Nous finissons par aider Paloma et John à débarrasser la table. Puis je décide d'aller remonter dans ma chambre mais Adam m'interpelle juste avant.

- Tu veux pas prendre un peu l'air sur la terrasse.

J'hésite un instant car d'un côté il semble faire un peu frais à l'extérieur mais d'un autre j'ai besoin de sortir respirer. Je pense que ça peut me faire du bien.

- D'accord, je vais juste aller chercher une veste et je te rejoins.

Je me dépêche de monter à l'étage pour attraper un simple sweat à capuche gris. J'espère simplement que la prochaine fois que je viendrais ici ce sera dans de meilleurs conditions et que je pourrais profiter un peu plus avec mes amis.

Lorsque je redescends, je me dirige immédiatement vers l'extérieur pour chercher Adam. En approchant, je mets quelque temps avant d'apercevoir Adam en train de discuter avec Denis.

J'ose simplement espérer que cet imbécile ne lui dira rien d'incorrect.

Je finis alors par sortir dans la terrasse alors que Denis m'aperçoit tout juste. Une cigarette à la bouche et à moitié appuyé sur la murette il semblait vraiment investit dans une bonne conversation.

Lorsque je m'approche d'eux, Adam me regarde d'un air étrange et Denis me sourit avec ce même sourire arrogant qu'il arborait à table.

- Ça va ? Demandai-je a l'attention d'Adam.

- Ouais euh tout va bien.

L'ambiance est soudainement étrange et bien sûr il ne faut pas être divin pour comprendre qui vient de tendre l'atmosphère. Je regarde alors le principal concerné pour l'inciter à continuer de fumer sa cigarette ailleurs.

- On a discuté un peu. Ajoute Denis amusé.

- Je vois. Discuter de quoi ?

- De tout et de rien. Me répond ce dernier.

- Ok. Dis-je simplement.

Sa posture, son arrogance, son comportement, lui tout simplement m'agace. Il m'agace tout entier et jusqu'à aujourd'hui je n'ai jamais eu envie de m'en prendre autant à quelqu'un, c'est étrange. Malgré tout ce que j'ai vécu, c'est lui qui occupe mes pensées et ce n'est que de lui que je veux me venger.

Sans réfléchir, j'attrape la cigarette de Denis qu'il s'apprêtait à reporter à ses lèvres et je viens l'écraser au sol sous le regard médusés des deux hommes.

- Wow qu'est-ce tu fous ?

Au moins, il comprendra cette fois-ci. Il me dérange.

- Au revoir, Hernandez.

Plus clair, je ne vois pas comment je peux l'être. Il me regarde choqué de mon geste et moi je lui rends son sourire arrogant. Finalement, je pense commencer à être douée à ce petit jeu. Vous ne savez pas à quel point ça peut être libérateur.

- Adam, tu nous laisses deux secondes. Demande soudain Denis.

Non mais qu'elle audace ! J'arrive pas à croire qu'il agisse comme ça.

- Non Adam reste s'il te plaît. Pour qui tu te prends sérieusement ? M'énervais-je.

Brusquement il m'attrape le poignet par lequel je venais de jeter sa cigarette puis il le serre dans sa main. Je fais plusieurs allé-retours entre mon bras et ses yeux qui me fixent drôlement pour comprendre son geste mais je ne parviens à rien.

- Pour le mec à qui tu viens de balancer sa cigarette. Toi qu'est-ce qui te prend, hein ? Y'a deux secondes tu pétais un plomb sur moi à cause de ton frère et maintenant tu fais la maline ? Je pensais vraiment pas que t'étais le genre de meuf casse couilles. T'avais pas l'air du type.

Je ne trouve même pas les mots pour répondre à sa remarque, alors comme une idiotie je tombe dans son jeu.

- J'ai l'air de quelle type de fille ?

De nouveau, ses yeux s'illuminent me laissant apercevoir pendant un court instant leur couleur verte si profonde et déteste m'y perdre.

- Du type coincé et qui la ferme quand on lui demande.

Alors là je m'y attendais pas. C'est plus fort que moi, une boule étrange vient se loger dans ma gorge sans que je ne comprenne l'origine de ce phénomène. Puis une sensation très désagréable me secoue l'estomac. J'essaye au plus profond de moins de feindre l'indifférence mais c'est difficile. Ce qu'il vient de dire, ça me blesse. Bien plus que ce que j'aurais bien pu penser. malheureusement.

- Lâche-moi. Tout de suite ! Dis-je d'une voix a moitié cassé.

Alors qu'il tient toujours mon poignet fermement dans sa main, Adam s'est interposé entre-nous.

