12
Mes mains sont humides, trahissant mon anxiété. En une fraction de seconde, je me vois fuir cet appartement à toute vitesse. Je ne sais pas ce qui m'a poussé à appeler Zac et à lui demander de voir Denis.
Parfois, la colère nous pousse à agir de manière irrationnelle.
Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire après toutes ces années, en vérité ? Devrais-je lui demander des explications sur ce qui s'est passé l'autre nuit derrière le club ?
Je suis complètement perdue et la tension monte en moi. Depuis une bonne demi-heure, je parcours frénétiquement l'appartement de Zac.
Quand je lui ai dit que je voulais le voir, il a paru complètement choqué. C'est étrange, car même moi, je ne sais pas ce qui m'a pris de prendre une décision aussi impulsive. Ce n'est pas dans ma nature, cela ne me ressemble pas !
Je pense que le fait de voir ma mère dans cet état a ravivé en moi tous ces souvenirs douloureux. Tous ces moments que j'ai choisi de passer avec Denis plutôt qu'avec mon frère. Le pire dans tout cela, c'est que je l'ai choisi lui à mon frère. Alors qu'il n'en valait même pas la peine.
Mes pas s'arrêtent brusquement lorsque j'entends des voix derrière la porte d'entrée. Mon cœur, fidèle à son habitude, s'emballe et je ferme les yeux un instant pour me ressaisir.
- Diviya, ton vœux vient d'être exaucé. Déclare la voix de Zac derrière mon dos.
Lorsque je trouve le courage de me retourner, mon regard n'ose même pas se poser sur lui.
Dans un océan d'adversité, mes yeux se fixent désespérément sur ceux de Zac, comme si sa présence était la seule bouée salvatrice, illuminant mon existence tourmentée.
- Est-ce que tu peux garder ça pour toi ? Je ne ...
Zac me coupe la parole avant de me laisser terminer ma demande.
- T'inquiète, John ne sera pas au courant.
- Merci.
La colère s'embrase en moi, faisant frémir mes mains de rage et de tension. Je les cache rapidement dans mes poches, cherchant à dissimuler l'orage qui gronde en moi.
Zac s'approche avec une lueur d'inquiétude dans les yeux, et d'une prise ferme, il m'incite à m'asseoir sur le canapé de son modeste salon. Je me sens prise au piège, partagée entre une colère incandescente et un stress qui serre mon cœur. Les mots que je devrai prononcer, après ces années d'absence, se bousculent dans ma gorge, tels des oiseaux sauvages cherchant à s'envoler dans un ciel tourmenté.
- Je vais fumer un coup, si t'as besoin tu m'appelles. M'annonce Zac doucement.
Puis, il quitte son appartement me laissant face à l'objet de mes récents cauchemars. Je n'ai plus le choix, je ne peux plus reculer. C'est le moment d'enfin lui faire face.
Avec une maladresse presque frénétique, je finis par lever mon regard vers ce qui, jusqu'à présent, n'était qu'une ombre insaisissable, tapie au fond de la pièce. Et là, devant moi, il se dresse, immobile et imposant.
Vêtu intégralement de noir, il reste adossé au mur, ses vêtements semblant absorber la lumière ambiante. Son allure est à la fois élégante et intimidante, sa présence énigmatique et indéniablement captivante. Son regard, dépourvu d'émotion, se fixe intensément sur moi, semblant pénétrer au plus profond de mon être. Chaque trait de son visage semble ciselé avec une précision glaciale.
Le silence plane dans la pièce, lourd de tension et de secrets insondables. C'est comme si le temps s'était suspendu, laissant place à un face-à-face chargé d'une signification insaisissable.
Après tout, c'est moi qui ai insisté pour le voir, donc c'est à moi de commencer, n'est-ce pas ?
Je rassemble mon courage, déterminée à prendre les devants. Les mots se forment dans ma bouche, prêts à s'échapper et à briser cette atmosphère chargée.
Or, sa voix perce mes pensées profondes, résonnant en moi tel un écho de mes pires cauchemars.
- T'as rien balancé, je suis surpris.
Maintenant, je me retrouve face aux conséquences de ma réticence. La réalisation me frappe avec une intensité brutale : j'ai manqué l'opportunité de révéler son double jeu et de prendre ma revanche. Une vague de frustration et de colère me submerge.
- J'ai pas fait ça pour toi ! J'en ai plus rien à faire de toi. Répondis-je.
Il éclate d'un rire moqueur, comme s'il ne croyait pas un seul mot de ce que je viens de dire. Son arrogance transpire à travers chaque fibre de son être, sa confiance en lui ne vacille pas le moins du monde. Il ne montre aucun signe de regret pour ce qui s'est passé lors de notre dernière rencontre il y a trois ans. On pourrait s'attendre à ce qu'il se fasse tout petit ou qu'il présente des excuses, voire qu'il se montre inquiet et qu'il me demande comment je vais. Mais non, il maintient cette attitude désinvolte, comme si j'étais simplement une étrangère sans importance à ses yeux.
- Qu'est-ce que je fais ici alors ? Reprend-il.
