Chapitre 65
Impossible de me détacher de lui tout comme lui ne semble pas non plus le pouvoir. Je dépose doucement mes mains contre ses joues froides pour l'éloigner quelques secondes. Il détache alors un peu ses lèvres des miennes mais pas suffisamment pour que je ne les sentes plus. Juste assez pour me permettre de récupérer un peu ma respiration. Je garde mes yeux fermés et nos soufflent se mêlent l'un avec l'autre. Son front entre en contact avec le mien et l'effet de sa peau contre la mienne est la chose la plus rassurante qui puisse exister. Avec lui, tout contact parait si simple.
Je prends finalement l'initiative de presser encore mes lèvres contre les siennes car je ne cesserais jamais de les vouloir mais à mon plus grand désespoir ça ne dure que quelques secondes.
Au moment où j'entreprends d'ouvrir de nouveau mes yeux, c'est une troisième personne sur qui je tombe.
Aless.
Il est là !
Sous mes yeux, il attrape Denis par le col de son pull et se met à lui hurler dessus. Je sursaute.
- Je vais te tuer !
Denis met du temps avant de se défendre. Il le repousse brusquement avant de se rapprocher de moi. Il m'attrape la main et me lance un regard si fort que je comprends immédiatement ce qu'il veut me dire.
Et non, je ne vais pas rentrer.
Mon frère revient à la charge et lance son poing contre la joue de Denis. Je lâche un crie de surprise. C'est comme si je l'avais pris moi-même et en plein cœur.
Non. Ce n'est pas possible. C'est un cauchemar.
Je ne suis pas en train de voir Denis et Aless se battre sous mes yeux. Pas encore une fois...Je ferme les yeux en secouant la tête.
Je vais me réveiller. Tout ça n'est pas réel !
Malheureusement, quand je rouvre les yeux, les deux garçons sont toujours en train de se disputer. A cela s'ajoute mes parents qui viennent découvrir la scène.
- Oh mon dieu, Arron fait quelque chose ! Hurle ma mère.
Mon père tente alors de retenir Aless mais mon frère semble incontrôlable.
- Jessy t'a pas suffit ? Il fallait que tu te tapes ma sœur maintenant ! Je vais te défoncer sale putain d'en foiré !
- Aless merde lâche-le ! Crie mon père.
Mon père finit alors par réussir à écarter Aless de Denis. Mais c'est pas pour autant que ces mots cessent de sortir. Des mots malheureusement que j'aurais préféré ne plus jamais entendre.
- C'est quoi ton problème ? C'est à cause de Kate, hein ! Tu fais tout ça parce que je me suis envoyé ta frangine ? Tu veux me faire payer ?
Denis me jette un coup d'œil un peu étrange, ça ne présage rien de bon.
- Et merde tu m'as démasqué ! Il t'en a fallut du temps pour capter. Regarde-là, elle se lasse déjà plus de moi.
Voilà. Denis fait le mauvais choix encore. Je ne sais pas si c'est pour se blesser lui même ou même Aless, mais ce dont je suis sûr c'est qu'il ne pense pas ce qu'il dit ! Les mots durs de Denis ne valent rien car je connais son cœur même s'il fait tout pour me le cacher.
- Je vais te bousiller ! Hurle de nouveau Aless.
Il tente encore de s'approcher de Denis mais cette fois-ci, il s'arrête nette quand il me trouve sur son chemin. Je me positionne devant Denis pour empêcher qu'il ne renchérisse. Je suis en train de le protéger malgré tous les mots qu'il vient de dire. C'est sûr que je vais passer pour une folle aux yeux de ma famille mais personne ne réussira à me retirer ce que je ressens. Je sais que Denis ment.
- Diviya, ma chérie qu'est-ce que tu fais ? Demande ma mère alors qu'elle se tient encore devant la porte d'entrée.
J'en ai plus qu'assez des disputes. J'en ai plus qu'assez des mensonges. J'en ai plus qu'assez de tous les problèmes qui gravitent autour de moi comme si j'étais le centre de l'univers.
Je sens la main de Denis s'enrouler délicatement autour de mon poignet. Je l'entends alors me chuchoter quelque chose près de l'oreille.
- Ne t'en mêle pas, Diviya.
Alors sans prêter attention à tous les regards qui se posent sur nous, je me retourne vers Denis. Je remarque au passage que sa joue commence à prendre une teinte bleuâtre. On dirait que son visage est fait pour les cicatrices.
- Je m'en mêle ! Arrête ce jeu malsain, Denis ! Je veux que tout le monde comprenne que tu es pas une mauvaise personne et que tu ne me feras jamais de mal. Dis-leur! Dis leur que tu ne fais pas tout ça pour te venger. Dis-leur que tu apprécies sincèrement être avec moi ! Dis-leur que tu ne penses pas vraiment ce que tu viens de dire !
Je fouille son regard à la recherche de quelque chose de rassurant. Il m'examine comme une chose étrange qui bafouille toutes les lois de la raison.
- Diviya... J'suis pas cette personne.
J'étouffe les larmes qui se battent pour franchir la barrière de mes yeux. Je lutte intérieurement contre moi-même. Je suis littéralement en train de montrer à toute ma famille qu'il n'a rien de mauvais et que je ne suis pas en train de supporter une personne méchante et sans coeur mais Denis ne fait aucun effort. Il me laisse toute seule me battre pour nous deux.
Voyant que je n'obtiendrais rien de plus de lui, je me retourne alors vers mon père et Aless.
