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Après le coup de téléphone de Ryan Davis, le commissaire Hardyl avait fait de son mieux, pour encaisser la nouvelle. Frederich Auer, qu'il connaissait depuis de nombreuses années et qui venait régulièrement en aide à sa grand-mère Jane, était le suspect numéro un dans l'enlèvement d'Angélique Delmare, la fille de son vieil ami Louis et suspecter également d'être le copycat, donc l'assassin de Maurice Dugrand, ainsi que des trois jeunes femmes tuées ces deux dernières années à Thonon.
L'idée que ce jeune homme, qui avait terriblement souffert dans son enfance, devienne un tel monstre, lui glaçait le sang, autant que cela le rendait triste, car Jane avait beaucoup d'affection pour lui, le considérant comme un membre de leur famille. Il avait été invité à son mariage, ainsi qu'aux baptêmes de ses enfants. Ils avaient partagé avec lui, de nombreux Noel, des fêtes ou de simple moment de bonheur.
C'était donc le cœur lourd, qu'il avait ordonné à deux patrouilles de se rendre à la maison de du grand-père Auer, lieux qui semblait abandonnés depuis peu. Il avait fait une demande officielle auprès d'un juge qui devant la gravité des faits et de l'enlèvement de la jeune femme, avait ordonné une perquisition.
Maintenant, il se trouvait là, en compagnie de Ryan Davis, d'Éric Livingston et de la cheffe de la police de Lörrach, attendant de donner le feu vert, pour ordonner la fouille complète des lieux.
La maison des Auer était une vieille bâtisse laissée à l'abandon, avec une vielle grange qui tenait par miracle et se trouvait juste derrière. Le tout était entourer d'une barrière en bois remplie de ronce, de mousse et de mauvaises herbes. Quelques feuilles de lierre tenaient encore à la façade. Le sol était jonché de ces feuilles, qui à cause du vent et de la pluie qui battait son plein depuis plusieurs heures, le recouvrait, comme un tapis de couleur vive. Sans présence humaine, ce lieu était aussi paisible, que terrifiant.
La cheffe de police ordonnait l'assaut et un peu à l'écart, en sécurité, ils entendirent la porte de la maison se fracasser. Le bruit se répercutait dans toute la forêt, plongée dans le brouillard. Après quelques secondes qui leur parurent une éternité, ils entendirent à la radio, que les lieux étaient vides. Qu'il n'y avait plus de risque et que la maison, était sécurisée. Après les soupires de soulagements, vint la déception. Ils n'étaient pas là. Ce qui en soit, n'était pas vraiment une surprise.
La bâtisse avait été fouillée méticuleusement et le rapport préliminaire avait confirmer avec de nombreux élément de preuve, que Friedrich Auer était bien l'auteur de l'enlèvement d'Angélique Delmare, ainsi que le présumer coupable des meurtres de Maurice Dugrand, de Charles Durieux et de Jean-Pierre Bovet. De nombreuses armes avaient été découvertes et des examens avaient été demandé en urgence.
Des photos prise par le tueur, des scènes de crime, ainsi que des corps des jeunes femmes tuées au bord de la Dranse, avaient également été retrouvées.
Une multitude d'autres preuves avaient été découverte dans une cache de la cave, qui ne laissait que peu de doute, sur ce qu'avait subi certaines femmes, de la part de cet homme, qui avait filmé leur ébat, qui était des viols pour la plupart, d'une violence inouïe. L'un des policiers avait même vomit au milieu de la pièce, en regardant certaines des vidéos.
Mais ce qui avait été découvert, en contre bas de la maison, avait été le sommet de la monstruosité. Trois cadavres embaumés recouverts d'ossements d'animaux, de roses et de liquide biologique masculin, avaient été retrouvé dans un charnier, digne des pires films d'horreur. Ce qui laissait à penser que le danger que courait Angélique, était bien plus terrifiant, que tout ce qui avait été imaginé jusqu'alors.
Ryan avait croisé le profil de Fred, avec celui de Friedrich. Frustration, jalousie, perte de contrôle, violence, haine et puissance étaient tout ce qui contrôlait cet être. S'il ne retrouvait pas la jeune femme rapidement, le tueur finirait par céder entièrement à ses pulsions les plus sombres et les plus meurtrières.
Le Profiler redoutait de plus en plus de découvrir la dernière œuvre de cet homme, qui serait sans doute possible, la pire de toutes ses abominations et le fait de ne pas les trouver ici, de la savoir seule avec lui, dans un lieu d'on personne n'avait connaissance, était en train de le faire glisser dans un abîme sans fond.
La seule bonne nouvelle était la quantité de sang qui avait été retrouvée dans la vieille bâtisse, qui pouvait laisser espérer une échappatoire à Angélique. Friedrich Auer était grièvement blessé et sans soins médicaux, il risquait de mourir. Ce qui laissait en suspend de nouvelles questions. Qui avait essayé de le tuer et pourquoi, car deux impactent avec été retrouvée dans l'une des chambres de l'étage.
Ryan fermait les yeux et se concentrait de toutes ses forces. Il devait y avoir un moyen de les localiser. Jusqu'à présent, le tueur avait créé des synergies et il devait y en avoir une, qui les mèneraient jusqu'à eux. Il sentait la neige. La forêt était dense, recouverte de poudreuse fraiche. Le paysage était à couper le souffle. Il sentait le renfermer, l'humidité, un peu comme ces lieux des vacances, où on ne va que deux ou trois fois par année. Il y avait une odeur de bois. De feu de cheminée.
Il ouvrait soudain les yeux, croyant entendre hurler la jeune femme. Une larme coulait sur sa joue et il se tournait vers Éric, qui comprit que le désespoir était en train de le gagner.
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