Denis

- Plus fort !

Je recommence.

- Plus vite !

J'enchaîne.

- À droite !

J'envoie.

- Stop !

Je retire mes gants pour les balancer au sol. Ça fait trois jours que je me tâte à aller à l'hosto. Je pensais pas que ce foutu coup dans le volant me casserait la main. Faut dire que quand ça a un rapport avec elle, je contrôle plus rien. Zac descend du ring et attrape ma main droite.

- Elle est pétée putain. Va consulter.

- J'ai pas le temps.

Je lui arrache ma main de sous le regard. Je l'ai dit et je le répète, Zac semble pas comprendre. Il me casse les couilles à se prendre pour mon vieux.

- T'as pas le temps ? Et dis-moi tu comptes pas te barrer dans moins d'un mois ? Où tu vas me refaire le coup d'il y a deux ans et abandonner.

- Je vais pas changer d'avis cette fois.

Je suis sérieux. Peu importe ce qui se passe dans ma vie ici, je vais me barrer. J'entre à l'armée comme je l'avais prévu avant la mort de Kate. Juste avant ces foutus vacances de noël.

- Et ta gonzesse elle est au courant ?

Et c'est reparti. Putain mais ni lui ni John vont me lâcher avec elle. Diviya n'a rien avoir avec ça. Je me barre parce que c'était prévu. Peu importe ce qui se passera ou pas entre nous. Peu importe ce que je lui ai lâché tout à l'heure, je me casse de cette ville. C'est clair, net et précis.

- Elle est pas au courant et elle a pas besoin de l'être.

Je vais rejoindre les vestiaires, Zac sur mon dos. Il va pas abandonné. Il est trop buté pour abandonner quoi que ce soit dans tous les cas.

- Hernandez, fait pas ça ...

- Fait pas quoi ? Je dis en retirant mon débardeur.

- Te détruit pas la vie pour ce qui est arrivé. C'est pas de ta faute.

- Ferme-là, Zac ! C'est ma faute si j'ai traîné avec des gars comme lui. C'est à cause de moi que ce fils de pute l'a frappé.

J'ai beau essayer d'écouter Diviya. J'ai beau essayé de me convaincre qu'elle a raison, j'y arrive pas, putain. Je m'en veux et m'en voudrais toujours autant de ce qu'il lui est arrivée. Kate ne devait pas mourir. J'aurais dû crever à sa place.

- Tu sais quoi ? T'as raison. Barre-toi quelques temps, ça te remettra p't être les idées en place. T'as peut être besoin de te retrouver seul pour capter.

- Capter quoi ?

- Que tu y es pour rien, sale con et que cette Diviya c'est un putain d'ange dans ta vie.

J'ai pas besoin de lui pour me dire que cette fille est incroyable. Son sourire aussi innocent, ses yeux aussi profonds, sa voix d'ange, sa délicatesse, sa beauté ... Elle est parfaite. Trop parfaite pour moi. Elle arrive à être parfaite avec toutes les merdes qu'elle a enduré. C'est pour ça que c'est mon modèle. C'est pour ça aussi qu'elle devrait pas autant vouloir de moi. Je comprends pas. C'est quoi qui l'attire, bordel ? Mon côté connard ou mon côté en foiré? Y'a que dalle chez moi. Les meufs me veulent pour la nuit. Parce que c'est le seul domaine que je gère apparemment mais pour rien d'autre. Diviya, ne me voudra jamais pour les mêmes raisons que les autres. Diviya m'aime pour ce que je suis et j'ai aucune putain d'idée de qui je suis!

- C'est ton point sensible, c'te fille pas vrai ?

Je suis à deux doigts de me foutre à poil pour rentrer sous les douches mais Zac me suit. Il en a rien à carrer visiblement. J'attends alors qu'il finisse sa conversation pour me doucher en paix.

- C'est pas comme si tout le monde l'avait déjà capté. Maintenant casse-toi de là et laisse moi me doucher.

- Je te comprends. Elle a ce petit truc en elle qui je sais pas, me fait vibrer ...

- Dégagé Zac avant que je te refasse le portait.

- Ok, ok ! Je déconnais ...

