La porte de tommyleroux
La fumée se propageait et le sommeil venait, je crois, quand j'eus tourné la poignée de cette porte antique en faisant grincer, d'une manière fort désagréable à l'ouïe, ses vieux gonds rouillés. Il n'y avait jamais eu de clef si ce n'est celle de la curiosité immodérée de l'humanité.
Monde onirique me voilà, je me donnais à toi.
J'entendais la pluie fouetter le pavé, détrempant mes pensées. J'étais sur la jetée de la seine ; scène de ma vie passée : dépassé ; brisée et achevée.
Plus loin, dans la brume ambre cramoisi surréelle fumaient deux adolescentes devant la porte d'un garage, leur ombre découpée clairement par l'éclairage d'un lampadaire.
J'avais le flot liquide qui humectait mon regard, délavant mes pensées. J'étais jeté sur la scène de ma vie hyperbolique : excentrique, artistique ; alcoolique.
Fantasmagories d'une vie passée, d'un passé vidé.
Rémanence obnubilée, je ne souhaite plus que l'oubli : l'ennui ; le déni.
Décidément, mon existence n'avait eu de brillante que mon nom ; Antarès. Palmarès d'échec, c'est tout ce que j'eus réussi à accomplir.
C'en est assez expliqué ; ne vous montrez plus à ma vue, et laissez-moi... abandonnez- moi à ma déplorable destinée dans ce monde de rêves épars. Si dans votre ascension vous le rencontrez, saluez-le de ma part et annoncez-lui que l'étoile que j'étais s'est éteinte sous une ondée onirique.
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