Chapitre 27
Nous arrivons finalement par un chemin assez sinueux devant une grande maison. C'est impressionnant, elle est magnifique. Je n'ose même pas penser au prix que celle-ci doit valoir. C'est à la fois luxueux tout en restant très naturel, tout simplement parfait.
- Ferme la bouche tu vas gober les mouches l'indienne.
Je la ferme immédiatement. John ne manque vraiment pas une occasion pour se moquer de moi.
Tandis que lui et Paloma ouvrent la porte d'entrée, je me retrouve à sortir mon téléphone portable pour envoyer des photos de cet incroyable endroit à Jessy et Amber.
- C'est dommage que Jessy ne soit pas là. Me déclare Adam au même moment.
Et mince ! Il ne faut absolument pas que Paloma, John ni Denis découvrent ça.
Je décide alors de me tenir un peu à l'écart avec Adam pour lui expliquer.
- Hum, en fait avec Jessy on s'est réconciliées il y a pas si longtemps et personne n'est encore au courant, ça te dérangerait pas de ne rien dire ?
Je demande ça mal à l'aise, je suis pas du genre à forcer les gens que je connais très peu à mentir pour moi mais là c'est une question de vie ou de mort. Enfin non quand même pas, c'est une question importante point.
- Pas de soucis, je dirais rien.
- Merci beaucoup !
Adam me répond de son sourire habituelle avant de m'aider à porter ma valise. Les garçons en général n'apportent pas grands choses en voyage, je pensais que ce n'était qu'un préjugé mais j'en fais aujourd'hui l'expérience. C'est vrai.
Nous entrons à l'intérieur et c'est encore plus époustouflant que l'extérieur. La décoration est incroyable, tous les meubles ainsi que les objets semblent avoir été choisis précieusement pour corroborer avec l'esprit naturelle du lieu.
- C'était à mes grands parents. Ils avaient une petite maison, ici et on a décidé de tout reconstruire. La déco, c'est pas nous. Tout à un peu été fait par des pro. Déclare Paloma.
- En tout cas c'est magnifique ! Déclare Adam à mes côtés.
- J'espère que les chambres vous plairont tout autant. Ajoute Johnathan sans manquer de sourire un peu trop d'ailleurs.
Paloma lui assène une petite frappe sur l'épaule avant de nous diriger vers les escaliers. Ces derniers sont d'une élégance époustouflante, ils sont éclairés d'une douce lumière blanche tout en étant teintés d'une couleur bois.
En haut, un grand couloir s'offre à nous. Des chambres les unes en face des autres puis des salles de bains ainsi qu'une salle de jeu dans le fond.
- On a passé notre été ici avec Johnathan, des soirées inoubliables. Déclare Paloma.
Finalement, Paloma nous présente nos chambres, la mienne est gigantesque. Un grand lit deux places parfaitement au centre de la pièce, un dressing qui prend toute la longueur du mur et une baie vitrée m'offrant vue sur l'immense forêt dans laquelle nous sommes. C'est juste incroyable.
- Voilà, mets-toi à l'aise et rejoins nous en bas. Déclare-t-elle.
- Merci beaucoup ! Lui dis-je.
- Il n'y a pas de quoi.
Je suis soudainement de bonne humeur lorsque je me mets à défaire ma valise. Je n'ai jamais passé un week end dans une maison aussi belle. L'ambiance est absolument parfaite. Malheureusement ma bonne humeur est de courte durée. J'ai oublié notre cinquième invité. Je dois absolument prévenir Jessy. Je décide d'attraper mon portable pour lui envoyer un message avant de descendre aller rejoindre les autres.
En descendant les escaliers, j'entends quelques rires en bas et lorsque mon champ de vision s'élargit vers le grand salon, je le vois.
Une petite valise en main, une capuche sur la tête et un sourire sur les lèvres, il discute avec John et Paloma.
Visiblement Adam n'est toujours pas descendu, alors je m'apprête à remonter hilico pour éviter de croiser son regard, chose que j'échoue puisque Johnathan m'interpelle.
- Et voilà l'indienne ! T'arriveras pas à y croire Hernandez, elle a invité son nouveau mec.
Un silence très gênant s'installe tandis que je me retourne doucement pour leur faire face.
Je ne saurais décrire à quel point la rage monte en moi à l'instant où je le croise du regard.
Les mots de Johnathan me paraissent soudainement innocents lorsque je découvre l'état de Denis.
Après avoir baissé sa capuche, ses yeux assombris ainsi que son arcade sourcilière fendue s'offrent à ma vue.
Je reste immobile, silencieuse car je sais. Soudainement, je sais que c'est lui. Il s'est battu avec mon frère, pour je ne sais quelle raison, il lui en veut pour je ne sais quelle raison et ça je n'arrive pas à le supporter.
