté.
- Euh... quoi ? Mais... je suis où ? Essayait-elle de comprendre, alors que la jeune fille s'éloignait. NON. ATTEND. Criait-elle.
- Car il ne saurait en être autrement, Angélique ! Murmurait soudain le vent. Il ne saurait en être autrement. Répétait-il, alors qu'elle voyait une ombre arriver près d'elle.
- Angélique. Fuis. Angélique, TU DOIS FUIR !
Et la jeune femme ouvrait brusquement les yeux, le cœur frappant à tout rompre dans sa poitrine. Alors qu'elle essayait de se mettre assise, pour reprendre ses esprits, elle écarquillait les yeux de stupeur, en comprenant qu'elle était attachée dans une pièce, plongée dans l'obscurité.
Dans un premier temps, Angélique avait tiré sur ses liens, essayant désespérément de se libérer, complètement submergée par la panique. Mais Friedrich lui avait attacher solidement les mains et les pieds, au point qu'elle arrivait à peine à bouger. Son cœur martelait son être et l'angoisse ne faisait que grandir au fil des heures.
Le jour s'était levé et elle avait découvert, grâce à la petite ouverture des volets, qu'elle se trouvait dans une chambre, où ne se trouvait qu'un petit lit deux places, une commode, une armoire et un chauffage à gaz, posé sur un tabouret, dans l'un des coins de la pièce.
Il faisait doux, mais à force de s'agiter, la jeune femme était en sueur. Elle mourrait de soif et de faim, mais personne ne répondait à ses appels ou ses hurlements.
Elle avait tellement crié et appeler à l'aide, qu'elle en avait mal à la gorge. Ses larmes coulaient en continue et plus elle essayait de retrouver son calme, plus une terreur implacable grandissait en elle.
Les heures filaient et déjà, les ombres grandissaient, alors que le vent faisait vibrer ce qui semblait être un chalet. Une nouvelle peur avait fini par la submerger, l'avait-il abandonné ici ? Allait-il la laisser mourir de faim et de soif ? Mais que voulait-il à la fin ?
La jeune femme avait tellement mal à la tête, qu'un bourdonnement inquiétant martelait son cerveau. Son corps était endolori par sa position et elle se sentait de plus en plus faible. À plusieurs reprises, elle crut entendre du bruit ou qu'il allait entrer dans la chambre, mais plus les heures passaient et plus elle doutait, qu'il soit encore là.
Alors que l'obscurité revenait, elle se remit à crier. À hurler de toutes ses forces, faisant des mouvements avec ses jambes et ses bras, dans l'espoir que les liens cèdent, ce qui faisait taper le lit contre le mur.
Brusquement, un bruit la surprit. Le cœur tambourinant dans sa poitrine, elle retenait son souffle, afin d'écouter ce qui se passait, mais les bruits lui faisaient de plus en plus peur, car d'un instant à l'autre, Friedrich risquait d'entrer dans cette chambre. Dessous la porte, elle voyait de la lumière, comme des flammes de bougie ou de lampe à huile, ainsi qu'une ombre aller et venir.
Pendant d'interminables minutes, seul le vent brisait le silence oppressant. Angélique ne savait pas combien d'heure, ni même de jours s'étaient écouler depuis qu'elle était partie pour Caen. Elle n'avait plus la notion du temps. Tout était flou dans ses souvenirs, surtout qu'elle refusait de penser à son père, Henri ou même Ryan, de peur de sombrer dans le désespoir. Elle essayait de rester concentrée sur le moment présent et de trouver un moyen de s'en sortir, car elle avait conscience, que si elle cédait à la panique, elle n'en sortirait pas vivante.
La lumière sous la porte, se fit soudainement plus vive, ainsi que l'ombre. Machinalement, la jeune femme retenait sa respiration et fermait légèrement les yeux pour garder le control. Elle entendit la clé, malgré son cœur qui martelait durement son être et enfin la porte s'ouvrit. La silhouette de Friedrich Auer entrait et il posait une lampe à pétrole, sur la commode qui se trouvait en face d'elle. Elle se figeait sur place, osant à peine respirer et réalisant pleinement, qu'il était bel et bien vivant.
Un silence de plomb envahissait la pièce, même le vent avait cesser, ce qui rendait ce moment encore plus terrifiant. Angélique remarquait alors, que cette fois, il ne portait pas de cagoule et elle plissait les yeux, dans l'espoir de le reconnaitre. Mais son cœur se serra brusquement et l'air faillit lui manquer, lorsqu'elle reconnut Fred. Sous le choc, la jeune femme murmurait son prénom, en faisant de son mieux pour retenir ses larmes.
Tout ce qu'ils avaient vécu. Leur 4 ans d'amitiés. Leur relation et leurs moments intimes explosèrent en elle et un gouffre monstrueux, s'emparait soudain de son cœur. Elle se sentit sale, trahie et honteuse, car l'espace d'un instant, elle s'était vraiment projetée dans l'avenir avec cet homme. Regrettant même de l'avoir trompé avec Ryan et souhaitant de toutes ses forces, qu'il ne souffre pas à cause d'elle.
Même lorsqu'il l'avait quittée, elle avait gardé l'espoir, qu'il finisse par revenir, du moins pour leur travail. Elle s'en était tellement voulu de l'avoir trahis et avait verser tant de larmes, alors qu'il n'était qu'un monstre.
Angélique se sentit conne, de ne pas avoir compris plus tôt, alors que pendant tout ce temps, il avait été juste sous son nez et s'était bien foutu de sa gueule. Une onde de haine et de colère la submergea brutalement et elle ne prit même pas la peine de l'écouter, lorsqu'il prit enfin la parole. La seule chose qu'elle lui laissait entrevoir, était son dégout.
- Va... en... enfer. Grondait-elle, en serrant les poings.
L'adrénaline se déversait soudain dans son être, lorsqu'il avançait d'un pas vers elle et l'espace d'un instant, elle crut que son cœur allait cesser de battre, tant l'être qui se trouvait devant elle, n'avait plus rien d'humain.
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