Treat Her Better.

"Can't you see me ? I'm the guy who'll treat you better than he does !"

Tous les clients de l'animalerie de Chifuyu Matsuno, faisaient le même constat depuis six mois. Quand Rei Saito était là, elle illuminait la pièce.

Son sourire angélique et la douceur de sa voix, paraissaient être la touche qu'il manquait à cette animalerie.

Chifuyu l'avait engagée quand il avait agrandit son activité. Elle cherchait un travail et était tombée sur l'annonce qu'il avait passé, presque aussitôt.

Il n'avait pas regretté son choix. Elle était avenante, adorable avec les clients et bien plus professionnelles que ses deux amis qui travaillaient avec lui.

Elle s'était tout de suite bien intégrée et les journées de travail, avaient un air de ravissement depuis qu'elle était là. L'ambiance était souvent aux rires et la bonne humeur régnait.

Rei était ravie de ce nouveau travail. Elle avait toujours aimé les animaux et travailler dans une animalerie lui plaisait beaucoup. Puis, ses trois collègues de travail égayaient ses journées plus qu'ils ne s'en doutaient.

- Hey Rei. Regarde. Lui chuchotte Kazutora Hanemiya, riant un peu, désignant le comptoir de la tête.

Devant eux, Baji Keisuske drague ouvertement une cliente venue pour un chat. La jeune femme a l'air d'humeur à se laisser faire puisqu'il obtient son numéro et un rendez vous dans la soirée, avec une facilité déconcertante.

Rei et Kazutora étouffent un petit rire et quand la cliente s'en va, tout deux se remettent au travail.

- Je vous ai vu, hein ? Leur apprend Baji.

- Ah bon ? Fait Kazutora. Je te croyais... comment t'as dit déjà ? Ah oui ! Plongé dans la profondeur de ses yeux. Le taquine t'il.

- Tu devrais essayer de changer de phrase d'accroche. Lui suggère Rei. C'est la troisième à qui tu dis ça, cette semaine. Et on est jeudi.

- Tu t'inquiètes pour mes fréquentations, Rei ? Sourit Baji. C'est bon à savoir.

- Y en a un peu trop pour qu'elle prenne le temps de s'inquiéter. Intervient Chifuyu Matsuno.

- La jalousie vous rend laids. Se défend Baji.

- Ça doit être ça. Soupire Kazutora.

Le soir même, Rei et Baji sont de corvée d'inventaire. Avant de le commencer, Baji s'adresse à Rei, avec un petit paquet à la main.

- Comme un con j'ai oublié de te les donner ce midi. Dit il, lui tendant ce qu'il tient dans ses mains.

- Qu'est ce que c'est ?

- Hier soir je suis passé manger chez ma mère, elle avait acheté des fraises. Comme je sais que tu adores ça, je t'en ai ramené.

Le regard de la jeune femme s'illumine, sous le regard fier et satisfait de Baji.

- Comment tu sais que j'aime les fraises ?

- Tu l'as déjà dit, une fois quand on mangeait. Comme c'est pas donné... autant t'en faire profiter. Sourit il.

- Tu t'en souviens ? S'étonne t'elle.

Ça a l'air de quelque chose d'extraordinaire, étant donné la réaction de la jeune femme. Ça a l'air extraordinaire qu'on pense à elle, constate Baji surprit.

- Mais ta mère... elle n'en avait pas besoin ? Lui demande t'elle.

- Bah non. Je lui ai dit que je les prenait pour te les donner. Ça ne l'a pas dérangé.

- Merci. Vraiment merci beaucoup.

- Y a pas de quoi.

Baji s'étonne de la reconnaissance si grande de la jeune femme. Ce n'est que des fraises après tout. C'est pas comme si il lui avait offert quelque chose de grandiose. Le moindre petit geste semble si important pour Rei. Tant que ça lui fait plaisir, c'est l'essentiel selon Baji. C'est loin d'être la première fois qu'il fait ça. C'est même plutôt fréquent qu'il pense à lui offrir quelque chose qu'il sait qu'elle apprécie. A chaque fois, elle a cette même réaction.

Un peu plus tard, tout les deux sont dans la réserve.

- C'est quoi ça ? Demande Rei, montrant un objet dont elle ne connait pas la fonction.

- J'en sais rien. Reconnaît Baji. T'as qu'à mettre truc qu'on ne connaît pas. Rit il un peu.

- Il y a déjà une rubrique machin non identifié.

- Parfait alors. Rit il de nouveau.

Le téléphone de Rei sonne, quand elle décroche, elle a l'air angoissée. En effet, elle n'a pas vu l'heure.

Oui désolée... j'ai oublié de te dire que je finissais tard.... non je suis au travail... Baji... quoi ? Mais non, je....

Avant qu'elle ne finisse sa phrase, son interlocuteur raccroche et Rei paraît encore plus angoissée.

- Tout va bien ? S'inquiète Baji.

- Oh... oui ne t'en fait pas. On continue ? Sourit elle.

Baji hoche la tête. Il se doute de qui l'a appelé. Il n'y a qu'une seule personne capable de la stresser autant et qu'elle trouve ça normal. Son petit ami Hori.

Ils ne l'ont vu que quelques fois et Baji, l'avait trouvé vraiment opressant avec Rei. Il s'était bien gardé de le lui dire. Ce n'était pas ses affaires après tout.

Deux heures plus tard, ils ont enfin fini l'inventaire et peuvent rentrer chez eux. Une fois le magasin fermé, Rei prend la parole, ses fraises soigneusement posées dans son sac.

- Bon. A demain. Et merci encore.

- Ton mec ne vient pas te chercher ? S'étonne Baji, étant donné l'heure tardive.

- Non, il était assez contrarié que je ne l'ai pas prévenu. J'aurais dû le lui dire. C'est ma faute. Je vais rentrer à pied. Sourit elle en s'éloignant.

Ce sourire cache vraiment mal qu'elle est blessée. Baji sait que ce n'est pas l'horaire qui a contrarié Hori. Mais bel et bien le fait que c'est avec un homme qu'elle travaillait aussi tard. Il soupire fortement, envoie rapidement un message et interpelle la jeune femme avant qu'elle ne s'éloigne trop.

- Rei, attend. Je vais te ramener.

Elle se retourne surprise.

- Tu n'as pas un rendez vous ?

- Elle vient d'annuler. Lui ment il, montrant son téléphone.

- Je ne veux pas te déranger. Ne t'inquiètes pas, ça va aller.

- Si je te le propose, c'est que ça ne m'embête pas. Aller, viens. Tu n'habites pas à côté de ce que je sais.

- Bon... d'accord. Merci beaucoup.

- Je t'en prie. Lui répond t'il, lui tendant un casque.

Après une bonne demi heure de trajet sous les indications de Rei, ils arrivent à destination.

"A quelle heure elle serait rentré, si elle avait dû rentrer à pied ?" Se demande Baji, outré du comportement du petit ami de la jeune femme.

Quand elle descend de la moto, Rei fouille dans ses poches et tend un billet à Baji.

- C'est pourquoi ça ? Lui demande t'il, arquant un sourcil.

- Pour l'essence. Lui répond t'elle, comme si c'était évident.

- N'importe quoi. Souffle t'il. Laisse tomber. J'ai choisit de te ramener tu ne me dois rien.

Elle a l'air surprise. Comme si c'était une habitude chez elle de payer pour un service qu'on lui rend.

- Merci encore. Dit Rei.

- Pas de problème. Sourit il. A demain.

Quand Baji s'éloigne, le sourire de Rei de dissipe. Elle soupire. Que Hori soit contrarié la pèse beaucoup. Elle pense au fait que s'il sait que Baji l'a ramené au lieu qu'elle rentre à pieds, il sera encore plus fâché.

En rentrant chez elle, elle essaie d'appeler Hori plusieurs fois. Aucune réponse.

"Il doit sûrement dormir." Se dit elle.

Pourtant, au fond d'elle, elle sait que ce n'est pas la raison. Hori l'a déjà punie plusieurs fois de la sorte. Quand il sait qu'elle est seule avec un homme, il ne peut s'empêcher de le lui reprocher. Pourtant elle ne fait rien de mal. Hori, en revanche lui dit qu'il ne la croit pas.

C'est le cœur lourd que Rei s'endort, après avoir engloutit ses fraises.

Le lendemain, quand Baji arrive au travail, il n'y a que Chifuyu. Kazutora a un jour de congés et Rei commence plus tard.

- Alors, ton rendez vous ? Lui demande Chifuyu.

- Tombé à l'eau. Souffle t'il. Le mec de Rei n'est pas venue la chercher. Il faisait nuit, j'ai préféré la ramener. Elle habite vraiment loin.

- Tiens ? Tu annules une bonne soirée pour ramener une fille, avec qui il ne se passe rien ? Le taquine t'il.

Baji ignore les sous entendus de Chifuyu. Pour cause, depuis hier soir, il se demande comment Rei peut accepter de se faire traiter de la sorte.

Plusieurs fois il avait surprit des conversations téléphoniques entre Rei et Hori et à chaque fois, Hori lui reprochait des choses sans queue ni tête, de ne jamais penser à lui et de ne jamais rien faire pour lui.

"Et lui, il fait quoi pour elle ?! Il est même pas foutu de venir la chercher au travail alors qu'il ne travaille pas." Se disait Baji, un peu en colère.

Vraiment, il ne comprenait pas qu'elle trouve l'attitude de son petit ami normale.

"Un homme, ne l'a t'il jamais traitée correctement ?"

Sans le savoir, Baji avait vu juste. D'un naturel timide, réservée et n'ayant aucune confiance en elle, Rei n'avait jamais été en couple avant Hori. Alors, elle pensait que ça fonctionnait ainsi. Elle voyait même dans sa jalousie maladive parfois, un aveu de son attachement pour elle.

