Apprendre à dire pardon

Spider


Voilà deux semaines que ma petite brunette m’évite sciemment et si au départ, cette situation bien qu’étrange m’amusait, aujourd’hui, ça me fait clairement chier.
J’ai essayé plus d’une fois de lui parler, que ce soit de ma propre personne ou des hommes à mon service, mais rien.

Même Travis à fait choux-blanc, Flora, après plusieurs demande, a tenté une approche, mais dès que mon surnom est mentionner, elle se ferme comme une huitre et change tout de suite de sujet.
Je n’avais pas vue qu’elle nous écoutait, Luis et moi, lorsque nous étions en train de parler d’une des brebis. Bien sûr nous n’avions donner aucun prénom et finalement c’était peut-être ça le problème.

Rien que pour un putain de prénom, dont je ne connais même pas d’ailleurs.
Je revois, à chaque fois que je ferme les yeux, la rage qui s’écoulait dans le moindre de ses gestes. Bien que je ne sache pas encore pourquoi, je sais que cette fille l’avait cherchée d’une manière ou d’une autre, Anastasia n’est pas du genre à se battre pour un rien et ça, même Travis me la confirmer durant le temps de leurs jeunesses.

Après pour l’homme, disons qu’il s’est interposé au moment où il n’aurait pas dû, même si ça partait d’une bonne intention.
Egoïstement, je me dis que cette fille est faite pour moi. Un sens de la justice propre à elle-même, sait très bien qu’elle ne peut pas faire confiance aux flics en général et surtout, agis selon son bon vouloir tout en sachant avec qui être loyale, il y a pas à dire, Anastasia est faite pour mon monde.

Du moins il faudrait déjà que je lui en parle et qu’elle l’accepte tels qu’il est.
Sur ce sujet-là, je ne suis pas inquiet, Travis m’a déjà avouée qu’elle a toujours voulu monter sur une moto un jour, pouvoir chevauchée une cylindrée et partir à pleine puissance sur les routes, sans rien devoir à personne. Oui j’en suis certain, elle voudra faire partie de notre immense famille.

Mais dans quel rôle ? Là encore, il n’y a pas besoin de tergiverser, je ne l’imagine pas être en mini-jupe, bien que cette perspective soit intéressante, et encore moins passer entres les bras de chacun de mes frères, là par contre, c’est moi qui m’y refuse. Si je l’a vois bien dans mon univers, ce sera avec un cuir sur le dos et mon nom gravé comme étant son homme.

Putain je suis mordu et avant même de l’avoir goûté.
Maintenant, il faut que j’arrives à lui parler sans qu’elle détale en courant comme un lapin entre les phares, mission compliqué mais pas impossible, mais bordel comment faire ?

Déjà je peux rayer de la liste les fleurs, le chocolat et autre trucs de mecs romantiques, premièrement parce que ce n’est pas mon genre, mais aussi dans une prison, de ce que je sache, il y a rien dans ce genre.

J’ai demandé à Luis, un dragueur invétéré, comment faire pour conquérir quelqu’un et putain qu’est-ce que j’ai eu du mal à faire sortir ses mots de ma bouche !
Vous vous imaginez, vous, un biker qui soulève les gonzesses aussi facilement qu’il met en marche le moteur d’une Harley, demander un tuyau pour une fille qui lui plait ? Pas moi, et pourtant c’est ce que j’ai fait.

Et le con me répond seulement de l’attraper et lui donner la plus grosse galoche que le monde ait portée, ouais, bonne idée le mexicain.
Daniel, lui, a tout simplement haussé les épaules en ajoutant que ce n’était pas son problème et que de toute façon, il préférait une vie loin de ce genre de soucis, ce que je peux comprendre.

Travis par contre, m’a conseillé de la voir entre quatre yeux, dans un lieu où aucun échappatoire n’est possible tels que la douche par exemple, bien qu’il ne m’ait pas donné de lieux précis, et de m’excuser avant de lui expliquer tout ce qu’elle a compris de travers.
Putain, moi ? M’excuser ? Mais je sais pas faire bordel ! Rien qu’à y penser ça me casse les couilles… mais qu’est-ce qu’on ferait pas pour une fille qui nous plait franchement ! J’espère sérieusement pour ma queue que ce n’est pas une petite chatte qu’il va se lasser dans quelques mois parce que je n’hésiterais pas à me la couper moi-même.

