25
J'en. Peux. Plus.
Je me laisse tomber sur le sol en béton de la salle. Je suis épuisée. Je ne sens plus mes jambes ni mes bras. Je ne suis pas faite pour ça, bon sang. Quand je repense à mes entraînements avec John, ça n'a plus rien à voir avec ce que je vis maintenant avec Denis.
Je ne comprends pas comment il fait pour passer des heures à s'entraîner. D'où puise-t-il cette force ? Il n'est pas humain.
C'était ça que cette pièce cachait. Une salle d'entraînement avec tout un tas d'instruments pour se battre, faire du sport. Une véritable torture.
- Debout, lâche Denis d'un ton ferme.
Voilà, ça fait des heures qu'il me donne des ordres comme un vrai tyran. Il ne me ménage pas, loin de là, et je me demande si tout cela n'a pas à voir avec le fait que je l'ai repoussé au restaurant hier. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Nous avons passé notre nuit à nous entraîner. Il ne m'a même pas laissé le temps de prévenir mes parents que je ne passerais pas la nuit à la maison.
Je me relève difficilement pour me positionner en face de Denis.
- Je suis épuisée, lui dis-je.
- Tu ne l'es pas, me répond-il.
Il plaisante, c'est pas possible.
- Quoi ?
- Tu n'es pas épuisée, Diviya. Si tu l'étais, tu serais allongée au sol.
- Attends, tu attends que je tombe dans les pommes pour arrêter, Denis. T'es malade !
Denis se rapproche de moi d'un mouvement vif et expert. D'un geste rapide, il enlace mes bras derrière mon dos, maintenant fermement mes poignets dans une prise d'étau. Son corps puissant se presse contre le mien, me piégeant contre lui. Je peux sentir chaque centimètre de sa force, chaque muscle tendu contre moi.
Sa prise est ferme et inébranlable, me laissant peu d'espace pour me mouvoir. Je sens son souffle chaud dans mon cou, sa présence intimidante qui fait naître un mélange de peur et d'excitation en moi. Mes tentatives pour me libérer sont vaines, car il maintient son emprise avec une maîtrise totale.
La tension est palpable alors que je lutte contre cette prise implacable. Mes muscles se contractent sous l'effort, mais ses bras solides restent inébranlables. Chaque mouvement que je fais est capturé et neutralisé par sa force dominante. La résistance m'épuise, tandis que la pression de son corps contre le mien m'envahit de sensations contradictoires.
Dans cette lutte contre sa prise, je ressens un mélange de frustration et d'admiration. Frustration d'être à sa merci, de ne pas pouvoir me libérer de son emprise, mais aussi admiration pour sa technique et sa maîtrise du combat. Alors que je me débats, mes pensées se bousculent, oscillant entre la volonté de me libérer et une étrange fascination pour sa domination.
- Débat-toi, souffle-t-il près de mon oreille.
Sa respiration saccadée résonne dans mon esprit, me rappelant la proximité troublante de nos corps. Je ravale ma gêne et me concentre sur la situation, déterminée à me libérer de son emprise.
Je fais appel à mes dernières réserves d'énergie et me débats avec ferveur. Je bouge mon corps dans tous les sens, cherchant le point faible dans sa prise solide. Mes muscles brûlent sous l'effort, mais je refuse de céder.
Soudain, une idée me traverse l'esprit. Je saisis l'occasion et effectue un mouvement rapide, utilisant ma souplesse et ma vivacité. Je glisse mon bras entre le sien, libérant ainsi une partie de mon corps de sa prise étouffante. Puis, d'un geste fluide et puissant, je me dégage complètement de son emprise, me tenant à une certaine distance.
Mon souffle est haletant, mais une lueur de détermination brille dans mes yeux. J'ai réussi à me libérer, à échapper à son contrôle momentanément.
Je le défis du regard et un sourire m'échappe.
Quant à lui, il se redresse avec assurance, un sourire en coin sur ses lèvres. Ses gestes sont mesurés et contrôlés, reflétant sa maîtrise de soi. Sa démarche est confiante, ses yeux perçants et sa voix empreinte d'une assurance calme. Il dégage une aura de puissance et de charme magnétique qui attire naturellement l'attention.
