Partie 1



Faites-le entrer.

Une voix légère, cependant lourde d'autorité claqua dans l'air quand l'homme associé à ce timbre s'adressa à son interlocuteur en ligne. Le doigt posé sur le bouton de téléphone, il relâcha ce dernier quand il eut décidé que la conversation était terminée et qu'il n'avait plus rien à dire.

Très bien Monsieur Park, répondit l'agent d'accueil à l'autre bout de la ligne, avant que le silence ne s'installe dans le bureau.

Park Jimin avait l'habitude qu'on ne discute pas ses ordres, après tout, lui seul avait le pouvoir de décider de la carrière des employés de l'immeuble. Après avoir expiré un grand coup, l'homme à la chevelure noire comme la nuit se leva de son fauteuil, puis avança au milieu de la pièce, admirant, comme il aimait le faire, les murs ornés de tableaux.

Treize peintures recouvraient les murs de leurs représentations dépeignant toutes du nu artistique. Les mains dans les poches de son costume, il se posta devant la grande baie vitrée lui offrant toute la luminosité possible. Son penthouse, situé au cinquantième étage de la grande tour qui lui appartenait, lui donnait une vue splendide sur la ville et ses habitants. L'agitation lui paraissait semblable à un grouillement de fourmis, l'immeuble dominant le paysage.

Le regard plongé dans l'immensité de l'horizon, plusieurs coups donnés à la porte le sortirent de sa contemplation, puis un rictus s'imprima sur la commissure de ses lèvres. L'homme qui s'apprêtait à franchir le seuil, il l'attendait avec impatience.

Un de ses jeux préférés allait pouvoir commencer. Ou pas.

Après tout, cet individu était déjà le treizième à se présenter. Douze autres avaient tenté leur chance à cet entretien d'embauche, sans succès. Jimin avait pressenti que celui-là n'allait pas être comme les autres. Il aimait beaucoup ce nombre, le treize, et misait énormément sur lui, et jusqu'à cette heure, il ne l'avait jamais trompé.

Le brun, dont les cheveux chatouillaient la nuque, retourna s'installer derrière son bureau, puis fit craquer son cou plusieurs fois, avant d'afficher une posture décontractée et une mine sérieuse.

Sa veste de velours bordeaux ouverte sur une chemise d'un blanc éclatant, il humidifia ses lèvres et se prépara mentalement à recevoir cet homme dont la photo sur son dossier l'avait fortement attiré.

Entrez, annonça-t-il.

La poignée de la double porte en bois s'abaissa puis la silhouette frêle de l'inconnu se présenta devant ses yeux. Un sourire prédateur s'inscrivit sur les lèvres de Jimin quand l'homme se courba plus que nécessaire face à lui. De même taille que lui, l'invité planta son regard dans celui de son recruteur avant d'écarquiller les yeux. Écrasé par tant de charisme, il ne bougea pas, persuadé que quelque chose tournerait mal s'il le faisait sans son autorisation. À aucun moment, il ne s'attendait à tomber sur le PDG de la firme pour son entretien.

Eh bien ? Vous comptez rester là longtemps ? lança le chef d'entreprise, les traits adoucis.

Pardon.

Les premiers mots du candidat le firent frissonner. À peine était-il arrivé qu'il lui adressait des excuses en premier lieu. Cela plaisait beaucoup au brun qui avait cerné l'aura de son vis-à-vis sans en savoir plus.

Ce dernier s'avança jusqu'au siège vide, n'attendant que lui, puis s'assit délicatement, les fesses posées au bout de l'assise. Les pieds croisés et les mains sur ses cuisses, l'homme aux mèches dorées chatouillant son front, tenait difficilement le regard dans celui de son recruteur. Habillé d'un simple t-shirt blanc tombant sur un blue-jean délavé cintré, ce dernier se sentait comme un vulgaire caillou dans une rivière de diamant.

Bonjour Monsieur P–

Avant toute chose, signez ici, s'il vous plait, imposa-t-il en poussant une feuille face au candidat.

Surpris, le regard de l'homme fit des allers-retours entre le PDG et le polycopié avant qu'il n'obtienne une réponse à sa question silencieuse.

C'est un contrat de confidentialité. Je m'assure juste que ce qui sera dit entre ces murs n'en sortent pas. Simple formalité

Oh, d'accord, répondit le blond avant d'apposer sa signature sur le document.

Très bien. Je vous écoute.

Je suis Min Yoongi, et j'ai postulé pour le poste d'ag–

Je sais pourquoi vous vous êtes présenté ici, le coupa Jimin sans se départir de son sourire.

Un sourire qui permettait de se sentir à l'aise, mais qui rappelait également qu'il était celui qui avait le contrôle de toute cette situation. Un sourire qui en disait long quand on connaissait plus intimement l'homme qu'était Park Jimin.

Oh, d-d'accord, répondit le blond, les yeux ronds.

Vous voulez un café et des biscuits, Monsieur Min ? demanda-t-il, sans préambule.

Euh... Non merci.

Bonne réponse, rétorqua le recruteur en levant un sourcil. Nous ne sommes pas là pour ça après tout, n'est-ce pas ?

Jimin partit dans un rire qui ne semblait amuser que lui, laissant le jeune homme pantois, et qui se força à esquisser un sourire afin de ne pas froisser son vis-à-vis.

Sans un mot, il fouilla dans un des tiroirs de son bureau, sans jamais lâcher le candidat des yeux, et en sortit le dossier désiré, avant de le déposer fortement devant lui, faisant sursauter Yoongi. De ses doigts agiles, il ouvrit la première page et fit face à la fiche de recrutement de celui-ci.

Alors, Min Yoongi, vingt-cinq ans, célibataire, sans enfants. Résidant en périphérie de Busan et actuellement sans emploi. Jusque-là, j'ai bon ? expira bruyamment le brun en attendant la confirmation du candidat.

C'est exact, monsieur.

Le poste d'agent d'entretien est en ligne depuis trois mois maintenant. Autant dire que vous n'êtes pas le premier à venir tenter votre chance. Qu'est-ce qui vous a incité à candidater ? Le salaire plus que généreux ? Le lieu ? Moi ?

Lui ? Yoongi se mit à rougir malgré lui à ces mots. Est-ce qu'il avait postulé pour le besoin d'argent, ou pour le visage de la firme Park Motors ?

Park Jimin n'était pas quelqu'un d'anonyme. Tout le pays connaissait sa marque, cette dernière était aussi célèbre que le faciès de celui à qui elle appartenait. Toutefois, même si sa raison première était pour le besoin d'argent, il n'était pas sans penser qu'il était agréable de se retrouver en lieu clos avec la beauté envoutante du PDG.

Le... le besoin de travailler, bafouilla Yoongi en frottant ses mains entre ses cuisses.

Pourquoi pensez-vous être à la hauteur pour ce poste alors que vos douze prédécesseurs ne l'ont pas été ?

Déstabilisé, Yoongi bafouilla un nombre incalculable de syllabes toutes plus incompréhensible les une que les autres.

