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Olivier avait à peine franchi le pas de la porte d'entrée, que Solange se mettait à lui hurler dessus et à lui demander, ce qu'il était en train de faire.
- Je n'ai pas à te le dire. S'insurgeait-il pour la première fois de leur mariage.
- Je te demande pardon ? De quel droit tu...
- ASSEZ. Tu crois pouvoir continuer à me prendre pour un con ? Crois-tu que je ne suis pas au courant, de tout ce que tu as fait ? Lui lançait-il en pleine figure.
Voilà plus de 35 ans, qu'il se laissait faire. Qu'il laissait sa femme tout diriger, mais cette fois sans était trop. Il n'en revenait toujours pas de ce qu'elle avait osé dire au sujet de Juliette, de Ludivine et d'Angélique. Il avait toujours su que sa femme était vénale et jalouse, mais jamais il ne l'aurait cru aussi malfaisante.
- Que... que... c'est à cause de cette p...
- UN MOT DE PLUS... ose seulement dire encore ce mot, au sujet de l'amour de ma vie et je divorce. Grondait-il, en se dirigeant vers les escaliers, qui menait à l'étage.
Solange se figeait sur place, surprise par le ton qu'avait utiliser son mari. Elle reculait de plusieurs pas et inspirait profondément. De quel droit osait-il lui parler de la sorte ?
Elle voulut le suivre, croyant qu'il allait dans leur chambre, mais il se dirigeait soudain vers le grenier et lui claquait la porte au nez, avant de s'enfermer à double tour dans la pièce.
De rage, Solange tambourinait à la porte, avant de se rendre compte du ridicule de la situation. Elle souriait et savait qu'il allait finir par ramper à ses pieds, comme il le faisait toujours. Sans attendre, elle redescendait au salon, regarder son émission préférée.
Olivier tremblait comme une feuille. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Lui-même ne comprenait pas vraiment, ce qui venait de se produire et imaginait un instant, ce qu'elle allait lui faire endurer, dès qu'il redescendrait. Il hésitait, puis soupirait, il fallait vraiment qu'il en aille le cœur net.
Il montait les 6 marches qui menait au grenier et se dirigeait vers le font de la pièce, où était entreposé les cartons, qui contenaient les affaires de son père. Il n'avait pas encore eu le temps, ni l'envie de tout trier. Il ouvrit un premier carton, puis un deuxième et tombait enfin sur celui qu'il cherchait. Il sortit une boite à chaussure, l'ouvrit et prenait les lettres, que Jean avait écrites à leur père.
Il en lisait plusieurs avant de tomber sur celle, que son demi-frère avait rédigée en juin 1979.
Olivier essayait de garder son calme. Il était pris entre la colère et la tristesse. Le viol de Juliette avait été la pire chose qu'il aille vécu, mais cette lettre était étrange, comme si Jean essayait de faire accuser leur père des gestes qu'il avait commis. Il pliait la lettre et la mettait dans sa poche arrière de pantalon. Il la donnerait plus tard à Éric. Sans attendre, il ouvrit une autre lettre qui avait été écrite pour les fêtes de fin d'années de 1980.
Olivier tremblait, il arrivait à peine à le croire. Il avait su. Son père, son propre père avait toujours su, qui était Jean et ce qu'il avait fait. Les larmes coulèrent sur ses joues et sur le papier, qu'il tenait fébrilement entre ses mains.
- Mon Dieu. Juliette...
Ce qui c'était passé ce soir-là, tournait en boucle dans son esprit. La souffrance de la jeune femme. Ses cris, ses supplices, ses larmes. Il fermait les yeux et les mots de son frère raisonnèrent en lui.
- Je veux être libre à nouveau. Murmurait-il.
Olivier l'avait aimée, dès qu'il l'avait vue, alors qu'ils n'avaient été que des enfants. Il n'avait jamais cessé de l'aimer et il se rendait enfin compte du poids qu'il avait porté seul, pendant toutes ces années. Sa vie ne ressemblait à rien, sauf à de la souffrance, qu'il avait mille fois mérité, en ne se battant pas davantage pour Juliette et désormais, il allait remettre les compteurs à zéro.
Il pliait la lettre de son demi-frère, prit l'une des pages du journal de Juliette, qu'il avait toujours garder précieusement et sortit du grenier. Il entrait dans sa chambre et sur l'armoire en bois massif, il prit un étui duquel, il sortit un objet.
Olivier descendait discrètement à la cuisine. Il entendait la télévision et le rire de Solange. Un étrange sourire se dessinait sur ses lèvres. Il prit un crayon et écrivit un petit mot sur la page du journal, de l'amour de sa vie.
Puis, il la pliait soigneusement et la glissait avec les deux lettres de son frère, avant de se diriger vers la terrasse. Il s'installait sur l'un des fauteuils et pendant qu'il en avait encore le courage, il se tirait une balle en pleine tête, juste après avoir supplier Juliette de lui pardonner et de l'accepter à ses côtés, pour l'éternité.
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