« But let me ask you one thing, oh-oh, when did you fall out of love, out of love, oh-oh, when did you fall out of love, with me. »

Les écouteurs dans les oreilles, j'essaie de ne pas croiser le regard du brun qui approche de la voiture.

Malheureusement, ce n'est que lorsque je m'octroie un regard furtif dans sa direction, qu'il fait de même. Il porte une doudoune sans manche et un jean noir, d'une démarche assurée, il se dirige vers nous mais son expression détendue laisse place à une toute nouvelle. Il finit par s'approcher de la fenêtre du côté conducteur.

Je décide de mettre pause à ma musique pour écouter ce qu'il s'apprête à dire.

- Tu m'expliques ?

- Elle a raté son bus, je la dépose.

Je sens le regard de Denis se poser sur moi mais je fais bien attention cette fois-ci de ne pas tourner la tête dans sa direction.

- Depuis quand tu fais dans la charité toi ?

- Depuis que je m'en pète le cul de ce que tu penses.

- Tu veux dire depuis que Paloma te tient par les couilles ouais.

- Ferme là et monte.

Jolie conversation mêlant classe et respect.

Denis semble finalement abandonner car j'entends la porte arrière s'ouvrir et se refermer quelques secondes après.

Jonathan reprend la route et je décide de retirer mes écouteurs pour ne pas paraître malpolie. Jonathan a gentiment proposé de me déposer, je ne dois pas l'oublier.

- Alors tu foutais quoi hier ? Je t'ai appelé 50 fois. Demande le chauffeur.

Je regarde droit devant moi en essayant d'éviter de penser à ce que Denis pourrait dire. Une chose est sûre, si Jonathan l'apprend, il lui faudra moins de quelques heures pour que Paloma m'en parle.

- J'étais chez une meuf. Répond Denis.

C'est vrai, Jessy.

« Idiote » me rappelle ma conscience.

- Je la connais ? Demande Jonathan.

- Non.

Je suis surprise de voir qu'il lui ment à la figure mais je ne vais pas me mêler de leurs histoires surtout que je risque de détourner l'attention sur moi si je le fais. Il faut que j'imprime ça, hier soir était une grosse erreur.

J'entends déjà Paloma me rassurer en soulignant qu'il ne s'est rien passé entre nous. Pour moi, tout ça n'était quand même pas censé arriver. Il faut que je réussisse à me tenir loin de Denis.

Comme si le destin me jouait des tours c'est à ce moment que je sens la main de Denis se déposer sur mon épaule droite.

Je sursaute d'abord de surprise avant de lui jeter mon regard le plus menaçant. Je pense impressionner qui comme ça sérieusement ?

Apparemment ça l'amuse car il sourit de façon satisfaite face à son geste.

- Diviya tu t'es décidée à t'inscrire pour le voyage au ski ? Me demande Jonathan.

Ça m'étonne que ce dernier m'adresse la parole mais je lui répond bien sûr.

- Non je n'y comptes pas.

- Paloma ne va pas te lâcher avec ça, tu le sais ?

Bien sûr que je le sais mais un voyage aussi loin de ma petite zone de confort ça ne me dis rien du tout.

- C'est claqué ce genre de voyage. Ajoute le gros malin derrière mon dos.

- Sérieux ça m'étonne que tu rates une occasion pour te taper les petites nouvelles de première année.

Il y'a déjà Jessy, c'est un bon début.

- Ça ne m'intéresse pas.

Jonathan jette un coup d'œil ahurit vers le principal concerné.

- Qu'est-ce qui te prends mec ? T'as de la fièvre ?

- Non c'est juste qu'en ce moment j'ai d'autres projets. Répond-il.

- Et quel genre de projet ? Demande le chauffeur à ma droite.

- Le genre que tu n'as pas envie d'entendre.

J'avoue qu'il vient de piquer ma curiosité à moi aussi.

- J'ai tout envie d'entendre. Ajoute le conducteur.

- Plus tard.

Je comprends immédiatement qu'il ne veut pas dévoiler ses « projets » devant moi.

Je décide alors de remettre mes écouteurs dans les oreilles pour le reste du trajet.

Lorsque Jonathan finit par se garer, je sors de la voiture et me précipite pour remercier Jonathan afin de m'éloigner d'eux.

Les écouteurs enfoncés dans mes oreilles, je me dirige donc enfin vers mon amphithéâtre.

Les étudiants sont pour la plupart en groupe tandis que je traverse la foule qui s'amasse devant la cafétéria pour aller rejoindre mon amphi.

Je finis enfin par le trouver mais malheureusement, c'est encore fermé.
Je dois sûrement être en avance malgré toutes les péripéties de ce matin.

Je finis par me laisser glisser contre le mur du couloir pour me laisser atterrir sur les fesses contre le sol froid.

Je décide par la même occasion de sortir mon agenda et de tenter de m'organiser pour commencer à travailler. Depuis la rentrée c'est à dire depuis une semaine, nous avons quand même un peu avancé et je n'ai presque pas touché à mes notes.

Il faut que je m'y mette.
Une idée me vient alors à l'esprit.
Pourquoi ne pas aller travailler à la bibliothèque universitaire cet après midi...Ce serait une très bonne occasion pour me remettre à jour dans mes cours.

Je finis par me relever car j'ai les fesses toutes froides à force de rester assise sur ce carrelage gelé.

Je jette un coup d'œil à ma montre et je commence à me demander si je ne me suis pas tromper de salle.
Je décide alors de demander à la personne en face de moi qui pianote sur son téléphone portable.

- Excuse-moi ?

Le jeune homme lève finalement la tête pour m'adresser un sourire.

- Est-ce que c'est ici le cours de physique de première année ? Demandai-je.

- Ouais c'est ici, je me demandais d'ailleurs si le prof n'avait pas du retard.

- Je pensais m'être trompée de salle, merci.

Je décide de m'éloigner pour ne pas le déranger mais il range son portable dans sa poche et me demande :

- C'est quoi ton nom ?

- Diviya.

- J'aime beaucoup. Dit-il.

Je ne vois pas pourquoi. J'ai toujours détesté mon prénom et apparemment le surnom indienne me correspond plus pour certains.

- Merci, et toi ? Demandé-je pour ne pas paraître malpoli.

- Adam.

- Enchantée.

- Moi de même. Dit-il en souriant.

Il m'a vraiment l'air sympa. Bien plus sympa que les deux seuls garçons que j'ai appris à connaître dans cette fac.

Le prof finit par débarquer quelques minutes après et Adam m'a proposé de manger avec lui ce midi ce que j'ai bien évidement gentiment accepté.

J'irai bosser à la bibliothèque juste après manger.

hffmbx.

(Adam est en média)