Tout le long du trajet, j'y repense. Je revois en boucle ce moment où je le laisse devant sa chambre et qu'il me voit partir avec Adam. Je ne sais pas pourquoi mais à cet instant, j'ai eu mal. Le voir ainsi, le regard abattue et impuissant ça m'a drôlement atteinte. Je sais qu'à partir de maintenant, j'ai perdue moi aussi.
Je ne peux pas continuer ce jeu car non seulement ça me blesse et en plus de ça ce serait comme une trahison. Je ne peux pas lui faire ça et ce malgré tout ce qu'il a pu bien dire ou faire. Ça peut paraître complètement dingue mais au fond j'arrive à sentir une forme de sincérité dans ses mots et ses actions. C'est comme si je comprenais son comportement car ce qu'il ressens, je l'ai moi aussi ressentie autrefois.
Il souffre intérieurement et il tente de dissimuler cela aux regards des autres. Malheureusement, je l'ai compris moi aussi, ce n'est pas la bonne solution. Quand on a des personnes prêtes à nous écouter dans notre entourage, on se doit d'en profiter. On doit accorder notre confiance car c'est drôlement soulageant.
Lorsque Max est venue nous chercher avec Adam, j'ai hésité. Oui, je l'avoue. Je voulais faire demi-tour et insister pour que Denis me dépose mais je ne l'ai pas fait. Cela implique conséquences. Dès que je rentre, je me fais la promesse de tout raconter à Jessy. Tout ça c'est terminé. Cette histoire de vengeance, je ne peux pas la continuer. Je me sens trop mal. Ce n'est pas dans ma nature de faire souffrir quelqu'un et ce peu importe les actions de l'autre. Je ne me permettrai jamais d'être la cause de la souffrance d'une personne. Je suis la dernière à pouvoir m'octroyer ce droit après tout ce que j'ai vecudans mon enfance.
Adam ne m'a pas adressé la parole non plus et j'en suis assez contente. Je me promets d'ailleurs de ne plus jamais croiser son chemin. Je n'ai pas besoin d'amis avec cette mentalité. Je n'ai pas besoin d'amis tout court en fait. L'époque où je ne connaissais que Jessy était bien plus calme et maintenant j'ai du mal à me dire que c'était le cas il y a même pas deux mois.
- On l'a dépose où ? Demande Max à l'avant.
- À l'arrêt de Bus de la fac, ça m'ira très bien.
Adam jette un coup d'œil dans ma direction et je détourne vite le regard vers la fenêtre.
Adam est une grosse déception.
Nous finissons donc par nous approcher du campus et la voiture s'arrête juste en face de l'arrêt de bus.
Je descends alors et récupère mon sac a l'arrière de la voiture. Bien sûr, je prends le soin de remercier le conducteur, Max, et je n'offre même pas un regard à Adam.
Je m'installe alors sur le siège de l'arrêt de bus et reprends de plus belle mon imagination.
Finalement, je décide de sortir mes écouteurs au moment où le bus arrive.
La musique aide pas mal à décompresser je l'avoue. En arrivant devant chez moi, je prends un grand souffle avant de m'aventurer dans l'allée.
Je prends quand même la peine de sonner et c'est par mon frère que je suis accueillie.
- Diviya ? T'étais pas censée rentrer demain soir ?
- On a raccourcit le séjour.
J'entre à l'intérieur alors que Maman arrive à son tour.
- Diviya tout va bien ?
- Oui ça va, je vais poser ma valise et je redescends vous voir.
En montant à l'étage, j'essaie de reprendre mes esprits et de tenter d'arborer une tête un peu plus « joyeuse ». Chose extrêmement compliquée à faire, mais je vais essayer. Cela m'évitera de raconter le fiasco de ce semi-week end.
Je finis par attraper mon téléphone et je remarque un appel manqué. Sans prêter attention au numéro, je décide de rappeler tout en filant dans ma salle de bain pour me débarbouiller le visage.
Je pose mon téléphone en haut parleur sur le bord de l'évier et j'entends d'une oreille les tonalités jusqu'à ce que quelqu'un réponde.
- Diviya ?