- Oh, Baji, tu m'écoutes ? L'interpelle Chifuyu le sortant de ses pensées.

- Ouais désolé.

- Qu'est ce qui te tracasse ?

- Rien du tout. Je vais me mettre au travail, ça va pas se faire tout seul.

Il préfère garder ses réflexions pour lui. Qui est il pour donner son avis là dedans ? C'est un courreur de jupons notoire. Il n'a pas vraiment son mot à dire quand lui est loin d'être irréprochable. Pourtant, quand il choisissait d'avoir une petite amie, il ne la traitait pas comme ça.

Cette situation le préoccupait bien plus que ce qu'il voulait bien l'admettre. Rei était quelqu'un de bien. Elle était bienveillante avec tout le monde, généreuse et adorable. Elle ne méritait pas qu'on la traite comme ça.

Il va être encore plus préoccupé, une heure plus tard quand il voit Rei, par la baie vitrée arriver au travail, les yeux rouges, le visage fermé et les traits tirés.

Pourtant, lorsqu'elle passe la porte elle retrouve son sourire radieux. Une sorte d'écran de fumée pour dissimuler son état.

- Salut Rei. Fait Chifuyu. Tu t'es bien reposée ?

- Oui très bien et toi ?

- Moi aussi. Merci pour l'inventaire. Avec Baji ça devait pas être évident. Se moque t'il.

- Je t'entends tu sais ? Fait Baji un peu plus loin.

Rei rit un peu et elle reconnaît que ça lui fait du bien. Sa nuit a été courte. En effet alors qu'elle dormait après avoir essayé une bonne dizaine de fois de joindre Hori, il avait fini par la rappeler au beau milieu de la nuit et lui avait reproché de ne pas avoir répondu à son premier appel deux minutes plus tôt.

"Tu dormais, bien sûr ! Tu as dû finir ta soirée avec ce Baji oui !"

C'était ce qu'il lui avait dit. Elle avait mit plus d'une heure à le convaincre que ce n'était pas le cas et qu'elle dormait bel et bien.

"Si tu le dis." Avait il simplement répondu avant de raccrocher.

Rei avait l'habitude de ce genre d'échange. Un peu trop d'ailleurs. Après cet énième différent, elle avait eu du mal à retrouver le sommeil.

Travailler à l'animalerie était comme une bouffée d'air frais dans ce quotidien difficile à gérer. Si elle n'avait pas ce travail, les journées seraient vraiment compliquées.

Pendant trois jours, Rei n'avait plus eu de nouvelles de Hori. Elle avait tenté de l'appeler en vain. Pourtant ce soir, alors qu'elle était rentrée il y a à peine vingt minutes, elle entend frapper à sa porte.

A sa grande surprise, elle fait face à Hori quand elle ouvre.

- Qu'est ce que tu fais ici ? Lui demande t'elle, étonnée.

- Bah je suis venue te voir. Dit il, haussant les épaules.

- Ça fait trois jours que tu ne me donnes pas de nouvelles, je ne m'y attendais pas.

Hori souffle déjà.

- Rei... on dirait que tu veux toujours que ça se passe mal ! Je suis là, non ! Je repars si c'est pour que tu me reproches quelque chose.

- Non c'est bon, désolée.

Ça aussi Rei avait l'habitude. Jamais elle ne pouvait dire à Hori quoi que ce soit, sans que ça ne l'agace. Plein de fois elle aurait voulu qu'il comprenne que son attitude la blessait. Visiblement, il ne voulait pas en entendre parler.

Après une étreinte intime partagée, ils sont assit dans le canapé et Hori prend la parole.

- Dis, t'aurais un peu d'argent à me dépanner ?

- C'est la fin du mois et je dois encore faire des courses. S'excuse t'elle.

- Ouais, je vois. Souffle Hori. Je vais y aller. Termine t'il en se levant.

- Mais... tu as dit que tu resterais....

- Je dois aller voir qui peut me dépanner, puisque tu ne veux pas.

- Ce n'est pas que je ne veux pas, c'est juste que... j'ai un budget assez restreint cette semaine.

- Et moi je n'ai rien ! Mais bon c'est pas grave, t'inquiètes pas je vais me débrouiller. Rétorque t'il, enfilant sa veste.

Rei fixe le sol et souffle, alors qu'il est vers la porte.

- Attends. Dit elle finalement.

Elle se lève, fouille dans son sac et en sort quelques billets.

- Tiens. Lui dit elle. C'est tout ce que j'ai.

- C'est pas grand chose mais merci quand même. Sourit il, en l'embrassant.

Il ouvre la porte

- Tu ne restes pas ? Demande Rei, presque outrée.

- Non. Je dois aller voir un pote. Je t'appelle et demain soir je passe te voir. J'espère que tu seras de meilleure humeur que ce soir quand je suis arrivée.

Sans plus un mot ou un regard, il referme la porte, laissant Rei avec une envie de hurler. Elle sait très bien ce qu'il vient de se passer. Un chantage affectif où il est le seul gagnant. Elle se sent mal et presque sale d'avoir en plus couché avec lui et qu'il soit partit juste après. Elle se sent idiote aussi de presque entretenir un homme, qui ne veut pas travailler et qui ne l'a jamais remboursée de tout ce qu'elle a pu lui donner en deux ans de relation. Tout ça pour quoi ? Quelques minutes de son temps et un peu d'attention de temps en temps ? Le quitter, elle l'avait déjà fait. A chaque fois il revenait lui promettant des efforts qui s'arrêtaient au bout de deux semaines maximum.

Puis, qui voudrait d'elle si elle n'était pas avec lui ? Hori avait réussi à lui faire croire qu'il était le seul à pouvoir la vouloir. Alors, elle se raccrochait au peu d'intérêt qu'il lui portait quand il y était enclin et s'en contentait.

D'un point de vue extérieur, n'importe qui lui aurait dit d'arrêter au plus vite cette relation. Il n'était pas bon pour elle. Aussi, il ne l'avait jamais vraiment traitée comme une petite amie. Les seules fois où ils se voyaient, c'était chez Rei. Jamais ils n'avaient eu de vrais rendez vous. Jamais un seul restaurant ou même une sortie. Tout se passait exactement comme Hori le désirait ou bien ça ne se passait pas du tout.

Allongée sur son lit, fixant le plafond, Rei sent des larmes qu'elle n'arrive pas à contrôler couler sur ses joues, elle ne sait même pas pourquoi elle pleure exactement, tant il y a de raison. Pourquoi est il comme ça ? Lui a t'elle fait quelque chose de mal ? Est ce qu'elle mérite ça ? Elle n'en sait rien. Elle a beau chercher, elle ne trouve rien de ce qu'elle a pu faire qui justifie ce qu'il lui inflige. Soudain, elle sait pourquoi elle pleure. C'est de la rage. Contre lui qui est injuste mais surtout contre elle même, parce qu'elle est incapable de lui dire non. Incapable de  rester ferme. Comme si quelque chose la retenait à lui. Peut être cet espoir pourtant si fin, qu'il comprenne et change ?

Le lendemain midi, lors de la pause déjeuner des employés de l'animalerie, c'est Kazutora qui prend la parole.

- Rei, tu n'as rien amené à manger ? S'étonne t'il.

- Non... je... je n'ai pas eu le temps de faire les courses. Ment elle. Je mangerai mieux en rentrant. Sourit elle, comme à son habitude.

Sans un mot, Baji glisse son bento entre eux.

- Tiens partage avec moi. Propose t'il.

- Non, t'en fait pas ça va aller. Ne te prive pas de ton repas.

- Soit pas bête. Proteste t'il. Il y a assez à manger pour deux là dedans. Aller mange. Je vais me vexer sinon.

- Je te remercie. Fait elle baissant la tête.

Elle a l'air gênée mais Baji s'en moque. Elle ne va pas passer la journée sans manger, quand même !

Son attitude interpelle grandement ses collègues depuis quelques temps. Chaque fois qu'un d'entre eux a une attention gentille envers elle, elle la refuse presque. Comme si elle pensait que c'était quelque chose d'anormal. Comme si elle ne pensait pas qu'elle méritait de la gentillesse.

Le soir, avant de fermer, Chifuyu s'adresse à elle.

- On fait une soirée avec quelques amis à nous. Ça te dit de venir ?

- Oh c'est vraiment gentil mais... j'ai rendez vous avec mon petit ami ce soir. Répond Rei.

- Ah. Tu passeras une bonne soirée alors. Sourit il. Si vous voulez vous pouvez passer tout les deux un peu plus tard. En général, nos soirées durent très longtemps.

- Je verrai. Merci pour la proposition en tout cas.

- Je t'en prie, avec plaisir.

Rei avait décidé de faire des efforts ce soir. Elle avait décoré son appartement, s'était faite jolie, avait cuisiné le peu de choses qu'il restait dans le frigo qu'elle avait pourtant décidé de garder et surtout, de ne faire aucun reproche à Hori. Elle avait besoin que ça se passe bien avec Hori. Qu'ils passent une soirée paisible et douce. Elle avait hâte qu'il arrive. Assise dans son canapé, son cœur battait bruyament à la perspective de la soirée qui l'attendait.

Une heure était passée depuis l'heure où il devait arriver. Elle avait essayé de l'appeler, en vain une nouvelle fois. Elle avait attendu une heure de plus et avait finalement, décider d'éteindre les bougies qu'elle avait allumées.

Dans sa salle de bain, devant son miroir, elle se trouvait franchement ridicule de s'être apprêtée de la sorte et de l'avoir attendu si impatiemment. Ce n'était pas la première fois qu'il lui posait un lapin. Pourtant, jamais il ne lui donnait aucune explication.

"Pourquoi il serait venu de toute façon ?" Soupire t'elle.

"Qu'est ce que je croyais ? Que je méritais une bonne soirée ?"

"Qu'est ce que j'ai bien pu faire pour mériter ça ? Qu'est ce que j'ai fait de mal ?"

