Chapitre 42
Cela fait maintenant deux heures que nous suivons les aventures de Eleven, la fille aux pouvoirs absolument géniaux. J'aimerais partager les mêmes qu'elle. Elle peut se défendre super bien et n'a besoin de personne. Malheureusement, ce n'est qu'une simple série fictive. Une petite fille seule finira forcément par souffrir dans ce monde.
A ma droite, Paloma s'est endormie et il me semble que Jessy n'est vraiment pas loin de la rejoindre. Je ne peux m'empêcher de me poser des questions sur notre conversation de tout à l'heure avec Paloma. Si mon frère est bien responsable de la mort de cette fille, je comprends Denis. Il souffre tellement et se sentait impuissant. J'ai connu ce sentiment. Même après avoir appris son plan de vengeance, je ne peux m'empêcher de compatir avec lui. J'aimerais tellement dire que tout ça ne me fait ni chaud ni froid. Que j'en ai rien à faire de Denis et ce qu'il peut bien ressentir en ce moment mais je me mentirais à moi même. Je ne peux m'empêcher de me demander comment il va, ce qu'il fait, où il est. C'est comme une obsession.
Alors qu'un nouvel épisode de Stranger things vient de démarrer, je remarque que Jessy s'est aussi endormie. La maison est calme. C'est à ce moment que je décide de quitter la pièce et de me diriger vers l'étage inférieur. Je me rends alors dans le jardin et je réfléchis pendant plusieurs minutes avant de prendre ma décision.
Je sais que ce n'est pas la meilleure chose à faire, et qu'hier je lui ai demandé de ne plus jamais m'approcher. Je remarque par la même occasion que ce n'est pas la premier fois que je dis ça et que je brise mon serment quelques jours après. Qu'est-ce qui j'y peux ? J'ai besoin de savoir s'il va bien.
J'attrape alors mon téléphone et compose son numéro pour la première fois. Mon cœur bat à mille à l'heure lorsque j'entends les tonalités se multiplier. A ma grande surprise, Denis ne répond pas. Je décide alors de rappeler mais toujours le même résultat. Qu'est-ce qu'il peut bien être en train de faire un samedi après-midi ?
Je décide alors d'appeler John, même si j'avoue que je n'aurais jamais pensé faire une chose pareille un jour. Ce dernier à la différence de son ami, me répond.
- Diviya ?
- Euh Salut John.
-Qu'est-ce qui t'arrive ?
J'avoue que ça doit lui faire bizarre que je l'appelle tout comme moi ça me fait bizarre.
- J'essaie de joindre Denis mais il ne répond pas. Je voulais savoir si tu étais avec lui ...
J'arrive à entendre un ricanement à l'autre bout du fil mais j'en suis pas sûr.
- Tu ne le trouveras pas aujourd'hui.
- Quoi ? Pourquoi ? Enfin j'ai besoin de lui parler de quelque chose d'assez important.
- Il est pas avec moi, je sais juste qu'il est assez remonté et personne arrivera à le joindre aujourd'hui.
Mon dieu, j'espère qu'il va bien. Je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter. Et s'il faisait une bêtise ? J'ai peut être été trop méchante avec lui hier.
- Tu ne sais pas où est-ce qu'il est ?
- Non.
- Et au club ?
- J'arrive toujours pas à croire qu'il t'a montré ce taudis, putain.
- John s'il te plaît, tu penses qu'il pourrait y retourner ?
Sans m'en rendre compte je me suis clairement mise à faire les cents pas dans le jardin. J'essaie de réfléchir à un endroit où il peut être mais à part le club ou chez lui, j'en ai aucune idée.
- C'est possible.
- Tu pourrais aller voir s'il te plaît.
- Diviya, je pense que la meilleure chose à faire c'est d'attendre. Il finira bien par ressortir et je te tiendrais au courant.
- John, tu sais plus que moi que s'il revient dans cet endroit il risque de se mettre en danger. Je t'en prie si c'est pas pour moi, fait-le pour lui.
J'entends un silence se propager à l'autre bout du fil et ça ne fait qu'augmenter mon inquiétude. J'ai beau en vouloir à mort à Denis, je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose. Je sais qu'en ce moment il ne doit pas rester seul et même si ce n'est pas moi qui lui apporterait un soutient, John pourrait lui.
- T'inquiète pas pour lui. Je te rappelle si j'ai des nouvelles.