Comment peut-il être ainsi ? Comment peut-il afficher une telle arrogance et une méchanceté si délibérée ?
Ma colère grandit et, submergée par une vague d'émotions, je me lève brusquement.
A cet instant, je compte bien me libérer de mes chaînes.
- Tu te fous de moi ! m'écriai-je, tu oses te pointer en face de moi avec cet air insolant, Denis ? Après ce que tu m'as fait, t'as rien d'autre à me dire ?
Mes paroles ont le pouvoir d'attirer son attention soudainement. Son visage semble se réanimer, ses yeux se verrouillent dans les miens et il se détache du mur pour s'approcher de moi.
- J'ai rien à te dire, Diviya. Je suis pas ici pour toi, t'étais pas censé voir ce que t'as vue au club. Ça s'arrête là.
Ses mots résonnent dans l'air comme des lames tranchantes et la désillusion s'installe en moi, renforçant le sentiment d'être insignifiante à ses yeux.
- Je sais que c'était toi au cimetière. Je sais que c'est toi qui as déposé cette photo sur la tombe de mon frère. Déclarai-je. Pourquoi t'as fait ça, si t'es si insensible à notre passé ?
Mon regard exprime un désespoir profond, reflétant mon besoin urgent d'obtenir des réponses.
Le silence s'installe, étouffant mes pensées. Je scrute chacun de ses gestes, espérant déceler le moindre signe de remords ou de compréhension dans son expression.
Il demeure dans le silence ne m'offrant aucune réponse à contrer. Alors je reprends :
- C'était pour soulager ta conscience ? Tu penses qu'un pardon sur une photo t'aidera à oublier ? T'es un lâche, Denis.
Ma voix tremblante se brise et Denis détourne les yeux, refusant de faire face à ma douleur. C'est une torture de continuer à parler, de lui ouvrir mon cœur dans ces conditions.
Je prends une profonde inspiration, déterminée à vider mon cœur de tout ce qui le consume.
- Tu m'as abandonnée au moment où j'avais le plus besoin de toi ! J'avais placé ma confiance en toi, et tu m'as brisée !
Malgré mes paroles chargées d'émotion, Denis refuse toujours de me regarder, ce qui ne fait qu'alimenter ma colère. Je m'approche brusquement de lui, attrapant fermement son pull pour le forcer à enfin poser ses yeux sur les miens.
- Cette nuit-là, j'ai tout perdu. Tu peux pas imaginer à quel point je me suis méprisée d'avoir pu aimer quelqu'un d'aussi ignoble que toi ! Si seulement tu... si seulement tu pouvais comprendre à quel point je me suis haïe d'avoir choisi de te préférer à mon frère...
Je suis dans un état de rage intense, à bout de souffle. Mon désir de lui asséner un coup, de lui crier dessus, est à son paroxysme. Je le déteste de tout mon être !
Nos regards se croisent de nouveau et je remarque immédiatement ses yeux humides, son souffle laborieux et son visage crispé.
Le poids de l'angoisse s'abat subitement sur moi avec une force inouïe. Une vague d'oppression m'envahit, comme si l'air était devenu dense et suffocant. Mon cœur s'emballe, martelant ma poitrine de manière frénétique. Une sensation d'étouffement m'étreint, m'empêchant de trouver le moindre souffle d'air. Mes mains deviennent moites, mes jambes tremblent violemment, et des frissons glacés parcourent tout mon corps. Mon esprit se noie dans une tourmente de pensées sombres et effrayantes. C'est comme si le monde autour de moi se désintégrait, ne laissant place qu'à cette crise d'angoisse dévorante qui me consume de l'intérieur.
Je place mes mains autour de ma gorge, espérant trouver un peu d'apaisement dans ce geste désespéré. Mais au lieu de soulagement, je ressens une pression suffocante lorsque les mains de Denis s'emparent de moi. Je lutte pour me libérer de son emprise, mais il me serre si fort dans ses bras que je me sens impuissante. Les larmes coulent à flots, noyant mon visage tandis que je m'effondre contre son corps. Ses mains se posent fermement sur mon dos, me maintenant dans une étreinte à la fois étouffante et réconfortante, comme si j'étais prise entre ses contradictions. Dans cet instant de vulnérabilité, je suis à la merci de ses bras qui me retiennent, m'enveloppent, alors que je pleure toutes les douleurs accumulées.
Sa voix résonne dans son torse, vibrant contre mon corps meurtri, tandis qu'il répète encore et encore ces mots qui semblent emplir l'espace entre nous :
- Je suis désolé.
Chaque syllabe est chargée d'une émotion palpable, transperçant les barrières de la douleur et de la colère.
Ces trois mots, si longtemps espérés, résonnent dans l'air. Mais ni la proximité de son corps ni ces mots ne parviennent à apaiser la douleur qui consume mon être.
- Tu m'as détruite Denis et jamais je ne te le pardonnerais. Jamais.
Hffmbx
—— SALUT !!!
J'espère que vous allez bien !
Petit message pour avoir vos avis sur ce chapitre. J'ai essayé d'être la plus précise possible pour vous rédiger ce chapitre car c'est un moment important !
N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ❤️
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