Il lève ses mains en l'air avec son sourire de con sur la gueule. Je sais à quoi il joue, c'est pour ça que je dis rien. Il veut juste se foutre de ma gueule. Parce que jamais une meuf m'a rendu faible. Je me suis bien foutue de la gueule de John quand il jouait le canard avec Paloma. Putain, je rentre aussi dans cette merde maintenant. Ouais, je suis peut être pas aussi décoincé que John. Ouais, je suis peut être encore trop cruel avec elle mais putain si elle savait qu'avec elle je suis moins chiant qu'avec les autres, elle me poserait plus de questions connes. Ce matin, elle m'a clairement piégé. Je pouvais pas lui mentir à la gueule. Impossible de voir son visage triste encore une fois par ma faute. Alors j'ai préféré la fermer.

Elle s'est foutu son frère à dos, ses parents, ses potes. Tout ça pour moi ! Devant tout le monde, elle a avoué qu'elle m'aimait putain ! Et moi comme un lâche je suis même pas capable de lui faire comprendre qu'elle compte un minimum pour moi ? Voilà qu'est-ce que je disais, je suis un en foiré jusqu'à l'os.

Je sors de la douche, ma serviette autour de la taille. J'attrape donc mon sac pour sortir mes vêtements.

- Salut, salut.

C'est pas vrai ! Cette voix suppliante je la connais et j'en avais pas besoin aujourd'hui.

- Valentina.

Quand je relève les yeux, elle se tient debout un sourire plaquée au visage. Je sais pas quand elle va finir par comprendre que j'en ai rien à foutre d'elle et que j'ai surtout pas envie de me la taper.

- Tu m'as pas appelé aujourd'hui. On devait aller à la salle ensemble pourtant.

- Ouais, j'ai dû oublier.

Volontairement oublié surtout.

Elle s'approche un peu trop de moi et son regard descend le long de mon corps à moitié nu. Son sourire lubrique toujours collé à la gueule. Elle me donne la gerbe.

- Je vais m'habiller. Sors de là.

Elle finit par s'éloigner un peu.

- Tu sais que ça ne me dérange pas de rester...

- Moi si alors tu te casses.

Elle arbore une moue déçue comme si elle pensait que son plan allait fonctionner. Y'a quelques temps, je me la serais peut être faite plusieurs fois dans ses vestiaires. Sans gêne mais aujourd'hui cette idée me traverse même plus l'esprit. Ça ne m'intéresse plus.

Je me rhabille rapidement avant de sortir des vestiaires. Bien sûr Zac est toujours là tout comme Valentina au passage. Il me lâche un regard compatissant avant de me donner rendez vous ici demain soir. Il me laisse seule avec ce pot de colle.

- Pourquoi tu me suis dehors, t'as pas fait ta séance.

- Être avec toi vaut bien plus que ma séance.

Je souris. Non pas parce que je me sens flatter par ce qu'elle doit probablement balancer à tous les mec qu'elle veut baiser, mais parce que putain elle a aucune chance avec moi.

Je sors de la salle, l'autre toujours derrière moi. Elle me suit jusqu'à ma caisse et comme si de rien était, elle monte côté passager. Cette place que Diviya a occupé y'a quelques heures. Et ouais, ça me fait bizarre que ce soit une fille souillée comme Valentina qui est maintenant à côté de moi. Après tout, je m'attendais à quoi putain ? Je fais tout pour la repousser.

Je monte dans la caisse sans calculer Valentina. J'attrape mon téléphone et sans réfléchir, je lui envoie un message.

À Diviya, 17: 38

Je suis désolé.

J'appuie sur envoyer. C'est vrai, je me comporte comme un con avec elle. J'ai voulu la baiser pour m'en venter après devant son frère. J'assume pas que j'aime passer du temps avec elle. J'aime l'embrasser. J'aime l'écouter. J'aime quand elle est dans mes bras. Le pire c'est que même avec mon comportement de merde, elle semble quand même m'apprécier ! M'aimer comme elle l'a dit ! Ça m'est souvent arrivé qu'une meuf me balance ça à la gueule mais pas pour les mêmes raisons et surtout pas dans le même contexte. Je n'ai jamais touché Diviya comme les autres. Elle m'aime pas pour ça mais parce qu'elle voit en moi. C'est ça que je trouve putain de fascinant chez cette meuf.