Se regardant une nouvelle fois dans le miroir, elle se dit que pour une fois, elle peut un peu profiter de sa soirée. L'attendre ne sert à rien. Elle l'a bien comprit. Elle saisit son téléphone et cherche le numéro de Baji. Avec eux, elle passera une bonne soirée, elle le sait.

- Rei ? Ça va ? Lui demande Baji.

- Oui... euh... Chifuyu m'a plus ou moins invité à vôtre soirée... si je dérange tu n'as qu'à me le dire c'est pas grave... je ne viendrais pas.

- Pourquoi tu dérangerais ? Mais... tu n'avais pas un rendez vous avec Hori ? Demande t'il, surprit.

- Non... il a eu un empechement... il m'a appelé pour me le dire.

Même le fait qu'il lui ait posé un lapin sans aucune nouvelle ou excuse est trop dur à avouer. Elle aurait beaucoup trop honte de le reconnaître. Elle ne tient pas à ce que Baji sache ce genre de chose.

- D'accord, je viens te chercher si tu veux. Dit naturellement Baji.

- Oh non, ne t'embêtes pas, je peux venir seule si tu me donnes l'adresse.

- C'est vraiment pas très loin de chez toi, mais ça ira plus vite si je viens. Ne bouge pas, je suis là dans dix minutes.

Il raccroche. Pour que Rei accepte qu'on lui rende service, même un service insignifiant, il faut lui forcer la main et ne pas lui laisser le choix. Baji l'a bien compris et agit en conséquences.

"Il a sûrement dit ça pour que je ne vienne pas." Se dit Rei.

"S'il ne m'a pas donné d'adresse c'est qu'il ne veut pas que je vienne. Je vais pas l'en blâmer, je m'incruste déjà à la dernière minute. Je vaux pas la peine qu'il s'embête à m'intégrer ou à venir me chercher."

C'est toutes ces pensées qui traversent l'esprit de Rei, pendant les dix minutes suivantes. Pourtant son téléphone finit par sonner, pile au bout de ces dix minutes.

- Tu peux descendre ? Je suis juste en bas.

- Tu es venu ? Dit elle, dans un souffle surprit.

- Bah... je t'ai dit que je venais non ? Répond Baji, ne comprenant pas vraiment son étonnement.

- Oui... oui, mais... désolée j'arrive tout de suite.

Baji raccroche, toujours surprit. Pourquoi ne serait il pas venu ? Il a une parole.

Quand elle arrive à son niveau, il la gratifie d'un petit sourire qu'elle lui rend.

- Tu es très jolie. Constate t'il.

- Oh. Rougit elle. Je te remercie.

Il lui tend un casque et elle s'installe derrière lui.

- Ça me fait plaisir que tu viennes. Lui apprend Baji. Comme ça tu pourras connaître nos amis. On leur a parlé de toi, ils ont hâte de te rencontrer. 

Jamais au grand jamais, Rei n'avait rencontré les amis de Hori depuis deux ans.

"Pourquoi tu veux les connaître ? Tu veux te faire draguer c'est ça ? Je ne te suffis pas ?"

Depuis ces paroles de la part de Hori, plus jamais Rei n'avait reformulé cette demande. Alors, que ça paraisse si naturel à ses collègues de travail de l'intégrer dans leur bande d'ami la perturbe un peu.

Pourtant cette soirée est de loin la meilleure qu'elle a passé depuis longtemps. Toutes les personnes présentes la font se sentir à l'aise et surtout acceptée sans condition.

Comme si ils l'avaient toujours connu et avec un tel naturel, que c'en est déconcertant pour la jeune femme.

Au fil des discussions, la mauvaise humeur et la boule au ventre de Rei, s'en sont allées, laissant place à une sérénité qu'elle ne se souvient plus avoir ressentit depuis longtemps.

Elle finit par se retrouver aux côtés d'Emma. Cette dernière avait bien envie de parler avec Rei mais elle mentirait, si elle disait que Baji ne l'y avait pas encouragé. Il ressent ce besoin inexplicable d'en savoir plus sur la relation entre Hori et Rei. Ça l'inquiète. Il s'inquiète pour elle et ne comprend pas vraiment pourquoi. Mais son comportement de temps à autre montre qu'elle n'est pas heureuse. Il a besoin qu'elle le soit.

- Alors Rei, tu passes une bonne soirée ? Lui demande Emma.

- Oui merci. Sourit elle, sincèrement cette fois. De ce que j'ai compris, tu es la sœur de Mikey et la petite amie de Draken ?

- Oui. Excuse mon frère il a trop mangé et s'est endormi. Pourtant il était content que tu viennes. Il devrait se réveiller dans quelques minutes.

Rei rit un peu. Il est vrai que c'est assez comique à voir que Mikey s'endorme en un clin d'œil et que ses amis le regardent d'un œil désespéré mais pourtant pas surprit.

- Tu es souvent là quand ils font des soirées tous ensemble ? Demande Rei à Emma.

- Oui tout le temps. On s'amuse bien.

- Et... ça ne gêne pas Draken. Je veux dire il n'a jamais rien dit que tu sois avec ses amis ? Semble vraiment se questionner Rei.

- Non, pourquoi il dirait quelque chose ? Il ne me cache pas au contraire. Puis... il n'a rien à cacher.

Ça semble si... facile. Se dit Rei. Leur relation est si paisible et belle à la fois. Elle a raison. Draken ne cache pas Emma. Au contraire, il semble même fier d'être son petit ami. De se tenir prêt d'elle. De lui tenir la main.

Les rares fois où Hori et Rei se sont retrouvés dehors tout les deux, ils marchaient à un mettre l'un de l'autre comme si Hori ne la connaissait pas.

Est ce que c'est sa relation à elle, qui n'a rien de normal ? Se demande Rei. Pourquoi est ce que Hori ne fait pas le même genre de chose que fait Draken ?

Elle n'en sait rien. Tout ce qu'elle sait à l'heure actuelle est que c'est la première fois, qu'elle arrive à s'amuser sans trop penser à Hori. Il est à présent deux heures du matin et Rei n'a même pas vu le temps passer.

- Heureusement qu'on ne bosse pas demain. Dit Kazutora à Rei, lui désignant Chifuyu bien aviné, devant eux.

- C'est clair. Constate Rei, dans un petit rire.

Ils ne travaillent pas demain. Rei va donc se retrouver seule. Elle en a un petit pincement au cœur. Les petits moments qu'elle passe avec eux sont les seuls qui lui apportent un peu de légèreté en ce moment.

Une demi heure plus tard, le téléphone de Rei sonne. C'est Hori. Elle souffle et se dirige plus loin pour qu'il n'entende pas le bruit.

- Rei... dis je peux passer chez toi ? J'ai besoin d'un peu d'argent... promis on passe la soirée ensemble demain. Là j'étais vraiment fatigué ce soir, demain je me rattrape. Alors est ce que tu peux me dépanner ce soir ?

- Hey Rei, je te sers un autre verre ? Dit Baji arrivant derrière elle. Désolé. S'excuse t'il en chuchotant voyant qu'elle est au téléphone.

- C'est qui ? S'exclame Hori. Ah donc quand je ne suis pas là, tu t'éclates avec un autre mec ?!

- Non, c'est pas ça... c'est juste Baji.

- Ouais encore lui ! Tout ça parce que je ne suis pas venu ? Tu ne peux pas attendre tranquillement demain ? Il te faut l'attention d'un autre ? T'as pas honte Rei ? Je suis ton mec non ? Et toi tu vas te faire draguer, juste parce que je n'ai pas pu venir ? Pourquoi tu me fait ça ? Je ne mérite pas ça ! Je suis resté avec toi moi ! Pendant deux ans ! Y a toujours un soucis avec toi !

- Non... je te jure qu'il ne se passe rien, on boit juste un verre entre amis. Culpabilise Rei. Je suis désolée je pensais pas que ça te blesserait.

- Peu importe ! La coupe sèchement Hori. Tu peux me dépanner ou pas ?

- Non... je t'ai déjà donné ce qui me restait... je suis vraiment désolée... je serai bientôt payée...

- Je rêve ! Si c'était ton Baji de mes deux qui te le demandais tu ferais des pieds et des mains pour l'aider. Mais moi tu me laisses dans la merde, pour un mec qui veut sûrement juste te baiser, si ce n'est pas déjà fait.

- Je suis désolée... je ne peux pas t'aider.

- Ouais c'est ça. C'est fini toi et moi ! Lâche t'il avant de raccrocher.

Rei est à présent tremblante. Elle n'en revient pas de ce qu'il vient de se passer. Tout est allé si vite. Comment ça a pu se passer comme ça ? Elle était honnête quand elle disait qu'elle ne pouvait pas l'aider. Elle même n'avait plus rien. Pourquoi est ce qu'il le prend aussi mal ?

Quand elle se retourne sa situation s'empire. Elle s'aperçoit que Baji à tout entendu. Vu comme Hori criait, il a sûrement aussi entendu ce qu'il lui a dit.

- Rei... Fait Baji, un peu hésitant. Je suis désolé je ne savais pas que tu étais au téléphone je...

- C'est pas de ta faute. Je vais rentrer... demain il sera calmé. Merci pour ce soir.

- Attend. Fait il, lui retenant le poignet alors qu'elle s'apprêtait à s'enfuir. C'est vraiment une si mauvaise chose que ce soit fini entre lui et toi ?

Oui, il a tout entendu ça ne fait aucun doute. La honte assaille Rei plus que jamais et elle en tremble encore plus.

- On... on a déjà... eu ce genre de dispute... il... ne le pense pas... demain il m'appelera.

- Oui parce qu'il aura besoin d'argent ! T'es idiote ou quoi ?!

