Dans la voiture, Eul s'était endormit, complètement épuisé par les larmes, la peur et rassuré par la présence de Boss qui semblait être toujours là où il en avait besoin.

Le manager était arrivé et l'avocat avec lui. Le groupe avait reçu l'appel et avait finalement décidé de retrouver Eul, mais Boss les avaient renvoyé au dortoir disant que si ils débarquaient tous ainsi ça ne ferai que mettre de la pression sur Noeul et sur eux par la même occasion. Ils avaient alors fait demi tour mais l'avait pressé de les tenir au courant. 

Ce n'est qu'après 2h d'interrogatoire que l'affaire fut conclus par un envoi au tribunal pour la femme et Noeul fut innocenté. Mais pourquoi innocenter quelqu'un qui était ignorant des raisons de cette agression ? Surtout quand il ne connaissait pas la personne incriminée ni ses motivations qui avait amené à ce geste. 

Sur le retour, Boss avait été désigné pour l'accompagner et rejoindre le groupe, mais alors qu'il avait voulu refuser, Noeul s'était accroché à lui de toutes ses forces. Boss n'avait pas le cœur à lui refuser son aide, aussi avait-il accepté et s'était camouflé pour ne pas être reconnu.

- Joli Cœur, entendit Noeul murmurer contre son oreille. On est arrivé, réveil toi.

Noeul ne voulait pas. Si il ouvrait les yeux, cela voulait dire qu'ils ne seraient plus ensemble et il ne le voulait pas. Il voulait rester contre le musicien encore un peu, profiter de sa présence, de sa chaleur et de cette aura sombre mais respectueuse qu'il dégageait naturellement. Non, il ne voulait pas, il avait trop peur.

Pourquoi ? Pourquoi cet homme lui faisait ressentir ça depuis leur première rencontre ? Depuis ce premier sauvetage dans son pays natal ? Pourquoi est-ce que Noeul cherchait autant son contact alors qu'il ne connaissait rien de lui ?! Pourquoi ? Il se sentait détestable d'être aussi désespéré et de chercher autant après un homme qui ne le connaissait pas et qui n'en avait rien à faire, qui préférait sa liberté à la stabilité.

- Je sais que tu ne dors pas Joli Cœur, murmura Boss en lui caressant les cheveux. Spirit veut que je monte dans votre dortoir.

Noeul ouvrit alors doucement les yeux, mais Boss pouvait clairement voir sa peur, la panique et les larmes briller dans son regard. Il lui essuya le bord des yeux humide.

- Tout va bien, je vais rester pour ce soir.
- Mais pas demain...
- Rassure toi, tu me verras bien plus souvent que tu ne le pense.

Cette phrase mis le doute dans l'esprit de Noeul qui pourtant se laissa faire docilement et quitta, après lui, le véhicule. On les fit entrer dans le building et ils grimpèrent jusqu'à l'étage du groupe. La porte s'ouvrit sur Milky qui cria comme quoi il venait d'arriver.

Le groupe se précipita sur Noeul mais Boss leur demanda de lui laisser un peu d'espace, le temps qu'il rentre et respire un peu. Mais l'inquiétude du groupe était autant oppressante que l'attaque en elle-même. 

- Milky, va l'aider à se changer et le mettre au lit, ordonna Spirit, concerné par l'état de son ami.
- D-D'accord, fit le plus jeune. Viens Hyung.

Noeul eut du mal à se détacher de Boss et lui jeta un regard suppliant avant de disparaître dans un couloir, aidé par le plus jeune du groupe.

Après que les deux jeunes soient parti, Boss fut invité dans la grande cuisine pour discuter de la situation et il leur donna tout les détails de l'attaque au commissariat et de ce qui en avait résulter. Le manager avait la tête baissé, il avait peur pour Noeul mais aussi pour le groupe et se demandait quoi faire pour eux.

- Boss, pourquoi ne pas travailler pour protéger Noeul ? Il a l'air très attaché à toi. fit RainStorm après un moment de silence à réfléchir à la situation.
- Je suis musicien, pas garde du corps, répliqua le garçon. Et puis, j'ai des obligations envers mon agence, même si je suis un musicien libre, je ne peux pas faire ça pour le mettre plus dans l'embarras.

Il avait raison, mais comment faire ? Avec l'attaque, les rumeurs sur Noeul allaient revenir en force et le jeune homme risquait sa santé.

- Excusez moi, appela Milky en revenant. B-Boss, Hyung vous appelle... Il a... pas l'air bien du tout.
- Je vais allez le voir. Excusez moi, Phi.

Le thaïlandais se leva, signa et s'éclipsa, laissant le groupe dans leurs réflexions, mais l'idée d'engager Boss en tant que garde du corps personnel de Eul n'était pas une si mauvaise idée, pourtant il avait raison aussi sur sa vie. Il ne pouvait décemment pas faire ça et ils ne pouvaient pas le lui imposer. Ils comprenaient très bien le sacrifice et qu'il faisait ça principalement pour leur montrer que, quand bien même l'idée soit bonne, il était aussi de leur côté et chercher lui aussi une solution.

Toc toc.

- Ae Noeul.
- Boss...

Boss poussa la porte et découvrit une chambre dans l'ombre, il s'avança à pas de loup jusqu'au lit où se trouvait le jeune homme. Noeul alluma sa lampe de chevet et Boss put voir l'étendu des dégâts sur le garçon. Il s'installa sur le bord du lit.

- Comment tu te sens ? demanda t-il à voix basse dans leur langue natale.
- J'ai peur... Mais je suis en sécurité.
- Tu l'es. Tu as été très courageux tu sais.
- C'est faux.
- Viens là.

