Chapitre 12

Le regard de Paloma fait des aller-retours entre moi et Denis tandis que j'essaie de comprendre tout les bribes d'informations qui sortent de la bouche du prénommé Hernandez.

- Tu t'es pris pour un justicier, il faut que t'arrête ta provocation. Répond Paloma d'un ton calme.

Le brun s'approche de nous, le visage fermé et le regard froid. Sa respiration s'est accélérée à mesure que Paloma a parlé.

- J'ai rien à me reprocher moi.

- Tu devrais. C'est pas en agissant ainsi que tu te sentiras mieux Hernandez. Paloma jette un coup d'œil dans ma direction avec de reprendre avec une intonation totalement différente, je sais pas moi y'a pas un genre de code d'honneur entre les mecs ? Un truc du genre on ne se tape pas les meufs ou les exs de ses potes ?

Je vois Denis changer brusquement d'expression, à mon avis Paloma a visé juste. Ça prouve peut être qu'au fond il regrette ne serait-ce qu'un tout petit peu ce qu'il a fait. Il n'a même pas eu le cran de s'excuser et c'est quand même la moindre des choses.

- Je savais pas qu'ils étaient encore ensembles. Et comme je l'ai déjà dit, je lui ai rendu service. Toi et moi on sait très bien que Jessy ne devait pas rester avec ce mec.

- Denis, on arrête les frais ok ? Tu t'approches pas de lui, finit.

Je reste silencieuse face à ce spectacle qui se dresse sous mes yeux. Je n'ai rien à dire et surtout je n'ose pas parler.
Denis finit par s'approcher lentement de Paloma et s'arrête alors qu'il n'est qu'a quelques centimètres d'elle.

- Personne à part moi décide de quand c'est finit, pigé ?

Le regard de Denis se pose alors sur moi et il finit enfin par s'éloigner de Paloma.

- C'est son frère. Ajoute Paloma comme si c'était le mot magique.

Denis s'arrête alors alors qu'il s'apprêtait à s'en aller.

- J'en ai rien à branler de l'indienne, qu'elle se mêle de ses affaires.

Ces mots me font un drôle d'effet. Ma gorge se noue et je me retrouve à vouloir empêcher les larmes de couler. Quand je pensais qu'il n'était pas possible de le détester encore plus, il me montre que rien est impossible. Que ce sentiment a spécialement était crée pour lui. Denis est une bombe à retardement. Un jour il nous fait espérer qu'il reste quelqu'un de bien derrière ce visage froid et le lendemain il nous prouve le contraire. Je pensais être différente, il m'a dit de penser différemment et quelques jours plus tard, il me recrache ce surnom débile. Il a une façon de le dire bien plus blessante que n'importe qui. J'arrive à lire la cruauté dans ces mots si bien que je sais pertinemment qu'il ne le pensait pas. Il l'a juste fait pour me blesser. Il l'a fait exprès et j'ignore pourquoi.

Ce surnom idiot me rappellera toujours d'où je viens et ce que j'ai traversé. C'est pour ça que j'ai du mal à l'avaler et jouer l'insensibilité.

- T'es qu'un gros con Hernandez ! Crie Paloma.

Celle-ci  finit par se tourner vers moi et diriger ses mains sur mes joues. Ses mains froides me font revenir à la réalité et je remarque que ces doigts fins viennent essuyer les larmes qui m'ont échappé. Je ne les avaient même pas sentis.

- Je te ramène chez toi, ma belle.

Je ne réagis toujours pas mais je me contente de suivre Paloma vers sa voiture. De nouveau, je tourne la tête en arrière pour fixer la silhouette de celui qui tourmente mes émotions. Sans vraiment comprendre, je le vois lui aussi se retourner et pendant une fraction de secondes je croise son regard qui me glace le sang.

Denis Hernandez n'a rien de différent de Jonathan. C'est exactement le même genre de personne, que dis-je ? Jonathan lui au moins a aidé mon frère et ne l'a jamais blessé comme il l'a fait lui. Comment Jessy a pu nous faire ça ? A moi et Aless.

Elle me manque mais la nouvelle personne qu'elle est devenue depuis notre dispute me dissuade d'aller la voir. En fait c'est ça, elle a toujours été cette personne, elle n'a fait que me mentir sur ce qu'elle pensait réellement de moi depuis le début et ça fait horriblement mal.

Sur le chemin vers ma maison, je divague en observant le paysage qui défile sous mes yeux.

- Tu n'as pas intérêt à écouter ce gros con Viya.

- C'est rien, j'ai l'habitude maintenant. Dis-je.

- Ce n'est pas rien. J'ai vue à quel point ça t'avais touché.