Rien à foutre de plus pouvoir tirer qui que ce soit après.
C’est donc remonter comme jamais que je fais le tour de la cour des yeux, recherchant une petite brune assise dans un coin à regarder ce qu’il se passe ou même en train de s’échauffer pour faire quoi que ce soit, mais rien, elle n’est nulle part ce qui est surprenant alors qu’en ce moment elle ne fait que de s’entrainer sans relâche. Mais pas aujourd’hui visiblement.

Ne voulant pas m’avouer vaincu aussi rapidement, je me dirige vers les gars en jetant tout de même quelques regards à la dérobée, aucune trace de sa présence.

-Dites les gars, vous avez pas vue Anastasia aujourd’hui ? Demandé-je mine en rien en m’asseyant parmi eux.

Je sais qu’ils ne sont pas dupes et qu’ils savent pourquoi je l’a cherche autant, mais ils ont la délicatesse de ne rien dire, du moins s’ils veulent garder leurs sales tronches intactes.

-Non aucune trace, dit Luis en haussant les épaules.
-Non plus, mais il y a des rumeurs qui cour en ce moment, dit cette fois Hiro
-Je ne me préoccupe pas des rumeurs et tu le sais, dis-je d’une voix dure.
-Même si c’est sur Anastasia ? Demande cette fois Daniel.

Ma mâchoire se contracte à l’idée qu’elle soit sujet à ce genre de connerie, voyant la tête de Daniel, je sais d’avance qu’il ne s’agit pas d’un canulard, maintenant, reste à savoir ce que ça raconte et quelque chose me dit que je ne vais pas apprécier.

-Quel rumeur ?
-Un viol collectif, lance Hiro en regardant un peu partout. Des gardiens parlaient de violer une fille aujourd’hui, mais on a pas de nom précis, cependant certains parlaient de donner une leçon a Anastasia, je ne sais pas mais c’est peut-être liée.

Sans dire quoi que ce soit, je me dirige au pas de courses en direction des cellules, bien que je croise bon nombre de personne, je ne réponds à aucune salutation de leurs parts, mon esprit focalisé sur cette brune qui cour, peut-être, un danger.

Une fois devant celle-ci, je remarque quelle est vide de présence, et d’une propreté frôlant les dingues qui ne supportent pas la moindre trace d’un quelconque désordre, des maniaques, à n’en pas douter.

Ne voyant pas non plus son nécessaire de douche, je fais demi-tour et manque même de rentrer dans quelqu’un avant de lui dire de bouger et dévaler les escaliers en sautant quelques marches.
Bien que le trajet ne dure que quelques secondes, des minutes tout au plus, j’ai l’impression qu’une éternité vient de s’écouler alors que j’arrive devant les blocs.

La première chose qui me surprend est que les lumières sont éteintes, chose complètement inhabituelle pour quelqu’un qui souhaite se laver, après tout c’est bien connu qu’un accident arrive vite.

Mais il y a aussi ses voix qui proviennent du lieux, des voix d’hommes qui ne me mettent pas du tout en confiance. Mes jambes sont totalement figées, comme si je pesais une tonne, mais une phrase, rien qu’une, me permet de reprendre le contrôle sur moi-même et mes actions.

-Laisse-toi faire pétasse, tu es comme toutes les autres, tu vas prendre ton pieds et tu en redemanderas une fois passée sous nos queues ! Lance un des hommes dont je ne reconnais pas la voix.

Des rires se font entendre juste après ça tout comme des cris qui semblent étouffés, n’hésitant pas un seul instant de plus, j’actionne les néons qui ornent les sanitaires puis tombe sur une scène qui met mon sang en ébullition.

Devant moi, des gardiens, quatre pour être exacts, à moitié à poil. Deux d’entre eux tiennent Anastasia pendant qu’un lui barre la bouche avec sa main et le dernier, probablement le pire, essaye de la dévêtir.