Baji ne voulait pas lui parler comme ça. Pas du tout. Mais ça le rend dingue que Hori puisse la traiter de la sorte. Comme sa banque personnelle et une femme de temps en temps pour satisfaire ses besoins.

Il a réalisé pourquoi elle n'avait pas ramené à manger ce midi. Parce que Hori lui avait prit l'argent qu'il lui restait. Elle n'avait plus rien.

Il s'en veut de lui avoir parlé sur ce ton. Elle en a eu assez pour ce soir sans qu'il n'en rajoute.

- Excuse moi, je...

- Je vais y aller. Dit elle simplement, se détachant de son emprise.

- Il est tard, je vais te raccompagner.

- Non ! Ce... s'il sait que tu m'as raccompagnée ce sera pire... je vais rentrer à pieds.

- Est ce que... tu peux au moins m'envoyer un message quand tu es rentrée ? Tu peux l'effacer après si tu veux... je veux juste... savoir que tu es bien rentrée.

- Très bien. Souffle t'elle avant de rapidement quitter la soirée.

Dépité, Baji rejoint ses amis, toujours surpris de ce départ.

- Rei a eu un soucis ? Demande Mitsuya.

- C'est son mec son soucis ! Lance Baji la machoire serré.

Quand ils l'interrogent, Baji leur raconte ce qu'il a entendu mais aussi, son emportement qu'il regrette vraiment.

- Ouais, t'es pas très fin. Souffle Draken.

- Mais ça me rend dingue Draken ! Pourquoi elle se laisse traiter comme ça ?! S'emporte de nouveau Baji.

- Je reconnais que je ne comprend pas non plus. Souffle Mikey.

- Moi c'est face à ce genre de situation que la baston me manque. Lance Mitsuya.

- C'est clair ! Approuve Mikey.

- Elle n'est pas idiote vous savez ? Intervient Emma. Elle est juste... convaincue. Elle pense que ce qui se passe, les crises de son copain, sa jalousie est entièrement de sa faute. Que s'il réagit comme ça c'est sûrement qu'elle a fait quelque chose de mal. Elle trouvait même extraordinaire que je sois ici avec Draken et ses amis. Pour elle, ce n'est pas quelque chose de logique. Elle n'a jamais connu autre chose et il a sûrement dû lui rentrer dans la tête que s'il ne veut plus d'elle plus personne ne voudra être avec elle. Elle le croit sûrement. Elle pense que s'il s'en va, elle sera toute seule. Alors elle le satisfait pour ne pas que ça arrive. Explique t'elle, sincèrement touchée de sa situation.

- Personne d'autre ne voudrait d'elle ?! S'exclame Baji. Mais enfin Emma ! Tu as bien regardé Rei ?! Elle est magnifique, gentille, drôle... elle pourrait avoir qui elle veut ! Quelqu'un de bien mieux que ce connard !

Chifuyu et Kazutora s'échangent un regard. Est ce que Baji se rend compte de comment il parle de Rei ? Ils jugent judicieux de ne pas le lui faire remarquer pour le moment, vu la situation, mais se jurent de le lui faire comprendre bientôt.

- Oui, surtout quelqu'un qui ne la traite pas d'idiote. Soupire Draken.

- Je ne le pensais pas ! Se défend Baji. Je ne pense pas ça d'elle ! Mais vraiment... ça m'énerve. Ça m'énerve tellement.

Ça se voit. Les poings de Baji sont fermement serrés. Que Rei soit aussi aveugle l'insupporte. Son téléphone indique un nouveau message. Rei est rentrée et cela suffit à lui faire desserer la machoire.

- Bon... Intervient Mitsuya. Je crois qu'on ferait mieux de rentrer. Et... tu ferais mieux de t'excuser demain. Dit il à Baji.

Le jeune brun hoche la tête, avant d'à son tour se lever pour s'en aller. Oui, il s'en veut vraiment. Il est clair qu'elle a dû mal le prendre. Il n'avait pas à se permettre ça.

Après leur jour de congés, Baji arrive au travail avec la boule au ventre. Est ce que Rei est fâchée contre lui ? Il espère que non. Il n'a pas envie qu'elle s'éloigne de lui.

"T'aurais dû tenir ta langue, abrutit !" Se dit il.

Elle est arrivée avant lui et est occupé à nettoyer. Il s'approche d'elle, d'un pas hésitant.

- Tu veux que je t'aide ? Lui demande t'il maladroitement.

- Non. Merci.

Oui, elle est remontée. Constate Baji, dépité.

- Tu... tu t'es bien reposée ?

- Oui. Merci.

En général, elle lui demande au moins si lui aussi s'est bien reposé. Pas aujourd'hui. Ce n'est pas vraiment qu'elle est fâchée. C'est la honte de ce qu'il a entendu et apprit l'autre soir qui la pousse à agir comme ça.

La journée de travail se passe donc sans que jamais, Rei n'adresse la parole à Baji. La honte n'est pas la seule raison. Il y a aussi le fait qu'elle s'est réconcilié avec Hori et qu'il l'a tellement fait culpabiliser d'être aussi proche de Baji, qu'elle préfère ne pas jeter de l'huile sur le feu quitte à s'éloigner de lui à contre cœur.

C'est quand Chifuyu lui révèle cette information que Baji se sent blessé. Il n'a aucune envie de s'éloigner d'elle. Encore moins pour un mec comme Hori. La fin de journée se passe dans une ambiance pesante pour Baji. C'est bien la première fois, qu'il est préoccupé par le fait qu'une femme s'éloigne de lui.

A la fermeture, Hori vient chercher Rei. Elle a l'air heureuse de ça. Mais aucun de ses trois collègues n'est dupe.

"Ouais... des efforts qui vont durer deux jours pour qu'elle accepte mieux ses conneries plus tard." Enrage Baji.

C'est en broyant du noir ce soir là, que Baji rentre chez lui.

"En même temps... je croyais quoi ? Qu'elle allait le quitter et enfin se rendre compte que j'existe ?"

"Je suis vraiment trop con. Si ça se trouve je ne vaux pas mieux que lui non plus."

"Peut être que je ne l'aurai pas mieux traité. Je l'ai même insultée et j'ose espérer quelque chose d'elle ?!"

"C'est sûrement mieux comme ça. Elle a pas besoin qu'un don Juan, lui court derrière."

C'est en se rabaissant lui même, qu'il passe la soirée chez lui.

Quand Hori et Rei rentrent chez la jeune femme, l'ambiance est paisible pour la première fois depuis longtemps.

- Je suis content que tu t'éloignes de ce mec qui ne cherche qu'à te baiser. Enfin tu me fais plaisir. Déclare Hori.

- Hm. Fait Rei, dans un sourire mitigé.

Elle n'aime pas vraiment qu'il parle aussi mal de Baji. Certes il aime flirter, il aime plaire. Mais jamais il n'a eut de mauvais comportement avec elle. Malgré les apparences, Baji est quelqu'un qui se préoccupe vraiment de ceux qui l'entourent. C'est quelqu'un d'attentionné à qui on peut parler de tout. Malgré son goût pour les conquêtes, c'est quelqu'un de bien.

- Il n'est pas méchant. Dit Rei.

- Manquerait plus qu'il le soit. Rit Hori. Il a pas l'air bien futé.

- Tu te trompes. Proteste t'elle.

Soudain, le regard de Hori s'assombrit.

- Pourquoi tu le défends ? Gronde t'il.

- Parce que c'est pas la personne que tu décrit.

- Je vois... t'as envie de te le faire c'est ça ? Il t'excite ?! Vas y fait la trainée si ça te chante mais ce sera sans moi, Rei. Tu ne me respectes même pas, hein ? Tu préfères qu'il te baise et me perdre ? Tu ne connais pas les hommes ? Tu crois qu'il pourrait rester avec toi ? Il trouvera mieux que toi une fois qu'il t'aura eu.

- Ça n'a rien à voir avec ça. Soupire Rei. Arrêtons d'en parler s'il te plaît. Ça ne mène nulle part.

- Ouais si tu le dis. Tu vois ? Tout se passait bien ! Il a fallut que tu gâches tout ! J'ai fait l'effort de venir te chercher alors que mes potes m'avaient proposé de sortir, tu m'as à peine remercier !

C'est la première fois quand il lui dit ce genre de choses qu'elle compare.

"Pourquoi tu dérangerais ?"

"J'ai choisis de te ramener, tu ne me dois rien."

"Ça me fait plaisir que tu viennes."

"Tu es très jolie."

"Il est tard je vais te ramener...Envoie moi au moins un message... je veux juste savoir que tu es bien rentrée."

Et soudain elle se sent coupable de penser à Baji et à sa façon d'être avec elle, alors qu'elle est avec Hori. Elle chasse ses pensées de son esprit.

- Je suis désolée. Lui dit elle.

- C'est bon, je te pardonne. Essayons de passer une bonne soirée, dans la bonne humeur au moins, arrête de me faire des reproches. Je reste dormir avec toi ce soir. Conclut Hori, comme si c'était un exploit.

Il embrasse son cou et ses lèvres. Une nouvelle fois ils couchent ensemble et lorsqu'ils ont fini Rei à la même impression qu'il y a quelque temps. Comme si elle était sale. Comme si elle n'était qu'un objet. Hori fume tranquillement sans un seul échange de parole avec elle, aucune attention. Comme d'habitude. Il a même fallut plusieurs semaines, pour que Hori sache qu'elle travaille dans une animalerie, tant il ne lui demande jamais rien sur elle. Visiblement, elle ne mérite que ça. Il ne changera jamais et elle commence à s'en rendre compte.

"Baji avait raison. Je ne suis qu'une idiote."

"Mais qui voudra de moi, si je le quitte vraiment ?"

"Je vais finir par m'habituer. Il est comme ça de toutes façons."

Résignée, elle s'allonge dans son lit, pensive.

Le lendemain matin, il est tôt quand Hori la réveille. Elle aurait pu dormir encore mais visiblement, il en a décidé autrement.