Mon coeur rate un battement lorsque j'entends sa voix résonner dans la pièce. Prise de panique j'attrape mon téléphone les yeux à moitié ouverts et je raccroche.
Il m'a appelé.
Alors que je suis encore toute perturbée, je décide de balancer mon téléphone sur mon lit et de vite redescendre en bas. Cela m'évitera de faire une bêtise.
Oublie Denis, Diviya. Oublie-le bon sang.
J'essaie de me répéter cette phrase à mesure que je dévale les escaliers.
- Diviya, je peux te parler un instant. Me demande Aless.
Je remarque au passage que les cicatrices sur son visages persistent encore. Ce qui ne fait que me rappeler au passage que je n'aurais jamais la vérité sur cette histoire.
Aless m'amène dans la cuisine où il n'y a personne d'autre que lui et moi.
- Qu'est-ce qui s'est passé là bas ?
- De quoi tu parles ? Demandai-je alors que je vois Aless drôlement calme.
- Dans la maison de Paloma, il y avait Denis qui vous a rejoint. Diviya je t'ai dit de ne pas l'approcher. Je veux pas que tu traines avec eux !
Il n'a plus rien à craindre à partir d'aujourd'hui, je ne les reverrais plus.
Mais comment a-t-il su ?
Je reste muette face à mon frère qui me regarde plus d'un regard attristé que plein de reproche.
Je décide donc d'admettre mon erreur.
- Je suis désolée. Je te promets, il ne s'est rien passé.
- C'est ça, pourquoi t'es à la maison aujourd'hui alors ?
- J'avais envie de rentrer c'est tout.
Je vois qu'il a du mal à me croire. Aless a toujours réussis à lire en moi comme un livre ouvert, cela devient assez compliqué dans les situations comme celles-ci.
A ce moment, maman entre dans la pièce. Elle me donne à dîner et après le repas je monte dans ma chambre.
- Diviya. M'appelle mon frère.
- Oui ?
- Si je veux que tu t'éloignes de Denis ce n'est pas pour rien. Il est dangereux.
Je me contente de hocher la tête et je rejoins ma chambre.
Je ne sais plus qui croire. Aless, mon frère qui a toujours été là pour moi, qui m'a toujours protégé ou Denis, que je connais depuis à peine deux mois mais qui hante mes pensées depuis tout ce temps. Je ne sais pas à qui je dois faire confiance.
Quand je m'allonge de nouveau sur mon lit, j'attrape mon téléphone et retrouve un message de Denis.
Son numéro n'est pas enregistré dans mes contacts alors je décide de le faire juste avant d'ouvrir son message.
De : Denis à 20 : 38
Bien arrivée ?
Un sourire vient se dessiner sur mon visage sans que je n'ai contrôlé quoi que ce soit. Alors même si je l'ai abandonné, il a quand même tenue à m'appeler et voir si j'allais bien. Cela prouve que je compte un tout petit à ses yeux.
Mais il faut que je tienne mes promesses. Je dois arrêter ce petit jeu avec lui et pour ça, je dois m'éloigner.
Alors je repose mon téléphone à mes côtés et tente de m'endormir.
Les hommes me posèrent dans une pièce sombre qui semblait être une chambre. Plusieurs matelas sont disposés au sols et une odeur immonde inonde toute la pièce.
Je suffoque, j'ai beaucoup trop pleuré et beaucoup trop supplié pour qu'ils me lâchent.
Mon âme m'a quitté dans cette pièce. Mon âme d'enfant, mon innocence et ma vie par la même occasion. Depuis ce jour, je survivais.
Je suppliais quand je les voyais s'approcher à plusieurs avec leur sourires carnassiers.
- Elle nous coûte en bouffe !
- On va la lâcher d'ici quelques jours si elle est toujours en vie.
Alors je priais, de mourir. Je priais pour perdre la vie pendant des jours mais ce jour n'est jamais arrivé. Je rêvais de voir débarquer ma mère ou Anil ou même Jaï mais personne n'est venu me secourir.
Dans la vie, il y a que des méchants. Les supers héros n'existent pas. Ça, je l'avais compris et je devais m'attacher à cette pensée si jamais je survivais.
Hffmbx.
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