7
Une semaine plus tard.
- Zac, j'ai besoin de le voir ! M'enervé-je.
- Je te dis que ce soir c'est pas possible, Diviya.
J'émets un mouvement de recul lorsque Zac me refuse le passage encore une fois.
- C'est quoi le problème ? Qu'est-ce que vous êtes en train de ma cacher ?
- Rien. Je t'appelle un uber.
Je me mets alors à rire car je ne trouve pas d'autres moyen d'exprimer ma frustration, mon agacement et ma colère !
- Je te préviens, si tu m'appelles ce foutu uber, je compte bien me défouler sur lui. Laisse-moi, entrer !
Cette fois, je charge. Je tente de passer de toutes mes forces mais Zac est bien trop imposant pour que ma force ne le déstabilise d'une quelconque façon. Il faut que je réfléchisse à une autre stratégie.
- Écoute, je suis fatiguée, je viens d'avoir une longue semaine alors s'il te plaît laisse-moi voir John. Tenté-je plus calmement.
- Alors rentre chez toi et repose-toi.
Je vois.
Je décide de céder à la manière forte. Je me rapproche de Zac, le fixe droit dans les yeux et envoie mon plus beau coup de pied en direction de son entre-jambe.
Jackpot.
À peine ce dernier penché vers l'avant, je le contourne en vitesse et m'introduit dans le couloir familier du club. Il y'a un monde sans nom ce soir mais je ne perds pas de temps et ouvre la porte de tous les vestiaires, personne. Je me dirige alors vers la salle de combat mais j'ai à peine le temps de franchir le pas de la porte qu'une grande main me tire en arrière.
- T'es complètement taré. Me lâche un Zac pas du tout amusé.
- Lâche-moi.
Je ne rigole plus. Quand on m'empêche de faire quelque chose, je suis pire qu'une adolescente en pleine crise, je veux l'interdît et je l'aurais.
- Sérieux qu'est-ce qui te prends ? Tu peux pas attendre demain pour parler à John ?
- Non ! Il ne me répond pas depuis une semaine et j'ai besoin de lui parler de quelque chose.
Zac commence à perdre patience, je le vois. Il se passe une main sur ses cheveux rasés et regarde autour de lui.
- Diviya, il faut que tu arrêtes de venir ici.
- Pourquoi ?
- Parce que ça devient dangereux, voilà.
J'en étais sûr. Il y a quelque chose qui ne va pas avec ce nouveau patron.
- Pourquoi toi et John êtes-vous ici alors ?
- Diviya, regarde-moi bien. Ne pose pas de questions dont tu ne veux pas avoir la réponse. C'est plus clair comme ça ?
J'essaie de trouver un sens à tout ça et puis je me remets à penser à ma dernière visite au club. Au moment où j'ai appris qu'il était de retour. Tout coïncide, c'était donc lui l'étranger du cimetière.
Denis Hernandez est bien rentré.
J'ignore la façon dont mon visage vient de réagir apparemment ce n'était pas glorieux au vu de la réaction de Zac.
- Alors à moins que tu veuilles le croiser ici, je te conseille de t'en aller.
- Quand tu as dit dangereux, tu veux dire qu'il est devenu dangereux ? Demandé-je.
- Diviya ...
- Ok ! J'ai compris.
Je finis par capituler moi-même. Je me détache de la prise de Zac et quitte la grande salle de combat pour aller rejoindre l'extérieur. Je suis ailleurs.
Mon cerveau se met à dresser son portrait. Peut-être est-il différent d'il y a trois ans ? Physiquement ainsi que mentalement. C'est tellement étrange d'avoir cette sensation qu'il est là, juste à côté de moi et pourtant je n'ai aucune envie de le croiser.
Zac me sort de mes pensées en s'arrêtant devant moi.
- Alors tu rentres ?
- Non. John ne me réponds plus alors s'il est ici, j'attendrais qu'il sorte.
