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- Ryan. L'appelait soudain Éric, alors qu'il allait sortir pour rattraper Angélique.

Le jeune homme retournait dans l'entrée et cherchait son mentor qui se tenait sur la première marche, de l'escalier qui menait à la cave. Il était livide. C'était comme s'il venait de voir un fantôme.

- Que se passe-t-il ? S'empressa-t-il de lui demander, le cœur battant.

- Heu... Tu... tu devrais venir voir.

Ils descendirent les marches et se retrouvèrent dans une grande cave voutée. Des caisses en bois, des tonneaux et plusieurs centaines de bouteilles étaient rangées sur le côté. Éric s'approchait d'une grande et lourde porte en chêne massif. Dans la serrure se trouvait une vielle clé, recouverte de poussière et de toile d'araignée. Il s'agissait d'une deuxième pièce plus sombre qui avait dû servir de garde mangé. Il y avait des étagères vides recouverte de poussière et les lieux sentaient le refermer et le moisi.

En vérifiant toute la demeure, le mentor avait également vérifié la cave, ainsi que cette pièce qui de premier abord, n'avait rien de spéciale, mais il avait alors remarqué sur les dalles, des trainées, ainsi que des traces de pas dans la poussière qui semblait récente et ne voulant rien laisser au hasard, il avait bougé l'une des étagères, qui cachait une autre pièce. Il se plaçait sur le côté et soupirait longuement.

Fébrilement, Ryan ouvrit complètement la porte, qui grinçait et restait un long moment sans voix. Sans même réussir à bouger. Tout ce qu'il avait appris et croyait savoir, venait de voler en éclat.

- Ce... ce n'est pas possible. Murmurait-il, en osant à peine respirer.

- As-tu déjà vu quelque chose comme ça ? Demanda Éric, le cœur battant à tout rompre.

Le jeune homme se tenait à l'embrassure de la porte. Son contacte froid était la seule chose qui le faisait réaliser, qu'il ne se trouvait pas dans un cauchemar ou dans un film d'horreur. C'était encore pire, que tout ce qu'il avait pu imaginer jusqu'alors. Et pourtant, il avait vu un certain nombre d'horreur dans sa vie.

Les photos du charnier de 1998, de ce qu'il considérait comme étant le premier crime du Copycat, apparurent dans son esprit.

- Oui. Soufflait-il malgré lui.

La pièce était carrée, plutôt petite, pas plus de 4m sur 4 et légèrement ronde dans les coins. Là, sur un vieux lit en fer sans matelas, se trouvait un cadavre parfaitement embaumé et recouvert de roses séchées. La scène était aussi monstrueuse, que terrifiante.

Ryan dut inspirer profondément à plusieurs reprises, afin de reprendre ses esprits. Il frissonnait d'effroi et son sang semblait se glacer. Jamais, il n'avait vu une telle chose de ses propres yeux.

Le corps portait une longue robe en velours et de couleur rose poudrée. De la fine dentelle noire ornait les manches, le col et le bas. Squelettique, on ne pouvait que s'imaginer qu'il s'agissait d'une femme à cause de sa tenue et des quelques longues cheveux bruns qu'il restait.

En face, se trouvait une table et un tabouret. Dans l'un des coins, une tasse, une assiette et un réchaud à gaz étaient posé sur un petit meuble qui ressemblait à une table de nuit. Et en face de l'entrée se trouvait une vielle armoire, comme un vaisselier. Les murs étaient recouverts de centaines de photos, de Juliette De-La-Tours et d'Angélique, qui se ressemblait comme deux sœurs.

Cette pièce ressemblait à un mausolée et démontrait clairement l'obsession du Copycat, qui semblait dévoré par quelque chose, qui dépassait l'entendement. C'était de la folie pure.

Éric frissonnait, en pensant à ce qu'avait dit Ryan, lorsqu'ils étaient encore à Thonon. Il ne savait pas encore tout et à vrai dire, cela prouvait que ce n'était que le début. Ce malade était irrévocablement obsédé par Angélique. C'était même bien au-delà de tout, ce qui était concevable.

Ryan se forçait à faire quelques pas et entrait enfin dans la pièce. En faisant attention, il s'approchait des photos sur lesquels se trouvait la jeune femme qui souriait. Il eut plusieurs sueurs froides à l'idée, que c'était pire, que tout ce qu'il avait pu rationnellement imaginer.

- Ryan. Disait soudain Éric en voyant une tache de sang, près du tabouret, qui semblait fraiche.

- Je... ce...

Le cœur du jeune homme se mit soudain à battre la chamade. Ce type. Il connaissait vraiment Angélique et il la connaissait même intimant. Cette pièce à elle seule prouvait, qu'il n'avait pas pu rester loin de la jeune femme. C'était impossible. Il se retournait et croisait le regard de son mentor.

- Quoi ? Essayait-il vainement de rester maitre de lui-même, alors que l'adrénaline se déversait dans son être.

Éric lui montrait ses doigts recouverts de sang et la tasse qui était encore tiède. Son cœur se mit à frapper durement dans sa poitrine. Le pressentiment de Ryan était en train de prendre forme. Il savait. Le Copycat savait absolument tout sur Angélique Delmare.

- Il... il sait. Lâchait-il en frissonnant. Putain...

Il ne pouvait s'empêcher de penser à Luc, Julien, Fred ou même Thomas, c'était forcément l'un d'entre eux.

- Oui. Elle le connait et il était-là, il y a encore quelques minutes. Assura Éric, en essayant de garder son calme et en regardant autour de lui.

Ryan sortait brusquement de la pièce en courant, ainsi que de la cave et remontait les escaliers quatre à quatre. Il traversait le hall et une fois dehors, il cherchait la jeune femme du regard, qui n'était pas dans l'allée ou près de la voiture. Il regardait en direction du jardin d'hiver, mais la fin du jour rendait soudain les lieux sombres.

- ANGIE. Hurlait le jeune homme. Angélique. Cria-t-il à plusieurs reprises, en s'élançant en direction d'un chemin, qui se trouvait entre le manoir et le couvert.

Il tremblait et comprenait que ce malade n'arrêterait jamais, que seule la mort le pourrait. Il fallait qu'il retrouve la jeune femme au plus vite, pour la mettre en sécurité.

Éric, qui se trouvait toujours dans la pièce, comprit que quelque chose clochait. Si ce type avait été là quelques minutes plutôt, comment avait-il réussi à sortir, alors qu'il avait trouvé chaque porte et chaque volets soigneusement fermé.

Au moment où il voulut suivre Ryan, un léger courant d'air l'arrêtait net. Il se retournait et inspectait à nouveau la pièce. Il posait sa main sur le sol glacé et fermait les yeux. Il sentait un courant d'air qui semblait venir du vaisselier. Il rouvrit les yeux et s'approchait du meuble, il tirait d'un côté, mais rien ne bougeait. Il soupirait et entendit Ryan hurler le prénom de la jeune femme. Il devait y avoir un trou ou une bouche d'aération pour que l'air puisse passer.

Le mentor prit l'autre partie de l'armoire et elle s'ouvrir soudain sur un tunnel sombre, creuser dans la roche, qui faisait à peine 1m70 de haut et 70 cm de large.

Il sentit une bourrasque, ce qui lui fit comprendre, qu'il devait alors y avoir une sortie à l'autre bout. Il sortit son arme et s'engageait dans le tunnel, le cœur tambourinant dans sa poitrine, car jamais il n'avait eu affaire, à un tel monstre.

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