Yoongi ? insista Jimin. Je peux vous appeler Yoongi ? Bien sûr que je le peux. En attendant, je vous écoute.

Eh b-bien, j'ai déjà travaillé pour plusieurs entreprises, de la plus modeste à la plus prestigieuse.

À l'énoncé de son travail auprès de plusieurs marques luxueuses pour lesquelles il avait déjà été engagé, Yoongi avait relevé le buste, en signe de fierté. Pour beaucoup, nettoyer la merde des bureaucrates était un travail de misère, mais pour lui, travailler entre les murs de marque comme Gucci, Valentino, Dior ou encore Bottega Veneta, le rendait fier.

Alors s'il pouvait ajouter la marque Park Motors à son CV déjà bien rempli, il donnerait tout pour y arriver.

À seulement vingt deux ans, Park Jimin était à la tête d'une entreprise de construction automobile réservée à ceux qui avaient les moyens de s'offrir ses bolides hors de prix. Son immeuble employait déjà une centaine de personnes pour la propreté, néanmoins, cette fois, les choses étaient différentes, à un détail près.

Dites-moi. Avez-vous déjà travaillé au domicile privé d'un de vos employeurs ?

Non, répondit le blond, confus. Comme je l'ai indiqué dans mon CV, je–

Je connais votre curriculum vitae par cœur, Yoongi. Répondez simplement à ma question.

Le malheureux candidat vit sa tirade coupée une nouvelle fois, mais ne releva pas quand Jimin lui servit un rictus taquin. Ce dernier avait cette fâcheuse manie, couper la parole aux gens pour imposer sa voix à ses interlocuteurs.

Euh...je... non jamais.

Bien.

Pourquoi cette question ? osa-t-il demander, la curiosité devenant plus forte.

Il semblerait que le poste pour lequel vous postulez concerne l'entretien de ma demeure personnelle. Mon penthouse.

Yoongi écarquilla les yeux, semblant avoir oublié tous les mots qu'il avait répétés pour ce rendez-vous.

Mais... l'annonce... ce n'était pas précisé.

Oops, j'ai oublié ce détail, minauda Jimin en faisant cliquer le bouchon de son stylo à plusieurs reprises. Cela pose-t-il un problème ? Nettoyer un bureau et vider les poubelles de celui-ci, ou changer les draps du lit personnel du PDG de Park Motors, quelle est la différence ?

Chaque mot était savamment choisi pour créer la confusion chez le blond, et Jimin se nourrissait de son trouble.

Aucune, répondit Yoongi en déglutissant.

Le brun referma le dossier soudainement et le poussa sur le côté, hors de portée, sous les yeux inquiets de Yoongi qui se disait que l'entretien allait déjà être avorté.

Mais ce ne fut pas le cas. Jimin se leva et pencha son buste contre le bureau, les coudes posés sur la surface en marbre. Il planta ses orbes noirs et déstabilisant dans ceux du blond complètement figé.

Yoongi. Parlez-moi de vous.

Eh bien... je suis travailleur, motivé et j'exécute les ordres donnés quand je–

Rah, laisse tomber le travail, tu veux ? Qu'est-ce que tu aimes ? As-tu des passions ? Raconte-moi ta vie, ma foi, je ne sais pas.

Le jeune candidat hoqueta, surpris par le tutoiement soudain du recruteur. Toutefois, il ne releva pas, réfléchissant plutôt à ce qu'il allait pouvoir dire. Parle de lui ? Qu'est-ce qu'un haut dirigeant de sa trempe avait besoin de savoir de quelqu'un d'aussi modeste que lui ?

Yoongi se gratta la nuque, en proie au stress, et s'éclaircit la gorge afin de se donner une contenance. Park Jimin était bien trop impressionnant pour lui, s'il n'avait pas eu besoin d'argent, il se serait déjà levé puis courbé par politesse pour s'enfuir à toutes jambes de ce bureau. Malgré ça, le blond menait une bataille interne. Son vis-à-vis dégageait un charme indéniable et il s'en voulait de finalement s'avouer qu'une part de lui n'était pas encore parti afin de pouvoir profiter du physique agréable à regarder.

J-j-je-e... bégaya le pauvre garçon qui n'arrivait plus à aligner un seul mot.

Mais encore ? ajouta Jimin en haussant les sourcils.

Alors que le candidat était sur le point de rendre son déjeuner, le brun se leva de sa chaise et contourna le bureau. Il approcha la console installée un peu plus loin et sur laquelle reposait une machine à café dernier cri. Un petit bijou de technologie qu'il s'était vu offrir par son associé qui n'était autre que son cousin, Kim Taehyung.

Il fit couler deux tasses dont une qu'il tendit à Yoongi qui semblait avoir repris des couleurs.

Café ? questionna-t-il en observant sa réaction.

Je... hésita-t-il.

Était-ce un piège ? Le blond n'en savait rien, cependant, il mourrait d'envie de boire un bon café noir, cela devenait même une nécessité. Tant pis s'il échouait dans un énième leurre de Jimin, cela lui donnerait une bonne raison de déguerpir.

Je veux bien.

Merveilleux. Tiens.

Yoongi se mit debout en signe de politesse puis réceptionna la tasse à deux mains. Il sirota une première gorgée, puis se mit à tousser, tandis que son voisin ricanait.

Il est corsé n'est-ce pas ? Il est d'intensité treize. Le café, je l'aime fort, puissant, redoutable. Un peu comme moi, murmura-t-il sur la fin de sa phrase. La caféine est un bon stimulant, on en aura besoin pour la suite.

Pourquoi ? demanda Yoongi qui n'avait plus touché à ce liquide noirâtre beaucoup trop fort pour son palais.

Toutefois, il n'obtint pas de réponse. Park Jimin ne répondait qu'aux questions qu'il trouvait pertinentes. Alors sans plus d'explication pour son candidat, il prit des mains la tasse encore pleine de ce dernier et la reposa sur la console avant de contourner son bureau pour s'y rassoir.

Qu'est-ce qu'on disait déjà ? Ah oui ! Tes passions. Tu aimes le football ? Les soirées ? Les femmes ? énuméra-t-il avant de prendre une voix teintée de son accent de Busan. Les hommes ?

Le rictus imprimé sur le visage du PDG ne l'avait toujours pas quitté et ce dernier se nourrissait de cet air perdu qui avait pris possession du magnifique visage de son candidat.

Oui, magnifique. Parce que Jimin se délectait de la chair fraiche masculine, et la candeur de l'homme en face de lui alimentait ses fantasmes les plus dépravés qui ne demandaient qu'à être concrétisé entre les quatre murs de ce bureau.

Yoongi n'avait pas donné de réponse, bien trop interloqué, mais il n'avait pas démenti son attirance pour les hommes non plus. Réalisant que son vis-à-vis ne répondrait jamais à sa question intrusive, Jimin soupira et frappa des deux mains contre le marbre du bureau, le faisant sursauter.

