DENIS HERNANDEZ
Je claque la porte de la maison, oubliant complètement Zac qui me suit en beuglant, et mes oreilles bourdonnent.
- Hernandez, t'es en train de faire quoi ?
Je poursuis ma marche sans m'arrêter, espérant que ça me mène enfin à une putain de révélation sur la disparition de Diviya.
- Denis, putain !
Zac me rattrape, et je me retourne, furieux.
- Qu'est-ce qui te prend, merde ? Il demande.
Un rire nerveux m'échappe. J'ai l'air d'un foutu taré, mais je m'en fous. Savoir que Diviya est seule avec Dieu sait qui me rend complètement ouf.
- Qu'est-ce qui me prend ? Je n'ai aucune putain d'idée d'où elle peut bien être, et ça fait déjà deux foutues semaines depuis sa disparition, et putain, vous n'avez rien trouvé !
Je gueule, attirant l'attention d'un passant âgé qui se précipite chez lui, suivi de près par son clébard. Zac pose ses mains sur mes épaules, ce qui m'énerve, alors je le repousse violemment, mais en même temps, une douleur déchirante me transperce le bide.
- Merde, ça fait mal !
Je lève mon pull et réalise que ma plaie s'est rouverte. C'est la cerise sur le gâteau. Je me sens impuissant, et en plus de ça, je ne suis pas en état de fouiller cette foutue ville à la recherche de Diviya, même si elle est encore dans le coin, ce qui reste une énigme.
- T'es en train de tout foirer, Hernandez. Toute ton équipe la cherche depuis deux putains de semaines, bon sang. Alana et les flics de la ville sont sur le coup. T'es pas en état de jouer les héros, sérieux ! Regarde-toi ! J'ai rien dit quand tu t'es cassé de l'hôpital, parce que, crois-le ou non, je comprends ta douleur. Je sais c'que c'est ! Mais là, je serais un pote de merde si je te laissais faire.
Je le fixe, la mâchoire serrée, non pas à cause de la douleur de ma plaie qui pisse le sang, mais parce que putain, je sens la pression dans ma poitrine. Il a raison, mais je suis bien trop têtu pour l'admettre.
- Alors écoute-moi, pour une fois. Je te ramène à l'hôpital, j'appelle Alana, et elle viendra te donner les dernières infos. Je bosse pour Alana, Hernandez, et même si ça peut sembler niais, je tiens à cette gamine. Ça fait trois ans que je connais Diviya, et je sais à quel point elle ne mérite pas tout ce merdier. Alors je vais la retrouver ! Je donnerais tout et je te l'apporterais saine et sauve tu m'entends ?
J'ai envie de hurler, non, mon cœur me hurle de ne pas abandonner, comme me l'a demandé Madame Taller. Je veux me battre corps et âme pour la retrouver, car vivre sans elle ne serait plus une vie, mais mon corps crie le contraire. Il est trop faible, et pour la première fois de ma vie, je comprends qu'il faut que je laisse celui en qui j'ai le plus confiance et qui a toujours été là pour moi, quoi qu'il arrive.
Je fixe Zac droit dans les yeux, et je perçois sa sincérité, à quel point il souhaite mon bien. C'est difficile à dire, mais Zac est la seule personne à qui je pourrais confier la vie de celle que j'aime le plus au monde. La seule.
Alors, sans un mot, j'avance pour dépasser Zac et me diriger vers sa voiture. Je sais qu'il n'a pas besoin d'entendre mes paroles pour comprendre. Mon silence lui dit tout, et il sait tout autant que moi à quel point j'ai du mal à exprimer mes sentiments.
J'arrive près de la maison de Diviya et m'apprête à monter dans ma voiture, Zac derrière moi, mais je m'immobilise presque immédiatement quand je vois une autre voiture s'arrêter juste derrière la mienne. Deux personnes sont à l'avant, et une à l'arrière. J'ai du mal à distinguer qui elles sont, alors j'attends.
Mes yeux se croisent avec ceux de John, et mon cœur manque un battement. Ce salaud de John. Qu'est-ce qu'il fout ici, bon sang !
Je m'apprête à m'avancer vers lui, mais Zac me lance un regard pour me prévenir et me ramener à la raison. Je prends sur moi, mais je reste debout.