Je hausse les épaules comme si tout m'était égale mais c'est faux.

Nous finissons finalement par arriver devant chez moi et c'est toujours assez distraite que je souhaite une bonne soirée à Paloma et que je m'approche de ma maison.

- Diviya, appelle-moi si tu as besoin !

J'acquiesce avant de rentrer chez moi. J'espère au plus profond de moi que mes parents travaillent pour n'avoir à croiser personne mais malheureusement ce n'est pas le cas.

- Diviya comment s'est passée ta journée ? Demande ma mère.

- Bien.

Je ne prends pas la peine de regarder ma mère dans les yeux et je file une nouvelle fois dans ma chambre.

Depuis cette soirée, je n'ai pas vraiment donné de l'attention à mes parents. Je n'ose pas les regarder dans les yeux et leur mentir à propos de tout ce qui s'est passé avec Aless et Jessy.

Je crois enfin avoir compris pourquoi je cachais cette histoire à mes parents. Je ne veux pas montrer que je me suis trompé. Je ne veux pas montrer que pendant toutes ces années j'ai fais confiance à une personne qui m'estimait si peu. J'ai vraiment aimé Jessy, c'était ma seule amie et elle m'a trahit avec la plus horrible des personnes.

Je finis par sortir de la douche et c'est déterminée et l'esprit bien en vrac que je décide de descendre avoir une discussion avec mes parents.

- Diviya... on s'inquiète pour toi. Déclare mon père en m'apercevant.

- Je sais.

- Tu veux en parler ?

Je me contente de hocher la tête en allant rejoindre mes parents assis l'un à côté de l'autre sur le sofa brun du salon.

- Je vous ai caché quelque chose à propos d'Aless. Commençai-je.

Le visage de mes deux parents se décomposent et je reprends immédiatement pour éviter de les effrayer.

- Rien de grave, enfin pour lui ça l'est mais avec le temps ça lui passera.

- Il va bien ? Demande ma mère.

- Oui, il est chez Jonathan.

Le visage de ma mère se décontracte soudainement et je sens déjà la culpabilité s'en aller de moi peu à peu.

- Un soir, Jessy m'a appelé en panique. Elle voulait que je la rejoigne chez elle. Alors Denis, enfin l'autre meilleur ami d'Aless est venu me chercher.

- Tu es sortie en pleine nuit sans nous prévenir ? Demande mon père.

- Je suis sincèrement désolée, ça avait l'air important et si je vous l'avez dit vous ne m'auriez pas laissé sortir.

- Viya quand quelque chose comme ça se passe tu dois venir nous en parler.

- Je suis désolée maman.

- Et alors ? Ajoute mon père.

- Et euh lorsque je suis arrivée sur les lieux, Aless était dans tout ses états, soûl et très mal en point.

- Il a été violent avec toi ? Demande ma mère.

- Non enfin pas avec moi.

Je vois les yeux de mes parents me scruter comme si ce que je m'apprêtais à leur dire allait changer leur existence.

- Aless à surpris Denis avec Jessy alors qu'il sortait toujours avec elle.

Ma mère porte sa main à la bouche.

- Dis-moi qu'il s'est contenu. Demande mon père comme si j'étais la seule à ne pas être au courant des excès de violences de mon frère aîné.

- Il avait l'air tellement blessé surtout. Il s'en est forcément pris à Denis puis il a finit par prendre la fuite.

- Mon pauvre amour. Ajoute ma mère.

- Depuis ce jour là, d'autres choses se sont passés et une chose en amenant une autre, Jessy et moi nous nous sommes disputées.  Avouai-je enfin.

Ma mère se lève du sofa pour venir me prendre dans ses bras. Je ne réagis pas au début encore une fois, je ne suis pas quelqu'un de très tactile mais je décide de faire un effort et de déposer mes mains sur son dos.

Après quelques minutes, elle finit par s'éloigner et me demander :

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Demande-t-elle.

- C'est juste que ce n'était pas la personne que je pensais qu'elle était.

- Ça arrive des fois, tu t'en feras de nouveaux des amis. Ajoute mon père.

Je me mets immédiatement à penser à Paloma. Je suis si heureuse de l'avoir rencontrée.

- Tu sais quand ton frère rentre à la maison ? Demande ma mère.

Je secoue la tête pour leur indiquer que non mais je pense qu'il est bien entouré avec Jonathan.

Peut être que j'étais tellement aveuglée par sa façon de parler qu'au fond je n'ai pas remarqué qu'il tenait bel et bien à mon frère. Bien plus que Denis.

Paloma avait peut être raison.

Hffmbx.

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