Jour 1

Vide, elle se sent vide ce soir, le corps, l'esprit, écrasée de fatigue dans le fauteuil du salon.

Brusquement réveillée. Bruit de porte. Elle ouvre les yeux, s'étire.

Une silhouette vague, trouble, surgit devant ses yeux déconcertés, vision fugitive, vite estompée.

Bonsoir, bonsoir ! C'est Paul, il l'embrasse, raconte sa journée.

C'est bon de se laisser aller, de s'abandonner ...

Jour 2

Vivement levée, la voici sur le balcon encore endormie.

Il ne fait pas beau ce matin, une brume vaporeuse voile le ciel, tout est flou dehors.

Paul part joyeux : « quelle belle journée de printemps ! »

Elle n'a pas le temps de réagir. Belle journée ! Avec tout ce brouillard ! Quel éternel distrait !

Jour 3

Jour de repos, jour de vacance, mais elle se sent vide encore ce matin. C'est cette brume dehors, ce temps gris, cotonneux.

Mais c'est aussi dans la maison ... quelque chose d'étrange, comme une vague nébuleuse qui semble s'infiltrer, pénétrer, furtivement se glisser.

Pourtant, elle est bien dans le salon ? Elle ne rêve pas ?

Les fauteuils, où sont – ils ? Les tableaux ? Seulement des traces délavées sur les murs ?

Mais ... ça va mieux, la fatigue sans doute, il faudrait se ménager, se reposer.