DENIS HERNANDEZ

Je suis à l'arrière d'un fourgon, Zac à mes côtés. En face de moi, des hommes d'Alana sont équipés comme de vrais soldats. Nous nous dirigeons vers une planque de Richardson. D'après nos informations, c'est la plus grande. Si Diviya ne s'y trouve pas, Alana est persuadée que nous y découvrirons sa véritable adresse.

Le silence est pesant. J'ai toujours détesté le silence. Il me rappelle les jours interminables passés à New York à me torturer l'esprit, à me convaincre que mes décisions étaient les bonnes. J'étais idiot. Je voulais me punir pour ce qui était arrivé à ma sœur, et je n'ai jamais cru mériter le bonheur. J'ai omis que, en plongeant, j'entraînais avec moi ceux qui m'aimaient, ceux qui avaient toujours été là pour moi.

Je comprends cela aujourd'hui et je le regrette. Mais je veux aller de l'avant. Si je retrouve Diviya saine et sauve, je lui promets de ne plus jamais lui faire de mal, de ne plus être celui qui la fait pleurer, mais celui qui fait naître un sourire sur son visage.

Je ferai tout pour elle. Je lui offrirai ma vie et m'excuserai chaque jour pour la douleur que je lui ai infligée.

Je jette un coup d'œil à ma droite et vois Zac, pensif. Son regard est perdu dans le vide. Zac a été le père que je n'ai jamais eu, le meilleur coach que quiconque puisse espérer. Il est mon mentor, toujours là pour moi, toujours prêt à me conseiller, à me soutenir et à me remettre en place quand je déraillais. Avoir des personnes comme lui dans sa vie est un trésor. Il faut savoir les chérir, les préserver, et parfois les protéger.

Je ne lui ai jamais dit à quel point il comptait pour moi, à quel point ses mots avaient su me guider. Je ne sais pas ce que je serais devenu sans lui. Je le lui dirai. Si je sors vivant de cette mission et si nous retrouvons ma Diviya, je lui dirai combien son aide m'a été précieuse.

Son regard quitte le vide et il me jette un regard compatissant.

— On va la retrouver, Denis.

Je hoche la tête, fier qu'il soit à mes côtés en ce moment crucial.

Le fourgon s'immobilise, plongeant l'intérieur dans un silence encore plus lourd. Les talkies crépitent, chacun de nous tendant l'oreille pour capter les directives d'Alana. L'attente est insoutenable, chaque seconde s'étirant comme une éternité.

"Équipe Alpha, prête."

"Équipe Bêta, prête."

Mes pensées s'évanouissent, laissant place à une concentration froide et implacable. Mon seul objectif désormais est clair : éliminer toute menace qui nous tire dessus, à l'exception de Richardson. Les battements de mon cœur se synchronisent avec la montée de l'adrénaline, et je suis prêt à tout pour accomplir cette mission.

À l'instant où le signal retentit, nous sortons du fourgon avec une précision orchestrée. Chaque membre de l'équipe bouge avec une fluidité presque mécanique, chacun sachant exactement où se placer. L'air est chargé de tension, chaque souffle mesuré, chaque pas calculé.

Le bâtiment devant nous est sombre et imposant, une forteresse de béton et d'acier. Les lumières vacillent légèrement, créant une atmosphère sinistre et oppressante. Alana donne les dernières directives à travers les talkies, sa voix ferme et déterminée.

Nous progressons rapidement vers l'entrée, nos mouvements couverts par l'obscurité. Les hommes d'Alana prennent position, leurs regards perçants scrutant chaque recoin. L'équipe Alpha se faufile à l'intérieur, suivie de près par l'équipe Bêta. Le silence est presque absolu, seulement interrompu par les bruits feutrés de nos pas.

À l'intérieur, l'atmosphère est encore plus lourde. Les couloirs sont étroits et sombres, des ombres mouvantes créant des illusions trompeuses. Nous avançons avec prudence, chaque virage potentiel cachant une menace.

Soudain, un éclat de lumière et le bruit assourdissant d'un tir résonnent à travers le bâtiment. Le chaos éclate instantanément. Nous ripostons avec une précision chirurgicale, les tirs se succédant dans une cadence mortelle. Mes pensées sont focalisées sur une seule chose : survivre et retrouver Diviya.