Je vois son regard descendre sur mon pull qui commence à absorber le sang qui doit couler. Je m'en fous complètement, la douleur physique est dérisoire comparée à ce que je ressens vraiment.
Deux hommes sortent de l'arrière de la voiture, et je reconnais Anil qui n'a pas changé depuis le jour où je lui avais arrangé le portrait. Un autre homme beaucoup plus petit, au visage bienveillant, sort de l'arrière du véhicule, et il ne me faut que quelques secondes pour voir la ressemblance.
Putain, c'est le portrait craché de Diviya. Ce mec, c'est son jumeau, qu'est-ce que c'est que ce délire ?
Cette fois, je n'ai pas besoin de Zac. Les trois s'approchent de moi, et je me redresse, refrénant mon envie de balancer mon poing une nouvelle fois dans la gueule de John.
- Denis Hernandez. Ça fait un bail ! débute Anil.
Je lui jette un regard surpris. Le mec arbore un sourire immense, alors que sa sœur a disparu, bon sang, je ne comprends pas à quoi il joue.
John reste silencieux, tandis que le jumeau baisse le regard, semblant vouloir s'effacer.
Putain, je le reconnais, c'est lui !
C'est ce mec qui m'a sauvé, bordel ! C'est lui qui s'est jeté sur moi pour compresser ma plaie. C'est lui qui me demandait de garder les yeux ouverts alors que j'étais comme une merde à répéter le prénom de Diviya.
- T'es son autre frère, je lâche. Jaï.
Jaï relève les yeux, et son visage est fermé, comme s'il avait honte. Je ne comprends pas.
- Tu le connais ? me demande Anil.
- Il m'a sauvé, je réponds en fixant Jaï dans les yeux.
Zac reste à mes côtés, mais je commence à sentir mes jambes s'engourdir sous mon poids. Je pose une main sur la voiture pour me maintenir debout.
- Je suis Denis, je lâche comme un débile.
J'ai aucune idée s'il sait qui je suis. J'ai aucune idée si Diviya lui a parlé de moi ou pas du tout, ni même depuis quand elle l'a retrouvé, mais je suis content d'une chose, c'est que le frère qui lui ressemble le plus est aussi le frère qui m'a sauvé.
- Je sais qui vous êtes. Diviya m'a parlé de vous.
Alors elle a parlé de moi à mes parents et à lui.
- Merci, je lâche. Merci d'avoir été là et de m'avoir maintenu en vie ce jour-là.
Il baisse la tête en signe de compréhension avant de me répondre.
- Il n'y a pas de quoi, me répond-il, c'est mon métier.
Ce mec est médecin ? Putain, pas étonnant qu'il ait l'air à l'opposé de son autre frère.
- On va la retrouver, lâche soudain la voix de John à quelques mètres de moi.
Sa voix ravive la haine que j'ai encore pour le coup qu'il m'a fait.
- On ? dis-je menaçant.
- Ouais, on. Ça fait deux semaines qu'on bosse sans relâche. Mais t'inquiète, Hernandez, tu peux aller sagement retrouver ta chambre à l'hosto, je la retrouverai.
Mon bras se lève de lui-même, comme si c'était un foutu réflexe, et je le chope par la gorge, commençant à serrer avec la force qu'il me reste.
- Redis ce que tu viens de dire encore une fois, et je te brûle en vie, sale merde.
Zac arrive derrière moi et m'éloigne de John.
- Dégage de là, John.
Il finit par reprendre ses esprits, s'éloigne vers la maison, tandis que je manque de m'écrouler au sol.
- Qu'est-ce qui lui arrive ? demande Jaï.
- C'est rien. Je l'amène à l'hôpital. Sa plaie s'est réouverte.
- Je vous accompagne ! répond Jaï rapidement.
- Ça sera pas nécessaire, je réplique en grognant.
Putain, ça fait un mal de chien ! Zac passe son bras autour de moi et m'aide à m'asseoir à l'arrière de la voiture. Il se met derrière le volant, et au même moment, la porte s'ouvre de nouveau.
- Je viens avec vous, et c'est nécessaire, déclare Jaï en prenant place à côté de moi.
Hffmbx.
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