- Rei ? Tu as été payée hier, pas vrai.

- Euh... oui. Fait elle, encore endormie.

- Tu peux me dépanner, ma chérie s'il te plaît ? J'ai un truc à faire ce soir.

Le visage de Rei montre sa contrariété.

- Quoi encore ? Souffle Hori. Je comprend pas ça s'est bien passé hier, non ? Tu as passé une bonne soirée ! T'es jamais contente, alors que je fais des efforts ! Rien ne te suffit c'est dingue !

Sans un mot, elle se lève lui tend quelques billets et se recouche. Hori reprend.

- Tu vas encore faire la gueule ? Pourquoi encore ? J'en ai marre chaque fois que je viens il y a un problème ! Je vais y aller et te laisser te calmer, c'est mieux.

Elle ne dit toujours rien quand il passe la porte en la claquant. Qu'est ce qu'elle pourrait dire ? Quoi qu'elle dise il ne verra pas le problème ? Pourquoi ? Pourquoi c'est si dur de le laisser partir ? Pourquoi a t'elle l'impression qu'elle finira sa vie dans cette situation ?

Sa journée de travail, se passe comme la précédente, elle évite le plus possible le contact avec Baji. Pourtant rire et discuter avec lui, lui manque beaucoup.

Elle a une folle envie d'aller s'excuser, de lui dire qu'il ne mérite pas qu'elle soit si froide. De lui demander... son aide ?

"Sort moi de là... je t'en supplie."

C'est ce qu'elle a envie de lui dire vraiment. Et aussi qu'il avait raison sur tout. Rien n'est normal et pour une fois, elle le voit clairement.

Pourtant elle n'en fait rien et se résigne une fois de plus. Elle a choisit elle même sa situation. Elle ne peut tout de même pas faire peser ça pour lui. Il a sa vie et a autre chose à faire que de se préoccuper de l'imbécile qui a décidé de se mettre elle même dans le pétrin et d'y retourner dès qu'elle le peut. Puis... la honte qu'elle ressentirait... elle ne préfère même pas imaginer.

Lorsqu'elle finit sa journée, elle salue ses collègues dans un sourire polie et s'en va. A peine a t'elle passé la porte que Baji souffle bruyament. Chifuyu et Kazutora ont un regard entendu l'un envers l'autre. Profitant d'un moment où il n'y a pas de client, ils s'expriment.

- Bon ça suffit ! Lance Chifuyu.

- Ouais, là y en a marre ! Enchérit Kazutora.

- De quoi vous parlez ? S'étonne Baji.

- De toi ! Lui répond Chifuyu clairement à bout. Parle lui qu'on en finisse avec ton air de zombie sous acide !

- Elle s'est remise avec son mec, il ne veut plus qu'elle me parle. Tu veux que je fasse comment ? Elle a choisit de s'éloigner, je ne vais pas la forcer !

- T'as pas entendu Emma, l'autre soir ? S'insurge Kazutora. Ce n'est pas son choix. Elle n'arrive pas à se sortir de cette situation. Si elle pouvait choisir librement elle ne se serait pas éloignée de toi !

- Vous êtes marrant vous. Rit nerveusement Baji. Vous croyez que je veux pas l'aider ? Que je ne veux pas... être à ses côtés ? Mais... elle m'a vu draguer des dizaines de filles... courir après n'importe quelle conquête. Après un mec comme le siens... c'est pas un mec comme moi qui lui faut. Si ça se trouve... je lui ferai du mal d'une autre manière.

- Sérieux ? Tu as envie de lui faire du mal ? Lui demande Chifuyu.

- Mais bien sûr que non !

- Alors pourquoi tu lui en ferais ? Intervient Kazutora, arquant un sourcil.

- Vous ne comprenez rien ! S'énerve Baji. C'est mon heure je vais y aller. Dit il simplement avant d'aller chercher ses affaires et de s'en aller.

"Ils ne me connaissent pas ou quoi ?"

"Si je lui fais du mal... ce sera encore pire !"

"Ils croient que je n'aimerai pas être un homme bien, pour elle ? C'est impossible."

"Qu'est ce que je peux lui apporter au fond à Rei ?"

"Elle souffre déjà, je ne vais pas en rajouter."

Pour passer sa soirée et décompresser, Baji décide de se rendre dans un club assez fréquenté. Rei lui manque, il ne va pas mentir. Seulement, ce soir, il préfère ne penser à rien. Malgré sa détermination, il ne va pas avoir le choix. En effet, alors qu'il a les yeux rivés sur son verre, il entend à une table à côté, une voix qui l'agace fortement.

- Non, t'inquiètes pas ma belle, c'est pour moi. J'ai eu une bonne rentrée d'argent aujourd'hui.

Cette voix vantarde et énervante, c'est celle de Hori, Baji en est sûr. Il se retourne dans un regard noir et il constate qu'il a vu juste. Son sang ne fait qu'un tour.

Comment ce mec peut avoir une petite amie comme Rei, et pourtant flirter avec une autre, avec ce qui semble être l'argent de Rei qui plus est. Il se lève de la chaise oû il était assit près du comptoir, termine son verre en une gorgée et se dirige vers Hori.

- Tu as une copine, enfoiré ! Lui dit il, franchement en colère.

- Quoi ? Fait la femme en face de Hori.

C'est Baji qui lui répond.

- Ouais. Ça fait deux ans qu'il a une copine qu'il traite comme de la merde. Et devine quoi ? L'argent avec lequel il a payé cette bouteille, c'est celui de sa copine.

- Il est bourré, ne l'écoute pas. Se défend Hori.

- Je suis parfaitement sobre, on peut l'appeler si tu préfères. Répond Baji.

- Non ! Proteste vivement Hori.

La jeune femme a un rire nerveux.

- Tu me dégoûtes. Dit elle à Hori, avant de tourner les talons.

- De quoi tu te mêles toi, putain ! S'emporte Hori. Je n'ai jamais forcé Rei à faire quoi que ce soit.

- Ah oui ? Et elle le sait que l'argent qu'elle te prête te sert à faire avec d'autres femmes ce que tu ne fais même pas avec elle ?

- Tu vas le lui dire ? Tu penses qu'elle te croirait ? Rit il. Quoi que je lui dise, elle me croira, je n'aurais qu'à lui dire que tu mens et c'est moi qu'elle croira. Je passerai une soirée avec elle et ça lui suffira pour oublier tout ce que tu lui as dit. Pourquoi est ce qu'elle te croirais toi ? Un mec qui ne cherche qu'à la mettre dans son lit ? Tu ne vaux pas mieux que moi ! Tu veux juste l'utiliser toi aussi, d'une autre manière.

C'est faux. Entièrement faux. Le fait que Hori le sous entende met Baji hors de lui. Instinctivement, son poing se lève et le sourire de Hori s'agrandit.

- Vas y frappe moi ! Tu ne feras qu'ajouter du crédit à tout ce que je lui dirait. Elle gobe tout ce que je lui dit. Je lui ai demandé de s'éloigner de toi. Tu lui as parlé récemment ? Sourit il encore plus.

Tant pis pour la crédibilité qu'il lui rajouterait, le poing de Baji s'abat sur le visage de Hori qui tombe au sol.

Ça fait du bien, Baji ne va pas mentir. Ça le soulage grandement. Comme s'il attendait de pouvoir faire ça depuis longtemps. C'est d'ailleurs le cas.

- Je ne la traiterai jamais comme tu le fais ! S'exclame Baji.

- Alors elle te plaît, hein ? Rit Hori, se relevant et essuyant du revers de la manche sa bouche qu'à fait saigner Baji.

Baji reste silencieux. Hori ne mérite pas d'entendre tout ce qu'il ressent pour elle. A quel point il la trouve merveilleuse. A quel point le moindre de ses sourires illumine sa journée. A quel point il a envie de devenir tout ce qu'elle mérite. A quel point il a envie et besoin de la voir heureuse.

Hori rit encore, accentuant la colère de Baji.

- Tu penses que tu peux l'avoir ? Se moque Hori. Elle ne me quittera jamais. Quoi que je puisse faire, elle restera. Puis franchement, qu'est ce qu'elle ferait avec un mec comme toi ? Elle n'a aucune confiance en elle, alors comment tu veux qu'elle ait confiance en toi, avec ta réputation ? Tu es ridicule.

- Ferme ta gueule ! Fait Baji, s'avançant dangereusement vers lui.

Avant d'aller trop loin, Baji souffle un bon coup. Sa fureur en ce moment, a rarement connu d'égal. Dans un regard mauvais à Hori, il préfère quitter ce club.

Quand il rentre chez lui, il balance sa veste sans ménagement et s'affale bruyament et lourdement sur son canapé.

Il prend son téléphone et voit l'heure. Il est minuit.

"Ce batard ne dois même pas s'en rappeler."

Se calmant un peu, il pianote sur le clavier de son téléphone.

"Je sais que tu ne veux pas me parler. Tu peux effacer ce message si tu préfères. Mais je tenais à te souhaiter un joyeux anniversaire Rei."

Il soupire et repose son téléphone sur son torse, posant son bras en travers de son visage. Sans qu'il ne s'y attende, le son qu'émet son téléphone, lui indique qu'il a reçu un message. Intrigué, il regarde de qui ça vient.

"Je ne l'effacerai pas. Tu es le premier à me le souhaiter. Je te remercie. Et désolée pour mon attitude de ces derniers jours ce n'était pas correct. Vraiment, je suis désolée. Ça me manque de ne plus te parler."

"Oublions ça alors et reprenons nos habitudes. Bonne nuit, à demain."

"Oui, tu as raison. A demain. Bonne nuit."

Soudain la mauvaise humeur de Baji s'est envolée. Dans un petit sourire, il s'apprête à aller dormir.

