Denis

Moment présent.

Le Pouvoir. C'est se sentir au dessus des lois. C'est être vivant comme jamais. C'est être capable de tout.

La Haine. C'est avoir envie de tapisser les murs de son sang. C'est entendre ses cris de douleurs résonner dans mes oreilles. C'est le voir me supplier les genoux au sol.

La Vengeance. C'est mon adrénaline. C'est la drogue qui coule dans mon sang. C'est aussi ce que j'ai décidé de moduler.

L'amour. C'est savoir abandonner quand nécessaire et c'est se sacrifier dans le silence.

J'ai essayé de discuter. J'ai essayé de négocier. J'ai fait tout ça, parce que ce mec, c'est son putain de frangin. Même si elle le déteste, il a son sang et malgré toute la vengeance du monde, je pourrais pas le tuer.

L'abimer un peu suffira.

Ça doit faire mal. Je suis pas bien placé pour témoigner, je me suis jamais fait tabassé. J'ai toujours fait partie de ceux qui les donnaient, les coups. Alors quand je le vois gémir de douleur dans cette vieille cave du club, j'ai du mal à vouloir m'arrêter. Est-ce que c'est suffisant ?

J'en ai aucune putain d'idée mais je préfère faire une pause avant de le tuer pour de bon.

Je l'attrape par sa vielle chemise couleur merde et le repositionne sur sa chaise. Il a vraiment la gueule amochée.

Je lui attrape le visage dan ma main et je fais exprès de bien appuyer là où des rougeurs sont apparues.

- Ok, on répète ! Tu. La. Laisses. Tranquille. T'as compris ou je te le répète dans ta langue ?

Il a beau avoir un accent merdique, j'ai aucun doute sur une chose : il comprend très bien l'anglais.

- C'est ma sœur, tu peux me tuer sur place, je continuerai à la chercher !

C'est qu'il fait des efforts pour me répondre, le vieux. Malgré son état, il a l'air solide. Je sais pas quel âge il doit avoir mais c'est sur qu'il est plus vieux que moi. Il est complètement balafré de cicatrices et pourtant il cherche même pas à se défendre. Je suis pas le genre de mec à attacher l'autre et le battre jusqu'à obtenir ce qu'il veut.

Non. Je suis pour les combats équitables. S'il a les couilles de se lever pour me faire face, je l'accepte. Un combat à la loyal.

- Qu'est-ce tu lui veux ? Tu l'as vue, maintenant tu prends tes clics et tes claques et tu retournes dans ton bled. Tu la laisses vivre en paix. C'est quoi cet acharnement, putain !

Il se met à cracher du sang sur sa droite avant de relever le menton et me regarder. C'est ça vas-y cause encore.

- Et toi, t'es qui ? T'as pas honte de battre un mec comme ça, sans défense ?

Il se fou de ma gueule c'te poubelle. Je m'approche de lui et je fais l'effort de m'abaisser à son niveau jusqu'à me retrouver à deux centimètres de son visage qui commence à gonfler.

- Tu vois que j'ai une arme ? Je t'ai frappé avec une batte ? Non j'ai que mes deux poings, si tu te sens de te défendre, porte tes couilles et lève-toi.

- Je veux pas me battre. Pas contre celui qui défend ma sœur.

Je la défends contre son frère. Putain quand j'y repense je devrais aussi la défendre contre Aless. C'est quoi cette chienne de vie qu'elle a ?

- Tu veux quoi alors ? Parle, putain qu'est-ce tu viens la faire chier tous les quatre matins !

Il finit par se relever alors que je pensais clairement pas qu'il tiendrait debout. Il a la niaque, le con.

- Je veux qu'elle aille voir sa mère.

C'est cette Rama qui l'a abandonné qu'il veut qu'elle aille voir. C'est quoi cette famille toxique, bordel ! Depuis quand on balance ses gosses dans la rue pour aller les chercher presque quinze ans plus tard. Je déraille ou bien c'est des malades ?

- Quand est-ce que tu vas comprendre qu'elle en a plus rien à battre de vous ! Retournez d'où vous venez et faites pas chier.

- Elle est malade. Ils l'ont transporté aux États Unis grâce aux Tallers ! Maman ne mourra pas en paix tant qu'elle aura pas vue sa fille !

