Chapitre 71
Faites qu'elle ne soit pas chez elle. Faites qu'elle ne soit pas chez elle.. Faites qu'elle ne soit pas chez elle. Faites qu'elle ne soit pas chez elle..Faites qu'elle ne soit pas chez elle. Faites qu'elle ne soit pas chez elle..Faites qu'elle ne soit pas chez elle. Faites qu'elle ne soit pas chez elle..
Ok, je suis en panique. La dernière fois qu'on s'est tous les trois retrouvés chez elle, ça ne s'est pas du tout bien passé.
Denis ne m'a pas lâché la main depuis que nous sommes descendus de la voiture. Quand il m'a dit qu'on réglerait le problème, j'étais très loin d'imaginer qu'il serait capable de débarquer chez Jessy à cette heure-ci.
La porte finit par s'ouvrir m'arrachant un battement au passage.
Les yeux de Jessy passent des miens vers ceux de Denis puis sur nos deux mains encore entrelacées. J'essaie de la retirer mais Denis resserre sa poigne m'en empêchant.
- Qu'est-ce que vous faites ici ?
- On était dans le coin, on venait te dire bonsoir !
Je jette un coup d'œil à Denis assez surprise par ce qu'il vient de dire.
- Fais pas la conne Jessy s'te plait. Ajoute Denis l'air agacé.
Jessy rigole d'une façon qui parait tellement fausse que s'en est presque douloureux à remarquer. C'était ma meilleure amie quand même et son manque de sincérité à mon égard depuis tout ce temps me va droit au cœur. Elle finit par refermer la porte derrière elle et sortir nous rejoindre.
- Diviya t'as tout balancé, je vois. Ça me fait de la peine tu sais, elle croit vraiment que tu seras toujours là pour la défendre.
Jessy ne m'adresse même pas un regard. C'est comme si j'étais totalement invisible pour elle.
- Arrête avec tes faux airs de meuf bien tu veux. Elle m'a rien dit, par contre toi, tu vas me faire le plaisir de me dire tout de suite ce que tu lui as balancé pour la mettre dans cet état. Juste après tu pourras la fermer pour de bon.
Je suis choquée de la façon dont Denis parle à Jessy. Il faut voir leur têtes à tous les deux. Le visage de mon ancienne meilleure amie se tord de douleur tandis que Denis semble arborer une attitude mi agacée mi en colère.
- Je lui ai rien dit. Lâche alors ma meilleure amie. Rien d'autre que la vérité.
- Mais de quel vérité tu me parles là ?
- Tu sais quoi Denis ? Va te faire foutre ! Tu essaies de jouer au mec modèle alors que t'es incapable de te la ranger pendant une petite semaine. T'as pas de cerveau en fait, c'est ça qui fonctionne à la place pas vrai ?
J'ai du mal à déchiffrer ce que Jessy raconte. Pourtant ce n'est pas faute d'essayer.
- Commence pas à me faire chier, tu te prends pour qui putain ?
Cette fois-ci, Denis a avancé un pas de plus vers Jessy. Sa voix est drôlement plus proche de la colère que de l'agacement maintenant. J'ai littéralement l'impression d'être de trop. J'ignore si ces deux se sont parlés récemment mais une chose est sûr, on est très loin de cette image que j'avais d'eux lorsqu'ils étaient ensembles. On dirait deux ennemis jurés.
Puis je me souviens que je suis plutôt mal placé pour faire la morale. Tomber amoureuse de celui qu'on pense détester, j'en connais quelque chose.
Jessy finit par relever la tête et s'avancer encore plus de Denis avec un air de défis scotché au visage. Elle dépose un léger coup d'œil sur moi avant de reprendre :
- Tu voudrais que je lui rappelle ce que t'as dis sur elle il y a quelque mois ? T'as pas honte sérieusement. Tu oses te pointer en face de moi avec la fille sur qui t'as craché ? Celle qui avait rien d'interessant. Que dis-je ? C'est surtout la fille sur qui tu voulais te venger et détruire la vie.