Rei de son côté, sourit elle aussi. Il aurait pu lui en vouloir assez pour ne pas lui envoyer ce message. Pourtant ce n'est pas le cas. Cependant, c'est un autre message qu'elle attendait sans grand espoir toutefois. Elle se rend compte que ça ne la dérange pas autant qu'elle le pensait. Elle s'y attendait pour être honnête. Mais elle sait que la raison de sa quasi indifférence est autre que l'habitude. Baji, lui, y a pensé et ça lui fait sûrement plus plaisir que si Hori s'en était rappelé pour une fois. Baji, arrive t'il à lui faire voir les choses autrement ?

Elle arrive au travail, une heure avant l'ouverture comme convenu, cette sensation de poids en moins en elle. Une légèreté retrouvée qu'elle apprécie grandement. Elle n'est même pas contrariée que Hori n'ait toujours pas appelé.

- Joyeux anniversaire Rei ! Sourit Chifuyu en l'accueillant.

- Merci. Sourit elle grandement.

- Mais putain... où est ce qu'il est encore ?! Marmone Baji dans son coin.

Rei se demande de quoi il parle. En effet, il a l'ait nerveux, regarde sa montre, son téléphone et fait les cent pas.

C'est quand Kazutora passe la porte de l'animalerie, une boîte en carton dans les mains, que Rei comprend ce qui se passe.

- Ah bah quand même ! Râle Baji. Tu attendais son anniversaire de l'an prochain ?!

- Désolé, la prochaine fois je sortirai les ailes de ma moto, pour éviter les embouteillages. Ironise Kazutora. Joyeux anniversaire Rei. Lui sourit il cette fois.

Chifuyu s'empresse de saisir le carton dans les mains de Kazutora, il l'ouvre et place rapidement quelques bougies, sur le gâteau qui s'y trouve, qu'il allume.

- Aller, souffle et fait un voeu. Dit Chifuyu à Rei.

Le sourire de Rei, lui fait mal tant il s'étire sur son visage. C'est la première fois depuis deux ans qu'on a préparé quelque chose pour son anniversaire et ça la touche vraiment.

Elle n'est pas au bout de ses surprises quand Chifuyu sort de derrière le comptoir, un bouquet de fleur et un paquet cadeau.

- C'est de la part de nous trois. Lui apprend Chifuyu. Enfin, ce qu'il y a dans le paquet cadeau, c'est l'idée de Baji.

Elle se tourne vers le brun, intriguée.

- Ouvre au lieu de me regarder. Rit il un peu.

Quand le contenu du paquet se dévoile, Rei est encore plus émue. Il s'agit d'un foulard en soie qu'elle avait repéré dans une boutique voisine. Elle en avait parlé avec le vendeur quand il était venu leur rendre visite. Quand il lui avait annoncé le prix, l'enthousiasme de Rei était repartit aussi vite qu'il était arrivé.

Il s'en est souvenu ? Se demande Rei. Elle n'en a parlé qu'une seule fois. Il y a deux mois de ça qui plus est. Comment il a fait ? Surtout comment il fait pour s'intéresser à elle, sans qu'elle ne s'en rende compte ?

Elle se tourne vers lui, une nouvelle fois et quand leur regard se croisent, elle ne sait pas ce qu'elle ressent. Elle est comme figée. Incapable d'avancer, de reculer ou même de parler. Elle ne peut que le regarder et espérer qu'il comprenne ainsi, à quel point elle lui est reconnaissante.

C'est Kazutora qui pousse discrètement Baji vers elle. Le jeune homme se reprend s'avance vers le comptoir, saisit le foulard et le passé autour du cou de Rei.

- Il te va très bien. Sourit il, lui retirant les mèches de cheveux entourées dans le foulard.

Rei rougit plus que de raison. La chaleur qui l'envahit en ce moment est des plus agréable. Tout les deux sont gênés mais dans le bon sens. Chifuyu décide quand même de leur venir en aide.

- Et si on mangeait ce gâteau avant qu'on doive ouvrir. Hors de question qu'on le partage avec les clients !

Un rire envahit la pièce et rapidement les estomacs sont remplis.

Leur journée de travail se passe de la meilleure des manières. La bonne humeur est revenu et le temps passe tellement vite qu'ils n'ont même pas l'impression de travailler.

A l'heure de la fermeture, ils se retrouvent devant l'animalerie.

- Et si on sortait fêter ça ce soir ? Propose Kazutora. Enfin, si Chifuyu sait se tenir. Le taquine t'il.

- Je serai raisonnable. Râle t'il. C'est une bonne idée. T'en dis quoi, Rei ?

Instinctivement, la jeune femme se tourne vers Baji.

- Tu viens toi ? Lui demande t'elle.

- C'est ton anniversaire. Évidement que je viens. Répond t'il.

- Sortons alors. Déclare Rei.

- Si on allait manger chez les Kawata ? Propose Baji. Rei ne les connaît pas encore.

- Bonne idée. Rajoute Kazutora. Allons y.

Baji a l'air bien décidé à intégrer Rei dans sa vie et auprès de son entourage. En six mois il a fait pour elle, tout ce que Hori n'a jamais pensé à faire en deux ans. En y pensant, elle se rend compte qu'elle n'a même pas regardé son téléphone une seule fois, pour voir si Hori l'avait contacté. Contrairement à son dernier anniversaire où elle avait attendu et vérifié son téléphone toute la journée espérant un appel qui n'était jamais arrivé. Toutefois, ça ne la dérange pas et elle n'a même pas envie de savoir. Réaliser ça la perturbe mais pas dans le mauvais sens. Elle ne sortira pas son téléphone. L'idée de passer sa soirée entourée de ses trois collègues de travail, suffit à ce qu'elle n'ait besoin de rien d'autre.

Arrivé dans le restaurant chaleureux des Kawata, Rei s'étonne de la similitude et de la si grande différence entre les deux jumeaux. Ils l'accueillent chaleureusement.

- On a pas mal entendu parler de toi ! Annonce Smiley.

- Ah oui ? S'étonne grandement Rei.

- Oui. Ils aiment beaucoup travailler avec toi. Rajoute Angry. Baji en particuliers.

- Angry. Gronde Baji.

Voyant l'expression sur le visage de Baji, Angry réalise que peut être, il n'aurait pas dû dire ça. Mais il ne voit pas en quoi, c'est quelque chose de grave.

Rei n'y prête pas attention. Pour cause Smiley est occupé à lui expliquer fièrement la carte qu'ils ont créé. Comme s'il attendait de la rencontrer. C'est le cas. Ils avaient envie de savoir qui était cette femme dont Baji parlait comme d'aucune autre.

Profitant du fait que Smiley et Angry accaparent toute l'attention de Rei, Kazutora s'avance vers Baji.

- Alors ? Tu lui as dit que tu as vu Hori hier soir ?

- Tu veux que je lui apprenne que son mec la trompe le jour de son anniversaire, Kazutora ? Et on dit que c'est moi le moins délicat de la bande. Souffle Baji.

- Il faut qu'elle le sache.

- Oui. Mais pas aujourd'hui. Regarde la. Fait il, la désignant de la tête. Elle sourit, elle rit, elle est joyeuse. Je ne veux pas lui faire de peine. Pas ce soir.

- Je comprend. Répond Kazutora. Faisons lui passer une bonne soirée. C'est son anniversaire. C'est elle la reine aujourd'hui.

- Exactement. Sourit Baji.

Et c'est ainsi qu'elle s'est sentie. Traitée comme une reine. Tous faisant attention au moindre de ses besoins, à ce qu'elle ne manque de rien. Tous prenant le temps de lui raconter des anecdotes tantôt drôles, tantôt touchantes pour qu'elle les connaisse mieux, la laissant faire de même quand une idée lui traversait l'esprit. Elle se sentait considérée et... à sa place.

Quand l'heure de s'en aller arrive, il n'y a plus qu'eux dans le restaurant. Rei a passé une très bonne soirée et c'est tout ce qui semble important pour tout le monde.

- Reviens quand tu veux Rei, tu seras toujours la bienvenue. Même sans eux si tu veux. Ils sont sympas mais à petite dose. Se moque Smiley.

- Les amis de longues dates. Tu vois ce que c'est ? Souffle Baji, à l'intention de Rei.

La jeune femme rit et remercie les Kawata de leur accueille avant de suivre les autres dehors.

- Je vais ramener Chifuyu. Cet idiot ne tiens vraiment pas l'alcool.

- Je suis ton patron je te rappelle ! S'offusque Chifuyu pointant son doigt sur Kazutora.

- Oui, je sais. Aller viens on rentre. Rentrez bien. Dit il au deux autres.

Baji a un petit rire les voyant agir et une fois qu'ils sont sur la moto de Kazutora, non sans mal, il se tourne vers Rei.

- Je te ramène ?

- Oh... oui merci.

En une fraction de seconde, Baji a une autre idée. Il regarde sa montre.

- Remarque... c'est encore ton anniversaire pendant deux heures. Tu veux qu'on fasse autre chose ?

- Je... j'ai envie que tu me montres un endroit que tu aimes. Je veux... essayer de te connaître comme tu me connais.

Elle a un peu honte de lui demander ça. Peut être la trouvera t'il un peu trop intrusive ? Elle n'a pas à s'incruster dans sa vie comme ça. Pourtant Baji ne semble pas contrarié. Bien au contraire.

- Avec plaisir. Sourit il.

En chemin, ils longent le fleuve tama et après quelques minutes où Rei admire la vue, ils arrivent aux abords du sanctuaire Musashi. Il est vide et Rei se demande ce qu'il font là.

Elle suit Baji, sans aucune crainte pourtant. Il l'entraîne sur les marches où ils prennent place tout les deux.

- C'est quoi cet endroit. Lui demande Rei.

- C'est une assez longue histoire. Rit un peu Baji.

- Hmm... on a encore une heure et demi. Dit elle, regardant la montre du jeune homme.

