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Le restaurant est simple et sophistiqué en même temps. Les murs sont ornés d'un papier peint discret, d'une teinte chaleureuse qui crée une ambiance intimiste. Les tables sont habillées de nappes blanches immaculées, accentuées par des bougies douces qui ajoutent une lueur tamisée à l'ensemble. Les chaises en bois sombre offrent un contraste élégant avec l'atmosphère feutrée de l'endroit.
Le parfum alléchant des plats flotte dans l'air, mélange subtil d'épices et d'arômes délicats. Les serveurs, vêtus de costumes élégants, se déplacent avec une aisance discrète, prêts à répondre à chaque demande avec professionnalisme. La musique d'ambiance, douce et mélodieuse, ajoute une touche de romance à cet espace raffiné.
Alors que je m'installe à la table réservée, je contemple l'ensemble du restaurant, appréciant son atmosphère accueillante et son décor soigneusement pensé. C'est un lieu où l'on peut savourer un repas tranquille et profiter d'un moment de détente, tout en se laissant emporter par la magie de l'endroit.
Mais je reviens brusquement à la réalité lorsque Denis s'installe en face de moi. Son regard intense et mystérieux me transperce. Je peux sentir la tension palpable entre nous, comme si chaque mot et chaque geste étaient chargés d'une signification plus profonde.
- Pourquoi je suis ici ? je demande, sur la défensive.
Denis me fixe avec un sourire énigmatique, dévoilant ses dents blanches et parfaitement alignées. Le silence s'étire entre nous pendant un instant, amplifiant la tension qui règne dans l'air.
- Pour dîner.
- Tu m'as dit que tu voulais que je rencontre quelqu'un, j'ajoute d'une voix légèrement agacée.
- Et c'est toujours le cas, répond-il simplement.
Ses réponses lapidaires m'obligent à poursuivre la conversation, même si je n'ai vraiment pas envie de lui adresser la parole. Je dépose bruyamment mes mains sur la table, suffisamment fort pour faire chanter les couverts.
Le regard de Denis change brusquement, son expression se durcit. Je peux lire de l'agacement dans ses yeux sombres, mais il reste étonnamment calme.
- À quoi tu joues, hmm ? demande-t-il d'une voix serrée.
- À quoi je joue ? Et toi, Denis, à quoi est-ce que tu joues ! Tu ne comprends pas que je ne veux plus que tu fasses partie de ma vie ? répliqué-je avec frustration.
Je le vois se tendre, fermant les yeux un instant avant de les rouvrir. Je le connais, il essaie de se contenir. Moi, je n'y arrive pas.
- On a un accord, Diviya, déclare-t-il d'un ton plus contrôlé.
- L'accord ne stipule pas des dîners en tête-à-tête ! Tu voulais me présenter quelqu'un d'important, j'ai accepté parce que c'est l'accord, mais je refuse d'être en ta compagnie quand cela n'est pas nécessaire. Je ne suis pas ta marionnette, Denis, et tu ne peux pas m'imposer ta présence quand ça t'arrange, je réplique, ma voix tremblant légèrement.
Un silence tendu s'installe entre nous, chacun figé dans sa position, nos regards se défiant mutuellement. La tension dans l'air est palpable, comme si nous étions sur le point d'exploser à tout moment.
Denis laisse échapper un soupir de frustration, ses épaules se tendant légèrement.
Le serveur finit par nous rejoindre pour prendre nos commandes respectives, interrompant ainsi notre échange silencieux. Le dîner se déroule dans un silence pesant, où le regard évitant de Denis évite soigneusement le mien, tandis que je le fusille du regard. Cette ambiance oppressante me pèse de plus en plus. Je me sens stupide d'avoir accepté cet accord maudit. Je n'ai pas besoin de Denis pour me protéger. J'ai John, Zac et ma famille à mes côtés, des personnes sur lesquelles je peux réellement compter.
Les plats arrivent et nous les dégustons machinalement, nos pensées et nos émotions tumultueuses faisant écho au silence qui nous entoure. J'essaie de me concentrer sur mon assiette, mais mes pensées ne cessent de tourbillonner. Comment avons-nous pu passer de l'amour à la haine en un clin d'œil ?
Déterminée à mettre fin à ce malaise, je règle l'addition rapidement avant de sortir du restaurant. Il est hors de question qu'il me paie ce dîner. Une fois à l'extérieur, le vent frais caresse mon visage, apaisant immédiatement mes nerfs à vif.
- Diviya ?
Je m'arrête devant la porte de la voiture, me retournant pour lui faire face. Il se tient debout, le visage arborant une expression étrange mêlant une pointe de vulnérabilité. Je le regarde intensément, attendant avec appréhension la suite.
- Je regrette vraiment ce que je t'ai fait, tu le sais non ? crache-t-il, son ton empreint d'une sincérité brutale.
Je déglutis, sentant une vague de colère et de tristesse m'envahir. Je reste silencieuse.
- Si j'avais su que rester était la clé de ta guérison, je l'aurais fait, ajoute-t-il.
Je serre les dents, réprimant mes émotions. Je me mords la lèvre inférieure pour retenir mes larmes, refusant de lui montrer ma vulnérabilité.
« C'est trop tard ! » hurle une voix au fond de moi, portant toute la douleur qui consume mon être. Il est parti, me laissant derrière, abandonnée, tout comme ma propre mère l'a fait. Les souvenirs douloureux de son départ se mêlent à la réalité, créant un tourbillon d'émotions tumultueuses alors que je reste immobile, plantée devant lui.
- Si seulement j'avais su que je ne retrouverais jamais ce regard que tu me réservais... Murmure-t-il d'une voix empreinte de regrets.
D'un pas déterminé, il s'approche, brisant le peu d'espace qui nous sépare.
- Si j'avais su que tu me mépriserais autant en me regardant aujourd'hui...
Un pas de plus, et l'étau se resserre entre nous.
- Si seulement j'avais su que nulle douleur physique ne pourrait égaler le tourment de te voir si différente à mes yeux...
Un dernier pas, et il est à quelques centimètres de moi. Mon regard reste fixé devant moi, refusant de croiser le sien. Je ne veux pas céder à sa présence, à l'impact qu'il a sur moi.
Avec une tendresse infinie, ses doigts effleurent délicatement le bas de mon visage, relevant ma tête et m'obligeant à affronter son regard intense.
Un instant suspendu, nos regards se croisent, et dans ce silence pesant, toutes les émotions refoulées émergent, fragiles et intenses, prêtes à se déverser.
- Je ne serais jamais parti, Vi... Murmure-t-il, sa voix empreinte de sincérité.
Je cherche désespérément une ancre, un moyen de me protéger de l'abîme de larmes qui menace de m'engloutir. Mais je ne trouve rien, et finalement, je me laisse submerger, une larme après l'autre, aussi lourdes que du plomb. Sans lui laisser le temps de répondre, je me libère de son étreinte et essuie une larme du revers de ma main.
Je ravale ma salive, tentant d'ignorer la boule qui se forme dans ma gorge, puis je détourne le regard.
- Ne me touche plus... Tu n'as plus ce droit, craché-je d'une voix que je peine à reconnaître.
Je monte dans la voiture, l'abandonnant là, planté à l'extérieur, alors que les battements de mon cœur résonnent dans mes oreilles.
Au fond de moi, je n'arrête pas de me demander pourquoi on finit toujours par m'abandonner ?
Hffmbx.
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