Mon cœur bat de plus en plus vite. Je sais qu'il y'a quelques mois Denis avaient des idées complètement folles, inhumaines. Mais il a changé. Il m'aime maintenant. Alors je me tiens à ça comme s'il s'agissait de la seule branche stable d'un arbre en pleine tempête.
Jessy reporte son attention sur moi. C'est à ce moment que je sens les doigts de Denis se détacher des miens. Il retire sa main de la mienne.
- Tu te souviens quand je t'ai dit que j'étais capable de te détruire la vie ce matin, Viya ?
-Je m'en souviens. Répondis-je.
Comment oublier ?
- Crois-moi, si t'entends cet audio, tu t'en remettras pas. Et regarde par pitié pour toi, je vais faire le choix de le garder bien au chaud dans mon portable.
Par pitié ? Je ne la crois pas une seconde. Jessy ne m'a jamais considéré comme une amie et maintenant elle veut m'épargner ? Ça sonne faux tout comme elle.
- Pourquoi ? Demandé-je.
- T'inquiète, j'attends juste le bon moment.
Elle me lance un clin d'œil.
Je suis sûre que tout ce que cet audio contient ne sort pas de la bouche du Denis à mes côtés. Je sais que tout ce qu'il a dit auparavant n'a aujourd'hui plus une once de vérité. Mais au plus profond de moi, ce n'est pas ce que je ressens. Je mentirais si j'affirmais le contraire. Là, maintenant une voix me dit que je les veux ces enregistrements. J'ai envie d'écouter ce qu'il a dit et peut être que ça m'ouvrira les yeux. Peut être que ce sera le déclic et que tout va s'arranger.
- T'es jalouse c'est ça, Jess ? Reprend Denis.
- Jalouse de qui ? Elle ? Pitié arrête.
Ok, ça c'était vraiment blessant. J'ai juste envie de m'en aller et de les laisser ici tous les deux. Je n'ai pas demandé qu'on me défende. J'ai toujours eu l'habitude d'être rejetée de toute façon.
- Ok, je vais être très clair avec toi. La prochaine fois que t'ouvre ta putain de gueule pour débiter de la merde, évite que mon nom ou celui de Diviya n'en sorte. T'as pigé ?
- Sinon quoi ? Tu crois que j'ai peur de tes menaces à deux balles. Toi par contre, tu as enfin quelque chose à perdre, on dirait. Ne me tente pas Hernandez.
Je ne comprends pas immédiatement lorsque Denis s'approche rapidement de Jess. Il lui attrape violemment le bras. Je me précipite alors vers Denis et lui demande de la lâcher. Par régler le problème, j'étais loin de m'imaginer que Denis viendrait menacer Jessy à sa porte.
- Denis, on s'en va. C'est bon.
- Putain mais quelle genre de pote tu es ?
Jessy se remet à rire et Denis ne l'a toujours pas lâché. Cette histoire ne sent pas bon du tout là.
- Et toi ? T'es pas le genre de mec qui se tape la meuf de son pote et sa petite sœur ?
Ok, là je sens que ça va beaucoup trop loin. Je me fraye un passage entre Denis et Jessy et les sépare.
- Ça suffit ! Denis on y va.
J'intercepte enfin le regard de Denis. Il semble prêt à me foudroyer sur place. Il émet un dernier regard vers mon ancienne amie avant de se diriger rapidement vers sa voiture. Je m'apprête à en faire autant mais Jessy m'interrompt en lançant derrière mon dos :
- Tu sais quoi Diviya ? Je suis contente que tu sois amoureuse de lui. Au moins maintenant tu sentiras ce que j'ai ressentis. Et j'te parle pas des moments où j'étais dans son pieu. Je te parle du moment où il se casse d'un seul coup et passe à autre chose comme si t'étais une merde. Il va te faire souffrir, tellement souffrir que tu reviendras chialer à mes pieds en me répétant que j'avais raison.
Je déglutis.
Pendant un court instant, je m'immobilise réalisant ce qu'elle vient de me dire. Assimilant l'acidité de ses révélations. L'instant d'après mon regard tombe sur Denis qui se tient devant la portière de sa voiture. Il me regarde étrangement et ce n'est pas un regard rassurant.
