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Ma respiration se synchronise avec la sienne alors que son regard ne s'est pas détaché du mien.

Je m'avance alors naturellement pour l'embrasser et je sens une de ses mains se détacher de ma cuisse pour se poser contre ma nuque et m'approcher davantage de lui.

Après plusieurs minutes, il a finit par se relever et aller prendre sa douche. J'ai enfilé de nouveau son short et je me suis glisser sous les draps de son lit.

Mon regard fixé au plafond, je laisse mon esprit s'évader vers l'instant que je viens de partager. Je ne pensais jamais pouvoir ressentir une chose aussi forte de ma vie. Je ne pensais pas en être capable un jour. Je me suis sentie tellement apaisée et heureuse.

Le plus curieux dans tout ça c'est que ce sont ces fameux monstres que j'appelle cicatrices qui m'ont rendu heureuse. Mais plus que tout, c'est lui qui me rend heureuse.

Je n'ai plus envie de me détacher de lui. Je veux être près de lui le plus longtemps possible. Je veux voir son sourire si charismatique à chaque fois qu'il croise mon regard. Je veux sentir son parfum à chaque fois que je le prends dans mes bras. Je veux entendre sa voix, me rassurer. Je veux sentir son cœur battre près du mien.

Je le veux pour moi et pour toujours.

Quand je l'aperçois sortir de la salle de bain vêtu d'un bas de survêtement et d'un simple teeshirt bleu marine, je le veux encore.

Je me rends compte que parfois, ça en vaut la peine.

Ses cheveux foncés viennent lui retomber sur le front et il se dirige vers moi. Il vient s'allonger juste à côté de moi et je viens me blottir aussitôt contre lui.

Aimer c'est prendre le risque de perdre mais parfois, ça en vaut la peine.

Ma joue contre son torse j'arrive à sentir les battements réguliers de son cœur. Je sens également sa grande main contre mon dos et je ferme les yeux en réalisant que je ne m'étais jamais sentie aussi en sécurité depuis très longtemps.

J'ai l'impression de l'avoir trouvé. Ce bonheur dont tout le monde est à la recherche. J'ai l'impression de l'avoir contre moi et je serais prête à me battre pour qu'il reste avec moi.

**

Quand la lumière finit par m'obliger à ouvrir les yeux, je réalise que la chambre où j'ai dormi n'est pas la mienne. En baissant la tête sur le poids sur mon ventre, les souvenirs de la veille me reviennent.

Denis est endormi. Il a visiblement bougé pendant la nuit, car un de ses bras entoure mon ventre et sa tête est à quelques centimètres de la mienne. Il est sur le ventre et la couverture est tirée de mon côté. Ses yeux sont fermés, et ses longs cils foncés sont merveilleux. Il semble être en paix, et ça réchauffe mon cœur, car je n'ai pas eu l'ombre d'un cauchemar cette nuit. J'ai dormi comme un bébé tout comme lui le semble.

J'essaie de faire le moins de mouvements possible mais mon téléphone se met à sonner dans mon sac. Je vois alors les yeux de Denis s'ouvrir et la première chose qu'il voit, c'est mon sourire.

Je n'ai pas ressenti une telle sensation de bien-être depuis un moment. Denis réalise rapidement sa position, se redressant et retirant sa main de mon ventre avant de se rallonger sur le dos, appuyé contre la tête de lit.

- Salut, dis-je.

- Comment tu te sens ? me demande-t-il.

- Bien.

Soudain, Denis se redresse vivement, se tournant entièrement vers moi. Je le suis du regard, interrogative. Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres, et je ne peux m'empêcher de contempler à nouveau la beauté de cet homme.

- C'est tout ? me demande-t-il.

Avant même que j'aie le temps de répondre, il retire son t-shirt d'un geste fluide, le jetant négligemment dans la pièce. D'un mouvement rapide, il s'approche de moi et enlève la couverture qui me couvrait jusque-là. Posant ses deux mains à plat de chaque côté de mon visage sur le matelas, je sens mon rythme cardiaque s'accélérer.

- Eh bien, je vais m'efforcer de te faire sentir plus que bien.

Sa tête plonge soudain dans mon cou, ses lèvres effleurant ma peau sans toutefois s'y poser. Mes yeux s'écarquillent de surprise alors que ma respiration devient plus audible. Son visage glisse sur toute la surface de mon cou jusqu'à ce qu'il s'immobilise brusquement juste en dessous de mon oreille.

- Den...

Il me donne un baiser.

Sérieusement.

Et soudain, un éclat de rire m'échappe alors que cet endroit me chatouille. Je suis prise de court par le son qui s'échappe de ma bouche, ça faisait si longtemps que je n'avais pas ri de cette manière.

Tout en continuant de sourire, Denis se recule légèrement, l'air amusé. Son regard croise le mien et je peux voir une lueur de contentement dans ses yeux.

- Ton rire m'a manqué.

J'écarquille de nouveau les yeux, un sourire encore accroché aux lèvres.

- À moi aussi. Répondis-je.

Il incline la tête, satisfait, avant de se rapprocher à nouveau, cette fois avec un doux sourire aux lèvres.

Au bout de quelques minutes, il cède enfin devant mes supplications. Mon souffle est court après tant de rires, alors il éloigne de nouveau son visage et s'installe en face de moi.