Alors que je pensais que les défis physiques seraient les plus difficiles de cette mission, je me rends compte que le véritable défi réside en la présence de Denis Hernandez. Il est trop fort, fascinant, beau, et... Oui, je suis dans de beaux draps.
Peu importe à quel point Denis m'a blessée émotionnellement, je sais que je ne pourrai jamais nier l'attraction physique que j'éprouve pour lui.
Et ça, c'est ma faiblesse.
- Tu comptes me garder ici pendant une semaine ? demandé-je alors qu'il s'éloigne vers le fond de la salle.
Mon souffle se coupe lorsque son débardeur glisse de son torse et qu'il le pose sur le banc. Je lutte pour garder mon regard fixé sur son visage, évitant de laisser mes yeux se promener sur son corps parfaitement sculpté et...
C'est alors que je remarque un tatouage. Il n'était pas là il y a trois ans. Je ne l'avais pas non plus remarqué lors de cette nuit malencontreuse que j'ai passée chez lui récemment.
Alors que Denis se rapproche de nouveau de moi, mon regard est attiré par le tatouage qui orne son bras droit. Les motifs intriqués et les formes géométriques se déploient avec élégance, créant une véritable œuvre d'art sur sa peau. Chaque détail semble soigneusement tracé, révélant un sens caché qui m'intrigue.
Mes yeux suivent les lignes avec fascination, captivés par la beauté du tatouage. Il semble refléter la force et la détermination qui émanent de Denis. Je suis tentée de passer ma main sur les contours, de ressentir la texture de l'encre, mais je me retiens, consciente de la distance émotionnelle qui s'est créée entre nous.
Ce tatouage, c'est comme une fenêtre vers une partie de lui que je ne connais pas. Une part de son histoire et de son identité qui reste à découvrir. Et malgré tout ce qui s'est passé, je me surprends à vouloir percer ce mystère, à vouloir comprendre ce que ce tatouage représente pour lui.
- Pourquoi ? Y a quelqu'un qui t'attend dehors ? Sa voix m'arrache.
Je suis contrainte de relever la tête pour fixer son visage, détachant mes yeux de son corps. Je reprends peu à peu mes esprits.
- Oui. Contrairement à toi, j'abandonne jamais les personnes que j'aime sans donner de nouvelles.
Je m'apprête à me détacher de son emprise et à m'éloigner pour me rafraîchir à mon tour, mais sur mon élan, Denis saisit fermement mon bras, enserrant ses doigts autour de moi.
- Et dans ces personnes, y'a John ? demande-t-il d'une voix serrée.
Je suis prise au dépourvu par sa question, et lorsque mes yeux se posent sur son visage, je remarque ce léger tic au niveau de sa mâchoire, signe de sa tension intérieure. Son regard électrise l'atmosphère, et sa prise sur mon bras se fait légèrement plus ferme.
- Bien sûr, et tu le sais très bien, parce que c'est toi qui l'a envoyé me rendre visite il y a trois ans, lui dis-je d'un ton accusateur.
Je vois son visage encore plus se contracter et c'est à cet instant que je comprends. Il est jaloux ? Je ne sais pas ce que ça me fait la maintenant de comprendre ça. Ça voudrait dire que malgré les trois ans passés loin de l'autre, Denis ressent encore quelques chose pour moi et que ce n'est pas de la culpabilité. Car oui, je sais qu'il culpabilise un minimum pour ce qu'il m'a fait mais la culpabilité et les sentiments c'est tout à fait différent.
- Depuis que tu l'as envoyé, on est devenus inséparables, ajouté-je d'un ton provocateur.
Je suis consciente que jouer avec ses sentiments n'est pas la meilleure chose à faire. Cela va à l'encontre de mes habitudes, mais après tout ce que Denis m'a fait subir, je peux bien me permettre de le taquiner un peu.
- Inséparables ? demande-t-il d'un ton légèrement surpris.
- Hmm oui. C'est vraiment quelqu'un en qui je... j'ai confiance, répondis-je, cherchant mes mots avec précaution.