Boss ouvrit ses bras et attendit quelques secondes pour voir Noeul s'y engouffrer. Ils se tinrent ainsi pendant un certain temps jusqu'à ce que la fatigue ne terrasse Noeul et qu'il finisse par s'endormir contre le corps du garçon. Boss le coucha et pris une décision. Il devrait protéger ce garçon, bien qu'il ne sache pas pourquoi il avait ce besoin de le faire, depuis leur première rencontre... Il voulait lui donner le plus de sécurité possible. Il voulait...

- Boss... souffla Noeul dans son sommeil.

Il sourit, se pencha et déposa un baiser sur sa tempe, rajuste le drap puis quitta la chambre, le plongeant dans le noir pour lui apporter un peu de repos. De retour dans la grande salle, il s'excusa et décida qu'il était temps pour lui de les quitter.

[...]

Durant une semaine, Noeul refusa de quitter l'appartement, effrayé de sortir et que l'attaque ne se repasse. Il avait été d'autant pus triste de savoir que Boss n'était pas réapparu depuis cette nuit-là. Ses amis étaient inquiet, sa famille l'avait appelé, mais il n'arrivait pas à se motiver et à se dire qu'il était en sécurité même si il sortait pour se rendre à l'agence. Pourtant il avait des responsabilités mais...

- Il ne veut pas manger, s'inquiéta Milky en revenant, un plateau toujours rempli de la nourriture de la veille.
- Je vais aller le voir, dit Norden en se levant.

Mais Spirit l'arrêta.

- On a aucun moyen de le contacter ?
- Non, il a disparu comme il est apparu.
- Je crois que Eul est tombé amoureux de lui.
- Ça se voit comme le nez au milieu de la figure, souffla LiTa. Mais qu'est-ce qu'on peut faire ?
- Il doit sortir, il faut qu'il sorte au moins de la chambre, dit Jake. On a un entrainement aujourd'hui, non ?
- Non, on est encore en vacances, mais on doit quand même passer à l'agence pour le planning de la semaine prochaine. répondit Spirit.

Mais l'idée de faire sortir Noeul pour aller s'entrainer était une bonne idée, seulement... Oui, seulement ils n'avaient aucun moyen de trouver Boss. Ce garçon avait eu un impact certain sur leur ami et ils voulaient à tout prix qu'il reste dans les environs pour l'aider. Mais c'était à double tranchant car ça voulait dire perturber son propre emploi du temps et sa vie, mais aussi plonger celle de Noeul dans un chaos total et mettre en péril le groupe. Rien n'était facile et c'était comme ça que finissait par mourir certains dont le mental n'avait pas tenu et qu'ils n'avaient pas trouvé le soutien adéquat pour leurs problèmes.

L'agence aussi jouait un grand rôle dans tout ça, mais l'opinion publique restait surtout ce qui pouvait détruire un groupe et son agence. Les gens n'étaient pas assez ouvert d'esprit et ne pouvaient penser de la même manière que le reste du monde. Noeul en faisait les frais et personne ne savait comment cette histoire allait se régler.

Devaient-ils faire une annonce ? Devaient-ils finalement exposer son secret ? Serait-il capable d'encaisser la déferlante qu'ils allaient déclencher par la suite ? Ils n'en savaient rien et c'était bien ce qui les tuaient car toutes les solutions avaient un retour de flammes qui risquaient de les tuer à tout moment...

Du bruit dans le couloir les figea.

- Eul ? Tu te sens bien ?
- Je... Je voudrais sortir, murmura le garçon qui avait perdu du poids et son éclat angélique.

Son visage était marqué par la fatigue et la peur, son regard n'avait plus cette lumière qui le caractérisait tant, son sourire avait disparu également et il tremblait comme une feuille.

- T'es sûr de toi ?
- Je veux aller voir le CEO pour discuter. annonça le jeune homme.

Bien qu'apeuré, il était déterminé à vouloir sauver son groupe et l'agence. Il allait en souffrir, mais le reste serai safe et il pourrait sans doute respirer un peu avant de replonger dans l'enfer.

- Je suis pas sûr que...
- Phi, l'appela alors le jeune homme en thaïlandais. S'il te plaît...
- D'accord. On va t'y conduire. Je vais prévenir l'agence.

C'est ainsi qu'ils quittèrent leur appartement pour se rendre dans l'agence, mais Noeul n'était plus si sûr de lui. Il avait si peur de ce qu'il s'apprêtait à faire et si peur du regard des gens. Mais son groupe était tout ce qu'il avait et il voulait les sauver, les protéger. 

- C'est vraiment ce que tu veux ? lui demanda alors l'homme d'affaires en venant s'installer près de lui, le regard inquiet d'un père qui cherchait à rassurer son enfant.
- Je n'ai pas le choix. On... On ne peut pas faire comme si ça n'existait pas et l'attaque risque fort de recommencer, mais je ne veux pas que les autres en souffrent à cause de moi... Je...
- D'accord. Mais je pense que l'on devrait en discuter encore un peu avant.
- Non. Si je ne le fais pas maintenant, je n'y arriverais pas plus tard.

Le silence emplit le bureau où ils se trouvaient tous les deux depuis un moment à parler de la situation. 

Mais la décision était prise, Noeul devrait parler et éclaircir la situation afin d'éviter le gros du tsunami qui risquait de les tuer.

Et alors que les journalistes prenaient place dans la grande salle de conférence retransmise sur internet, quelque chose se passa. Une ombre marcha à travers la foule, d'un pas déterminé.

Il y avait encore une solution à laquelle personne n'avait pensé et celle-ci était la plus risquée, pourtant le sacrifice en valait la peine et aujourd'hui, tout allait basculer.

***