Bear

S’il y a bien une chose que je ne supporte pas, c’est de me sentir inutile, comme en ce moment.
Rapidement suivie par Travis, Hiro, Luis et Daniel, je dépose avec une extrême douceur mon paquet sur mon lit avant que son frère de cœur ne prenne une de mes serviettes et l’humidifie avant de retirer le surplus de sang.
- Il faut aller voir une infirmière non ? Demande Luis, le teint livide.
- Elle ne veut plus la voir, je doute que le fait de la voir dégobiller du sang lui indique qu’il y a un problème ! Indique Hiro en regardant un peu partout dans le couloir
- Ouais… pas faux…
Une fois certain que la respiration de la demoiselle soit régulier, et qu’elle semble probablement dormir, je sors mon téléphone devant mes comparses et appel le doc, cette fois, je n’ai pas le temps d’attendre qu’il se renseigne, il faut agir.

Je n’ai pas besoin de prononcer quoi que ce soit que mon interlocuteur m’annonce être déjà au courant de ce que je vais dire. En effet, Spider l’a appeler, complètement paniqué, et lui a hurler de lui trouver une solution avant de venir faire de ses organes les nouveaux bijoux à la mode.
Et ce n’est même pas lui le sergent d’arme…
- Fais-moi un récapitulatif des symptômes, je veux absolument tout savoir, même si c’est un truc qui te semble pas important, ordonne le doc d’une voix professionnelle.
Je réfléchis rapidement à tout ce que j’ai pu voir depuis que je suis sur place, les détails les plus flagrants sont ses crampes et les quelques convulsions, la fois où elle avait une salivation excessive, les différentes sensations de brûlure lorsqu’elle allait au toilette, la rigidité des extrémités, les lèvres bleus et d’autres choses plus ou moins importantes.
Il est resté silencieux tout le long de ma tirade, bien plus concentré que lorsqu’il retire une balle dans le corps d’un de mes frères.
Et dieu sait que dans ce cas, le silence est roi.

- Ecoute, reprend le doc au bout de quelques minutes. Je ne veux pas te faire flipper et honnêtement j’aimerais finir ma vie quand je serais un vieux con aigrie, mais tout ce que tu me dis ne me rapporte à aucun poison répertorier aux Etats-Unis.
- Mais dans un autre pays, si ?
Si je lui demande cela c’est parce que je l’ai connu lorsqu’il était rentré après plusieurs années en tant que médecin sans frontière, ne supportant pas de faire passer en priorités ceux qui ont de quoi payer, il est parti dans les zones en guerre avant d’être dégoûté de voir que ce n’est pas mieux là-bas, les enfants étaient principalement pris en tant que bombes humaines ou lâcher dans les tranchées avec une arme à la main, peu importe s’ils étaient en mesure de ce défendre ou pas.
Alors nous n’avons pas hésité un instant à faire appel à lui à chacun de nos besoins, bien entendu il a son propre cabinet, dont le club à la protection, et il fait payer ses services chers, en fonction des cas, pour ensuite pouvoir soigner les plus nécessiteux sans contrepartie.
- Oui mais un pays pauvre Bear, honnêtement j’ai vu ce genre d’empoisonnement mais c’était de l’eau non-potable, je ne comprends pas comment c’est possible à moins qu’elle soit particulièrement visée
- Ça serait quoi à ton avis ?
- De l’arsenic, mais encore une fois, il faut vraiment qu’elle soit prise pour cible, l’arsenic est inodore et incolore, le meilleur moyen pour l’ingérer est dans l’eau
- Qu’est-ce que je dois faire ?
- Pour commencer me certifier que c’est bien ça, ensuite, stopper cette merde, je ne sais pas comment tu comptes t’y prendre mais trouve le ou les responsables et fais-les arrêter, de n’importe quelle manière. Après appelle-moi pour me dire si j’ai raison, si c’est le cas il faudrait que tu la fasses manger des aliments à base de curcuma, ça va aider, pendant ce temps je te ferais transmettre les médicaments adéquates, ça se règlera pas en quelques minutes mais elle sera hors de danger
- Merci doc
- Tu me remercieras une fois qu’elle sera sortie d’affaire !
Après avoir raccroché, je donne mon téléphone à Travis pour qu’il garde Anastasia sous surveillance, durant se temps, j’embarque Luis avec moi puis me dirige vers l’infirmerie.
Cette conne à intérêt à répondre à mes questions.

Ne prenant pas la peine de frapper, j’entre avant de balancer le patient dans le couloir et laisse Luis verrouillée la porte avant de s’y adosser.
- Mais qu’est-ce… comment oser vous… balbutie l’infirmière en reculant.
Ne voulant pas prendre de pincette, et surtout faire vite, je l’agrippe avant de la plaquer contre le mur. Prenant le premier ustensile coupant à portée de main, je lui place au niveau du cou avant de poser la moindre question.
- Anastasia Jones, dis-je d’une voix froide. Pourquoi vous avez suspendue ces visites ?
- Elle simulait, je n’ai pas le temps de prendre des personnes avec des pathologies mentales…
Ne supportant pas sa réponse, je presse légèrement l’arme contre sa peau, créant une légère entaille alors qu’elle commence déjà a me supplier de l’épargner.

Il ne lui a fallu que quelques secondes supplémentaires pour me dire tout ce dont j’ai besoin de savoir, notamment qu’elle a été grassement payer par le directeur pour faire venir plusieurs flacons d’arsenic dans les locaux.
Tout ce qu’elle avait à faire, c’est de le donner à un des gars charger de la distribution des repas et refuser toutes personnes avait des symptômes faisant référence, de près ou de loin, à un empoisonnement.
- Qui est le gars dans les cuisines ?
- J’en sais rien…
- Qui est le responsable de toute cette merde !
- J’en sais rien, lâche-t-elle en pleurant à grosse larme.
Je suis sur le point de continuer ma série de question, alors qu’une odeur d’urine me monte au nez, en regardant à nos pieds, je constate une flaque jaune qui se créer et le pantalon de la femme en face de moi devenir mouillé à l’entre-cuisse et le long des jambes.
Putain elle se pisse dessus !

Cette situation fait rire Luis à gorge déployée. Menaçant la femme de lui tranchée la gorge si elle ose dire quoi que ce soit à ce sujet, je sors en défonçant à moitié la porte tant je suis furieux.
Arrivant rapidement dans ma cellule, je fais part de ma découverte aux autres alors que j’envoies un message au doc pour qu’il puisse me donner le traitement adéquate dans un laps de temps assez court.
- Et pour savoir qui lui a donné cette merde ? Demande Travis
- Pour ça j’ai ma petite idée, lancé-je en caressant la joue d’Anastasia, visiblement toujours endormie. La priorité est sa santé, maintenant qu’on sait ce qu’elle a et comment il va juste falloir être prudent et prendre soin d’elle.
J’envoies un simple message à Spider pour lui expliquer tout ce que j’ai appris puis cache de nouveau le téléphone. La vengeance sonnera bientôt, et putain j’ai hâte.