Alors elle veut vraiment en savoir plus sur lui ? Elle n'a pas dit ça juste pour lui faire plaisir ?

- Merde. Fait il soudainement. J'aurais dû m'arrêter en chemin pour acheter de quoi grignoter au moins. Que tu aies quelque chose à manger pour terminer ton anniversaire. Quel con !

- T'en fait pas. Il... il ne me manque rien pour terminer mon anniversaire. J'ai tout ce dont j'ai besoin.

Baji rougit furieusement et tourne la tête pour éviter qu'elle le voit. Il se ressaisit rapidement.

- Tu... tu veux vraiment connaître, l'histoire de cet endroit ? Lui demande t'il.

- Bien sûr ! J'en ai envie.

- Très bien.

Ils perdent la notion du temps à mesure que Baji lui raconte l'histoire de cet ancien lieu de réunion pour le Toman. Leurs combats, cette indéfectible amitié et loyauté qui les unissaient et qui continue de le faire, les valeurs qu'ils voulaient défendre et qu'ils défendent encore d'une autre manière.

Baji a cette joyeuse nostalgie quand il lui raconte tout ça. Une expression presque enfantine et un sourire qui s'étend tellement sur son visage que Rei est fascinée par son récit et n'en perd pas une miette et lui pose même des questions, pour avoir plus de détails.

Quand Baji termine de tout lui raconter, l'heure est bien avancée. Bien plus avancée que ce qu'ils avaient prévu.

- Deux heures du matin ? S'étonne t'il. On va regretter dans quelques heures.

- Non. C'est impossible que je regrette une soirée comme ça.

Une nouvelle fois, le rouge monte aux joues de Baji. Est ce qu'elle se rend compte dans quel état elle est capable de le mettre en une seule phrase ?

- Il vaudrait mieux qu'on rentre. Dit Baji. On va être beaux demain à s'endormir sur les enclos.

Rei partage son rire et ils prennent le chemin du retour. Quand Baji la dépose en bas de chez elle, la jeune femme porte sa main au foulard qu'elle n'a pas enlevé de la journée.

- Merci Baji. Merci pour cette journée. C'est en grande partie à toi que je la dois. Et... j'ai adoré cette fin de soirée. On... on le refera ?

- Quand tu veux. Bonne nuit Rei.

- Bonne nuit. Sourit elle, avant de s'engouffrer dans son immeuble.

Elle rentre chez elle, se dirige vers sa salle de bain et quand elle en sort, pour la première fois de la journée, elle regarde son téléphone. Aucune nouvelle de Hori. Mais cette fois, ça ne la contrarie même pas. Constatant ça, elle se sent comme... libéré ? Comme si elle se détachait lentement de lui.

Avant elle se serait sentit tellement coupable d'avoir passer sa soirée d'anniversaire avec d'autres personnes que Hori et serait rester chez elle, seule.

Ce soir pourtant elle ne ressent rien de tout ça. Pour une fois, elle a pensé à elle et on a pensé à elle. Comment se sentir coupable d'enfin se laisser aller ?

Elle reçoit un message pourtant. Cette fois contre toute attente, elle angoisse. Elle espère qu'il ne s'agit pas de Hori. Il n'en est rien et ça la soulage. Il s'agit de Baji.

"Merci à toi d'avoir voulu me découvrir. Ça m'a fait très plaisir. Si ça te tente, je pourrais te montrer d'autres endroits. Mais on en discutera plus tard. On ne se réveillera pas sinon. Bonne nuit."

Elle rit un peu, repose son téléphone et rabat les couvertures de son lit sur elle. Oui, elle a envie de découvrir ces autres endroits. Elle a envie qu'il les lui fasse découvrir. C'est avec une certaine joie, qu'elle s'endort pour une des plus courtes nuits qu'elle aura connu.

Le lendemain, le réveil est dur pour tout le monde. Chifuyu a une migraine carabiné, Kazutora des cernes à faire peur, puisqu'il a dû s'occuper de son patron, Rei a du mal à se réveiller et Baji arrive avec une énorme boule au ventre.

Kazutora a raison. Il faut que Rei sache ce que Hori fait à son insu. Mais comment lui dire ça ? Il va lui faire de la peine et c'est la dernière chose qu'il veut. Pourtant, il ne se voit décement pas lui cacher ça. Il souffle un bon coup, profite d'un moment de calme et prend son courage à deux mains.

- Rei... je peux te parler ? Lui demande t'il, le ton grave.

- Oui, bien sûr.

- Enfin... pas ici.

Intriguée elle le suit jusque dans la réserve. Sous le regard compatissant et légèrement inquiet de Chifuyu et Kazutora. Quand elle se retrouve seule avec Baji, le jeune homme est nerveux. Ça se voit et Rei ne comprend pas ce qui se passe.

- Il y a un problème ? Demande t'elle, n'y tenant plus vraiment.

- Ouais... je... je suis vraiment désolée d'avoir à te dire ça. Vraiment Rei.

- De quoi tu parles ?

- Avant hier, je suis sortit dans un club, pour me détendre... j'ai croisé Hori... il... il était avec une femme.

Une sueur froide assaille Rei de part en part de manière violente. Son regard se fixe sur le sol et sa respiration est tremblante. Baji lui raconte cette soirée, ce que Hori dit d'elle et ce qu'il fait vraiment de l'argent qu'il lui soutire.

Rei n'a pas bougé. Ses lèvres sont tremblantes. Comment peut il lui faire ça ? Elle a tout fait pour lui, tout. Comment n'a t'elle rien vu ? Salie, humiliée, idiote, honteuse, c'est ainsi qu'elle se sent en ce moment tandis que sa respiration devient de plus en plus difficile.

- Rei... Fait Baji, posant sa main sur son épaule.

- Non ! Ne fait pas ça. Murmure t'elle. Si tu fais ça... je ne pourrais pas... m'arrêter de pleurer. Ne me réconforte pas. Ne perd pas ton temps. C'est de ma faute... bien sûr qu'il pouvait faire ça... avec quelqu'un comme moi. Pourquoi il me serait fidèle ? S'il te plaît... j'ai beaucoup trop honte pour te laisser me réconforter.

- Tu as honte ? Mais... ce n'est pas à toi d'avoir honte ! C'est à lui !

- Non.... vraiment... tu ne comprends pas.

- Je ne comprend pas quoi Rei ? Parle moi s'il te plaît.

- Je suis ridicule, tellement ridicule... t'avais raison... je suis qu'une idiote... pourquoi je mériterai qu'on me traite autrement. Il a raison au fond. Une idiote... on la prend pour ce qu'elle est ! Sanglote t'elle.

- Tu dis des bêtises. Tu n'es pas ridicule. Tu as tout fait pour lui ! T'es quelqu'un de bien Rei. C'est lui l'enfoiré dans cette histoire ! Ne te rabaisses pas pour un mec qui trouve normal de te traiter comme ça.

Baji est hors de lui, de la voir réagir comme ça à cause de quelqu'un qui ne mérite même pas une seule de ses larmes.

- Et pourquoi on me traiterait mieux ? Qui me traiterait mieux, hein ? Pleure t'elle toujours.

C'est décidé. Il va lui dire. Tout lui dire. Le fait qu'elle se pose cette question le rend dingue.

- Alors tu ne me vois pas ? Je n'existe pas ? Je suis celui qui te traitera mieux que lui, bien mieux que lui !

- Pourquoi tu ferais ça, hein ? Par pitié ? Parce que je te fais de la peine ? C'est pour ça que tu as agit comme ça avec moi depuis tout ce temps ? Parce que je te fais pitié ?

Elle ne sait même plus ce qu'elle dit. L'emprise de Hori sur elle est vraiment impressionnante pour qu'elle en soit a penser ça.

- Non c'est pas du tout pour ça. Assure Baji.

- Alors pourquoi ?

- Parce que je t'aime Rei ! Lâche t'il, enfin, un peu plus fort que ce qu'il l'aurait voulu. Je suis complètement dingue de toi. Ça n'a rien à voir avec de la pitié !

- Comment tu pourrais m'aimer Baji ? En deux ans Hori a été incapable de m'aimer. C'est bien qu'il y a un problème avec moi ! Tu pourrais avoir n'importe qui !

- Mais c'est toi que je veux. Souffle t'il. Toi, juste toi.

- Tu ne sais pas ce que tu dis.

- Si. Je n'ai jamais été aussi sûr de moi. Parce que la femme dont tu parles, ce n'est pas celle que je vois moi. Et même si tu ne me crois pas, je te garantis que je serai prêt à me battre contre n'importe qui pour la femme que tu es.

Rei ne sait plus quoi dire. Elle est totalement perdue. D'où sort cette déclaration ? Et pourquoi ce discours est il devenu plus important que la nouvelle qu'elle a apprit ? Pourquoi ce sont ces sentiments qu'il lui avoue qui lui restent en tête, effaçant presque ce sentiment d'humiliation ? Elle ne comprend pas ce qui lui arrive. Devant son silence, Baji reprend.

- T'es pas obligée de prendre une décision maintenant. C'est beaucoup trop tôt, je le sais bien. Tu peux prendre tout le temps que tu veux. Je... je voulais juste que tu le saches enfin. Je vais te laisser tranquille. Désolé, si tu trouves ce que je t'ai dit déplacé.

Elle hoche simplement la tête, le regardant quitter la réserve. Elle aurait bien voulu le retenir. Mais pour lui dire quoi ? Qu'elle a une trouille monstre, quand lui a eu assez de courage pour lui avouer ça ? Qu'elle n'est sûrement pas une femme qui le rendrait heureux, alors qu'il a l'air persuadé du contraire ?

Elle reprend sa respiration plusieurs fois, arrivant ainsi à se calmer et reprend son poste, faisant bonne figure. C'est sans un mot qu'elle s'en va à la fin de sa journée, encore trop bouleversée par tout ce qu'il vient de se passer.