C'est à ce moment que mon attention est à nouveau captée par son torse dénudé et ce tatouage qui avait éveillé ma curiosité.

Je perçois son regard posé sur moi, pendant que le mien s'amuse à parcourir chaque détail de ces traits noirs encrés sur sa peau.

Mes doigts glissent presque instinctivement sur son tatouage, comme s'ils agissaient d'eux-mêmes, et je remarque que sa respiration se modifie. À nouveau, nos regards se croisent, et je me heurte à ses yeux profonds qui me scrutent sérieusement.

- Je le trouve vraiment beau, dis-je spontanément.

Le tatouage qui orne sa peau est une œuvre d'art en soi. Des volutes complexes et mystérieuses s'entrelacent avec grâce, formant des motifs aux contours délicats. Les lignes noires s'étendent avec une précision presque hypnotique, créant une composition qui semble à la fois sombre et captivante. Chaque détail révèle une histoire cachée, une signification profonde qui m'échappe encore, mais qui me laisse curieuse et intriguée. Les yeux ne peuvent s'empêcher de suivre le cheminement de ces tracés, découvrant de nouvelles formes à chaque instant, tout en sentant mon cœur battre un peu plus vite sous l'influence de ce mélange de beauté et de mystère.

Une fois de plus, notre moment est interrompu par la sonnerie insistante de mon téléphone. Denis se redresse précipitamment, saisissant son t-shirt qui gît au sol.

- Tu devrais répondre, me dit-il.

Il disparaît ensuite en descendant les escaliers.

Je mets quelques secondes avant d'aller trouver mon téléphone enfouis dans mon sac et je suis surprise en découvrant le nom de Paloma s'afficher.

- Allô ?

- Diviya ! Comment ça va ?

- Bien, et toi ? Comment se passe ton week-end ?

Ma copine fait une pause avant de répondre.

- En fait, j'aurais besoin que tu me rendes un service, Viya.

- Je t'écoute.

- J'aimerais que tu viennes.

Je ne saisis pas tout de suite sa demande, surtout parce qu'elle est avec John, qu'elle n'a pas vu depuis des années. Je pensais qu'ils avaient besoin de temps seuls... Mais si c'est ce qu'elle souhaite, ça ne me dérange pas.

- Tout va bien ? je demande.

- Disons que j'ai besoin de voir quelque chose de mes propres yeux.

- D'accord, bien sûr. Je vais rentrer chez moi, préparer quelques affaires et je vous rejoins.

- Attends, attends. Tu n'es pas chez toi ?

Oh mince, j'ai commis une bourde.

- Euh... je suis chez Denis.

- Vraiment ? C'est génial, je suis contente pour vous !

- En fait, Paloma, c'est compliqué...

- Tu sais quoi ? Emmène-le avec toi. On vous attend tous les deux.

- Non... je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Paloma.

- C'est une excellente idée. Allez, à tout à l'heure, bisous !

Et elle raccroche.

Je pose mon téléphone un peu brusquement sur le chevet et me laisse retomber sur le lit.

Au fond de moi, je ressens que c'est une idée vraiment peu judicieuse. Une très, très mauvaise idée. Finalement, je me reprends et descends pour jeter un coup d'œil à Denis. C'est à ce moment que je le découvre en train de dresser une table couverte d'un incroyable petit déjeuner.

Il est vraiment incroyable !

Je m'approche doucement de la table dressée, mes yeux fixant le délicieux festin étalé devant moi. Les odeurs alléchantes chatouillent mes narines, et même si je me sens toujours un peu hésitante, l'envie de partager ce moment avec Denis l'emporte sur mes doutes.

- Denis, dis-je, ma voix légèrement hésitante, je pense que je vais rejoindre John et Paloma. Ils passent le week-end dans la maison dans les bois. Et euh ... Paloma t'invite aussi.

Je m'attends presque à ce qu'il réagisse mal, peut-être qu'il se montre distant ou contrarié. Cependant, à ma surprise, un sourire étrange se dessine sur son visage, un sourire qui évoque quelque chose que je ne parviens pas encore à décrypter.

- Si tu attends une réponse, ça me va.

- Quoi ?

Les mots se sont échappés de ma bouche sans que je m'y attende. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit d'accord... Pas après ce que je lui avais raconté sur ce qui s'était passé avec John.

Denis s'assoit sur la chaise et me fait signe de faire de même. J'obéis, tout en cherchant à décrypter son état d'esprit.

- Je vais venir, Diviya.

- T'es sûr ?

Denis me tend un toast grillé garni de confiture et place un verre de jus de fruit devant moi, avant de lever les yeux vers moi.

- Ouais, absolument. J'en suis sûr. Ça fait des années que j'ai pas vu Paloma, et je veux t'accompagner.

Je reste sans voix. Qui est cet homme en face de moi ?

- Allez, mange. Ça risque de refroidir et c'est bien meilleur chaud.

Je m'exécute tout en restant étonnamment surprise par sa réaction. Une petite voix au fond de moi murmure que je pourrais manquer quelque chose, mais je chasse cette pensée de mon esprit. Ma faim est bien trop présente pour que je m'y attarde.

Hffmbx.

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