- J'aime Denis. Il ne me fera jamais de mal. Même s'il essaie de vous montrer le contraire. Je le connais. Je vous demande juste de me faire confiance.
Je me retourne ensuite vers Aless avant de reprendre :
- Aless, ce qui est arrivé à Kate, n'a rien avoir avec ce qui m'arrivera. Je te le jure !
- Oh ma puce ... déclare ma mère en portant ses deux mains contre sa bouche.
Je vois le visage de mon frère se déformer de douleur, puis d'un seul coup il se dirige vers la maison. Quelques secondes plus tard, un bruit sourd nous parvient. Des verres se cassent, des cris résonnent et mon coeur en paie le pris fort. Tout ça est à cause de moi et de mes sentiments.
Mon père et ma mère accourent à l'intérieur de la maison nous laissant de nouveau Denis et moi seuls devant la maison.
Je ne peux m'empêcher de m'imaginer ma vie si je ne l'avais pas rencontré. Si je n'étais pas tombée amoureuse de lui. Aless ne serait peut être pas dans cet état et moi non plus d'ailleurs. C'est si compliqué.
- Diviya ?
La voix de Denis me tranche le cœur tout aussi bien qu'il le fait battre. Je l'aime mais il blesse d'autres personnes que j'aime. Je suis censée réagir comment ? Je suis censée choisir qui ?
- Tu te rends compte à quel point tu as torts j'espère ? Je demande.
Il reste silencieux et n'ose même pas me regarder dans les yeux.
- Tu te rends compte qu'à cause de tes mots, je passe pour une fille pathétique qui aime une personne cruelle et qui s'en fiche complètement de moi ?
- Diviya, ces sentiments que tu penses ressentir pour moi, vont te détruire. Je serais jamais là personne que tu veux que je sois. Je serais jamais à ta hauteur.
- Mais arrête de te battre contre nos sentiments ! Tu m'aimes toi aussi, sinon tu ne serais pas aussi confus dans tes décisions. J'essaie de tout faire pour te prouver que tu es quelqu'un de bien et que tu es à la hauteur d'être aimé ! J'essaie de tout faire pour te comprendre et te soutenir malgré la rage que tu as en toi mais je suis fatiguée, Denis. Je suis prête à faire des efforts pour une personne qui en fait aussi pour moi ! Pas pour un mur qui me repousse à chaque fois.
- Je t'ai jamais demandé de faire tout ça pour moi, Diviya! J'en a rien à foutre que les gens me prennent pour un connard !
- D'accord, et moi alors ? T'en a aussi rien à foutre de ce que je pense ? Dis-moi ce que je suis censée faire ! Dis-moi comment je suis censée réagir à ça !
Ma voix se brise et je cède finalement à mes larmes. Je n'ai plus la force de les retenir. Je me sens terriblement mal.
- Tu es censé te barrer en courant quand tu me croises. T'approches plus de moi, c'est aussi simple que ça. Tu verras que tout ira mieux dans ta vie sans moi.
Il reporte son pouce sous mon œil et essuie quelques unes de mes larmes. Son geste est d'une délicatesse inouïe et pourtant ses mots me repoussent. Je ne veux pas qu'il quitte ma vie. Je veux qu'il en fasse partie et je veux être heureuse qu'avec lui.
Il se redirige finalement vers sa voiture d'un pas décidé. Je ne suis pas prête à le laisser s'en fuir comme ça. La conversation n'est pas terminé. Je m'en vais le rejoindre pour l'empêcher de monter dans sa voiture. Je me positionne juste devant sa porte un peu avant qu'il n'y parvienne.
- Pousse-toi de là.
- Non. Pour une fois Denis, tu vas me dire la vérité et être sincère avec moi !
Je crie comme si mon coeur saignait. C'est peut être le cas. Sinon comment ce serait possible de sentir cette douleur aussi intense ?
- Qu'est-ce tu veux que je te dise, putain ! T'es devenue complètement tarée ou quoi ?
- Oui ! Tu m'as rendu tarée ! Dis-moi que tu ne ressens rien pour moi, allez. Dis-moi que jamais tu as apprécié nos moments. Dis-moi que depuis le début tu te fiches de moi ! Vas-y !
- Allez Diviya bouge de là, s'il te plaît.
Il essaie de me dégager de la porte mais je ne bouge pas. Je sais très bien que s'il le voulait vraiment, il m'aurait dégagé de son passage en une seconde mais il ne le fait pas.
- Non, tu vas me dire en me regardant droit dans les yeux, que tu ne ressens rien pour moi.
Il commence à s'agiter. Il passe sa main dans ses cheveux tout en essayant de regarder autour de lui. Je décide alors de déposer mes doigts sous son menton pour repositionner son visage bien en face du mien. Aucune chance de fuir maintenant. Je veux la vérité, tout de suite.
- Et si je te dis rien ? Demande-t-il alors.
- Rien n'est pas une option.
Il hésite. Il semble vouloir prendre la parole plusieurs fois mais se ravise. Son regard m'électrise sur place tout comme son souffle chaud qui sort d'entre ses lèvres. Ses lèvres qui m'embrassaient il y a quelques minutes. Il continue de me fixer, une aura étrange traverse son regard vert. Ses yeux s'invitent pendant quelques secondes sur mes lèvres avant de remonter doucement.
- Pourtant c'est tout ce que t'auras comme réponse. Rien.
La seconde d'après, il m'a brusquement décalée de la portière et il est monté dans sa voiture en démarrant en trombe.
Hffmbx.
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