Je crois délirer quand j'entends ça. Donc les Tallers ont aidé la femme qui a abandonné leur fille pour la soigner ici ? Elle est au courant de ça Diviya ? Putain, j'en suis sûr qu'elle le sait pas.

- Cette Rama mérite de crever seule. Elle mérite pas d'avoir la chance d'entendre la voix de sa fille. Elle ne mérite pas de voir un de ses cheveux, tu captes ?

- Fais pas ça s'il te plaît ! Tu sais pas ce que Diviya veut. Si tu l'empêches de voir sa mère alors que c'est peut être la dernière fois, tu penses que c'est comme ça qu'elle va t'aimer ?

Il a aucune idée de quoi il parle. Il sait pas à quel point c'est la dernière chose que je veux. Je veux pas que cette fille m'aime. Putain, j'essaie de tout faire pour pas qu'elle le fasse, mais qu'est-ce que ça peut être dur de m'éloigner d'elle. J'arrive pas à lui dire « non ». J'arrive pas à la voir contrarié à cause de mes conneries, mes humeurs. Je veux pas la rendre triste.

- Tu vois ? Tu l'aimes. Ose la priver de sa mère et elle te pardonnera jamais.

- Ferme là !

Je comprends pas pourquoi il se met à rire bizarrement devant mes yeux. Je sais que ce mec a perdu quelques boulons en cours de route mais j'avais aucune putain d'idée qu'il pouvait me rendre aussi dingue.

- Elle trouvera mieux que toi ! Quelqu'un qui en vaut la peine et qui s'occupera très bien d'elle, si tu vois de quoi je parle. Il saura ce qu'elle aime exactement. Comment elle l'aime, où elle l'aime ...

Je déraille ! J'envois mon poing dans sa gueule avec une force que je pensais clairement pas avoir.

La Haine. C'est aussi ne plus pouvoir s'arrêter. C'est ne plus savoir réfléchir aux conséquences. C'est tout oublier pour tuer celui qui te blesse.

Il est au sol et il n'y a personne pour m'arrêter. Il gémit, il se tord de douleur mais c'est pas suffisant. Je veux le voir mourir sous mes yeux, pour ce qu'il a dit. Comment un mec peut parler comme ça de sa sœur putain ! Comment il ose parler d'elle comme ça devant moi, ce trou du cul !

Pendant quelques secondes, j'ai l'impression de le voir entre mes mains lui aussi. Il a la même gueule que la soirée où je l'ai trouvé en train de se balader avec ma Kate ! J'allais le tuer. J'ai cru l'avoir tué et je serais près à faire pire à tout ceux qui touchent à ceux que je...

- Putain Hernandez qu'est-ce tu fous, tu vas le crever !

Est-ce que c'est John qui vient d'entrer dans la pièce ? On dirait. Cette voix de merde qui arrive à débouler toujours aux meilleurs moments. J'en ai pas fini avec lui.

Mais l'autre arrive en furie vers moi et me repousse violemment en arrière. J'en ai rien à foutre, je me relève pour aller terminer ce que j'ai commencé et là, je vois quatre autres mecs débarquer pour me retenir sur place, loin de cette enflure au visage déformé. Je jure que je vais le buter.

- Qu'est-ce qui t'arrive tu voulais juste lui parler putain ! Tu veux finir en taule ou quoi ? Gueule John derrière moi.

- J'en ai rien à battre lâche-moi, John ! Si tu le laisses se barrer, tu sais très bien que je le retrouverais et cette fois je vais pas le rater ! Lâche-moi je te dis.

Il écoute pas. J'ai envie de tout casser. Pote ou pas pote j'ai envie de tous me les faire pour l'attraper lui, là ! Je m'imagine sa tête en 4D, une balle de mon calibre dans le front. C'est plaisant.

- Lâchez-moi ! Putain lâchez-moi !

- Le lâchez-pas.

Il se fou de ma gueule lui aussi ? C'est pas censé être mon pote ? Il cherche la merde. Il joue avec le feu et je jure que si j'arrive à me défaire de ces mecs je brûle tout sur mon passage.

John se dirige vers le frangin obsédé et le relève. Le mec tient à peine debout, il compte l'amener où comme ça ?

- Tu fous quoi John ! Tu l'amènes où ?

- C'est pas ton problème, pour l'instant tu dois te calmer s'te plaît, je reviens.

Et c'est tout ! Il se barre et me laisse ici avec ces gars qui me retiennent. Je vais devenir fou !

Hffmbx.

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