Bon, le poste est à toi Yoongi.

Quoi ? Mais...

Tu n'en veux pas ?

Si, si bien sûr, je ne voulais pas vous man–

Bien, le coupa-t-il une nouvelle fois. Toutefois, il reste quelques formalités à remplir, mais ce n'est que bagatelle.

Yoongi était resté coi. Jamais dans sa courte vie, il n'avait participé à un tel type d'entretien. Ce Park Jimin lui semblait venir d'une autre planète et il ne comprenait toujours pas comment il avait pu avoir le poste aussi facilement.

Toujours assis sur sa chaise, il suivait son recruteur des yeux en train de contourner son bureau, puis poser une fesse sur le coin, pour lui faire face. Jimin se pencha et attrapa son menton entre deux de ses doigts afin qu'il relève les yeux vers lui. Les pupilles du PDG scannèrent la moindre parcelle de son visage qu'il trouvait très attractif.

Je vois de grandes choses pour nous Yoongi, assura-t-il.

A-Ah bon ?

Bien sûr. Pas toi ?

Je... oui, je suppose, bafouilla le nouvel employé.

Reposant ses deux pieds sur le parquet, Jimin réajusta sa veste puis fit craquer sa nuque.

Parlons des formalités maintenant, annonça-t-il en haussant un sourcil.

Il s'éloigna du bureau et réduisit la distance entre lui et l'armoire située au fond de la pièce. Il l'ouvrit et en sortit une boite cubique noire fermée d'un couvercle de la même couleur. Doux comme du velours, le paquet était décoré de plusieurs demi-lunes au nombre de treize.

Yoongi le regardait parader, dans l'incompréhension totale, alors que son nouveau patron vint s'installer confortablement sur l'unique canapé installé contre l'un des murs. La boite sur les genoux, il fixait le blond intensément.

Viens par là, lui intima-t-il d'un geste de la main. Tu vois cette boite ? Les formalités sont à l'intérieur.

Piqué par la curiosité et malgré l'aura intimidante émanant du brun, Yoongi posa une main sur le couvercle dans l'intention d'ouvrir ce dernier.

Attends, intervint Jimin, le faisant sursauter. Avant que tu n'ouvres cette boite, je dois t'énoncer les avantages de ce poste. Histoire de te donner envie de rester.

Pourquoi aurais-je envie du contraire ?

Si tu acceptes de travailler pour moi, tu seras grassement payé, répondit le brun sans se préoccuper de la question de son vis-à-vis. Tu bénéficieras d'un treizième mois et de treize semaines de vacances. Enfin, si tu le souhaites, et c'est vivement conseillé, tu pourras loger dans une dépendance du penthouse à mes frais afin de t'assurer d'être sur place constamment.

Yoongi écarquilla les yeux avant de hoqueter de manière peu discrète. Qui refuserait un poste avec de tels avantages ? Rien ne pourrait le faire changer d'avis. Aucune question sur ses motivations ne lui avait été posée, mais le poste de ses rêves lui tendait les bras.

Bien sûr qu'il allait signer ce contrat.

Jimin, de son assise, n'avait rien manqué de l'air guilleret et ébahi qui avait pris place sur le visage de son employé, ce même air béat et euphorique que chacun des douze précédents candidats avait arboré avant lui.

Toutefois, le PDG savait que rien n'était encore gagné à ce stade. Seulement, son instinct ne le trompait jamais, et cet homme à la chevelure dorée comme les blés, il n'avait pas l'intention de le laisser s'échapper.

S'enfonçant toujours plus dans les coussins moelleux de son canapé, Jimin plaça ses bras de part et d'autres du dossier. Sa présence était partout dans la pièce, et le paquet sur ses genoux n'attendait que d'être ouvert.

Tu peux l'ouvrir, elle est à toi.

Impatient et bien trop curieux, Yoongi attrapa le paquet qu'il posa sur le bureau derrière lui, puis retira le couvercle qu'il posa à côté. Il pencha la tête à l'intérieur de la boite, puis fronça les sourcils. Au premier abord, il distingua une pièce de tissu noir, puis quelques broderies de dentelles blanches. Il se saisit du vêtement puis le déplia afin de l'observer.

Alors qu'un hoquet le quitta quand il réalisa ce qu'il tenait dans la main, le PDG, lui, expira de satisfaction puis resserra ses jambes l'une contre l'autre.

Qu'est-ce que... Qu'est-ce que vous voulez que je fasse avec ça ?

Là était la question. Pourquoi Park Jimin avait offert une tenue de soubrette à son futur employé ?

Dans la tête de ce dernier, divers scénarios se dessinaient, mais aucun n'approchait de la vérité. Est-ce qu'il allait avoir une collègue qui allait porter cette tenue ? Devait-il déjà l'emmener au pressing afin de tester sa rapidité d'exécution ? Trop de questions embrouillaient le cerveau du pauvre candidat qui ne savait que faire de ce vêtement qu'il tenait du bout des doigts.

Composée de trois pièces, la tenue semblait d'une extrême qualité. La partie exposée était la robe, tandis que dans la boite, étaient restés le tablier, ainsi que la coiffe en dentelle.

Il est beau, non ?

Q-quoi ? balbutia Yoongi, ahuri.

L'ensemble voyons. La dentelle vient de France.

Ah, euh... Oui.

D'un bond, Jimin se leva du canapé, et se mit à tourner autour du blond, tel un prédateur qui attendrait le bon moment pour se jeter sur sa proie. Ses deux billes noires scannaient la moindre parcelle de son corps, puis un rictus amusé s'imprima sur ses lèvres.

Il a été fait pour toi, murmura-t-il, à peine audible. Yoongi, si tu acceptes de travailler pour moi. Le seul et unique impératif que j'exigerai de toi, sera de te voir porter cette tenue pendant tes heures de travail.

Le couperet était tombé. En apercevant la tenue de soubrette, Yoongi était à mille lieues de se dire qu'elle allait être pour lui. Les yeux désormais écarquillés de stupeur, il fixait son recruteur d'une mine choquée.

Je vous demande pardon ?

Oh, allez. Ne fais pas celui qui n'a pas compris, hm ?

Jimin cessa de tourner autour de son candidat, puis serra les poings. Bien qu'il ne le laissât point paraître, le brun était tendu. Si Yoongi décidait de fuir à toute jambe, il ne pourrait pas le retenir, et son désir de le voir revêtir ce vêtement sur sa peau nue s'envolerait.

Il prit une grande inspiration et vit malgré lui son vis-à-vis défaillir sous ses yeux. Le blond reposa la tenue dans la boite qu'il referma d'un geste vif, puis baissa la tête sans se retourner vers lui.

Je ne pense pas être fait pour ce job, je... Merci d'avoir pris le temps de me recevoir Monsieur Park.

Alors qu'il présentait ses excuses, enchaînant les courbettes de politesse, Yoongi se rapprochait de la porte de sortie, souhaitant s'éloigner au plus vite de cet homme et de son fantasme qu'il trouvait bizarre.