Sans attendre une seconde, je ne leurs laisse pas le temps de réagir et me met à foncer dans le tas. J’attaque dans un premier temps les deux plus faibles, ceux-là, de ce que ma vie m’a appris, seront les premiers à aller chercher du renforts. Les autres, trop orgueilleux, voudront régler leurs comptes eux-mêmes.

Ils ne font pas particulièrement long feu sous mes poings, c’est une fois inconscients que je me dirige vers le suivant, celui qui l’empêchait d’hurler à l’aide.

Je ne regarde qu’une seule fois l’état d’Anastasia et cela me suffit à me mettre dans une rage sans précédent : sa tenue déchirer de même que son haut, il ne lui reste qu’un simple soutien-gorge blanc pour seul rempart, il est inutile de me dire que si j’étais arrivé quelques minutes plus tard, l’inévitable se serait passer.

Je me prends des coups autant que j’en envoies. L’arcade en sang, les poings meurtris et les phalanges douloureuses, je ne m’occupe que de ces deux fumiers qui mériteraient leurs places au sein du purgatoire, là où les monstres dans leurs genres ont leurs places.

Je ne vois le dernier au dernier moment lorsque celui-ci me fait une prise arrière et m’étrangle à l’aide de ses bras. Bien que je lâche ma proie pour me focaliser sur lui, je n’arrive pas à desserrer son étreinte, hors, il est inconcevable pour moi que je le laisse s’en tirer à si bon compte, je me le permettrais pas.

C’est lorsque des étoiles noires ornent ma vue que je retrouve ma respiration, tombant par terre et toussant à n’en plus finir, je ne remarque qu’au dernier moment ma sauveuse.
Anastasia, tenant le couvercle d’un réservoir de toilette dans les mains, en train de frapper encore et encore, le crâne d’un des gardiens.

-Anastasia… dis-je d’une voix rauque, en essayant de me lever.

Semblant prise de frénésie, elle continue encore et encore alors que la céramique qu’elle tient dans ses mains se recouvre d’hémoglobine tout comme une partie de son visage, désormais, le gardien n’est plus si ce n’est qu’une forme étrange à la tête fracassée.
J’arrive, finalement, à me redresser alors qu’elle se stoppe, sûrement trop épuisée lorsque l’adrénaline ne quitte définitivement son corps.

Ne voulant pas qu’elle voit tout de suite ce qu’elle a fait, je place mes deux mains sur ses joues et la force à me regarder dans les yeux. A entendre le raffut qui se fait dans les couloirs, nul doute que d’autres gardiens arriveront sous peu et n’hésiteront pas à la mettre au trou bien qu’elle ne soit qu’une victime.
Il est bien connu que les gardiens se soutiennent entre eux.

-Spider… dit-elle d’une petite voix avec quelques larmes perlant sur la pulpe de mes doigts.

N’hésitant pas un instant, je pose mes lèvres sur les siennes, un moyen comme un autre de lui transmettre le courage dont elle aura besoin pour les prochaines semaines. Il est certain qu’ils ne vont pas laisser ça impuni, mais je ferais tout, avec le pouvoir dont je dispose, de la libérer le plus rapidement possible de l’isolement, surtout vue les moyens dont ces pièces sont faites pour rendre n’importe qui complètement maboule.

-Soit courageuse Anastasia, dis-je d’une vois rassurante, je vais tout faire pour que tu sortes rapidement de là.

Après un hochement de la tête, Anastasia s’agrippe à mon cou et m’embrasse comme si sa vie en dépendant, lui rendant de bon cœur, bien que je sois devenue un peu serrer avec cette étreinte, nous nous séparons que lorsque les agents l’embarquent sans même lui laisser le temps de se débarbouiller ou de ce changer.

Après un sourire rassurant à mon encontre, je les regarde l’escorter dans l’aile d’isolement, je ne sais pas exactement combien de temps cette torture psychologique va durer, mais je vais tout faire pour que ce soit le moins pénible possible pour elle.
Accroche-toi Anastasia, ça ne durera pas longtemps, je te le promets.

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