Les affrontements se multiplient. Chaque pièce, chaque couloir devient un champ de bataille miniature. Les cris et les ordres fusent, l'odeur de la poudre et du sang imprègne l'air. Je ne perds pas de vue notre objectif : Richardson. Il est quelque part ici, et je dois le retrouver.

Nous progressons étage par étage, la résistance se faisant de plus en plus féroce. Le stress est palpable, mais il est maintenu en échec par notre détermination et notre entraînement. Enfin, nous atteignons une porte massive, visiblement plus protégée que les autres. C'est là qu'il doit être.

Alana donne le signal et nous défonçons la porte d'un coup puissant. L'intérieur révèle une vaste salle, sombre et sinistre, le silence résonnant comme une gifle glaciale. Mon cœur s'emballe, chaque fibre de mon être tendue vers l'espoir de la retrouver.

Mais à mon plus grand désespoir, la pièce est vide. Aucune trace de Richardson ni de Diviya.

— PUTAIN ! hurlé-je, ma voix résonnant contre les murs nus.

La rage et la frustration m'envahissent, me laissant à bout de souffle. Mes poings se serrent, les jointures blanchissent sous la pression. L'adrénaline qui m'avait porté jusqu'ici se transforme en une vague de désespoir écrasant. Le silence de la salle, vide et oppressante, ne fait qu'amplifier la douleur de l'incertitude.

— Ils ont dû partir précipitamment, remarque Alana, sa voix calme mais tendue. Cherchez des indices, quelque chose qui nous mènera à eux.

Je prends une profonde inspiration, refoulant la colère et le désespoir.

Je me mets à chercher comme un fou, remuant les tiroirs du bureau, fouillant les dossiers, mais rien. Le vide de la pièce me nargue, chaque seconde sans trouver d'indice pèse lourdement sur mes épaules.

— Ici ! déclare Zac soudainement.

Je me précipite vers lui. Il se tient au-dessus d'un téléphone fissuré avec une conversation ouverte. Le téléphone doit appartenir à un des hommes de Richardson, abandonné précipitamment en nous entendant arriver.

La conversation mentionne une maison à l'extérieur de Chicago. Ce n'est pas une simple planque, c'est une putain de villa. C'est notre dernier espoir.

Je lève les yeux vers Zac, détermination et espoir ravivés.

— On y va, murmuré-je. On va la retrouver.

Nous roulons toute la nuit, les premières lueurs de l'aube se levant à l'horizon alors que nous approchons de la villa. La fatigue et la tension pèsent lourdement sur mes épaules, mais l'espoir de retrouver Diviya me maintient alerte. Nous arrêtons les véhicules à une distance prudente de la villa, se dissimulant dans la pénombre restante.

Alana envoie rapidement des éclaireurs pour obtenir des informations sur la disposition des lieux et les gardes. Nous attendons dans un silence tendu, chaque minute s'étirant douloureusement. Mon esprit bouillonne d'impatience, chaque fibre de mon être hurlant de passer à l'action.

Soudain, une rafale de coups de feu retentit depuis la villa. Mon cœur rate un battement. Sans réfléchir, je me lève, prêt à foncer.

— Denis, attends ! s'écrie Zac en me saisissant par le bras.

— Lâche-moi ! hurlé-je, me débattant pour me libérer.

— Pas avant le signal ! On doit rester ensemble ! proteste Zac, tentant de me retenir.

Mais la peur et l'adrénaline sont trop fortes. Je me dégage violemment et me précipite vers la villa, mon arme fermement serrée dans ma main. Les coups de feu continuent, leur écho se répercutant dans la froideur du matin. J'avance, chaque pas me rapprochant du danger.

En contournant un coin, je tombe sur trois hommes debout près d'une fontaine. Ils sont armés, mais leur attention est ailleurs, concentrée sur les tirs venant de la villa. Ni une ni deux, je leur tire dessus, les abattant sans hésitation. Mon souffle est court, mes sens en alerte maximale.

En m'approchant de la fontaine, un frisson glacial parcourt mon échine. Le sang ruisselle, teignant l'eau d'une couleur rouge sombre. Mon cœur se serre d'angoisse alors que je distingue une forme immobile au fond de la fontaine.

C'est son corps.

— Non... murmuré-je, la voix brisée.