Ce qu'il ne savait pas, c'était que Park Jimin savait convaincre.

Treize millions, lança ce dernier, les mains dans les poches de son pantalon.

Figé, Yoongi s'était stoppé à l'entente des mots du PDG.

Qu'avez-vous dit ?

La main toujours sur la poignée de la porte du bureau, mais piqué par la curiosité, il s'était finalement retourné face au visage si doux, mais à la fois si provocateur de Jimin.

J'ai dit : Treize millions de wons. Par mois. Pour porter ça.

Du bout de son doigt, le PDG pointa la boite et observa le blond dont la conscience était en opposition. Il savait qu'en faisant cette proposition, il créerait un ultimatum dans l'esprit du candidat.

Pourquoi ?

Hm ?

Pourquoi moi ? Je veux dire, je refuse de croire que tous les candidats avant moi ont refusé cette offre, alors... pourquoi me l'avoir proposé ?

Jimin sourit. Pourquoi lui ? Il était vrai qu'il n'avait fait cette proposition qu'à Min Yoongi. Malgré un salaire confortable de cinq millions de wons mensuel, aucun des douze candidats n'avait accepté les dérives du PDG de Park Motors. Ils s'étaient contentés de signer l'accord de confidentialité puis de partir comme ils étaient arrivés. Toutefois, ce treizième candidat, le brun l'avait ressenti jusqu'au fin fond de ses tripes. Il était tout ce qu'il désirait et son instinct ne le trompait jamais, il avait été fait pour lui. Le destin l'avait choisi pour faire partie de sa vie.

Me faut-il une raison ? Je te propose treize millions afin de travailler pour moi. Treize putain de million à la condition que tu portes cet ensemble. Qui serait assez fou pour refuser, hm ? Tu as besoin de cet argent Yoongi, n'est-ce pas ?

La provocation dans les paroles de Jimin firent frissonner l'homme aux mèches dorées. Un combat de regard démarra entre les deux hommes, chacun cherchant à imaginer ce qu'il se passait dans la tête de l'autre. Yoongi sondait ses prunelles noires dans lesquelles il se perdait sans s'en rendre compte. La beauté que dégageait Park Jimin ne laissait personne indifférent.

Laissez-moi... récapituler, souffla-t-il, déstabilisé. Vous comptez me rémunérer plus du double du salaire initial, pour que je fasse le ménage dans votre penthouse, à la condition de porter... ça ?

Hmm et bien oui, entre autres.

Entre autres ? Comment ç–

Dépêche-toi Yoongi, mon offre n'est pas éternelle, bluffa Jimin, en pointant l'horloge accrochée au-dessus de la porte. Tic tac, tic tac.

D'accord.

Qu'est-ce que tu as dit ? le fit-il répéter pour son bon plaisir.

J'accepte de signer.

Tu en es sûr ?

Certain.

Bien !

Yoongi soupira, tandis que le PDG frappa dans ses mains à plusieurs reprises pour se féliciter de cette nouvelle embauche. Les deux hommes se rapprochèrent du bureau puis l'homme fraîchement embauché rouvrit la boite dans laquelle sa tenue de travail l'attendait.

Je sais qu'elle t'ira comme un gant, minauda Jimin en se rasseyant sur le canapé. Allez, va l'enfiler juste ici.

Le PDG désigna une porte qui menait à une salle d'eau personnelle, puis observa Yoongi s'y enfermer. Pour patienter, Jimin se resservit une tasse de son café le plus fort, puis s'approcha de l'armoire du bureau, pour en sortir un chiffon ainsi qu'un produit ménager. Même si le contrat n'avait pas encore été signé, pour lui, c'était déjà gagné. À l'idée de découvrir l'objet de son fantasme sous ses yeux, Jimin sentait son cœur battre plus fort dans sa poitrine et sa jambe tressautait d'impatience.

Quand le bruit de la porte s'ouvrit sur la silhouette de Yoongi, le chef d'entreprise sentit sa respiration se couper. Il n'était pas du genre à être facilement impressionné, toutefois, la vue des jambes laiteuses du blond le rendait euphorique.

Ses yeux ne cessaient de scanner l'intégralité du corps de son employé vêtu de la tenue de soubrette qui semblait ajustée spécialement pour lui.

Ses mains tirant sur la robe trop courte à son goût, Yoongi déglutit, conscient du regard affamé de son supérieur. Toute cette chair offerte était bien trop tentante pour Jimin qui se retenait de se jeter sur lui. À la place, il prit une grande inspiration puis serra sa mâchoire.

Magnifique, souffla-t-il en venant décoller son pantalon de son entrejambe.

C'est... serré, commenta Yoongi en gigotant sur lui-même pour séparer le tissu de sa peau.

C'est parfait. À présent, prends ça, intima Jimin en désignant le matériel de nettoyage. Ton travail commence maintenant.

D'accord.

Le nouvel employé se procura le chiffon ainsi que le produit nettoyant puis resta planté là, essayant tant bien que mal de tirer sur la robe de la tenue afin de cacher ses cuisses trop blanches.

Eh bien ? Qu'est-ce que tu attends ? Mon bureau ne va pas se nettoyer tout seul.

Vous aviez dit que je serais en charge de votre penthouse. Ce bureau est pro–

Un rire guttural quitta la gorge de Jimin qui se leva du canapé et se dirigea vers Yoongi à pas feutrés, faisant reculer ce dernier jusqu'au bureau. Quand ses fesses heurtèrent le bois, il fit face au visage du brun, beaucoup trop près du sien. Cela lui laissa tout le loisir de détailler cette peau si lisse et de sentir cette odeur si envoutante et sucrée que le PDG dégageait, une senteur aphrodisiaque qui l'envoutait plus que de raison.

Yoongi était impressionné, mais étrangement, n'avait pas peur. Toute cette situation, il l'avait choisi inconsciemment. Même si son cerveau lui criait de fuir, l'argent l'avait fortement convaincu de rester. Toutefois, bien qu'il n'eût qu'à traverser la pièce pour se sortir de cette situation aussi surprenante qu'invraisemblable, sa curiosité mal placée l'incitait à découvrir le sort qui lui était réservé.

Doucement, Yoongi pivota sur lui-même, et se retrouva face au bureau, devant la surface brillante et dénuée de tout grain de poussière. Après quelques secondes d'hésitation, il vaporisa l'étendue de marbre et passa son chiffon consciencieusement, faisant disparaître la saleté imaginaire.

Mais soit, pour treize millions de wons, il accepterait de nettoyer le vide, même habillé aussi étroitement.

Jimin qui observait la manœuvre, recula d'un pas et admira le corps de son employé, penché sur le bureau. Cela faisait remonter la robe sur son fessier toujours couvert de son boxer. Il pencha la tête pour mieux l'observer et humidifia ses lèvres à cette vue. Le postérieur de Yoongi n'était pas aussi volumineux que le sien, mais il se voyait déjà croquer dans la chair aussi pâle que du lait. À nouveau, il avança son corps près sien, néanmoins sans aucun contact, et n'eut aucun mal à approcher sa bouche de son oreille.

