Chapitre 9
Réveillé par les rayons du soleil sur mon visage, j'ouvre les yeux pour constater que j'étais seul dans mon lit. Je me redresse et regarde partout dans la pièce. Aurais-je rêvé ? Impossible, ça avait l'air si réel. Je sais qu'il était là. J'ai senti son touché, sa fraîcheur, son regard sur moi. J'ai senti son souffle près de mon oreille quand il m'a dit ces mots qui restent gravés en moi.
Priam, je ne peux plus t'attendre.
Il sonne profondément en moi, il m'appelle, il me demande. Je frissonne quand le souvenir de ses mains sur mon corps me revient. Qu'est-ce que tout ça veut dire ?
Je regarde l'heure sur le cadrant de mon réveil, la journée est déjà bien avancée. Heureusement que je n'ai pas cours aujourd'hui. Je vais pouvoir me reposer jusqu'à l'heure de mon rendez-vous avec Blayne.
Je secoue la tête, je ne vais pas commencer à penser à lui, sinon je risque encore de ne pas m'en sortir durant les heures qui me séparent de notre rencontre.
Je souffle en fermant les yeux. Je ne sais pas quoi faire durant l'attente. Je vais prendre une douche tout d'abord, mais après ? J'ai déjà tout ce qu'il faut au niveau des dessins, et je n'ai pas cours. Peut-être que je vais revoir mes cours et les mettre au propre, c'est une bonne idée.
Je vais donc dans la salle d'eau pour me doucher avant de m'habiller. Je serais déjà prêt pour partir comme ça. Oui, inconsciemment, je fais tout pour m'avancer.
Je me prends de quoi manger pendant que je me plonge dans mes cours avant de m'asseoir sur la chaise de mon bureau. Le travail s'est accumulé, je me rends compte que malgré ma présence en cours, j'ai tout mis de côté en pensant seulement à Blayne.
Il me manque même plein de cours, je devrais peut-être demander à quelqu'un de me passer ses notes. Je verrai bien si j'ai des manques importants. Je me mets au travail oubliant par la même occasion tout ce qui se rattache à Blayne l'espace de quelques heures.
Je sursaute en entendant la sonnette de mon appartement. Je regarde l'heure sur mon téléphone, il est quinze heures. Je fronce les sourcils en me levant de ma chaise, me demandant qui cela peut être.
Quand j'ouvre la porte, je suis surpris de découvrir Blayne, dans un piteux état. Il ouvre la bouche comme s'il allait parler, mais aucun son ne sort, à la place, il s'avance, mais je le bloque pour ne pas qu'il entre chez moi.
"Viens avec moi." Me demande-t-il en tendant sa main.
Je secoue la tête pour montrer mon refus, mais ce dernier fronce les sourcils en réitérant sa demande. Il me fait peur là, j'allais fermer la porte, mais il l'a bloqué avec une force qui aurait pu briser ma porte d'entrée.
"Je dois rattraper mes cours et puis que fais tu ici ?" Dis-je durement.
Le basané souffle avant d'entrer et de s'asseoir sur mon canapé tout ça sans même me toucher. Il répète plusieurs phrases dont je comprends les mots, mais pas le sens.
"Tu ne comprends pas. Tu dois me suivre. Je n'en peux plus. Je n'aurai jamais dû l'écouter. Est-ce que tu vas m'accepter ?" Répète-t-il sans cesse.
Je commence légèrement à paniquer, mais je ne montre rien. Ces dernières semaines ont été très étranges pour moi. À tel point que j'en ai oublié mes problèmes. Peut-être que j'aurai dû aller voir la police et ne pas les laisser m'approcher ? Ou alors m'imposer et leur dire de ne pas m'approcher. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, c'est trop tard alors autant comprendre ce qu'il se passe.
"On va se voir ce soir de toute manière, je vais bientôt terminer, attends moi chez toi ?" Proposais-je doucement.
Il relève la tête et me regarde, je vois tout le désespoir dans ses yeux. Pourquoi est-il comme ça ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je voudrais lui poser la question, mais ma question reste bloquée dans ma gorge.
"Je ferais au plus vite, d'ici là, attends moi."
Je ne sais pas pourquoi j'ai rajouté ça, mais il le fallait. Comme pour le rassurer que je serais là, que je ne lui ferais pas faux bond. Je le regarde, mais il n'a pas l'air de vouloir bouger. Je souffle avant de retourner dans ma chambre et de prendre mes affaires. Je reviens dans le salon et lui signal que l'on peut y aller.
"Cependant, j'exigerais que tu ne viennes plus chez moi comme bon te semble." Blayne me regarde surpris avant de hocher la tête, coupable.
On sort de mon appartement puis nous allons dans sa voiture. Il démarre rapidement avant de se joindre sur la route qui mène chez lui. J'ai une pointe de stress en moi, mais qui est étrangement camouflé par ma curiosité.
J'ai tellement de questions, mais les battements de mon cœur ne cessent de s'accroître. Je crois qu'il le remarque, car une main se glisse sur ma cuisse faisant arrêtée son tremblement. Je regarde sa grande main tatouée et me surprends à vouloir la dessiner.
J'entreprends de l'observer en détail, mais une chose m'arrête. Cette main, c'est comme si je la connaissais. J'arrive à deviner chaque détail au fur et à mesure que mes yeux évoluent sur sa grande main.
Je frissonne quand sa main effectue un mouvement, dans le but de caresser ma cuisse. Rien de sexuel, juste un geste pour me rassurer. Et cela fonctionne, car mon cœur reprend un rythme normal, quoi qu'un peu élevé tout de même. En même temps, la situation s'y prête.