- Ça suffit maintenant tu la lâche.

Danis jette un regard mauvais sur mon ami et il mets plusieurs secondes avant de me lâcher.

- Ne t'aventures pas dans ce jeu Diviya, c'est un conseil. Lâche-t-il avant de s'en aller et rentrer dans la maison.

Quel jeu ? Je n'arrive toujours pas à avoir les idées clair encore trop perturbé par les proprios blessant qu'il vient de dire.

A cet instant, je pense à Jessy et notre plan.  Je ne sais pas comment m'y prendre pour avoir la vérité. Il est clair que nous deux nous n'arriverons jamais à nous entendre.

- ....entre vous ?

Je reviens brusquement à la réalité en entendant Adam parler à mes côtés. Je crois qu'il m'a posé une question.

- Pardon ?

- Qu'est-ce qui se passe entre toi et Denis ?

- Rien du tout. Dis-je énervé alors que mon regard fait encore des allez-retours entre mon poignet et les escaliers qu'il venait d'emprunter.

Puis Adam se met à sourire à côté de moi. Qu'est-ce que j'ai dis de drôle ?

- Je crois que je vais aller me coucher, bonne nuit Diviya.

- Quoi déjà ? Adam attend ...

Mais il n'attend rien. Je le vois disparaître rapidement à l'intérieur de la maison alors que je reste dehors et seule.

Non seulement cette journée n'a ni queue ni tête mais en plus Adam a l'air étrange aussi.
Je me demande ce que cet idiot de Denis a bien pu lui dire. Oui voilà, j'en suis sûr que c'est à cause de lui.

Je décide malgré tout d'arrêter les frais pour ce soir et d'offrir un peu de repose à mon cerveau. Je décide à mon tour de me diriger vers mon lit. Une bonne nuit de sommeil c'est tout ce dont je rêve actuellement.

Je me laisse aller sur le lit incroyablement confortable et à la fois gigantesque. Il n'y a vraiment pas de raisons pour que je ne dorme pas bien ici.

Alors que le tonnerre gronde dehors, nous sommes à présent encerclés par quatre hommes dont les cicatrices présentes sur leur visages laissent à désirer.

« Qu'est-ce que tu fais ici ma petite ? »

L'un d'eux se penche vers moi pour repousser mes cheveux à l'arrière de mon crâne provoquant des frissons désagréables le long de ma colonne vertébrale. La peur, je la connais. Je sers de plus en plus fort Tej en espérant faire disparaître ces hommes par magie. Mais dans la vie, la magie n'existe pas.

« Elle vient avec nous »

Non ! Je ne veux pas aller avec eux.
Il vient me porter dans ses bras tandis que le corps inerte de Tej reste sur le sol. Il n'aboie pas, ne bouge pas et je pense que cela fais plusieurs heures que je n'ai pas sentie sa respiration rassurante en rythme avec la mienne. Il est parti. Peut être éternellement mais il se repose dans un monde meilleur, j'aurais aimé l'accompagner.

Je veux qu'ils me lâchent, je ne veux pas aller avec eux. Je veux retrouver Rama, Anil, Jaï !

- Rama !

Je me réveille d'un seul coup noyée dans ma propre sueur. Le cœur qui bat bien trop fort et mes cheveux mouillés sont amassés sur mon front.

C'était qu'un cauchemar.

Doucement, je reprends le contrôle de ma respiration et tend mon bras pour attraper ma bouteille d'eau mais elle n'est pas là.
Je descends alors doucement de mon lit pour tenter d'allumer la lumière de mon chevet ...qui n'existe pas non plus.

Il me faut bien quelques minutes avant de me rendre compte que je ne suis pas dans ma chambre.

Je finis alors par me relever et sortir de la pièce pour aller rejoindre les escaliers.
Dans le noir, je tente de me repérer sans allumer la lumière. Je ne veux réveiller personne.

Je finis par arriver dans la cuisine et cette fois-ci je trouve l'interrupteur et allume lumière.

J'attrape une bouteille d'eau dans le réfrigérateur et m'autorise à m'asseoir sur le plan de travail quelques secondes.

J'en ai vraiment plus qu'assez de ces cauchemars. Il n'y a pas une nuit où je dors paisiblement. Le passé me hante constamment et ça c'est bien agaçant. J'espère seulement qu'un jour tout cela sera derrière moi. J'espère que je pourrais au moins une nuit dormir paisiblement sans les voir dans mes rêves.

Alors que je prends une gorgée d'eau, la silhouette d'un homme torse nu s'avance dans la cuisine.

Je manque de m'étouffer en croisant son regard moitié endormie moitié éveillé.

- Diviya ?

- Denis ?

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