Chapitre 34

Je l'ai clairement perturbée. A vrai dire, moi même je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça. Bien sûr qu'il va bien. Il n'a reçu aucun coup d'Adam. Puis je dois pouvoir m'en ficher de s'il va bien ou pas. Après tout, je ne pense pas que savoir si mon frère va bien l'intéressé.

- Je vais bien. Répond-il simplement.

- Ça y est mec t'es mort, elle te prend pour son chevalier servant. Matte comment elle te fixe.

- Ferme-là. Répond Dénis.

Je devrais peut être lui dire merci. Non mais qu'est-ce que je raconte, merci de quoi ? Merci d'avoir frappé Adam pour ce qu'il a dit. Non je ne peux pas dire ça, surtout que pour le coup ce n'était pas un comportement qu'il fallait adopter dans ce genre de situation. Je ne sais pas pourquoi je me suis sentie de le remercier. Peut être parce qu'il m'a sauvé d'une noyade— qui a été provoquée par lui même.

- Viya !

Sauvée par le gong. Paloma et Adam ont finit par nous rejoindre. Denis n'attend pas qu'il nous atteignent et trace son chemin. Il fuit et c'est plus fort que moi mon regard fuit vers lui.

- Toi c'est la dernière fois que tu viens avec nous. Déclare John.

Il me fait quelques secondes pour assimiler ce qu'il vient de dire. je me sens soudain attristée car au fond je le savais que toutes les disputes qu'il y'a depuis notre arrivé c'est à cause de moi mais entendre quelqu'un me le dire ouvertement, c'est autre chose.

- Fait pas cette gueule l'indienne je parlais pas de toi.

Je suis alors le regard de John qui se pose sur Adam. Celui-ci se tient la mâchoire et lâche un regard noir à John.

- Je reste pas ici, je rentre chez moi. Déclare-t-il.

- Ah ouais et tu vas m'expliquer comment ? Demande alors Paloma.

-J'ai des potes moi aussi, vous inquiétez pas pour ça.

Je ne dis rien. S'il veut s'en aller qu'il le fasse. Je ne supporte pas qu'on parle de moi comme si j'étais un objet.

Je finis par suivre le chemin à mon tour tout en essayant de mettre le plus de distance possible avec Adam. Je ne dis pas qu'il a mérité ce coup mais il a mérité que Denis lui remette les idées en place.

Après une marche qui semble interminable, nous finissons par apercevoir la maison et je me précipite vers celle-ci. Mes vêtement ont commencé à sécher et mais c'est beaucoup très désagréable de rester ainsi.

Je me précipite vers ma chambre afin  d'attraper quelques affaires avant de me diriger ensuite vers la salle de bain.

Les vêtements mouillés me collent à la peau. L'eau du lac n'arrange pas les choses à mon odeur qui doit à présent être similaire à ceux de chiens mouillés. Vous voyez les chiens qui se précipite dans les flaques d'eau, c'est ça. Je sens le chien mouillé. Non pas que je n'ai jamais connu une situation comme telle, en réalité j'ai senti pire.

Je prends une douche rapide avant de sortir et d'aller rejoindre les autres en bas.

Adam est seul assis sur le canapé, son téléphone en main. Je n'ai pas envie de lui adresser la parole alors je me contente de retrouver la cuisine. Peut être que j'y trouverais Paloma.

Il n'y a personne. Je m'installe sur une chaise et je me masser les tempes quelques minutes. J'ai un mal de crâne énorme, si je ne suis pas malade dans les prochains jours c'est que je suis vachement chanceuse. Chose qui n'arrive très peu.

John finit par arriver dans la cuisine et sort une tablette de chocolat ainsi qu'une barre de céréale.
Il vient s'asseoir prêt de moi et me tend la tablette.

- Euh merci ...

- Me regarde pas comme ça, c'est pas le genre de truc que les meuf kiffent quand elles ont un petit chagrin d'amour ?

Quoi ? Mais il est complètement givré. De quel chagrin d'amour il parle.

