- Elle a pas fait ça !

- Si je te jure Pam, elle a clairement sauté sur Valentina en plein ring !

Pam s'écroule de rire devant moi. C'est vrai qu'elle a de quoi. J'aurais jamais cru voir un jour l'indienne sauter à la gorge de Valentina au club. Putain, c'était quelque chose !

- L'amour peut nous faire faire des choses dingues des fois.

Je regarde Pam alors qu'elle dépose sa tête sur mes genoux. Sans vraiment réfléchir, ma main se glisse sur ses cheveux blonds tout en les caressant délicatement. J'étais très loin d'être le genre de mec aux petits soins de sa meuf. Très très loin de passer mes soirées avec une meuf au lieu de les passer au club ou dans un autre trou en train de vendre ma marchandise. Mais ça fait maintenant plus de deux ans que je suis avec Pam et jamais je me suis imaginé sans elle depuis. J'ai jamais ressenti l'envie de voir quelqu'un d'autre qu'elle et je me suis vraiment rendu compte qu'elle était plus qu'une simple copine quand Hernandez m'a fait la remarque.

Ce con s'est toujours foutu de ma gueule depuis que je suis avec Pam. Il s'est toujours venté de ne jamais avoir eu un comportement comme le mien avec une fille et je l'ai cru putain ! Tout le monde l'a cru en fait.

Quand j'ai vue les états dans lesquelles il se mettait après la mort de Kate, j'étais persuadé d'une chose. Rien ni personne était capable d'arrêter ce gars. Pour moi, Hernandez était destiné à terminer sa vie en taule après avoir buté Aless.

Au fond, je savais que n'importe quel foutu plan de vengeance n'était pas suffisant pour apaiser la douleur qu'il ressentait. Il aurait pu tout faire ! Il aurait pu monter les plans les plus tordus que l'esprit humain était capable d'inventer, rien n'aurait réussi à atténuer la douleur d'Hernandez.

Pour moi, ce gars était foutu.

- Tu penses qu'Hernandez a vraiment lâché l'affaire ? Demande Paloma.

Je sais que Pam s'inquiète pour Diviya. Elle veut pas qu'elle souffre et moi non plus putain. Cette fille a réussit à rentrer dans la vie de chacun d'entre nous et je dois avouer que c'était une grande surprise. Surtout pour moi. Quand j'ai commencé à voir mon meilleur pote changer pour elle, c'est là que je me suis mis à la regarder d'un œil différent. C'est là que je me suis dit qu'elle était spécial d'une certaine façon et qu'à partir de ce moment là, elle faisait partie de nos vies. Je ne le cache pas, aujourd'hui, je considère Diviya comme une amie et celle qui a réussit à faire un miracle. Elle a réveillé Hernandez et putain ça c'est quelque chose !

- Je suis sûr qu'il fera plus rien à Aless.

Pam lève la tête pour croiser mon regard.

- Sérieux ?

- J'ai jamais été aussi sérieux, Pam. Cette fille l'a changé tu le vois pas ?

- Si bien sûr, mais des fois je me dis que c'est peut être pas suffisant.

J'attrape ma blonde préférée par ses joues de bébé que j'adore tant et je l'embrasse. Ma Pam a un grand cœur et c'est une de ses nombreuses qualités qui me rendent encore plus dingue d'elle.

Le téléphone posé sur la table de chevet se met à vibrer, je jette un petit coup d'œil sans me détacher de Pam et c'est là que j'entrevoie le nom.

Je cherche pas à comprendre, je m'écarte vite de Pam et m'en vais attraper le tel.

- Bouge pas je reviens. Je lui dis.

- Tu veux que j'aille où ? Sourit-elle.

Je lui accorde un léger sourire même si mon cerveau commence à cogiter. Putain qu'est-ce que je vais leur dire s'ils veulent parler à leur fille ?

Je sors de la pièce et décroche mon téléphone.

- Monsieur Taller ? Tout va bien ?

Il est presque une heure du matin qu'est-ce qui nous veulent ?

- John fiston, ça fait une trentaine de minutes qu'on essaie de contacter Diviya, elle ne répond pas !

Je l'entends parler d'une voie affolée, j'arrive à distinguer des genres de sanglots derrière la voix grave de Monsieur Taller. C'est quoi ce bordel ?

- Tout va bien Monsieur ? Je vous ai dit qu'elle dormait, elle n'a pas dû entendre. Il y a un problème ?

- C'est...

Et là, un crie me broie littéralement les tympans. C'est la mère de Diviya qui vient de lâcher un cri strident. Le genre de crie qu'on évite d'interpréter...

