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Seule la vieille horloge du domaine des De-la-Tours, brisait le silence pesant, qui régnait depuis plusieurs minutes. Louis fermait les yeux, après avoir relut le dernier mot d'Olivier. Après le décès de sa sœur jumelle, Ludivine, sa tendre épouse n'était revenue que de rare fois et avait refusé d'être enterrée en ces lieux, car pour elle, ce domaine était désormais maudit.

Ludivine avait fait de son mieux pour contenir les démons, le démon qui avait consumé toute sa famille et avait refusé que le fardeau qu'elle avait porté, devienne celui d'Angélique. Elle avait alors continué à faire vivre sa sœur, au travers de son histoire. De ses sourires et de sa joie de vivre, car perdre sa jumelle, sa moitié avait été l'épreuve, la plus dur de son existence.

Un jour, Louis l'espérait, Angélique finirait par vendre ce lieu damné, qui deviendrait alors un havre de paix, pour une autre famille. Comme pour rompre ce charme maléfique ou cette malédiction.

Le commissaire regardait par la fenêtre, celle de la chambre des jumelles, qui avait refusé d'avoir chacune la leurs. Il voyait les gendarmes aller et venir depuis la colline, où se trouvait le cimetière et le tombeau familiale. Il y avait tellement de secret ici. L'atmosphère était lourde, presque insupportable. Il n'arrivait tout simplement pas à réaliser, ce qui venait de se produire.

Il avait perdu son meilleur ami Maurice, ainsi que Charles, qui n'avait plus donné le moindre signe de vie et Angélique, sa fille avait été enlevée par ce malade.

Les larmes coulèrent sur ses joues, lorsqu'il se rappelait le jour où lui et Henri avaient promis à Ludivine de protéger leur fille. De ne jamais parler de ce secret et encore moins de ceux de la famille De-la-Tours. Il avait juré, corps et âme, mais maintenant, il ne savait plus, si tout cela avait encore le moindre sens.

Louis se souvenait aussi des nuits sombres, où sa femme se réveillait, en hurlant le prénom de sa sœur. Tremblante pendant de longues minutes, horrifiée par ces cauchemars et cette solitude, que même lui, n'avait jamais réussi à combler. Le seul être qui y était parvenue, c'était leur fille. Dès le moment où Ludivine avait compris qu'elle était enceinte d'Angélique, les cauchemars, les nuits agitées, les frissons ou les crises d'angoisses avaient cessé.

Un jour, il lui avait demandé comment elle se sentait, peu de temps avant la naissance de la petite et son épouse lui avait dit, qu'elle était enfin heureuse. Pleinement heureuse et que leur fille le serait aussi. Même maintenant, cette conversation restait un mystère pour lui. Elle si nerveuse, inquiète et paniquée était devenue calme, sereine et souriante, comme si Angélique avait été le remède à tous les maux.

- Louis. Le surprit soudain Clovis. Je... je suis vraiment désolé.

- Pas de souci. Merci pour tout ce que tu fais.

- Olivier n'avait pourtant pas l'air suicidaire... enfin je veux dire... c'est tellement brutal.

- Il... il y avait beaucoup de vieilles rancunes entre Daniel... son père et les De-la-Tours. Des histoires de parcelles...

- Et le fameux Jean Orgueilan ?

- Oui. Le tueur de Thonon.

- Donc cet homme était bien le demi-frère d'Olivier et son fils, serait le collègue qui a enlevé ta fille ? Essayait-il de résumer la situation.

- Exactement et maintenant, nous allons pouvoir le certifié grâce à leur ADN. Olivier avait donné son accord. Soupirait longuement Louis.

- Et maintenant ? Demandait Clovis.

- Je vais retourner à Paris, contacter Hardyl et partir pour Lörrach.

- Bien. Nous allons finir ici et... je t'enverrais une copie de mon rapport. Cependant, il faut que je t'informe d'une... rumeur... qui vient de m'être confirmée par le notaire.

- Une... rumeur ?

- Oui, Olivier a légué la totalité du domaine Fournier... à ta fille... Angélique Delmare.

Louis plongeait dans son regard, complètement abasourdi par la nouvelle. Clovis comprit qu'il n'était pas au courant, que d'ailleurs personne ne l'était. Décidément, cette affaire était vraiment de plus en plus complexe et c'était sans compter, que Solange Fournier, ne semblait même plus infectée par la mort tragique de son mari.

Éric peinant à réaliser ce qui venait de se produire. Après l'enquete sur la mort des parents de Ryan, il avait quitté la criminelle et avait pris un poste plus calme au sien de la police, avant de démissionner, car il n'arrivait plus à regarder les scènes de crimes, même en photo. Il était devenu détective, afin de partir à la recherche de personne, qui ne s'était pas présentée au tribunal, des recherches ou des enquêtes où il ne voyait plus de mort, de sang, ni même de crime

Il fermait les yeux et essayait de remplacer le corps ensanglanté d'Olivier, par lui vivant et souriant. Lui, qui lui racontait sa vie.

- Ça va aller ? Lui redemandait Ryan, qui essayait tant bien que mal de garder la tête froide.

- Euh... oui.

- Si tu... si tu veux...

- Non. Je vais rester et... et je n'ai pas besoin de pause. Angélique a besoin de toi et toi, de moi. Je... ça va aller. Essayait-il de se convaincre. Alors où en est l'enquete ?

- Les gendarmes ont trouvé deux lettres écrites par Jean, à leur père Daniel. Une de juin 1979 et une des fêtes de fin d'année de 1980. Il y avoue un viol et je pense qu'il s'agit de celui de Sophie Müller. Soupirait Ryan. J'ai contacté Hardyl et... et je lui ai demandé de faire des recherches sur Jean Orgueilan, une certaine Gretel et leur fils Friedrich...

Le Profiler marquait une pause, avant de reprendre son récit.

- Il se nomme Friedrich Auer et... et Hardyl le connait. Il le connait même très bien, car il vient souvent aider sa grand-mère.

- Attend... tu... tu dis que... que le copycat, ce tueur monstrueux et devenu ami avec un haut-commissaire allemand et sa grand-mère ? Demandait clairement Éric, qui n'en croyait pas ses oreilles.

- Oui. Il vit dans un petit village à 10 minutes en voiture, de Lörrach et... et il est aussi fossoyeur. C'est lui, qui enterre les morts, dans les cimetières de la région.

- Oh mon Dieu... tu... tu penses qu'il va retourner là-bas avec Angélique ?

- Oui. Il... il crée des œuvres... nous devons partir pour Lörrach. La grand-mère d'Hardyl nous attend...

Ryan regardait les messages de son amie Biga et essayait de rester positif. Le portable d'Angélique n'était toujours pas rallumé, ni même celui de Fred, enfin Friedrich Auer. Maintenant, qu'il connaissait sa véritable identité, ainsi que celle de son père, il se rendait compte de l'entendue de leur cruauté et de leur perversion.

Le Profiler savait. Il savait que ce n'était que le sommet de l'iceberg. Que le pire était encore à venir. Qu'au fil des prochaines heures et peut être des prochains jours, il allait découvrir bien pire. Maintenant, il n'espérait plus qu'une seule et unique chose, retrouver Angélique saine et sauve et en finir avec cette enquête.

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