Il est vide.
Je décide alors de prendre sur moi. Je ne vais quand même pas la croire ? Jessy est jalouse, c'est tout.
- Même si un jour ce que tu viens de me dire m'arrive, sache que tu es la dernière personne chez qui j'irais pleurer.
Je remonte alors dans la voiture et Denis fait de même. Après quelques minutes dans le silence, nous nous retrouvons à quelques mètres de chez moi.
C'est le silence totale depuis que nous sommes remonté. Clairement, ce n'est pas notre meilleur soirée.
Je mets quelques instants avant de vouloir bouger. Je reste donc attachée dans sa voiture même si le moteur est coupé depuis un petit moment. Denis ne dit rien non plus, il se contente de me jeter quelques coups d'œil.
- Je ne la crois pas. Dis-je finalement.
J'ignore sincèrement si je viens de prononcer ces mots pour me rassurer moi ou bien Denis.
- Pourquoi ?
Je me retourne alors vers Denis et sûre de moi, je lui réponds :
- Parce que tu m'a promis de ne jamais me faire de mal.
Le visage de Denis devient soudainement blême. Il a l'air mal à l'aise tout d'un coup. Pourtant, c'est vrai je n'invente rien. Il me l'a promis et comme j'ai confiance en lui, je le crois.
- Oui pas volontairement. Ajoute-t-il.
- Et c'est pareil non ? Tu ne vas pas aller voir une autre fille n'est-ce pas ? Tu m'apprécies assez pour ne pas me faire ça ?
- Si c'est ça qui te tracasse, sois en sûr qu'aucune autre fille ne m'intéresse, Vi.
J'aime sa façon de m'appeler ainsi. J'aime sa façon de me regarder aussi intensément que j'en deviens intimidée. Ce qu'il vient de me dire, me réchauffe le coeur.
- Ce qui se passe entre nous, enfin tu penses que... ça te suffies, t'es sûr ?
Oh mon dieu ! J'ai vraiment dit ça à haute voix. Je suis littéralement à deux doigts de m'enfoncer le visage dans mes mains. Je dois probablement être rouge tomate à ce moment, je décide alors de vite détourner le regard de Denis car le soutenir après cette phrase c'est comme fondre sur place.
Je finis alors par sentir ses doigts sous mon menton qui me redirigent vers lui. Je lutte avec moi même pour ne pas paraître idiote. J'ai sûrement l'air d'une gamine...
- Si un mec te reproches ce genre de chose un jour, c'est que c'est un vrai con. Tu m'entends ?
Je hoche la tête difficilement.
- Tu n'as pas à te forcer à faire quelque chose pour qu'un gars reste avec toi, Diviya.
Je me contente d'un « d'accord » un peu timide. C'est assez étrange d'avoir cette conversation avec Denis. Mais j'avoue être un petit peu rassurée de sa réaction.
- Et je te demanderai jamais quelque chose avec laquelle tu ne seras pas à l'aise, pigé ?
- Ok.
Alors ce petit doute est supprimé de la liste de mes doutes concernant ma relation avec Denis.
Nous sommes finalement interrompus par mon téléphone qui se met à sonner dans ma poche.
C'est Paloma. Denis me fait signe de répondre.
- Allo ?
- Diviya ? Alors pour le ski, tu t'es décidée ?
La vérité c'est que ce voyage ne me tente pas tellement. Ce n'est vraiment pas le moment d'aller au ski.
Je m'apprête à répondre mais Denis m'arrache le téléphone des mains et met le haut parleur.
- On est occupé, Paloma. Répond Denis.
- Ah ouais ? A faire quoi ?
- Mêle toi de ton cul.
J'imagine que c'est leur façon de rigoler entre eux. Je ne dis rien.
- Tu viens pas au ski ? Demande alors la voix de Paloma.
- Non.
- Et Diviya ?
Le regard de Denis passe du téléphone à moi puis de moi au téléphone et en quelques secondes, il répond :
- J'ai prévu autre chose avec Diviya. Ciao.
Il raccroche juste avant de me tendre mon téléphone.
Hffmbx.
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