Chapitre 23 : Embrasser
PDV Kevin :
J'avais toujours les yeux fermés, et je ne pensais même pas à les rouvrir. Je profitais juste... Je profitais juste de la sensation de chaleur que me procuraient ses lèvres. Il les bougeait très doucement, comme s'il eût peur de me casser, et moi je ne pourrais rien faire d'autre que de rester immobile, les paupières abaissées.
Au bout de quelques secondes, il sépara ses lèvres des miennes et je rouvris mes yeux d'un coup. La sensation de chaleur se dissipait doucement dans ma poitrine, tel un feu qui diminue. Je levais les yeux sur Alec, qui arborait un air triste, coupable et un peu déçu en même temps.
- Je suis désolé, dit-il. Je ne pensais pas que-
Mais je ne su jamais ce qu'il pensait ou ne pensait pas, parce ma main (bon, d'accord, c'était peut-être moi) attrapa le bras d'Alec, coupant celui-ci dans sa phrase. Je le retournais vers moi et l'embrassais, plaquant mes lèvres sur sa bouche. Je l'embrassais comme si c'était la dernière fois que je le voyais, ce qui était sans doute vrai d'ailleurs. Lui, il passa ses mains dans mes cheveux, ses pouces sur mes pommettes, et le reste de ses doigts enfouis dans mes cheveux redevenus blancs à cause de la pluie, et m'embrassa également, apposant ses lèvres si sucrées aux miennes. Mes mains se logèrent naturellement au creux de ses hanches, et je me rapprochais un peu plus de lui. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais, mais c'était comme si...
- Kevin ? demanda une petite voix.
Mia !
Alec sembla comprendre, lui aussi, parce qu'il caressa mes joues une dernière fois et se sépara délicatement de mes lèvres. Je me tournais vers Mia, le souffle court.
- Je, commença Alec, je ne veux pas vous laisser.
Il se retourna vers moi, une lueur de panique dans le regard , et Mia balbutia :
- Mais... Mais... Ce n'était pas prévu, et puis ce n'est pas possible! Tu te ferais tuer, Alec, où déshériter ! Tu ne sais pas dans quoi nous sommes impliqués !
Ah oui. Dit comme ça, c'est tout de suite moins drôle.
Dans ces moments là, Mia devenait quelqu'un d'adulte, d'une logique implacable et d'une raison sans bornes. Je ne pu m'empêcher d'intervenir, même si elle avait raison, même si j'avais tort.
- Mia, je le protégerai. S'il veut toujours venir après que nous lui ayons dit ce que nous sommes, ou plutôt qui nous sommes, je m'engage à ce qu'il soit sous ma responsabilité.
- Ça ne se passe pas comme ça, Kevin ! Il sera en danger, enfin, nous serons en danger ! Tu te souviens de la conversation que j'ai surpris ?!
Elle se tourna brusquement vers Alec et lui cria :
- C'est nous ! Les deux fugitifs, c'est nous !
Non. Non non non...
- Je sais, répondit Alec calmement. Je l'ai toujours su.
Quoi ?!
- Tu le savais ?! Pourquoi n'as tu rien dit ? réagit Mia, choquée.
- Vous êtes comme moi. Je veux dire, toi Mia tu es une enfant. Toi Kevin tu as quasiment mon âge. Je ne pouvais pas vous envoyer à la mort comme ça.
- Et la guerre ? m'inquiétais-je.
- J'ai informé votre Roi que je ne prendrai pas cette décision seul, et que j'attendais le retour de père. Qu'en attendant, tous ceux qui vivaient au Royaume étaient protégés. Il a accepté mais demandé à ce que je n'accepte ni entrées ni sorties du territoire.
- Si tu nous laisse sortir, tu enfreindra cette règle. fit observer Mia.
- Ça m'importe peu. Je serais déjà parti.
- Tu ne viendras pas ! cria Mia. Tu te rends compte tout le mal qu'on s'est donné pour ne serait ce que franchir la douane ?! Non ! Tu ne survivrai pas. Écoute, j'étais comme toi, élevée dans la soie et le luxe. Quand je suis partie, j'ai réalisé que le monde au dehors est bien plus dangereux que ce qu'on s'imagine ! J'aurai dû mourir. Je serais morte si Kevin avait pas été là ! Ce qu'on fait est illégal. Tu es un prince, tu devrais nous tuer, là, maintenant ! Pourquoi est ce que tu veux venir ?!
Elle finit sa logorrhée puis fixa Alec, haletante, l'air de dire : alors, pourquoi ?
- Je veux rester avec Kevin ! C'est un caprice d'enfant gâté, en quelque sorte. De toutes façons, que tu acceptes ou pas je vous suivrai. Tu ne pourras rien faire contre ça.
Je me figeais, le souffle coupé. "Je veux rester avec Kevin !"
- Je suis contre, dit simplement Mia. Réfléchis bien, Kevin, par ce que s'il vient sa vie sera en danger.
- Tu me rappelles quel âge tu as ? siffla Alec, les dents serrées.
- Quatorze ans, mais apparemment je suis déjà plus mature que toi, répondit Mia du tac au tac.
- Stop...
- Je m'estime suffisamment "mature" pour aller où je veux. Sans avoir besoin de ton avis.
- C'est bizarre, qui me suppliait il y a encore quelques secondes ?
- Arrêtez...
- Personne ne t'a jamais suppliée, Menes.
- Tu ne viendras pas, sale suceur de sang.
- ASSEZ !
Les deux se figèrent dans un ensemble parfait. Par contre, je ne décolérais pas.
- Je peux savoir ce que vous faites, au juste ?! On est en guerre, et vous êtes des personnes censées être RESPONSABLES... QUI SE CHAMAILLENT COMME DES GAMINS !
A ces mots, toute la rage que j'avais réfrénée pendant des semaines me revint d'un coup, et je ne m'aperçus même pas des flammes qui m'entouraient.
- Kevin... tenta Mia, tandis qu'Alec s'était figé.
- Quoi ! Tu vas me répéter à quel point c'est idiot d'amener ce suceur de sang avec moi ?!
- N-non.
- Alors ?!
- Désolée, désolée, s'il te plaît, tu peux arrêter ?
Arrêter quoi ?
- Quoi ?!
- Tu... Tu brûles, souffla Alec.
- Pardon, pardon, m'excusais-je en tentant de réfréner les flammes qui montaient toujours plus haut. Je suis désolé, je m'excuse, je n'ai fait que de réfréner mes émotions, c'est très compliqué et-
- Tu es encore plus beau quand il y a des flammes autour de toi.
Je souris.
- Merci, murmurais-je.
- Bon, il vient, grogna Mia. Mais il se fait discret.
- Promis, cheffe.
***
Je suis parfaitement consciente du retard que j'ai pris sur cette histoire, je m'en excuse profondément, ça fait quoi ? plusieurs mois que je ne suis pas revenue ? Je sais que ce n'est pas une excuse, mais j'ai beaucoup de travail, et rassurez je n'ai pas perdu l'inspiration mais c'est plutôt le contraire : je sais tout ce qui va se passer et j'ai surtout une très grosse flemme de tout écrire. Enfin, tout... Disons que j'ai au moins dix chapitres encore. Bref, je m'excuse, le début de ce chapitre était écrit depuis très longtemps mais j'avais bêtement oublié de le poster. Donc voilà, aujourd'hui j'ai écris la fin, en espérant que ça vous plaira !
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