- Je sais pas, j'ai jamais connu ça. Lui rappelais-je.

Je m'attends à ce qu'il me balance un truc idiot mais il ne le fait pas.

- C'est pourtant pas ce qu'on dirait.

Il a piqué ma curiosité.

- On dirait quoi alors ?

- Et bien, on dirait que le p'tit Adam t'as blessé.

Il a raison mais ça n'a rien avoir avec une peine de cœur, enfin je crois. Nous ne sommes que des amis, des amis très récents même.

- Oui mais on est qu'amis comme je te l'ai déjà rappelé.

- Ok.

Il prend une bouchée dans sa barre de céréale et je décide à mon tour d'ouvrir la tablette de Milka.

- Je peux te poser une question ? Demandai-je enfin.

- Vas-y.

- Tu peux me dire ce qu'il s'est passé entre mon frère, toi et Denis ?

John se décompose littéralement. Il repose sa barre de céréale pour m'offrir toute son attention.

- C'est pas tes ognons l'indienne.

- Ça concerne mon frère, donc si.

- Putain mais c'est pour ça que j'ai gueulé ce matin, tu fais une putain de fixette sur cette histoire. C'est du passé, oublie.

Là je m'énerve.

- Du passé ? Tu plaisantes, il y'a quelques jours mon frère est rentré un bras cassé à la maison et tu vas me faire croire que cette histoire est terminée ? Je crois pas.

Je m'étonne moi-même en lui tenant tête de la sorte.

- Ça va changer quoi que tu saches, dis-moi ?

Ça changerait beaucoup de choses. Je pourrais enfin comprendre pourquoi Denis a blessé Jessy. Pourquoi il a demandé à Jessy de ne me plus me fréquenter, ou encore quels sont les prochains plans de Denis. Est-ce qu'il veut se venger de quelque chose ? Est-ce que mon frère a fait quelque chose de grave ou plutôt est-ce que Denis me balance des arguments infondés sur mon frère ... et j'en passe. Bien sûr tout ça je ne le dis pas.

- Ça a un rapport avec sa sœur c'est ça ?

- Putain mais d'où tu sors ça !

John s'est brusquement levé de sa chaise et il me toise en attendant une réponse. C'est vrai que j'aurais peut être pas du dire ça. C'est malin, qu'est-ce que je vais bien pouvoir répondre : Denis me l'a dit cette nuit ? Ça paraît bizarre.

- Peu importe qui me l'a dit. Mon frère a fait quelque chose à la sœur de Denis ?

Je vois John perdre ses moyens il se passe une main sur son visage ne sachant plus quoi faire ou dire.

- Ecoute-moi bien l'indienne, cette conversation est close. Tu ne parleras plus jamais de Denis, d'Aless ou Kate pigé !

Donc elle s'appelait Kate.

- Pourquoi ?

- Parce que si Denis t'entend prononcer son nom, crois-moi il ne sera plus le chevalier servant que t'as vue t'à l'heure. Je dis ça pour toi.

- Ça n'a aucun sens, c'est Denis lui même qui m'a raconté ça.

A cet instant précis, John perd toute expression qui pourrait faire croire qu'il éprouve une certaine sympathie. Il perd toute couleur sur son visage ne laissant que le bleu glaciale de ces yeux transparaître.

- Hernandez t'as balancé ça ?

Je hoche la tête pour confirmer. Je n'ose plus ouvrir ma bouche de peur qu'une autre bêtise en sorte.

- Quand ?

Visiblement, je n'arrive pas à contenir la vérité. Je suis tellement absorbée par cette histoire que mon cerveau n'est même plus capable d'inventer un mensonge.

- Cette nuit.

- Cette nuit ? Tu te fous de ma gueule ? À quel moment t'as vue Hernandez cette nuit bordel !

Mince, mince ...

- Je....

C'est à ce moment là que Denis fait son entrée coupant court à mon supplice, ou presque.

- Ça c'est pas ton problème.

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