- Qu'est-ce qui t'arrive ?

J'avais carrément zappé que la brésilienne était à côté de moi.

- Rien. Je te dépose où ?

- T'as pas besoin de me déposer.

Elle me fait chier. Je m'apprête à la remballer une bonne fois pour toute mais elle se met à rouvrir sa gueule en se tournant de mon côté.

- Si c'est à cause de cette fille que t'as ramené l'autre jour au club, tu sais que c'est pas un problème hein ?

Je capte pas là.

- Je veux dire, elle reprend en relevant sa main et en faisant glisser son doigt contre mon cou, elle a pas l'air du genre à te faire plaisir alors si c'est ça qui te manque, je suis là...

Je suis peut être en train de m'imaginer des dingueries là. Le genre de dingueries que je ferais probablement à Diviya si un jour j'avais pas cette putain de culpabilité quand je m'approche d'elle. Je suis tellement dans mes pensés que j'ai même pas sentis Valentina se lever de son siège.

Elle vient se mettre sur moi en faisant passer ses longues jambes autour de ma taille. Elle fait glisser ses griffes noirs contre ma joue. Ça me rappelle que ces genre de situations, je les avais plus vécu depuis un certain temps. Bordel, ça fait bizarre. Depuis Jessy en fait. Y'a eu Dana juste après ou pendant mais c'est qu'un détail. Je suis censé faire quoi là ? Me laisser faire ou la dégager ?

Putain y'a même pas dix minutes, elle me dégoûtait et maintenant je suis prêt à la laisser me faire ce qu'elle veut juste parce que je sais que je n'aurais jamais ça avec Diviya ? Jamais plus que ce qui s'est passé hier.

Non, putain je peux pas lui faire ça.

J'ouvre brusquement la portière de mon côté et je dégage de ma place en la repoussant. Elle finit par me rejoindre à l'extérieur, elle a pas l'air ravi.

- T'es sérieux ? Pourquoi tu me repousses putain ? Qu'est-ce que je n'ai pas qu'elle a, Hernandez ?

Tout littéralement. J'ai pas besoin de faire une description. Diviya c'est Diviya et elle c'est Valentina. Y'a rien à comparer.

- Je te dépose quelque part si tu veux mais que ce soit clair. C'est la dernière fois que tu t'autorises à poser ton cul sur moi. Tu me touches plus point.

Elle émet un mouvement de recul comme si je l'avais choqué. Pourtant je pensais vraiment être clair quand j'ai tout fait pour l'éviter ces dernières semaines.

- T'es en train de me dire que cette indienne te satisfait ? Regarde là et regarde moi putain ! Elle est tellement coincée, y'a quoi qui t'attire dans ça ?

Alors là, elle vient de faire la plus grosse connerie de sa vie si elle comptait m'avoir. Me balancer ça, c'est signer la fin. Qu'elle aille se faire foutre !

- T'en sais quoi de ce genre de chose toi ? T'es qu'une pute.

Là !
Là ouais,  je suis satisfait de l'avoir fait regretter ce qu'elle vient de balancer sur Diviya. Je la laisse planter là, en plein milieu du parking et dégage d'ici en vitesse.

Elle sait pas une chose. Diviya c'est un putain de bijoux. Un trésor sur mon passage et pour rien au monde je serais prêt à la changer. Elle est parfaite à mes yeux et le restera toujours.

Hffmbx.

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Coucou ! J'espère que vous allez bien.

Je publie ce petit PDV de Denis avant la reprise des cours demain. Mais je risque de ne pas publier avant Dimanche prochain.

Il faut que je reprenne un peu d'avance dans l'écriture.

D'ailleurs petite information :

La partie 1 de Trésor d'une vie (TDV) se termine bientôt...

Je pense continuer directement la partie 2 dans le même livre.

J'espère que l'histoire vous plaît et n'hésitez pas à me dire ce que vous imaginez pour cette fin de partie 1 !

Bonne semaine à tous ❤️

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