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Jean Pierre Bovet lisait paisiblement dans son salon. Le ciel était nuageux et pluvieux, aux abords du lac Leman. L'automne battait son plein et il avait réussi à convaincre sa femme de retourner pour le weekend chez ces parents. Il profitait de ses moments pour sortir boire un verre avec des amis, refaire le monde et aussi passer des moments intimes, avec ces conquêtes.

Son épouse avait mis au monde 3 magnifiques enfants, mais ne lui donner plus autant de satisfaction et comme il était hors de question d'envisager le divorce, ils avaient convenu d'avoir des relations extra conjugales, mais purement sexuelle. Jean Pierre ne savait pas si sa femme le trompait et ne tenait pas vraiment à le savoir, du moment qu'ils étaient heureux ainsi.

Il soupirait et relisait la page sur laquelle, il bloquait depuis près de 30 minutes. Son esprit revenait inlassablement sur les paroles de l'homme qui était venu le voir plutôt dans la semaine. Après son départ, il avait essayé de contacter l'ancien collègue de Maurice Dugrand, mais Charles ne lui avait pas encore répondu, ce qui lui semblait plutôt étrange, car il les avait cru bons amis. Il avait tout de même appris, que l'ancien policier avait été froidement abattu de deux balles. Le mot exécution avait été mentionner dans la conversation, qu'il avait eu avec une connaissance du commissariat de Thonon.

Jean Pierre entendit le POC de son téléphone, lui signifiant qu'il avait reçu un message et il inspirait profondément, en espérant que ce ne soit pas sa femme, qui lui annonçait qu'elle comptait rentrer plutôt.

Il relisait le message sans trop comprendre ce que cela voulait dire. Il fronçait les sourcils en se demandant s'il devait répondre. Il ne connaissait pas le numéro et la tournure de la phrase lui semblait vraiment étrange. Il reposait son téléphone et se disait que son épouse avait justement dû éconduire un amant, qui avait décidé de régler ces comptes, mais cela n'avait pas le moindre effet sur lui.

Il n'aimait plus son épouse depuis longtemps et se fichait de sa vie privée. Ils avaient convenu de rester ensemble jusqu'à la majorité de leur enfant. Il lui apportait l'argent et le statut et elle la vie de famille qui faisait parfaitement illusion.

Jean Pierre regardait la vidéo et écarquillait les yeux. Il voyait sa femme avoir un rapport intime dans leur lit conjugal. La scène était particulièrement brutale et il la refermait aussitôt.

L'ancien légiste se figeait sur place lorsqu'il ouvrit la seconde vidéo. Il eut l'impression que le monde venait de s'ouvrir sous ses pieds. Il s'essuyait le front, se levait et regardait autour de lui, complétement paniqué. Comment ce salaud avait-il réussi à faire une vidéo, où on le voyait avec une très jeune femme avoir un rapport sexuel, en pleine forêt.

Ce soir-là, il avait été un peu éméché et une jeune femme l'avait approché. Ils avaient bu quelques verres, avant qu'elle ne lui propose d'aller dans un lieu plus calme. Ils avaient eu un rapport et il l'avait ramenée en ville. Son cœur battait la chamade. Que lui voulait cette personne ?

Jean Pierre explosait de rage et jetait son téléphone à travers la pièce en hurlant. Il faillit appeler la police, mais ils finiraient par mener une enquête et tout le monde finirait par découvrir qu'il était vraiment. Il hurlait à plusieurs reprises. Il saisissait son téléphone fixe pour appeler sa femme, mais il reposait le combiné en réalisant soudain la teneur du message, qu'il venait de lire.

POC. POC. POC. POC. POC. POC...

Le cœur tambourinant dans sa poitrine, il reprit son portable et restait sans voix sous la dizaine de vidéos qu'il venait de recevoir. Il fermait les yeux et comprit qu'il n'avait pas d'autre choix que de faire ce que ce type lui disait. Il regardait sa montre et décidait de filer à la banque chercher l'argent, il devait à tout prix régler cette histoire, avant que tout ne lui éclate en pleine figure.

Il avait tremblé pendant tout le trajet. Jean-Pierre avait pris l'argent sur le compte commun et espérait, que sa femme comprendrait la situation.

Le village de Novel était plongé dans le brouillard et l'obscurité depuis plusieurs heures, lorsqu'il arrivait sur le parking. Il avait hésité pendant plus d'une heure à monter. Pesant le pour et le contre. Il n'avait aucune garantie, que ce type les laisse tranquille après cela, mais avait-il d'autre choix !

Il l'avait filmé à plusieurs reprises et avec des jeunes femmes toutes différentes. Il lui avait même envoyer l'un de ses extrais de compte, démontrant ces nombreux mensonges. L'ancien légiste avait fait croire à sa famille et à sa femme, qu'il avait de l'argent et une très bonne situation, mais il n'en était rien. Il avait de grosses dettes de jeux, devait beaucoup d'argent à des personnes peu recommandables et peinait depuis plusieurs mois à payer son dut.