Sans plus réfléchir, je plonge mes bras et sors son corps de l'eau. Je m'approche, le désespoir noyant mes pensées. Ses vêtements sont trempés de sang, son visage pâle et immobile. Je tombe à genoux à côté d'elle, ma main tremblante se posant sur son poignet pour chercher un pouls, une étincelle de vie.

Elle est là, mais si faible. Un mince filet de respiration, un espoir fragile. Elle se met tout d'un coup à tousser et cracher un mélange d'eau et de sang.

— Diviya ? Tiens bon, mon amour, je suis là, soufflé-je, les larmes brouillant ma vue. Je vais te sortir de là.

Je crie à travers le talkie, appelant des renforts, tandis que je tente désespérément d'arrêter le saignement. Le monde autour de moi s'efface, ne laissant place qu'à une détermination farouche de la sauver.

— Tiens bon, s'il te plaît, murmuré-je, mes mains tremblant alors que j'appuie sur ses blessures.

Diviya ouvre légèrement les yeux, ses pupilles cherchant à me trouver dans l'obscurité naissante. Sa respiration est faible, chaque souffle un effort monumental. Son regard se fixe sur le mien, un mélange de douleur et de soulagement se lisant dans ses yeux.

— Denis... tu es... vivant, murmure-t-elle, sa voix à peine audible.

— Bien sûr que je suis vivant, mon amour, répondé-je, ma voix brisée par l'émotion. Je t'ai promis que je serais là pour toi.

Les renforts arrivent enfin, leurs pas précipités résonnant autour de nous. Alana se penche à côté de moi, évaluant rapidement l'état de Diviya.

— On doit la transporter immédiatement, dit-elle d'une voix ferme.

— Fais vite, Alana, je t'en prie, imploré-je, mes yeux pleins de larmes.

Les autres membres de l'équipe s'affairent autour de nous, préparant une civière improvisée. Zac me donne une tape rassurante sur l'épaule, son visage marqué par une profonde inquiétude.

— Elle va s'en sortir, Denis. On va tout faire pour, dit-il doucement.

Je hoche la tête, incapable de formuler une réponse. Mon regard ne quitte pas Diviya, chaque seconde semblant une éternité. Elle serre faiblement ma main, son toucher léger comme une plume.

— Ne me laisse pas, Denis, souffle-t-elle, sa voix tremblant de peur.

— Jamais, Diviya, promis-je, mon cœur se serrant dans ma poitrine. Je ne te quitterai plus jamais.

Nous soulevons doucement Diviya sur la civière, chaque mouvement accompagné de gémissements de douleur. Je marche à ses côtés, tenant sa main avec une force désespérée. Chaque pas est une lutte contre le temps, chaque instant une course contre la mort.

Les portes de la villa s'ouvrent devant nous, laissant entrer la lumière froide du matin. Nous nous précipitons vers les véhicules, le cœur battant à tout rompre. Les moteurs démarrent dans un rugissement, et nous filons vers l'hôpital le plus proche.

Assis à l'arrière de l'ambulance improvisée, je tiens toujours la main de Diviya, refusant de la lâcher. Je murmure des mots d'amour et d'encouragement, espérant qu'elle puisse les entendre malgré la douleur et l'épuisement.

— On y est presque, Diviya. Reste avec moi, supplié-je, les larmes coulant librement sur mes joues.

Ses yeux se ferment et s'ouvrent faiblement, luttant pour rester conscients. Chaque souffle qu'elle prend est une victoire, chaque battement de cœur un miracle.

Enfin, nous atteignons l'hôpital. Les portes s'ouvrent et une équipe médicale nous attend, prête à prendre le relais. Ils emmènent Diviya sur une civière, s'éloignant rapidement vers les urgences.

Je m'effondre sur un siège, le corps secoué de sanglots. Zac s'assoit à côté de moi, posant une main réconfortante sur mon épaule.

— Elle est forte, Denis. Elle va s'en sortir, dit-il, sa voix pleine d'une conviction rassurante.

Je hoche la tête, essuyant mes larmes d'un geste tremblant. J'ai fait tout ce que je pouvais. Maintenant, il ne me reste plus qu'à attendre et espérer.

— Diviya, murmuré-je pour moi-même, la gorge nouée.

Les minutes s'écoulent, interminables. Chaque seconde est un supplice, chaque instant une torture. Mais je reste là, déterminé à ne pas abandonner l'espoir.

Parce qu'elle est ma vie, mon amour. Et je ferai tout pour la voir sourire à nouveau.