Aurais-je oublié de préciser que l'ensemble que je t'ai offert était le seul vêtement autorisé ?

Yoongi déglutit et sentit son cœur s'accélérer quand il comprit le sous-entendu du PDG. Figé face au bureau, son chiffon toujours entre les mains, il mentirait de dire que le souffle chaud dans son canal auditif ne lui avait fait aucun effet. Son haleine à la senteur de mandarine avait imprégné ses sinus.

Alors, murmura Jimin d'un ton doux, mais taquin. On enlève ce qu'il y a en trop dans ta tenue ?

J-je...

Le rythme cardiaque de l'employé s'était tellement emballé, que le brun pouvait l'entendre à travers son dos. Ce dernier en était conscient, Yoongi était partagé entre l'angoisse et son envie de repousser ses limites en restant ici. Bien qu'il aimait faire régner sa suprématie, il se devait de mettre quelques détails au clair.

Min Yoongi, prononça-t-il. Qu'on soit bien d'accord, je ne poserai pas un seul doigt sur ta personne tant que tu ne me l'auras pas autorisé. Encore maintenant, tu es libre de te rhabiller et de claquer la porte.

Même si son cœur avait décidé de se calmer après ces mots, la fine couche de transpiration qui s'était formée sur la peau de son visage témoignait de sa peur de devoir être forcé à faire quelque chose qu'il ne voulait pas.

Mais quelles étaient ces choses qu'il ne voulait pas faire ? Y'en avait-il vraiment ? Pourquoi était-il encore ici alors que son supérieur lui avait explicitement demandé d'enlever son sous-vêtement ?

Entre nous, murmura Jimin à son oreille. Toi et moi, on sait ce qu'il va se passer dans ce bureau, hm ? Alors, je vais partir du fait que si d'ici treize secondes, tu ne t'es toujours pas enfui...C'est que tu consens à ce que nous fassions plus ample connaissance.

Le PDG se recula pour s'éloigner de l'espace vital de son employé, afin de lui laisser tout le loisir de réfléchir à son ultime proposition. Quand le compte à rebours silencieux fut arrivé à échéance et qu'il remarqua que Yoongi n'avait pas bougé d'un iota, son sang se mit à bouillir dans ses veines.

Parfait.

Sans plus de mots, Jimin se rapprocha à nouveau du corps du blond, se permettant cette fois si de coller son torse à son os. Coincé entre le bureau et la silhouette de son supérieur, l'employé ne pouvait que subir délicieusement les douces caresses qu'il avait entreprises sur ses avant-bras nus.

Yoongi avait parfaitement conscience que seule la barrière de son sous-vêtement le séparait du bassin du PDG. Ce dernier ôta sa veste de costume et remonta les manches de sa chemise, une lueur taquine dans le regard. Il se laissa tomber à genoux, le visage au niveau du postérieur du blond, puis glissa ses mains sous la robe, cherchant l'élastique du sous-vêtement.

Yoongi tressaillit à ce premier contact, et ne put empêcher la chair de poule de recouvrir la peau de ses cuisses. De ses doigts habiles, Jimin abaissa lentement le tissu qui cachait encore les fesses de son employé et soupira d'extase quand ces dernières s'affichèrent sous ses pupilles dilatées. Le brun se lécha les lèvres, puis les déposa sur chacun des morceaux de chair avant de se remettre debout.

Il embrassa sa nuque, laissant son nez caresser la naissance de ses cheveux pendant que ses doigts glissaient sur la peau douce de son postérieur.

Retourne-toi, intima-t-il.

En silence, Yoongi fit volteface, le plus lentement possible. Désormais face à face, il ne pouvait plus cacher ses joues rougies par ... par quoi ? L'inconnu ? L'excitation ?

Est-ce que le blond était excité par cette situation, ou bien est-ce que tout ceci le mettait mal à l'aise ? Jimin colla son corps à celui demi nu du blond, et eut la réponse à ses questions silencieuses.

Je crois que ce petit jeu t'amuse autant que moi, hm ? minauda Jimin en apercevant l'érection pleine de son employé.

Le visage de Yoongi se teinta de rouge puis sa bouche laissa échapper un souffle quand la main de son supérieur frôla le bout de son sexe.

Si sensible, ricana le brun. Je sais que tu meurs d'envie d'aller plus loin, mais tu vois, je suis quelqu'un d'assez organisé. Faisons les choses dans l'ordre, tu veux ?

Q-quoi ? bafouilla l'employé, perdu.

Tes lèvres roses et humides, je deviens fou à te voir les mordiller toutes les trente secondes. Si tu me laissais les gouter en premier lieu ?

Jimin attrapa la robe dans sa main et le tira vers lui. Leurs bouches se rencontrèrent sans douceur, témoignant de l'envie pressante du PDG de le dévorer. Le baiser était vorace, et maintenant que leurs lèvres avaient fait connaissance, la main du brun vint se poser sur le membre dur et chaud contre son ventre.

Yoongi haleta dans le baiser tandis que Jimin happait sa langue avant de mordre sa lèvre inférieure.

Tes baisers sont divins, confessa-t-il alors que sa main avait entamé des mouvements constants.

Il le masturba de manière plus rapide, sans manquer une seule de ses expressions faciales.

Est-ce que tu veux que j'arrête ? questionna-t-il en baisotant sa mâchoire.

N-non.

Toutefois, le PDG fit un pas en arrière, laissant par la même occasion, une sensation de froid sur son membre précédemment stimulé. Yoongi se renfrogna de ce manque soudain de contact

Ne sois pas égoïste, annonça Jimin en décrochant un premier bouton de sa chemise. Parce que tu vois, je me sens un peu à l'étroit dans ce pantalon moi aussi.

À ces mots, les pupilles du blond se posèrent par réflexe sur l'entrejambe du PDG, et purent entrevoir le renflement de son membre à l'étroit dans sa prison de tissu.

Avec toute la grâce dont il était doté, Jimin commença un effeuillage des plus sensuels, déboutonnant intégralement sa chemise avant de la lancer sur le canapé. Le pantalon prit le même chemin, glissant sur ses cuisses lisses et pleines que Yoongi ne pouvait s'empêcher de loucher.

Seul un boxer blanc transparent habillait Jimin désormais. Le tissu fin ne laissait aucune place à l'imagination, témoignant de l'excitation intense de ce dernier. Nullement gêné de se retrouver à demi nu devant son employée, le PDG se dirigea vers la console où se trouvait la machine à café puis se prépara une tasse à nouveau.

Yoongi le regardait faire, absorbé par la vue des fesses de son supérieur qui lui tournait le dos.

Je peux sentir ton regard sur moi, minauda celui-ci.

D-désolé.

Oh ne t'excuse pas, je ferais pareil à ta place, ricana-t-il avant d'extraire la tasse de café prête et de la poser sur la console. Viens près de moi.