Il frissonnait et se demandait ce que lui voulait vraiment ce type. Il serrait nerveusement son volent et sortait de sa voiture, en plongeant ses mains dans les poches. Il avait l'argent, mais n'avait pas été stupide au point de venir dans un coin aussi paumé, sans avoir pris son arme à feu.

Son cœur frappait dans tout son être, au point, qu'il dut retenir sa respiration pour écouter si quelqu'un approchait. Il regardait sa montre et il était passé 21 heures de quelques minutes. Il sortait alors son téléphone et regardait s'il avait reçu un message, mais il n'y avait rien.

Il fit quelques pas et regardait autour de lui, mais il n'y avait pas la moindre voiture. Personne, les lieux étaient vides. Il se frottait le visage et décidait de retourner à la voiture. Ce type avait peut-être changer d'avis.

Mais alors qu'il arrivait vers son véhicule, il sursautait lorsqu'il entendit un coup de pétard. Il sentit une douleur soudaine au niveau du cœur, qui lui déchirait les entrailles. Il se retenait à sa voiture, avant de glisser lentement sur le sol glacé. Il portait ses doigts à son thorax et découvrit avec effroi, qu'ils étaient recouverts de sang.

- Jean-Pierre. Disait soudain une voix, en brisant le silence. Comment une grosse merde comme toi, a réussi à vivre jusqu'à présent ?

Il vit deux jambes arriver près de lui et s'immobiliser. Puis il entendit un long soupire et croisait un regard terrifiant, dépourvu de la moindre humanité.

- Tu sais... si tu avais comblé ta femme dès le début... Non... en fait... je l'ai forcée... mais elle a quand même aimé ça, car figure toi, qu'elle en a redemandé et plusieurs fois. Souriait-il.

- Je... je... elle... pourquoi... je... j'ai l'argent. Essayait d'expliquer Jean-Pierre, qui peinait à garder ses esprits, tant la douleur devenait insoutenable.

- L'argent... mec, c'est le fric de ta femme... tu n'as rien... j'espère au moins, que ce sont tes gosses, avec une chaudasse pareille.

- Conn... connard... va te... te faire foutre...

- C'est déjà fait, mais j'irais la consoler. Promis. Lui faisait-il un clin d'œil. Alors tu crois que tu es là, à cause de ta femme et de toutes ces vidéos ? Tu es vraiment une grosse merde.

L'ancien légiste fronçait les sourcils, car il ne comprenait plus rien. Les phrases et les mots semblaient de plus en plus lointain. Il cherchait son téléphone pour appeler les secours, car il commençait à comprendre, qu'il n'en avait plus pour longtemps.

- Chut. Allons. Disait Friedrich, en lui prenant son téléphone, avant de l'écraser d'un coup de pieds. Bien... l'inconnu du lac.

Jean Pierre se figeait sur place et malgré la douleur, plongeait dans son regard, en comprenant enfin. Il avait été tellement en colère à cause de ces vidéos et des menaces de ce type, qu'il n'avait pas compris la véritable raison de tout ceci.

Les larmes coulèrent le long de ses joues. Il essayait de se relever, mais il crachait soudain du sang. Son corps était complètement endolori et il ne sentait plus ses jambes.

- Je... je ne suis... au... courant de... de rien.

- Vraiment ? Tu continues de mentir, alors que tu es en train de crever ? J'ai tué Maurice, mais lui au moins a eu le courage de m'affronter, ainsi que le détective.

- Je... je ne sais pas... qui... qui a tué...

- Allons. Mec. Tu sais... je ne suis pas légiste, mais tuer un mec de plusieurs coups de couteau alors qu'on est à genou... c'est vraiment possible ? Souriait-il avec cruauté.

Jean-Pierre s'appuyait contre sa voiture et essayait de trouver une solution pour échapper à ce cauchemar. Il inspirait profondément en pensant à la seule chose, qu'il pouvait faire. Tout serait plus simple à partir de maintenant. Sa femme allait recevoir son assurance vie et aurait accès au compte secret, qu'il avait ouvert pour leurs enfants. Sa famille allait s'en sortir et s'était tout ce qui comptait.

Il glissait sa main dans sa poche et actionnait lentement son arme, dans quelques secondes tout serait finit. Il voyait bien l'état de ce mec, il ne savait pas qui l'avait blessé, mais il y avait peu de doute sur le fait, que cette personne reviendrait finir le travail et cette idée le fit sourire.

Il pensait à ses parents et à ses enfants. Il pensait aussi à sa femme et avant même que Friedrich ne puisse réagir, Jean-Pierre sortait son arme, plaquait le canon sur sa tempe et tirait.

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