Assis dans la salle d'attente, les mains tremblantes, je sens la présence réconfortante de Zac à mes côtés. Chaque minute s'étire interminablement, mon esprit torturé par l'inquiétude. Les portes des urgences s'ouvrent brusquement et John, Jaï, Anil, et le père de Diviya entrent, leurs visages marqués par l'angoisse.

John est le premier à me rejoindre, son regard affûté s'adoucissant en me voyant.

— Denis, qu'est-ce qui s'est passé ? Où est-elle ? demande-t-il, sa voix trahissant une panique contenue.

— Ils l'ont emmenée à l'intérieur, dis-je d'une voix rauque, les larmes coulant toujours. Elle était... elle était si mal en point.

Jaï, les yeux écarquillés, s'approche rapidement, suivi par Anil et le père de Diviya. Leurs expressions de terreur et de panique sont un reflet de ce que je ressens au fond de moi.

— Denis, qu'est-ce qui lui est arrivé ? demande Jaï, sa voix tremblante.

Je prends une profonde inspiration, essayant de garder mon calme.

— Je l'ai trouvé près de la fontaine, gravement blessée. Elle saignait beaucoup. Les médecins font tout leur possible pour la sauver, explique-je, ma voix brisée par l'émotion.

Le père de Diviya, le visage dévasté par la douleur, se laisse tomber sur un siège à côté de moi. Ses mains tremblent, son regard vide de désespoir.

— Ma fille... murmure-t-il, la voix étouffée par l'angoisse. Pourquoi... pourquoi elle ?

Je ne trouve pas les mots pour le réconforter. Mon propre chagrin m'étouffe, me laissant sans voix. Jaï pose une main ferme sur mon épaule, ses yeux pleins de compassion.

— Elle va s'en sortir, Denis. Diviya est forte. Elle va se battre, dit-il, essayant de nous rassurer tous.

Anil serre les poings, le visage tordu par la colère et l'impuissance.

— Ce salaud de Richardson va payer pour ça, gronde-t-il. Je jure que je le retrouverai et que je lui ferai regretter chaque seconde.

Les mots d'Anil résonnent en moi, alimentant la rage et la détermination. Je hoche la tête, sachant que nous ne pourrons trouver la paix tant que Richardson est en liberté.

Au même moment, mon portable se met à vibrer dans ma poche et je réponds immédiatement en voyant le nom d'Alana s'afficher à l'écran.

— Denis.

— Quoi ? Vous avez retrouvé Richardson ?

Oui. Il est mort.

Un soulagement relâchant tous mes muscles voilà ce que je ressens. Cet enfoiré est mort.

Qu'est-ce que tu as d'autre ?

— On passe en revue les vidéos des caméras. Il y a des choses que je ne peux pas dire par téléphone. Je te les montrerais quand vous en saurez plus sur l'état de santé de Diviya, ok ?

— Ok.

Je raccroche.

Les minutes s'écoulent lentement, chaque seconde s'égrenant comme une éternité. Les regards anxieux échangés dans la salle d'attente sont lourds de peur et de désespoir.

Finalement, une infirmière sort des urgences, s'approchant de nous avec une expression grave mais résolue.

— Elle est stable pour le moment, dit-elle doucement. Nous avons réussi à arrêter les saignements, mais elle a perdu beaucoup de sang. Nous devons attendre et voir comment elle réagit.

Un soupir de soulagement collectif parcourt la pièce, même si l'inquiétude ne disparaît pas entièrement. Le père de Diviya éclate en sanglots, submergé par l'émotion.

— Merci... merci, murmure-t-il, sa voix brisée par les pleurs.

Je me lève, m'approchant de l'infirmière.

— Je peux la voir ? demandé-je, ma voix à peine un murmure.

— Pas encore, répond-elle doucement. Elle est encore en soins intensifs. Nous vous tiendrons informés de toute évolution.

Je hoche la tête, les épaules lourdes de fatigue et de tension. Mais il y a une lueur d'espoir. Diviya est vivante, et tant qu'il y a de l'espoir, je me battrai pour elle.

Nous restons tous ensemble dans la salle d'attente, unis par une chose précieuse : l'amour qu'on porte tous pour cette femme.

Richardson a peut-être tenté de nous briser, mais il n'a pas réussi. Et tant que nous serons là les uns pour les autres, personne ne réussira jamais.

Hffmbx.

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