Je laisse planer un moment de silence, laissant ses propres conclusions se former dans son esprit. Il est temps de le faire réfléchir, de lui faire ressentir ce que j'ai ressenti pendant toutes ces années d'absence et de silence.
- C'est drôle, tu sais. On aurait dit que tu avais peur que John puisse prendre ta place, dis-je finalement, un sourire léger se dessinant sur mes lèvres.
- Personne ne prendra ma place, Diviya. Jamais. Et tu le sais, affirme-t-il d'une voix ferme.
Je soutiens son regard intense, sentant l'électricité entre nous. Malgré tout ce qui s'est passé, malgré les blessures infligées, il reste une connexion indéniable entre nous. Une connexion que je ne peux ignorer, même si cela me terrifie.
- Tu as l'air tellement sûr de toi... Dis-je.
- Ouais. Tout comme je suis sur que personne à part moi ne te fais ressentir ce que seul moi te fais ressentir.
Je fronce les sourcils pendant quelques secondes en essayant de contrôler mon cœur qui est prêt à exploser. Le vert de ces iris n'ai plus qu'un fin cercle autour de ses pupille sombres dilatés.
Boum.
Boum.
Boum.
Boum.
C'est rapide. Ses deux mains encadrent fermement mon visage, me maintenant avec une prise ferme. Ses lèvres se pressent presque violemment contre les miennes, déclenchant un gémissement de surprise qui m'échappe. Je ne me dérobe pas, je reste près de lui, incapable de résister à cette emprise électrisante. Une vague d'émotions déferle dans mon ventre, créant un tourbillon de sensations intenses.
Mes mains semblent prendre leur propre initiative, agissant de manière impulsive, et je les laisse trouver leur chemin. Elles se posent d'abord derrière sa nuque, se faufilant ensuite dans ses cheveux. C'est étrange de constater à quel point c'est différent des autres fois, et en même temps si familier. À cet instant précis, le vide se comble, mon cœur se scelle à nouveau, comme si tout ce que j'ai attendu depuis ces trois années n'était que cela. Une chaleur brûle mes joues, et mon souffle se fait rare. Je ne veux plus me séparer de lui. Je veux rester ainsi, sur ses lèvres, pendant des heures, sans qu'il s'éloigne de moi.
C'est fou, mais à ce moment-là, je réalise qu'il a raison.
Personne d'autre que lui ne me fait ressentir ça.
Je me hisse finalement sur la pointe des pieds, m'approchant encore plus près de lui, comme si cela était possible.
Son torse se soulève rapidement, révélant l'excitation qui l'anime. Ses mains glissent derrière ma tête, puis descendent le long de mon cou, frôlant mon dos avant de se poser fermement sous mes fesses. Je ne peux retenir un hoquet de surprise lorsque, d'un mouvement brusque, il me soulève contre lui. Mes jambes s'enroulent instinctivement autour de lui, sans que je puisse contrôler ce geste. C'est incroyable, mais je me sens tellement bien dans ses bras.
C'est la première fois de ma vie que je suis aussi près de quelqu'un. C'est la première fois que je le désire aussi intensément, et cela est indescriptible.
Je ne respire plus. Mon cœur n'arrive plus à rien gérer ni mon cerveau. Je suis sous son emprise et c'est magique.
- Hummm, Hummm. Toussote une voix dans mon dos.
Je suis brusquement lâchée par les mains de Denis, et je retombe sur les fesses, atterrissant sur le sol froid. Je me relève presque immédiatement, comprenant ce qui vient de se passer.
Mon regard se pose sur Alana Ruiz, et je me redresse rapidement, sentant mon cœur battre un peu trop rapidement. Des palpitations s'emparent de moi, et je me sens complètement désorientée.
- C'est bien, les entraînements semblent porter leurs fruits, déclare-t-elle d'un ton tranchant.
Je place une main contre ma poitrine, cherchant à apaiser mon cœur qui bat la chamade. Je me sens ébranlée, complètement déstabilisée.
- Je vous laisse cinq minutes pour vous remettre de vos émotions, je vous attends au bureau, ajoute-t-elle avant de s'éloigner.
Hffmbx
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top