9. Jaloux à en crever

24 Septembre

Evan regardait avec jalousie William se mouvoir sur le terrain de foot et battre à plate couture tous ses adversaires avec une aisance et une facilité déconcertante. Les baskets des lycéens crissaient sur le lino du gymnase. Les consignes de l'entraîneur et les cris des joueurs recouvraient le déluge de pluie qui frappait aux carreaux. Le petit blond mit un but et ses coéquipiers lui sautèrent dessus pour le féliciter.

Assis sur le banc de touche, Evan serrait sa bouteille d'eau si fort qu'elle se déforma malgré la pression du bouchon. Il leva les yeux au ciel quand l'entraîneur félicita William. L'adulte n'avait d'yeux que pour cette tête angélique et son caractère de victime. Evan lui aurait craché dessus s'il avait pu. Il n'était pas envieux, il était jaloux à en crever.

- Bon, Evan échange avec Edgar et on est reparti, ordonna monsieur Schwand.

Le brun se leva du banc et échangea un regard meurtrier avec son meilleur ami avant de prendre place sur le terrain. Il était dans l'équipe adverse de William. Le petit blond avait le pied posé sur la balle et riait avec Maxime en attendant le coup le sifflet qui relancerait le match. Les règles étaient un peu différentes, ceux qui marquaient gardaient le ballon.

Schwand siffla la remise en jeu et Evan garda les yeux rivés sur le blond, la rage au ventre. Il avait envie que le petit frimeur se prenne la raclé de sa vie. L'équipe ayant l'avantage s'approchait rapidement des cages adverses.

Maxime passa le ballon à William et Evan se dit que c'était le moment où jamais. Il profita de la cohue devant les buts pour sauter sur le blond. Un hurlement de douleur stoppa tous les cris et William tomba au sol. Il mit ses mains devant son visage pour cacher ses larmes alors que les joueurs faisaient un cercle autour de lui.

Evan alla vers le banc de touche et but tranquillement sous le regard outré d'Edgar, qui avait pu observer toute la scène de là où il se trouvait.

- T'es au courant que tu lui as peut-être cassé la cheville ?

- Ou le tibia, proposa le brun en haussant les épaules.

Au moins si le blond avait quelque chose de cassé, Evan n'aurait plus à supporter son talent et les gens qui bavaient devant lui.

- Y'a vraiment un truc qui va pas chez toi depuis le début de l'année.

Evan posa brutalement sa bouteille sur le banc.

- Je me demande bien à cause de qui, cracha-t-il.

Il tourna les talons et son exaspération atteignit des sommets quand il aperçut l'entraîneur rassurer William qui essuyait ses larmes d'un revers de main.

- Il en a pas marre de simuler ? S'exaspéra-t-il.

- Casses toi quelque chose et on verra bien comment tu chialeras, commenta Maxime.

Le meilleur ami de William le toisait. Lui aussi avait tout vu et une envie grandissante de coller son poing dans la figure de l'agresseur. Evan lui jeta un regard noir et releva la tête vers William, qui avait ses iris bleus posés sur lui. Ils se fixèrent quelques secondes et le petit blond finit par détourner les yeux.

Evan sourit, faire mal à William lui avait fait du bien. C'était comme s'il avait déchargé un peu de sa colère sur lui quand il l'avait frappé. Malheureusement cette sensation de libération ne dura pas bien longtemps et sa haine envers le petit blond était revenu, encore plus importante. Il haïssait tout chez lui, son talent, son visage angélique, sa façon d'être apprécié par tout le monde. Evan avait envie de lui faire de nouveau mal, il en avait besoin pour se sentir bien.

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