Le blond parcourut la distance qui le séparait de Jimin, tirant exagérément sur le tissu de sa robe pour cacher son érection. Quand il fut face au corps finement sculpté de son recruteur, ce dernier attrapa sa main et posa celle-ci sur son sexe à travers son boxer.

Tu sens ce que tu me fais, Yoongi ? À m'aguicher dans ta tenue de soubrette ?

Le blond ne répondit pas, mais le haut de ses oreilles s'était coloré d'un rose vif. Une couleur témoignant de son excitation qui ne faiblissait pas et que le PDG comptait bien entretenir. Ce dernier tira sur son tablier afin de l'attirer à lui et les emporta tous les deux dans un second baiser. Néanmoins, alors que sa langue s'insérait dans la bouche de son partenaire, Jimin fit tomber la tasse de café reposant sur la console, éclaboussant le parquet, et dont la chute révéla tout son arôme puissant.

L'éclat de la porcelaine se brisant sur le sol fit sursauter Yoongi qui mit fin au baiser et se recula, surpris par les gouttes chaudes du liquide sur ses mollets.

Monsieur ! Votre café !

Quel dommage, mon parquet ciré, s'offusqua faussement le propriétaire de l'immeuble en évaluant les dégâts. Eh bien ? Qu'attends-tu ? N'est-ce pas pour nettoyer que je t'ai engagé ?

Mais je n'ai rien signé et je–

J'ai considéré ton contrat scellé à partir du moment où tu m'as autorisé à poser les mains sur toi. Maintenant Yoongi, pardonne ma regrettable maladresse et nettoie-moi ce carnage.

L'impatience de voir son employé à quatre pattes sur le sol se ressentit dans la voix soudainement rauque et basse du PDG. Ce dernier lui jeta le torchon utilisé précédemment et observa Yoongi tentant d'éponger difficilement le café qui s'était infiltré dans les rainures du parquet.

L'image que lui offrait le blond valait tous les spectacles du monde. Le blond, les genoux à terre, penché sur le sol, laissait entrevoir la moitié de sa croupe difficilement recouverte par la tenue beaucoup trop courte.

Merde, grommela Jimin entre ses dents.

De son pied nu, ce dernier vint relever totalement la robe dans le creux de ses reins, afin d'avoir tout le loisir d'admirer ce postérieur qui ne demandait qu'à être dévoré.

Yoongi lui, savait pertinemment que son minuscule torchon implorait pour être essoré et qu'il n'était plus capable d'absorber grand-chose, toutefois il ne bougeait pas. Comme paralysé par l'aura de son supérieur, il attendait la délicieuse sentence qu'il sentait venir comme un présage.

Alors quand il ressentit une chaleur intense contre la peau de ses fesses, il n'eut pas de mal à deviner que Jimin s'était jeté sur lui, sa bouche le dévorant. Le brun pressait ses deux globes de chair entre ses deux mains, tandis qu'il lapait l'entrée offerte.

Le blond gémissait, tant par la surprise de l'acte, que le plaisir qui le consumait. Alors qu'il sentait l'envie irrépressible de se masturber, un courant d'air froid heurta son postérieur et toute chaleur disparut. Cet avant-goût était bien trop court pour lui et la frustration le gagnait.

Relève-toi ma beauté, intima Jimin avant de claquer une des fesses de Yoongi qui hoqueta à ce geste. Enfin, reste à genoux, ça suffira pour la suite.

Un sourire machiavélique se dessina sur ses lèvres, tandis que l'employé venait se placer devant la virilité dressée de son employeur qui s'était réinstallé sur le canapé. Ce dernier se pencha vers lui et prit ses lèvres en otage avant de plonger ses yeux dans les siens.

Tes pupilles sont tellement dilatées, conclut-il avant de sursauter. Wow, doucement mon joli, reprit-il alors que Yoongi venait d'attraper l'élastique de son boxer. On a le temps, tu n'as pas envie de faire des heures supplémentaires ?

La remarque fit ricaner son instigateur, alors que Yoongi semblait bouder comme un enfant. Les yeux rivés sur le sous-vêtement de son supérieur, il ne souhaitait qu'ôter ce tissu déjà imbibé de l'excitation de son propriétaire. Quand il fut autorisé à le faire, Jimin leva son bassin et son vis-à-vis s'exécuta sans perdre une minute, révélant sa longueur pleine et gonflée.

Le brun tapota les lèvres de Yoongi de son gland, avant qu'il ne le voie disparaître dans sa bouche, échappant au passage un souffle puissant. La langue experte tournoyait autour de sa peau sensible, montant et descendant au rythme de sa main qui masturbait ses testicules.

Merde, tu fais ça si bien.

Exalté par ce compliment, mais tourmenté par sa verge qui lui était douloureuse, Yoongi eut l'irrépressible envie de se masturber. Il porta sa main libre à son sexe pour se soulager quand la voix forte, mais cassée par le plaisir, le fit s'arrêter.

Non, tu ne te touches pas. Je te l'interdis, prévint-il en relevant la tête qu'il avait couchée sur la tête du canapé. Tu pourras utiliser ta queue bien assez tôt, patience. En attendant, continue de faire ce que tu sais parfaitement faire.

Les gémissements de Jimin étaient discrets, mais profonds, ses doigts dans la chevelure dorée de son partenaire, une image des plus excitantes lui traversa l'esprit. Il avait envie de voir Yoongi baver sur son sexe, voir ses yeux perler de larmes de plaisir causé par son membre frappant au fond de sa gorge.

Et si tu la prenais un peu plus profondément, hm ? Tu voudrais ça ?

Dans l'impossibilité d'articuler un mot, Yoongi écarquilla les yeux et hocha la tête pour donner son aval, comme s'il avait attendu ça toute sa vie.

Il n'en fallut pas plus à Jimin pour donner un premier coup de bassin, faisant tousser le blond, qui ne se recula pas pour autant. Le PDG resserra sa poigne dans les cheveux entre ses doigts et fit pression sur le crâne du blond, tandis que les larmes abondaient de ses yeux.

Bordel, je vais jouir plus vite que prévu.

Jimin tira sur les mèches de Yoongi afin de le libérer de son sexe qui le privait d'oxygène puis admira le spectacle de sa bouche, la salive coulant toujours du coin de ses lèvres.

Encore, balbutia le blond, essoufflé.

Encore ? Tu as manqué de t'évanouir sur ma queue. Non pas que ça me dérange, rit-il d'une voix grave et profonde.

S'il vous plait.

Si tu insistes, je ne vais pas te contredire.

Ne comptant plus l'interrompre cette fois, Yoongi subit le nouvel assaut du sexe de son supérieur dans sa cavité buccal. Jimin accéléra, puis ralentit, lui faisant perdre la notion du temps. Le visage rouge du blond témoignait de sa respiration difficile et cela rendait le PDG fou d'excitation. Il ne suffit que de quelques mouvements de va-et-vient supplémentaires pour que ce dernier n'explose de plaisir, dans un râle rauque et puissant.