Zac se met à sourire étrangement en face de moi, il a l'air abattu.
- Faudrait que tu me dises un jour si toutes les femmes sont aussi têtues que toi.
- Quoi ? Je ne suis pas têtue !
- D'accord. On va faire comme ça. Tu restes sagement ici et je te le ramène, c'est bon pour toi ?
- Oui ! Dis-je enthousiaste.
- Mais après tu vas me faire le plaisir de dégager et ne plus revenir à l'improviste.
- Promis.
Zac souffle mais finit par acquiescer. Il s'éloigne alors avant de disparaître à l'intérieur de l'engard. J'ai gagné enfin en partie.
Bref.
Je suis venue pour comprendre ce qu'il lui prend à John. On s'était pourtant mis d'accord sur ce baiser, on n'en parle plus ! Alors si c'est pour ça qu'il m'évite, je veux lui dire que c'est oublié. Je voulais aussi lui parler de la photo sur la tombe de mon frère ainsi que de Jaï et de Paloma. J'ai eu tellement de chose à lui raconter cette semaine mais il m'a évité. Ça ne lui ressemble pas.
Alors que cette nuit annonçant l'arrivée du week-end semble douce, un cri strident attire mon attention. Je ne comprends pas tellement pourquoi je semble être la seule à le remarquer. Autour de moi, tout le monde semble concentré par leur propres conversations.
Puis sa recommence et c'est plus fort que moi, j'accours vers la rue adjacente au club. Sur le coup, je ne réfléchis pas tellement au danger ni au fait que je suis une femme qui se promène seul dans un quartier peu fréquentable. Ce cri m'a poussé à agir sans réfléchir.
Lorsque je débarque dans la rue à peine éclairé, je remarque un homme enfin je suppose car sa tête est enfouis dans une cagoule noir ne laissant apparaître que ces yeux. Il est penché sur un autre homme qui est au sol et qui le supplie d'arrêter.
Arrêter quoi ?
Et puis le cagoulé envoie un coup de poing dans le visage de la victime. Je m'arrête nette à quelques mètres du spectacle paralysée par une sensation étrange. L'assaillant finit par attraper l'homme au sol par le col de son pull et l'élève dans les airs d'une force impressionnante avant de le plaquer contre le mur. Puis, il sort un couteau de sa poche pour venir le placer contre le cou du pauvre homme.
Je...
Mes jambes semblent réagir à la place de mon cerveau. J'accours vers les deux hommes et hurle d'une voix que je reconnais a peine.
- Arrêtez !
Mon cœur bat la chamade, il est prêt à exploser dans ma cage thoracique et ma respiration se fait allaitante. Je sais que je risque gros mais je ne pouvais pas laisser cet homme se faire battre de la sorte alors qu'il hurle de douleur.
L'homme cagoulé lâche brusquement sa prise sur la victime et cette dernière s'écroule immédiatement au sol. Puis son regard dévie sur moi. Son visage est entièrement couvert par cette cagoule et l'obscurité de la nuit ne me laisse qu'à peine apercevoir la zone découverte ; ses yeux.
Alors que le temps semble s'être brusquement arrêté, alors que nous sommes plongés dans le silence le plus sourd, une chose semble résonner à mes oreilles :
Les battements irréguliers de mon cœur lorsque j'intercepte ce vert glaçant que j'avais autrefois tant désiré imprégné dans ma mémoire.
Lorsqu'il avance un pas dans ma direction je fais marche arrière également.
Il s'approche encore et je recule au fur et à mesure qu'il avance vers moi. Puis je finis par entendre les pas de la victime lorsqu'elle se relève et se met à courir jusqu'à quitter cette rue de malheur.
- Génial, putain ! Râle-t-il.
Il s'apprête à accourir derrière lui pour le rattraper mais il s'arrête subitement lorsqu'il m'entends prononcer son nom.
- Denis ?
Pourtant je jurerais l'avoir à peine murmurer.
Hffmbx.
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