- D'accord, merci.
Il raccroche. Je range mon téléphone à contre coeur.
- Viya ?
En me retournant, je me retrouve en face de Jessy le visage à moitié endormie. Je ne peux m'empêcher de m'inquiéter. Depuis quand elle est ici ?
- Tu parlais à qui ? Demande ma meilleure amie.
- John.
Cette dernière finit par s'approcher de moi et je commence sérieusement à paniquer. Si elle découvre que je suis à la recherche de Denis, je n'ose même pas penser ce qu'elle va s'imaginer. Elle aurait peut être pas tord.
- John ? Qu'est-ce que tu lui voulais ?
Elle a finit par se positionner en face de moi et me fixe de son regard drôlement accusateur. A cet instant, je sais qu'il est inutile de mentir car ça risque de se retourner contre moi. Si jamais elle a entendue ma conversation, elle sait pourquoi j'ai appelé. Alors un peu triste de lui avouer, je baisse la tête pour fixer le sol qui semble être devenue un bon échappatoire ces derniers temps.
- Je voulais parler à Denis.
Je m'autorise un léger coup d'œil vers elle mais je le regrette presque aussitôt. Son visage se tort par la confusion ou la colère, je ne sais pas mais ça ne présage rien de bon. Elle a raison de réagir ainsi. Je ne peux en vouloir qu'à moi même de porter autant d'attention à Denis.
- Lui parler de quoi, Diviya ? Je croyais que toute cette histoire était finit. Vous n'avez plus rien à vous dire, à moins que tu ne me caches quelque chose.
- Non enfin je ne te cache rien. Je t'ai tout dit. Mentis-je.
Je ne peux pas lui dire que Denis m'a embrassé hier soir, que je ressens quelque chose d'étrange quand je suis avec lui, qu'il inonde mes pensées que je me sens complètement déboussolée quand je croise son regard, que je m'inquiète quand il n'est pas là. Non, je ne peux pas lui dire ça car ça montrerait que je ressens quelque chose pour lui et je ne peux pas blesser Jessy. Je sais qu'elle l'aime toujours et je ne peux pas lui faire une chose pareille, ça ne servirait à rien. Je la blesserait encore plus qu'elle ne l'est déjà et je briserais encore une fois notre amitié. Je ne veux pas ça.
- D'accord, alors qu'est-ce que tu voulais ?
- J'ai oublié ma veste dans sa voiture, c'est pour ça que j'avais besoin de le voir.
Un mensonge de plus ou de moins, je ne suis vraiment plus à ça prêt.
Je vois Jessy se détendre presque immédiatement et je fais de même. Elle me croit, mais combien de temps vais-je devoir feindre l'indifférente ? Je l'ignore et ça me fait peur.
- Dis le à Paloma aussi si jamais elle le croise. Me propose alors Jessy.
Je me contente de hocher la tête et de retourner à l'intérieur de la maison.
J'ai mentis à Jessy, alors qu'on s'était promis de tout se raconter. Je ne vaux finalement pas mieux qu'elle. Je lui mens à cause de Denis, comme elle l'a fait. Je me sens horrible à l'intérieur et je n'ai qu'une envie c'est de rentrer chez moi.
Je décide de monter attraper mes affaires, je remercie Paloma et sort de la maison sans prêter attention à Jessy qui me court après.
- Vivi ! Attend moi !
Je m'arrête brusquement lorsque je comprend qu'elle ne va pas abandonner.
- Pourquoi tu t'en vas ? Il n'est que seize heures.
Dans son regard, je vois qu'elle s'inquiète pour moi. Elle ne devrait pas. Je ne mérite pas cette attention de sa part, plus après mes mensonges envers elle.
- Ma mère m'a envoyé un message je dois l'aider à faire une course.
- Attend nous, Paloma va te ramener.
- Non, non, ça va me faire du bien de marcher t'inquiète pas.
Je la vois hésiter puis finir par accepter. Je ne sais pas si j'ai l'air convaincante dans mes mensonges mais en tout cas ça semble suffire pour que Jessy retourne à l'intérieur de la maison.
Je me déteste de faire une chose pareille. Je me déteste d'être devenue cette personne menteuse. Je ne peux en vouloir qu'à moi même. Tout ce jeu, c'était mon idée et maintenant j'en paie le prix fort.
Hffmbx.
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