PUTAIN, OUI !

Toujours enfoncé sur le membre dur de son supérieur, Yoongi sentit son réflexe nauséeux le chatouiller, contraint par la semence éjectée au fond de sa gorge. Il fut forcé de reculer, obligeant Jimin à exercer une pression moindre sur son crane.

Le blond toussa violemment tandis que son partenaire tentait de redescendre de son nuage de luxure sur lequel il était encore perché.

Est-ce que c'était bien ? demanda l'employé alors qu'il essuyait sa bouche du dos de sa main.

Ça doit être douloureux, n'est-ce-pas ? enchaina Jimin sans prendre la peine de répondre à la question.

Pardon ?

Ton érection. Je suis sûr que je n'ai qu'à la frôler avec mon index pour que tu éjacules sur le champ.

Yoongi baissa la tête sur son sexe et dirigea sa main vers ce dernier avant de se raviser, conscient d'être sous les radars du PDG.

Dis-moi, est-ce que tu es vierge ? questionna ce dernier.

Non ! répondit-il immédiatement.

Jimin se mit à ricaner, amusé par l'entrain soudain de son employé. La réponse sembla le satisfaire puisqu'il se mit à sourire franchement avant de frapper vivement dans ses mains.

Tant mieux, répliqua-t-il en se levant du canapé. Je n'ai pas de temps à perdre avec un débutant, vois-tu ? As-tu déjà baisé un mec Yoongi ?

Vous ne pensez pas qu'il est un peu tard pour poser la question ? osa le concerné, en se relevant également.

Drôlement audacieux pour quelqu'un qui a bavé plein sur sa tenue.

Pour imager sa parole, Jimin frotta son doigt sur le devant du vêtement encore humide puis vint le presser contre la bouche de Yoongi qui l'ouvrit aussitôt.

Maintenant, répond à ma question, as-tu déjà fourré ta queue dans le cul d'un mec ?

WOouwuw, tenta de répondre le concerné, l'index appuyant sur sa langue.

Je ne comprends pas, articule.

Wwouii.

Tu vois quand tu veux. Maintenant, assis.

Le PDG libéra le pauvre employé de son doigt envahissant puis le laissa prendre place sur le canapé comme indiqué. Yoongi s'installa, et patienta, toujours dans l'attente de ce que lui réservait son insatiable patron dont l'érection n'était toujours pas redescendue.

Il ne le fit pas attendre bien longtemps et vint s'installer sur ses cuisses à califourchon avant de se jeter sur ses lèvres, les emportant tous les deux dans un baiser vorace. Leurs langues se faisaient l'amour, et Yoongi en profita pour balader ses mains sur la peau chaude du PDG qui n'en fit rien.

Durant l'échange, Jimin joua du bassin, frottant leurs deux intimités l'une contre l'autre, sentant à quel point le sexe de son partenaire ne demandait qu'à être touché.

Est-ce-que vous allez... ? hésita le blond en mettant fin au baiser. Enfin... J-je .. On m'a... c'est moi d'habitude qui...

Jimin laissa échapper un rire rauque devant la moue soudainement enfantine face à lui. N'était-ce pas cette même personne qui lui réclamait une gorge profonde il y a à peine cinq minutes ? Alors pourquoi diable était-il rongé par la gêne avec cette question ? Ce constat le fit glousser d'autant plus.

Tu es un sacré numéro Min Yoongi.

Ah bon ?

Je te l'avais qu'on ferait de grandes choses ensemble, et je ne mens jamais. Pour répondre à ta question, ne t'en fais pas trésor, c'est moi qui vais te chevaucher, admit-il en observant sa réaction.

Le nouveau surnom utilisé par son supérieur le fit frissonner. La douceur de ce mot en contraste avec la bouche pécheresse qui venait de le prononcer lui brula le bas ventre. Même s'il allait être celui qui allait le pénétrer, Yoongi était à mille lieues de se douter qu'il n'allait en aucun cas dominer l'échange. Toutefois, il se sentit pousser des ailes.

Oh d'accord. Je vais vous bais–

Tu vas quoi ? le coupa-t-il avec un air de défi. Ma beauté, qu'on soit clair. Ce n'est pas parce que c'est toi qui vas me prendre que ce n'est pas moi qui vais te posséder. Je vais te baiser jusqu'à ce que tu ne puisses plus respirer.

Sur ces mots, et satisfait d'avoir rendu son partenaire à l'état de silence, Jimin attrapa une des mains de son employé et porta trois de ses doigts à sa bouche. L'image de son supérieur suçotant ses phalanges sensuellement déclencha une décharge d'adrénaline dans son sang, faisant perler son membre sur son ventre.

Quand il estima que ce fut assez, le PDG ôta les doigts de sa bouche puis apporta la dextre de Yoongi jusqu'à son intimité. Ce dernier n'eut pas besoin d'ordre supplémentaire pour comprendre ce qu'il devait faire et enfonça son majeur dans l'antre du brun qui ne cilla même pas à l'intrusion.

Sans attendre, son index vint rejoindre son voisin, arrachant cette fois une légère grimace sur le visage si lisse du chef d'entreprise. Les minutes s'écoulèrent durant lesquelles Jimin s'autorisait à s'abandonner sur les doigts, le pénétrant sans relâche, le cisaillant avec dextérité.

Pendant qu'il rebondissait sur les phalanges de son employé, leurs deux sexes ne cessaient de se frotter, apportant une stimulation supplémentaire pour Jimin, mais amenant Yoongi au bord d'un orgasme qu'il tentait de repousser.

Je... Jimin, je ne vais plus tenir là, si ça continue.

Le concerné se figea, cessant tout mouvement sur le blond qui déglutit bruyamment. Il haussa les sourcils, puis apporta sa main sur la gorge de son vis-à-vis. Il serra quelque peu, sans toutefois l'empêcher de respirer, et se pencha afin d'approcher sa bouche de son oreille.

C'est Monsieur Park pour toi. Et ça le sera toujours, murmura-t-il avant de lécher son lobe et d'en mordiller l'extrémité.

Jimin relâcha la pression sur sa gorge et se dégagea du corps de son partenaire, laissant ce dernier seul avec son érection menaçant d'exploser à tout moment. Afin de lui laisser quelques instants de répit, le brun marcha jusqu'à son bureau, la démarche assurée, exposant ces deux pêches juteuses au regard affuté de Yoongi dont la respiration ne ralentissait pas.

Le PDG se pencha sur le marbre froid de son office, la croupe en évidence, remuant du postérieur. Il posa une de ses mains sur sa chute de rein et fit glisser deux doigts directement à l'intérieur de son antre, provocant consciemment le self contrôle de son employé qui était sommé de rester assis tant qu'il n'était pas autorisé à bouger.

Les poings serrés, Yoongi ne pouvait que regarder son supérieur continuer de se préparer seul sous ses yeux, faisant ressortir une bestialité qu'il ne se connaissait pas.

