17

Le rideau se lève sur un paysage idyllique, baigné par les teintes chaudes d'un coucher de soleil. Une brise légère emporte avec elle les parfums enivrants des fleurs environnantes. Alors que je me promène dans cet endroit enchanteur, mon regard se pose sur une silhouette familière à quelques pas de moi.

C'est la personne que j'ai toujours aimée, celle qui a marqué mon cœur d'une empreinte indélébile. Mon souffle se suspend, et mes pas se ralentissent tandis que je m'approche, hésitant entre rêve et réalité. Les émotions refont surface, mélange subtil d'excitation, de tendresse et de nostalgie.

Dans ce moment magique, nos regards se croisent, et le temps semble suspendre son vol. Les mots ne sont plus nécessaires, car nos âmes se parlent avec une intensité qui transcende les limites du langage. Un sourire complice éclaire nos visages, témoignant de la connexion profonde qui nous unit depuis toujours.

Nous nous retrouvons dans une étreinte chaleureuse, nos cœurs battant à l'unisson. Chaque instant partagé est empreint d'une douceur infinie, faisant fondre les barrières du passé et des regrets. Dans nos échanges silencieux, nous exprimons tout l'amour et la passion qui ont traversé le temps et l'espace.

Nous nous promenons main dans la main, savourant chaque instant précieux. Les rires résonnent, remplis de complicité et de joie. Nous nous rappelons les souvenirs partagés, les épreuves surmontées, et nous encourageons mutuellement à poursuivre nos rêves les plus fous.

Dans ce monde merveilleux, nous sommes enfin réunis, comme si le destin avait tracé un chemin pour que nos âmes se retrouvent. Ensemble, nous embrassons la beauté de l'instant présent et nous promettons de chérir chaque seconde qui nous est offerte.

Mais alors que je m'émerveille de cette sensation, une brise légère caresse mon visage, me ramenant lentement à la réalité.

Lorsque mes yeux s'accommodent, je découvre un plafond blanc luxueux qui m'est inconnu. Je suis enveloppée d'une couverture et je suis allongée dans un canapé immense.

Subitement, je me redresse, désorientée, et réalise en observant mon environnement que je ne suis pas chez moi. Il semble que je me sois endormie hier soir chez Denis. Après les événements de la veille, il est probable que la fatigue m'ait submergée.

Alors que je passe ma main sur mon visage pour chasser le sommeil, je me rends compte que je n'ai prévenu aucun de mes parents de mon absence. Un sentiment de panique m'envahit soudain.

Oh non ! Aujourd'hui, j'étais censée aller voir ma sœur et son fiancé.

Des bruits éclatent dans l'appartement, me tirant de mes pensées. Je me lève précipitamment, m'efforçant de replier la couverture avec soin, et me dirige vers l'origine du bruit.

J'arrive dans la pièce d'où proviennent les bruits, et là, je le vois. Denis est en train de frapper un punching-ball avec une telle force et une telle détermination que l'air vibre autour de lui. Chaque coup qu'il porte est comme une libération, une façon d'exprimer toute sa frustration et sa colère.

Je reste immobile, captivée par sa présence. Ses muscles se tendent et se relâchent, dans un ballet chorégraphié par la rage et la douleur.

Gênée je n'ose pas le déranger et je m'apprête à m'en aller lorsqu'il s'arrête brusquement et se retourne vers moi.

Mon cœur s'emballe tandis qu'il fixe ses yeux dans les miens. Un silence lourd et chargé d'émotion plane entre nous. Je peux voir la surprise dans son regard, comme s'il ne s'attendait pas à ma présence à cet instant précis.

Soudain, un sourire timide se dessine sur ses lèvres, brisant la tension palpable. Il fait quelques pas dans ma direction, se rapprochant lentement. Mon souffle se suspend, en attente de ses paroles, de ses gestes.

- Diviya..., murmure-t-il, sa voix empreinte d'une hésitation touchante. Je t'ai réveillée ?

Je me racle la gorge, cherchant mes mots avec précaution.

- Non, pas du tout, répondis-je doucement. Je vais m'en aller. Merci pour hier.

Je m'apprête à faire demi-tour maladroitement, mais la main de Denis se pose délicatement sur mon avant-bras, me figeant sur place. Je suis immobile, incapable de faire le moindre mouvement. Denis se positionne en face de moi, et mes yeux se fixent intensément sur son visage, résistant à la tentation de jeter un coup d'œil sur son torse musclé.

- T'as pas changé d'avis, hein ? On est toujours d'accord... pour collaborer, déclare-t-il, ses mots empreints d'espoir.

Je hoche rapidement la tête pour confirmer.

- Ok. Je t'ai mis mon numéro dans la poche de ta veste. S'il y a quoique ce soit qui se passe, tu m'appelles. Ajoute Denis.

- Ouais, bien sûr. Et euh ... tu penses que ce mec va continuer à me poursuivre pour avoir des infos sur toi ? Demandé-je.

- Impossible. Mon équipe s'est chargé de lui hier soir. Mais le réseaux est tellement développé qu'on sait jamais. Il en a peut être parlé à son patron alors prends tes précautions.

J'acquiesce d'une manière étrangement distante. Qu'est-ce qui m'arrive ? Pourquoi est-ce que je me comporte comme une idiote tout d'un coup ? Je décide de me ressaisir et de lui adresser un rapide au revoir, mais son regard étrange me pousse à attendre ses prochaines paroles.

- Tu es sûre que ça va ? me demande-t-il.

- Oui, ça va, réponds-je rapidement.

- Tu veux que je te dépose chez toi ?propose-t-il.