Je regarde par la fenêtre essayant de penser à autre chose. Je poserais mes questions plus tard, actuellement tout se bouscule, tout va trop vite. Je constate qu'on sort de la ville pour s'engager vers une route entourée d'arbre. Cette route, je la reconnais, c'est celle qui mène vers chez Éric.
Après ça, on arrive rapidement devant la grande maison. De journée, la maison paraît bien plus grande. Elle est vraiment belle, on dirait un château, mais de souvenir l'intérieur est très moderne et grand. Généralement, les maisons anciennes, ont de petites pièces, mais là, l'intérieur est grand et moderne.
Peut-être ont-ils réaménagé tout l'intérieur. Je ne sais pas, mais à quoi je pense sérieusement ? Je m'attarde sur l'architecture du lieu. Le stress me monte à la tête, vivement qu'on commence. À cette pensée, j'ouvre grand les yeux, merde mes peintures.
"Je...j'ai oublié mes peintures !" Dis-je affolé.
Je vois le sourire amusé du tatoué. Je le suis du regard, il s'arrête devant le coffre de sa voiture et en sort plusieurs sacs. Il les agite devant moi, je les prends et regarde à l'intérieur.
"Mais...il ne fallait pas acheter tout ça, j'avais tout le nécessaire chez moi." Dis-je en le regardant.
"Ne t'inquiète pas, comme ça, on pourra refaire ça plusieurs fois. De plus avant de venir chez toi, j'ai essayé de faire passer le temps comme je pouvais avant de céder."
Je hoche la tête, étrangement heureux à l'idée de réitérer l'expérience. Il reprend les sacs et marche en direction de la maison. Je le suis jusqu'à ce qu'on arrive dans la chambre de la dernière fois. Je pense que c'est sa chambre, c'est vrai qu'elle lui ressemble. Bien que je ne sache rien sur lui, j'arrive à relier sa chambre à sa personne.
"Tu as faim ?" Me demande-t-il après avoir déposé les sacs près d'un tas de couvertures.
"Non, mais j'ai un peu soif."
"Je reviens, mets toi à l'aise." Dit-il en sortant de la pièce.
J'enlève ma veste et la pose sur le dossier d'une chaise non loin de l'entrée de sa chambre. Je marche jusqu'aux sacs et m'accroupis pour en sortir tout ce qu'il a acheté.
Il y a tout ce qu'il faut pour ce que je prévois de faire ce soir. Content, j'installe tout pour ne pas perdre de temps. Et quand je termine, je l'entends entrer dans la chambre avec un plateau à la main.
"Tu auras peut-être faim plus tard." Dit-il quand je fixe le plateau rempli de nourritures et de boissons.
Je hoche la tête et me lève pour le rejoindre. Il dépose le plateau sur son bureau et je me serre un verre d'eau. Il me regarde, ce qui me rend un peu gêné.
"Je suppose qu'on va s'installer sur les couvertures ?"
"Oui, sauf si tu préfères ailleurs." Dit-il sans me quitter des yeux.
"Non, non, c'est parfait." Assurais-je.
Je me dirige vers les couvertures et installe le tout pour que tout soit parfait. Que lui ou moi, on soit à l'aise. Ça va durer longtemps, alors il faut qu'on puisse être tranquille. Même s'il y aura des pauses.
"Tu as besoin d'autre chose ?"
Je secoue la tête et l'invite à s'installer. Il enlève son haut, je rougis derechef. Mon Dieu, son corps, je me mords la lèvre inférieure avant de détourner le regard. Il vient s'allonger sur le ventre et tourne sa tête vers moi qui suis assis en tailleur à côté de son corps face aux produits.
Je prends mes croquis et lui montre ce que je compte faire, il ne fait que hocher la tête, observant mes dessins.
"Où vas-tu peindre celui-là ?" Demande-t-il, montrant le dessin que j'ai fait hier.
Je bloque dessus avant de secouer la tête et lui répondre que je ne sais pas encore. Il hoche la tête sans rien ajouter de plus.
Je prends un pinceau et une palette remplie de peinture dont j'ai besoin pour le premier dessin. Je trempe le bout du pinceau dans la peinture noire et l'applique sur le dos nu de mon modèle. Je pensais qu'il aurait des tatouages partout, mais il en a seulement dans le bas du dos. Mais on dirait que c'est un tatouage qui passe par son dos. Le gros du tatouage est magnifique, le serpent trône sur son ventre. Si je résume, son ventre, ses bras, son cou et sa main est tatoué. C'est tout aussi bien, j'aurai ainsi la place de peindre sur sa peau parfaite.
Je peins une plume, et le temps qu'il sèche, je décide de dessiner autre chose. Je regarde mes croquis et vois le magnifique papillon de nuit. Je vais le mettre entre ses omoplates.
"C'est assez relaxant" dit Blayne.
Je souris et continue de dessiner sur lui. C'est vrai que c'est relaxant, j'ai déjà peint sur moi. Et je sais que ça me détendait beaucoup.
"Tu es à l'aise ? Est-ce qu'on devrait rajouter une couverture ?" M'enquis-je.
"Non, tout va bien, Priam." Sa voix m'électrise.
Je l'entends rire, d'un rire rauque qui me fait frissonner. J'arrête de peindre et le regarde. Il tourne la tête vers moi avec un sourire amusé. Je le regarde, mes questions se bousculent.
"Je répondrais à toutes tes questions Priam."
Sa façon de dire mon prénom me fait frissonner. Je ne sais pas quelle question poser en première. Je décide de continuer à peindre, organisant mes pensées.
"C'était toi hier soir, n'est-ce pas ?"
"Effectivement." Rien de plus, rien de moins.
"Pourquoi ? Pourquoi moi ?"
"Tu m'es destiné."
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Heyy
Voici le chapitre du jour !
Un avis ?
A la semaine prochaine !
Mymy
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