- Qu'est-ce qui se passe ? M'énervé-je.

- Aless. Il a eu un accident de voiture. Il est ... il est décédé sur le coup. Je peux avoir ma fille au téléphone John s'il te plaît ?

Alors là j'ai carrément l'impression d'être en plein trip ! Putain, je délire c'est pas possible.

- Pardon ? Dis-je.

- Il est mort. A-Aless est mort ! Je veux parler à Diviya. Elle doit venir à l'hôpital sur le champ !

Je passe ma main sur mon front en essayant de réfléchir à ce que je viens d'apprendre.

Putain de merde ! Putain de merde ! Aless est mort.

J'arrive pas à le croire bordel.

- Ok on arrive monsieur. Je-je suis désolé.

Je stresse. J'ai carrément raccroché sur Monsieur Taller et avec mes deux mains tremblantes j'essaie de trouver le numéro de Diviya.

Ça sonne, ça sonne mais ça répond pas ! Fait chier c'est pas le moment !

J'aperçois Paloma arriver le visage en panique. Je me laisse tomber sur le grand fauteuil du salon complètement dépassé par les événements. Je sais pas comment réagir ! En fait, je réalise toujours pas ce que je viens d'apprendre.

Aless ! Aless est mort !

- Bébé ? M'interrompt Pam.

Elle vient se mettre à genoux en face de moi alors que mon regard se perd dans le vide.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- J'ai aucune putain d'idée de ce qui se passe Pam! Les Tallers viennent d'appeler ! Aless a eu un accident, il est ...il est mort sur le coup.

Ma blonde porte ses deux mains devant sa bouche. Ses yeux bleus s'arrondissent de surprise et c'est en voyant une larme couler le long de son beau visage que je réalise enfin. Je réalise que cette nuit est un putain de cauchemar éveillé.

- Et... Diviya ! Il faut prévenir Denis et Diviya ! Sa voix tremble d'émotions.

Ça fait un bail que j'avais plus ressenti ça. Ce trou intersidérale qui remue l'estomac. Cette remontée acide qui rend la bouche pâteuse. Putain, j'aurais jamais cru que deux ans après la mort de Kate, on aurait à vivre un deuxième deuil.

Aless, mon pote ! Il est mort tout seul.

Ça tourne en rond dans ma tête et j'arrive pas à garder les idées clairs. Paloma me tend un verre d'eau alors que je l'avais même pas vue quitter la pièce. Je l'attrape sans vraiment réfléchir et vide son contenu en quelques secondes.

Je finis par me relever et sortir de la maison.

Il fait nuit noir et un froid de chien ! Pourtant, mon sang boue dans mes veines. Je m'avance histoire d'essayer de réfléchir calmement. La neige commence à tomber pour couronner le tout. Je ferme les yeux quelques instants et je replonge quelques mois en arrière.

Je me souviens des soirées qu'il a passé chez moi alors qu'il était au plus bas. Je me souviens à quel point il m'avait fait de la peine quand il a découvert que Hernandez lui avait volé Jessy. J'ai jamais cautionné le foutu plan d'Hernandez mais depuis quand ce mec en a quelque chose à branler de ce qu'on lui dit !

Je me souviens de cette soirée au club où Aless avait cherché la merde. Je me souviens du moment où Hernandez avait été le seul à le défendre. Il lui a clairement sauvé la vie ce soir la ! Et c'est plus fort que moi, je me demande comment les choses auraient évolué s'il n'avait rien fait ce soir là ?

Aless serait mort deux ans plus tôt.

Et alors ? Kate n'aurait jamais rencontré Aless et Hernandez n'aurait envie d'aucune vengeance de mes deux !

C'est là que je me rends compte qu'on a aucun contrôle sur nos vies. On subit jusqu'à la mort, c'est ça la réalité !

- John.

La voix douce de Paloma me sort de mes pensées. Elle s'avance vers moi alors que je la vois carrément trembler de froid sous sa veste rose. Je la regarde incapable de prononcer un seul mot. Elle approche une de ses main sur mon visage, elle semble essuyer un truc.

- Il faut prévenir Denis, ok ? Je sais que c'est difficile pour toi aussi mais là maintenant, Diviya doit être auprès de sa famille.

C'est là que je comprends qu'Aless comptait bien plus pour moi que ce que je m'étais imaginé. J'avais même pas remarqué que mon visage baignait dans les larmes.

Mes larmes.

Je hoche la tête et Paloma me tend son téléphone.

- C'est Hernandez. Me dit-elle. Parle-le lui en expliquant les choses calmement, tu peux le faire.

Je prend une grande respiration avant de prendre le téléphone en mains.

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