Je refuse catégoriquement, puis je m'éclipse presque en courant pour sortir de l'appartement.

Avec urgence et une tension électrique palpable, je me précipite en direction de l'ascenseur. Un souffle oppressant s'échappe de moi, porteur d'une énergie vibrante. Les portes se referment lentement, donnant l'impression d'un dénouement imminent, lorsque soudain, dans le couloir, mon prénom résonne, faisant frissonner l'atmosphère d'une étrange inquiétude.

Merde.

Les pas hâtifs de Denis interrompent brusquement la fermeture des portes de l'ascenseur, me confrontant à nouveau à ses yeux verts perçants. Son torse nu reste exposé, à l'exception d'une veste à capuche négligemment ouverte.

- T'as oublié ta veste, lâche-t-il enfin d'une voix à peine essoufflée.

Un instant de surprise me fige, tandis que l'information s'insinue progressivement dans mon esprit.

- Ah oui, merci, parviens-je à murmurer, tendant ma main pour la récupérer.

Dans un souffle précipité, les portes de l'ascenseur se referment, rompant brutalement notre connexion visuelle. Pourtant, mes yeux restent captifs des siens, s'accrochant désespérément à ce contact visuel jusqu'à ce qu'ils soient progressivement engloutis par le gris métallique environnant. Cet échange intense et fugace imprime une empreinte profonde dans les tréfonds de mon esprit, et je jure presque sentir les papillons qui s'étaient éteints en moi au cours de ces trois dernières années se réveiller doucement, se remettre à battre leurs ailes au creux de mon ventre.

Merde, Merde !

*

Impressionnant. Troublant. Fascinant.

- Alors, qu'en penses-tu ?

Douloureux. Déchirant. Égoïste.

- Diviya ?

Intense. Bouleversant. Hypnotique.

- Viya !

La voix de ma sœur me tire brutalement de mes pensées, alors que je peine encore à me remettre complètement de tout ce qui s'est passé hier et ce matin.

- Oui, désolée Amber. Les roses rouges sont absolument magnifiques.

Ma sœur me scrute d'un regard étrange, comme si je venais de lui annoncer une nouvelle inattendue.

- D'accord, raconte-moi. Qu'est-ce qui t'arrive ? demande-t-elle en déposant le magazine sur la table basse de son salon.

- Rien, pourquoi ? dis-je d'une voix faible.

- Rien... Vraiment ? Tu débarques chez moi avec le teint pâle, comme si tu n'avais pas fermé l'œil de la nuit, et tu sembles complètement perdue. Qu'est-ce qui se passe ? C'est à cause de Rama ?

Rama ? Comment ma mère biologique, toujours dans le coma, pourrait-elle être la raison de mon état troublé ? Bien sûr, je refuse de lui révéler que Denis Hernandez est revenu, ni que j'ai passé la nuit dans son nouvel appartement luxueux, encore moins que j'ai été kidnappée hier à cause de son nouveau travail !

- Non, je... c'est juste que...

Ma sœur me coupe la parole en posant doucement ses mains sur mes avant-bras. Elle les caresse tendrement et me regarde avec un mélange de calme, de douceur et de tristesse.

- Diviya, je sais que c'est difficile. Je sais que depuis tout ce que nous avons vécu, nous avons l'impression de ne plus mériter une vie normale. Mais crois-moi, c'est ce qu'Aless aurait souhaité. Notre frère aurait voulu te voir sourire et vivre heureuse, tout comme moi, j'en suis certaine. Chaque matin, quand je me réveille, je pense à lui et je me dis que je vais vivre cette journée en son honneur. Je veux qu'il soit fier de nous, Diviya.

Lorsque je réalise soudainement à quoi ma sœur fait référence, une vague de culpabilité m'envahit. Pendant vingt-quatre heures, j'ai temporairement mis de côté ce sentiment de culpabilité qui ne m'avait jamais quittée depuis la mort d'Aless.

- Oui, t'as raison. Répondis-je en baissant les yeux.

- Alors retire-moi cette tête toute triste et souris un peu. Ok ?

Je hoche la tête, acquiesçant doucement, tandis qu'à cet instant précis, Allan fait une entrée remarquée. Je reste là, silencieuse, pendant de longues minutes, écoutant attentivement leur conversation animée autour du jour tant attendu de leur mariage. Je peux discerner cette lueur de joie émanant des yeux pétillants de ma sœur. Quand elle avait appris la mort d'Aless, elle était restée muette, gardant pour elle ses sentiments les plus profonds. Mais ses cernes marquées et ses yeux légèrement enflés témoignaient des nuits où elle laissait échapper sa douleur. Alors, trois ans plus tard, voir cette étincelle de bonheur sur son visage me remplit d'une profonde satisfaction. Je suis sincèrement heureuse que ma sœur ait trouvé un homme comme Allan. Il dégage une aura de calme, toujours souriant et attentionné. Je n'ai aucun doute quant à l'amour qu'il porte à ma sœur.

Vers seize heures, nous finissons par nous séparer, et je me hâte de rentrer chez moi, car John m'y attend.

Alors que je rentre, je saisis l'occasion pour enregistrer le numéro de téléphone de Denis sur mon portable. Une part de moi peine à croire que ce que je redoutais tant est en train de se réaliser. Je n'avais aucune intention de recroiser le chemin de Denis Hernandez, et pourtant, c'est bel et bien arrivé. Je ne souhaitais pas non plus engager une conversation avec lui, et pourtant, c'est exactement ce qui s'est passé.

Le destin, d'une manière ou d'une autre, a réussi à entrelacer nos vies d'une façon totalement inattendue.

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