Viens par ici, intervint Jimin dont les mains avaient retrouvé leur place sur le bureau.

Sans attendre, Yoongi réduisit la distance qui le séparait du corps du brun, la température corporelle frôlant la fièvre. D'un geste motivé, il commença à remonter sa robe dans l'optique de la retirer quand il se fit interrompre.

Rassure-moi, tu ne comptais pas ôter ceux pour quoi je compte te rémunérer si cher ? Si ?

Euh... Non, bien sûr que non, bafouilla-t-il en réajustant le vêtement sur son ventre.

Je préfère ça, minauda Jimin en hochant son postérieur contre le membre gonflé derrière lui.

Alors sans préambule, le blond se saisit de son membre et pointa son gland contre l'entrée déjà rougie du PDG. Sans qu'il n'ait le temps de s'enfoncer lui-même au plus profond de ses murs chauds, Jimin se recula, s'empalant brutalement sur le sexe brûlant, les faisant gémir tous les deux.

Yoongi commença des va-et-vient lents puis accéléra ses mouvements, frappant la prostate de son partenaire qui jouait de la voix à chaque coup donné sur son point de plaisir. Complètement en transe, le blond agrippa l'épaule de son supérieur, permettant des mouvements de hanches plus intenses, s'enfonçant toujours plus.

Je tiens plus, gronda-t-il, à l'agonie d'un orgasme qui ne demandait qu'à éclater.

Non ! Pas encore ! ordonna Jimin dont la voix était éraillée par les cris intenses poussés.

Je... Je vais pas y arriver.

Baise-moi encore, s'il te plait.

La supplique du PDG était une première. L'annoncement d'un plaisir si intense qu'il ferait tout pour ne pas l'avorter si précipitamment. Alors Yoongi plongea dans ses dernières forces.

Tu me prends si bien, geignit le chef d'entreprise, entièrement étendu sur le bureau.

Submergé par le plaisir que lui procurait son employé, Jimin avait laissé son corps à sa merci, un laisser-aller qu'il ne s'autorisait que pendant le sexe. Il sentait les doigts de son partenaire caresser le bas de son dos puis se baisser quelques fois pour embrasser sa peau humide de transpiration.

Balloté comme une marionnette, le brun n'avait que faire du bazar qu'il avait engendré sur son bureau. Seuls les coups de hanches de Yoongi lui importaient, jusqu'à ce que ce dernier ne puisse plus encaisser la brûlure dans ses reins. Il décida alors de passer une de ses mains devant le corps de son partenaire et de se saisir de son membre. Yoongi souhaitait mettre fin à cette douce torture imposée pour pouvoir jouir en même temps que son supérieur.

Quelques coups de poignets suffirent pour que Jimin contracte ses chairs autour de son sexe qui relâcha son orgasme, dans un cri bestial, accompagnant ceux de son partenaire qui ne bougeait plus, essoufflé sur le bureau.

Toujours à l'intérieur du brun, Yoongi caressait les fesses douces et blanches de ce dernier, avant de se reculer. Jimin sentit la semence s'échapper de son antre, venant tacher le sol sous leur pied.

Merde, c'était putain de bon, s'exprima le blond, toujours enivré par son orgasme.

Tellement de vulgarité dans une si jolie bouche. Je pense que je ne l'ai pas assez salie, s'amusa le PDG en se redressant.

Yoongi fixa Jimin qui avait repris contenance et arborait déjà son éternel rictus en coin.

Tu sais que l'entretien n'est pas terminé ? déclara-t-il, taquin.

V-vous voulez remettre ça ? questionna-t-il, les yeux écarquillés.

Un petit rire discret secoua les épaules de Jimin, tandis qu'il contournait son bureau désordonné, totalement nu comme un ver. Il fouilla dans un des tiroirs et posa nonchalamment une pile de papier sur la surface.

Avec tout ça, tu n'as toujours pas signé ton contrat, ricana-t-il.

Oh oui, c'est vrai.

L'ambiance semblait bien plus détendue qu'à son arrivée. Probablement que leurs orgasmes aidaient à les garder dans cette bulle d'euphorie et de bien-être.

Est-ce que... est-ce que je peux me rhabiller ? demanda Yoongi de manière hésitante.

Maintenant, tu peux. Profites-en pour te débarbouiller.

L'employé hocha la tête puis disparut dans la salle d'eau à disposition pour faire une toilette de chat ainsi que pour revêtir ses vêtements qu'il portait à son arrivée. Quand il en ressortit propre et prêt, il fit le constat que le PDG était toujours installé à son bureau en tenue d'Adam.

Vous pouvez disposer de la salle d'eau, j'ai terminé, annonça le blond.

Ma nudité te dérange, Yoongi ? ricana-t-il.

Non, bien sûr que non.

Alors, je t'en prie, signe ce contrat, intima-t-il en lui tendant son stylo personnel.

Yoongi s'installa sur la chaise à disposition et prit dans ses mains le contrat dûment rédigé pour son embauche. Il l'examina pendant plusieurs minutes sous les yeux scrutateurs de Jimin.

Ne t'embête pas à lire les petites lignes, pouffa-t-il. Tu les connais déjà par cœur.

Les joues du blond se teintèrent de rose, maintenant gêné de repenser à ces moments libidineux qu'il avait passés avec celui qui allait devenir son supérieur hiérarchique. D'un geste vif, il signa et parapha le document avec agilité, puis reposa le stylo.

Voilà. Je suis ravi de travailler avec vous Jimin.

C'est toujours Monsieur Park pour toi, corrigea-t-il. Et tu travailles pour moi, pas avec moi trésor, hm ?

Bien-sûr.

Tu peux y aller maintenant. Demain, treize heures. Tu passeras à mon bureau avant de t'attaquer au penthouse, annonça le PDG avec une lueur d'envie dans les yeux.

Yoongi hocha la tête non sans un sourire, puis quitta sa chaise. Il se dirigea d'un pas guilleret vers la porte quand le brun l'interpella.

Tu n'as rien oublié ? demanda-t-il en montrant du doigt la boite noire posée sur le canapé.

Non, monsieur, décidant d'ignorer la question purement rhétorique en signe de provocation.

Oh, Min Yoongi, je te conseille d'embarquer cette boite et ce qu'elle contient. La tenue n'est pas une option, et crois-moi, tu ne veux pas que je fasse claquer ma main sur ta peau joliment pâle.

Peut-être que si.

Un sourcil levé, Jimin contourna son bureau pour se poster face à son employé officiellement embauché. Il ne savait pas si le sexe avec lui l'avait métamorphosé, mais l'homme qu'il avait en face de lui était totalement différent de celui qui avait franchi la porte de son bureau il y a quelques heures.

Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de cette information, hm ?

Ce que vous voulez monsieur, répondit Yoongi en mordant sa lèvre inférieure.

Sur le canapé, le cul à l'air, et tu vas compter jusqu'à treize. 

Avec plaisir monsieur. 




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