Sans comprendre mes mouvements je me retrouve devant lui sous les regards étranges de Paloma et John.
Lui aussi demeure silencieux ainsi que son regard dur demeure froid comme glace. Ses yeux qui habituellement sont si clairs ne sont plus que deux billes sombres et effrayantes.
- Qu'est-ce qui leur arrive ? Arrivai-je à entendre.
- Je crois que je sais. Lâche John en se positionnant devant moi. Diviya, c'est pas tes affaires, ok ? Ajoute ce dernier.
C'est une blague ?
- Comment ça c'est pas mes affaires ? M'énervais-je. A cause de cet imbécile mon frère est blessé !
Étrangement, Denis ne dit rien. Il reste toujours mué.
- Dis quelque chose ! Criais-je.
Il se contente de me fixer dans les yeux sans rien dire et ça, ça ne fait qu'augmenter la rage qui est en moi. Tout ce qu'il lui a fait ça ne lui a pas suffit. Il lui a volé sa petite amie, l'a humilié devant ses amis, a brisé le cœur de Jessy et je ne sais quand son jeu compte s'arrêter.
- Hernandez tu devrais monter. Déclare Paloma.
- Je n'ai d'ordre à recevoir de personne. Laisse là brailler je m'en bas les couilles.
Je suis sous le choc. Il y'a à peine quelques jours, il me déposait chez moi en essayant de comprendre pourquoi je lui en voulais. Il y'a quelques jours, il me défendait face à cet inconnu dans la rue. Et aujourd'hui, il ose me parler comme ça. Pourquoi ?
Je ne me reconnais pas moi-même lorsque à l'instant qui suit, j'ai contourné Johnathan pour pousser Denis d'une force que j'ignorais avoir.
- Pourquoi ? Pourquoi tu fais tout ça ? Dis moi !
Il ne dit rien et se contente de me regarder encore dans un silence absolu.
- Répond ! Pourquoi vouloir faire souffrir mon frère ? Qu'est-ce qu'il t'a fait ?
- Viya, allez c'est bon je pense que tu as besoin de te calmer un peu. Ajoute la voix de mon amie.
Je sens les mains de Paloma se déposer derrière mon dos et je la repousse brusquement.
Cette dernière visiblement surprise s'éloigne de moi.
- C'est pas tes putains d'affaires ok ? T'as qu'à demander à ton frère ! Tu le défends sans même le connaître. Tu sais de quoi ce fils de pute est capable ? Tu sais ce qu'il a fait putin ?
- Denis stop, ferme-là c'est bon ? S'énerve John.
Contre toutes attentes, il finit par rattraper sa valise brusquement avant de se diriger vers les escaliers en silence. Quelques minutes plus tard, le bruit d'une porte claquée bruyamment se fait entendre.
- Viya, assieds-toi, je vais te chercher un verre d'eau.
Paloma quitte le salon et je ne me fais pas prier pour m'asseoir sur le canapé. John semble faire les cents pas devant moi, il se passe la main plusieurs fois dans les cheveux avant de finalement lui aussi quitter la pièce pour rejoindre la cuisine.
Mes mains tremblent devant mes yeux et j'ai beau les fermer, les rouvrir, inspirer, expirer je n'arrive pas à me détendre.
Depuis que j'ai quitté le Cambodge, j'ai souvent eu des crises d'angoisses. Pour un rien je me mets à paniquer, à drôlement réagir. D'après les nombreux psychologues que j'ai pu visiter depuis mon arrivée aux États-Unis, ce n'est qu'une façon d'extérioriser mes traumatismes d'enfance. Peut être que je vivrais avec pour toujours, peut être que non, ils l'ignorent.
Paloma finit par arriver un verre d'eau en main suivit de Johnathan. Celle-ci me le tend mais à peine l'ai-je pris en main que ce dernier se brise entre mes doigts.
- Je suis désolée. Dis-je la voix tremblante avant de les laisser sur place.
Je monte en courant, les mains sur la bouche. Je me concentre pour éviter de vomir ici. Je débarque alors dans la première salle de bain qui s'offre à moi avant de me pencher pour vider mon estomac dans les toilettes.
Les bruits assourdissants autour de moi, les cris de Tej dans mes bras, les hommes qui s'approchent de nous d'une allure menaçante.
« Je ne suis pas toute seule, je ne suis pas toute seule, je ne suis pas toute seule. » Je répète ces mots alors que mon cœur est prêt à exploser dans ma cage thoracique, alors que je n'arrive plus à rien voir.
Dans le noir, j'entends la pluie s'abattre. Dans la peur, j'entends mon cœur battre dans les ténèbres je revis mes cauchemars, trésors de ma vie.
hffmbx.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top