Elle s'enfouit sous les couvertures de son lit quand elle rentre. Elle aimerait disparaître en ce moment. Ça n'a pas l'air d'être pour tout de suite puisqu'on sonne à sa porte, plusieurs fois avant qu'elle ne décide d'enfin aller se lever. Elle ouvre et c'est dans un soupir qu'elle fait face à Hori.

- T'en as mit du temps ! Tu faisais quoi à part attendre ?

Sans un mot elle le laisse entrer. Elle a l'air plus déterminée que jamais. Bizarrement elle se sent presque soulagée qu'il ait fauté. Enfin, elle a une bonne raison pour le quitter et ne pas revenir. Jamais elle ne s'était connu une telle volonté et en face d'elle, il la dégoûte.

- Qu'est ce que t'as ? Tu fais encore la gueule ? Dit il, s'affalant dans le canapé.

En silence encore elle s'assoit à côté de lui. Il tourne sa tête vers le meuble à côté et voit ce foulard qu'elle a reçu en cadeau.

- Et bien ! Tu te refuses rien Rei ! Ça doit coûter une sacrée fortune ça !

- Non. C'est un cadeau, pour mon anniversaire. Dit elle simplement.

- Aaaah c'est pour ça que tu fais la gueule ? J'y ai pensé mais j'ai oublié de t'envoyer un message. Ça va ! On va pas en faire un drame. T'es vraiment tendue. Mais... je crois que je connais un moyen de détendre. Dit il, dans un sourire en coin se rapprochant d'elle.

Elle le repousse et Hori ne comprend pas. C'est la première fois qu'elle refuse ce genre de chose.

- Putain. Souffle t'il. Qu'est ce que tu as ? Je suis venu, ça devrait te faire plaisir.

- Pas tellement en fait. Rétorque t'elle.

- Rien est assez pour toi en fait ? Faudrait que je te supplie à genoux d'être contente ? Tu rêves !

Avant, elle n'aurait rien dit et ce serait excusée. Mais cette fois, c'est comme si elle n'avait jamais ressentit quoi que ce soit pour cet homme. Comme si elle le voyait vraiment sous son vrai visage, qu'elle voyait clair dans son jeu. Et ce qu'elle voit la dégoûte encore plus.

- Qu'est ce qui t'est arrivé au visage ? Lui demande t'elle, connaissant parfaitement la réponse pourtant.

- Oh je me suis cogné.

- Fait cogné plutôt, non ?

- Qu'est ce que tu racontes, encore ?

- T'as pas croisé Baji, avant hier ?

- Haha. Alors ce batard t'as parlé ? Je t'avais pourtant demandé de ne plus lui adresser la parole !

- C'est pas ça le problème Hori !

- Bien sûr que c'est ça !

- Non ! Le problème c'est que tu étais avec une femme. Le problème c'est comment tu te comporte avec moi ! Le problème c'est toi !

- Mais non ! Cette femme c'était une amie d'enfance. Elle est lesbienne !

Rei a un rire nerveux.

- Comment j'ai fait pendant deux ans pour ne pas voir à quel point tes mensonges sont flagrants. Se demande t'elle, plus à elle même qu'à Hori.

- T'as pété les plombs ou quoi ? Ce mec t'a mangé le cerveau ?

- Non du tout. C'est juste que... ça suffit j'en peux plus. Je ne veux plus de cette relation avec toi. Je ne veux plus de toi.

Hori reste sans voix. C'est la première fois qu'il la sent si sérieuse, la première fois qu'elle lui échappe vraiment. Qu'est ce qui a pu changer en quelques temps ?

- Rei... j'ai déjà plein de soucis et toi tu me prends la tête pour de la merde.

- Ne t'en fais pas. Je ne veux pas te prendre la tête. Je vais être... un soucis de moins. Vas t'en s'il te plaît. Ne reviens plus. C'est terminé. Pour de bon cette fois.

Elle a l'air si déterminée, si froide et pas une once de culpabilité ne la traverse quand elle prononce ces mots.

- Bon. J'ai compris... tu es vraiment contrariée pour ton anniversaire. Ça va je comprend j'aurais dû passer te voir, c'est vrai. Tu veux qu'on se fasse un resto ?

- Pour que je le paye ? Non ça va merci.

Mais qu'est ce qui lui prend ? Se demande Hori.

- Tu me reproches de ne pas avoir les moyens de t'inviter au resto ? Ou de te faire un cadeau. Je t'ai dit que je t'en ferai un quand je pourrai !

- Je n'en veux pas. Laisse moi s'il te plaît. On peut même dire que c'est toi qui m'a quitté si tu préfères je m'en fous.

- Tu crois que je vais partir comme ça ?

- Tu pars comme tu veux, je m'en fous. Mais tu pars.

- Bon... écoute. Souffle t'il. C'est vrai que je n'ai pas été cool avec toi. Désolé. Je vais me rattraper je te le promet. Je vais changer tu verras.

- Tu promet ça à chaque fois. Ça n'arrive jamais. Tu sais très bien que tu ne le feras pas. Parce que t'as pas envie. Moi, je n'ai plus envie d'attendre un miracle qui n'arrivera pas. Bonne continuation Hori. Dit elle, se levant pour lui ouvrir la porte.

- Tu vas le regretter. Personne ne t'aimeras comme moi.

- J'espère bien !

- T'es sérieuse Rei ? Tout ça parce que j'ai oublié ton anniversaire ? Faut que je m'excuse combien de fois ?

- Pas besoin, t'inquiètes pas. Aller sors de chez moi.

Inutile d'argumenter avec lui, lui expliquer tout ce qui fait qu'elle veut le quitter, ce serait une perte de temps et d'énergie qui paraît superflue à Rei. Il ne comprendra pas, mais elle s'en fout. Elle n'a pas besoin qu'il comprenne ou qu'il s'excuse. Elle a besoin qu'il s'en aille, qu'il la libère.

Outré Hori passe la porte, mais se retourne une dernière fois vers elle.

- Tu es sûre ? Si je pars Rei, je ne reviendrai pas.

- Parfait. Au revoir. Fait elle, claquant la porte sans attendre de réponse.

Elle regarde par le juda, elle voit qu'il attend devant la porte espérant sûrement qu'elle se ravise. Il n'en sera rien. Elle attend juste qu'il s'en aille. Quand il le fait enfin, elle retourne dans son lit.

Elle vient de faire la chose qu'elle pensait impossible il y a quelques temps. Pourtant, elle ne se sent pas triste. Non, elle se sent bien. Comme si toutes les chaînes qui l'entravaient, venaient de se briser. Elle serait presque fière d'elle si elle l'avait fait avant.

Le lendemain, au travail, Chifuyu lui apprend que Baji a prit quelques jours de congés. Pas parce qu'il ne voulait pas la voir, au contraire. Il voulait lui laisser du temps et de l'espace après la discussion qu'ils avaient eu. Il ne voulait pas l'oppresser ou lui forcer la main. Il voulait qu'elle décide d'elle même, en son áme et conscience et qu'elle prenne son temps.

Elle trouvait ça très prévenant de sa part. Seulement au bout du cinquième jour, il lui manquait atrocement. Ses éclats de rire qui s'entendaient jusqu'au bout de la rue, cette façon bien à lui de se préoccuper d'elle, leurs conversations, sa présence tout lui manquait. Elle semblait avoir prit une décision et se maudissait de ne pas l'avoir prise avant.

- Chifuyu ? L'interpelle t'elle avant de partir. Est ce que... tu peux me dire où vit Baji. J'ai... j'ai besoin de le voir.

Dans un sourire satisfait, Chifuyu lui donne l'adresse qu'elle demande et sans plus attendre, elle s'élance hors de l'animalerie.

Arrivée devant un immeuble au bout de quinze minutes de marche, elle réalise qu'elle ne sait même pas s'il est chez lui. Tant pis. Elle l'attendra s'il le faut. Alors qu'elle cherche son interphone, quelqu'un sort. Elle se faufile à travers la porte et trouve son appartement grâce aux boîtes aux lettres.

Son cœur bat à en sortir de sa poitrine quand elle se retrouve devant chez lui. Le fait qu'elle ait monté les marches quatre à quatre n'y est pas étranger. Mais, c'est surtout la perspective de ce qu'elle s'apprête à lui dire, qui lui fait cet effet. Elle rassemble tout son courage et frappe enfin.

Il lui ouvre rapidement et écarquille les yeux quand il la voit.

- Rei ? Qu'est ce que tu fais là ? Il y a un problème ?

- Non. Aucun. Vraiment plus aucun.

Il ne comprend pas vraiment où elle veut en venir. Elle s'apprête à éclaircir son propos. Elle passe ses bras autour de son cou et pose ses lèvres sur les siennes. Au début surprit, Baji ne tarde pas à lui rendre son baiser. Quand ils se détachent Baji à l'impression de flotter. Il savait qu'il aimerait l'embrasser, mais à ce point, il ne s'y attendait pas.

Rei prend la parole, son front collé à celui de Baji.

- Je n'ai aucune confiance en moi.

- Je t'en donnerai. Assure t'il.

- Je n'ai aucune idée d'activité ou de sorties à deux.

- J'en ai plein.

- Je ne sais pas comment fonctionne... un couple normal.

- On apprendra.

Elle soupire dans un petit rire qui traduit sa joie actuelle.

- Comment t'as fait ? Lui demande t'elle.

- Fait quoi ?

- Comment t'as fait pour que même si j'étais dans une relation chaotique, je finisse par t'aimer aussi.

Il sourit et l'embrasse une nouvelle fois. Il ne pourra bientôt plus se rassasier de ses baisers. Il la serre contre lui, comme pour vérifier qu'il ne rêve pas.

- Je vais te rendre heureuse Rei. Je ferai tout ce qu'il faudra.

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